vendredi 23 mars 2018

La formule magique du p'tit père Macron

Selon lui, M. Macron n'est NI de droite NI de gauche mais (en même temps) il est de droite ET de gauche. Ce qui peut paraître habile mais (en même temps) présenter des dangers.

Le but de cette formule est d'une part de se présenter comme en dehors (ou au-dessus) des clivages politiques traditionnels et d'autre part de se montrer ouvert, capable d'adopter, quelle que soit son origine, une idée pourvu qu'elle soit bonne. L'idée étant de fédérer les Français de tout bord autour de sa personne. Ça rappelle, l'ouvrage qu'un ex-président avait intitulé Deux Français sur trois (qui n'était aucunement, comme on serait tenté de le croire, consacré aux partouzes homosexuelles) paru en 1984 et visant à rassembler une majorité de Français autour d'idées consensuelles. Cette tentative de rassemblement l'avait dans un premier temps mené à une défaite électorale et l'ouvrage en question ne parvint pas à rassembler autour de lui deux tiers des électeurs.

Car être n'être nulle part et partout à la fois crée une certaine confusion. Contrairement à ce qu'il semble penser et que répètent à l'envie les media, M. Macron n'a pas été élu parce qu'il avait su démontrer l'obsolescence des partis traditionnels mais par défaut, suite à une série circonstances favorables à l'émergence d'un homme « nouveau » : l'impopularité abyssale de son prédécesseur qui eut pour conséquence l'explosion du parti dont celui-ci venait, une avalanche savamment orchestrée d' « affaires » disqualifiant le candidat de la droite, et enfin et surtout la présence au second tour d'une candidate FN que n'importe quel autre candidat aurait battu tant des décennies de diabolisation rendait impossible sa victoire.

Bien sûr les partis traditionnels en ont pris un sacré coup. De tout côté des opportunistes ont quitté le navire. Des législatives ont donné une majorité au nouveau président, affaiblissant leur position au parlement. Mais est-ce que pour autant les cartes ont été redistribuées et les clivages effacés comme par magie ?

Je crains que non. Les sondages, jamais euphoriques, sont, après une courte embellie, redevenus bien mauvais. Et je crains que cette descente ne s'accentue au fur et à mesure que ses réformes seront mises en application. S'ils l'ont jamais quitté, les Français retourneront à leur bercail. Des raisons opposées les réuniront dans le rejet, les gens de gauche les trouvant trop à droite et ceux de droite trop timorées. Il se peut même que l'échec du « en même temps » accentue les clivages, que les dommages causés aux partis dits « de gouvernement » profite au bout du compte aux extrêmes. Sans compter qu'une vision purement économique des problèmes du pays, comme semble l'être celle du président actuel, laisse en suspens certains problèmes sociétaux auxquels il serait urgent de s'atteler afin d'éviter qu'ils n'empirent.

La formule du p'tit père Macron pourrait donc s'avérer celle d'un apprenti sorcier plus que d'un magicien. L'avenir nous le dira.

11 commentaires:

  1. Vous savez que vous feriez un bon journaliste moyen.

    RépondreSupprimer
  2. Et pendant que nous nous escrimons à essayer de trier, répertorier, classer, qui est de l'ancienne droite ou qui est de l'ancienne gauche, les USA se préparent à attaquer la Corée du Nord ou l'Iran - pour l'instant ils hésitent encore - sans qu'on s'y intéresse plus qu'à une guigne :

    https://benillouche.blogspot.fr/2018/03/avec-bolton-les-etats-unis-sont-en.html

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J’ai entendu sur une radio nationale Jacques Attali (ou Atilla) dire que Trump devrait envoyer une bombe atomique sur la Corée du Nord pour servir de leçon à tous les pays qui désireraient devenir puissance atomique !!!! J’en suis resté sur le c...l

      Supprimer
    2. @ Fredi :Puissiez-vous dire vrai !

      @ Mildred : je me méfie de ce genre d'annonces. L'avenir nous dira qui de vous ou de moi a raison.

      Supprimer
  3. C'est justement ce qui rend Macron si inquiétant et sa pente autoritaire tellement prévisible,à mesure que les yeux vont se dessiller,les sondages continuer de baisser et les Français s'apercevoir qu'avec Macron,c'est faire du neuf avec de l'usé jusqu'à la corde.

    Vendémiaire.

    RépondreSupprimer
  4. Sous ses costards de boloss premier de la classe et derrière son débit mécanique de robot fort en thème,Macron est le rejeton du capitalisme de connivence et de la haute fonction publique,devenue véritable caste.
    Ses parrains et maîtres lui ont seulement appris à bien marcher,bien présenter,à faire un peu plus président que le précédent,ce qui n'était pas difficile tant il ressemblait à un pingouin boudiné dans des costumes étriqués.
    Macron est le garde-chiourme,choisi pour appliquer scrupuleusement l'agenda bruxellois et germanique...

    Vendémiaire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ Vendémiaire : J'ai bien peur que vous n'ayez raison.

      @ Fredi : Pour ce qui est des taxes, il se montre hyper-socialiste !

      Supprimer
  5. En démocratie la popularité est presque toujours éphémère, celle de Macrounette risque bien de s'éroder jusqu'à retomber à son niveau du premier tour, environ 20% voire plus bas selon l'évolution des choses...mais pour l'instant il est là et il fait plein de trucs plus ou moins niais, comme d'obliger les bébés à aller se faire endoctriner pas l'Education Nationale, il n'est jamais trop tôt pour laver les cerveaux.
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vu que 96% des enfants de 3 ans étaient déjà inscrits à l'école maternelle, une telle décision s'apparente au proverbial pet dans la toundra.

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.