dimanche 10 décembre 2017

Le lave-vaisselle




Parmi les animaux qui peuplent la cuisine, le lave-vaisselle est, après le mulot, le plus redoutable. Au premier abord il semble plutôt agréable et de bonne compagnie. En effet, il permet de conserver à la cuisine un certain ordre en dissimulant assiettes, plats, verres couverts et autres ustensiles qui, s'ils s'étaient entassés sur le plan de travail ou dans l'évier auraient fini par faire négligé. Seulement, l'animal a un grand défaut : il s'emplit vite et une fois plein on n'a pour toute solution que celle de le faire tourner car tasser la vaisselle à tendance à la briser. Il fait donc son travail et plus ou moins longtemps après il annonce à coups de Bip-bips hargneux que sa mission est terminée. Pour cette raison, pas question pour moi de le faire fonctionner de nuit car le bougre me réveillerait.

Après avoir ouvert la porte pour éviter que la vapeur qu'il contient ne se condense sur son contenu et avoir attendu que ce dernier refroidisse il faut bien se résigner à s'attaquer à l'une des corvées les plus redoutables auxquelles l'homme (au sens générique car, me dit-on, certaines femmes s'y verraient elles aussi contraintes) soit soumis : le vider. Certes, on peut retarder ce moment. Mais une trop longue attente aurait pour effet de voir la cuisine bien vite encombrée de vaisselle sale ce qui est insupportable à tout homme sérieux. La mort dans l'âme, on se résigne donc à vider l'animal, tâche harassante qui, à moins que l'on ne soit Vishnou, implique moult aller-retours, bras chargés, entre le monstre et les divers tiroirs, placards et buffets où se range son contenu. Mais là n'est pas le pire : dès que l'on a terminé d'évacuer la vaisselle, on commence à le charger à nouveau avec au bout du compte la perspective d'un renouvellement de l'abominable corvée.

Curieusement, il est rarement fait mention dans la littérature moderne des affres dans lesquels le lave-vaisselle plonge l'être humain. Rares sont les éloges funèbres où parmi les hauts faits du défunt soit cité l'abnégation ou le zèle avec lequel il s’acquittait de cette tâche. A ma connaissance nul n'a jamais reçu la moindre décoration pour avoir accompli pareil exploit. Et pourtant...

La solution serait que soit mis au point un système d'auto-vidage et de rangement automatique dont on équiperait l'animal. Seulement qui y travaille ? On préfère faire des recherche sur la voiture qui se conduit toute seule ! Ce qui démontre, s'il en était besoin, la futilité de notre société mercantile. On pourrait aussi envisager de former un corps municipal, départemental ou national de videurs qualifiés qui iraient de logement en logement accomplir cette tâche mais, plutôt que de s'attacher à résoudre les vrais problèmes, les élus préfèrent traiter des questions secondaires. Pauvre France !


15 commentaires:

  1. Achetez-en un deuxième, et le problème sera résolu : vous videz l'un à mesure que vous remplissez l'autre, et hop, le tour est joué. Évidemment, si l'un est en Normandie et l'autre en Corrèze, c'est plus compliqué.

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    1. "si l'un est en Normandie et l'autre en Corrèze, c'est plus compliqué." C'est malheureusement le cas. L'idée est bonne, cependant !

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  2. chez nous c'est l'homoconjointus qui fait ça, moi, je m'en lave les mains du bidule , je ne sais même pas le faire fonctionner !

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    1. Pauvre homme ! Passe-lui le bonjour et assure-le de ma compassion.

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  3. J'espère que le génie du lave-vaisselle ne vous a pas entendu pester contre lui, car il se mettrait en panne et là, vous comprendriez votre douleur !

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  4. Belle dose d'humour,nous faisont deux fois par jour notre vaiselle à l'ancienne et c'est rangé au fur et a mesure.Jamais de panne;Bon courage!

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    1. Malheureusement, la vaisselle à l'ancienne me lasse encore plus. Sans compter qu'utilisant davantage d'eau (ce liquide si précieux qui nous manque tant en Normandie) on nuit gravement à la planète.

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  5. Ce n'est pas un Candy ? j'ai l'impression que nous avons le même
    je me sers en vaisselle propre dans l'engin au fur et à mesure ce qui limite un peu l'opération "vidage".

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    1. Je ne saurais dire, vu que c'est une photo que j'ai copiée sur le Net.

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  6. anne : description pure et dure de la sinistre réalité :-))) ce qui m'agace le plus sont les verres.. pour les assiettes on peut faire une pile et ranger le tout en une seule fois... les verres par contre nécessitent plein d'aller et retour..et comme je n'aime pas les taches répétitives...

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    1. Moi, c'est surtout les verres à apéro car, la partie salon étant exiguë, ils m'obligent à slalomer entre la table basse, le canapé et le buffet.

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    2. anne : exact..il y a donc de plus un risque de casse....c'est flippant:-)

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  7. Ce que vous écrivez est frappé au coin du bon sens, on se demande bien pourquoi les Pouvoirs Publics s'en fichent comme d'une guigne...Peut être notre nouveau petit Président, dont nous avons pu juger l'efficacité, pourrait-il se saisir de la question...ne serait-ce qu'en toucher deux mots à Bill Gates...
    Amitiés.

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