jeudi 30 novembre 2017

Claude for ever !

Il est de bon ton de critiquer le cinéma français. Certains vont jusqu'à dénier le moindre talent à ses réalisateurs. Je ne suis pas de ceux-là. J'aime notre cinéma. Je ne dresserai pas la liste des metteurs en scène qui ont l'heur de me plaire, de peur d'en oublier certains. Car ils sont assez nombreux à faire des films comme on n'en trouve nulle part ailleurs et surtout pas Outre-Atlantique où, selon moi, à part des images qui bougent bourrées d'effets spéciaux on ne sait rien faire.

Parmi mes favoris, se trouve le grand Claude Lelouch (applaudissement nourris). Grâce à mon nouveau forfait téléphonique incluant l'accès gratuit à moult films en vidéo à la demande, j'ai pu depuis hier regarder deux bons films dudit réalisateur : La Bonne année et Robert et Robert. Deux régals. Dans le premier on trouve un Lino Ventura époustouflant. L'acteur le considérait comme un des meilleurs qu'il ait tourné. Charles Denner, dans le second, se surpasse. Bien sûr, il s'agit de comédies. C'est en vain qu'on y chercherait un sens profond. Comme le déclara Jean Dujardin : « Une phrase revient souvent sur Lelouch : « Il ne raconte pas grand-chose, mais il le fait tellement bien. » »

Il a en effet un talent de conteur, virevoltant dans le temps sans craindre de pousser la fantaisie jusqu'à l'absurde. Mais d'abord et surtout il a le talent de savoir donner aux acteur l'envie d'offrir ce qu'ils ont de meilleur. Jamais le visage de Ventura dans la dernière scène de La Bonne année n'aura su mieux exprimer, entre esquisse de sourire et gravité, des sentiments contradictoires. La plaidoirie de Fabrice Lucchini dans Tout ça pour ça (film au sujet duquel il dira : « J'étais dans une double tempête. Professionnelle et personnelle. Donc envie de rire à tout prix ») est d'un loufoque insurpassable. Citer les scènes d'anthologie de ses films serait fastidieux à cause de leur nombre. Car s'il obtient le meilleur de chacun, c'est qu'il aime les acteurs et qu'ils le sentent.

On m'objectera que Lelouch est vieux maintenant, qu'il a bien plus de passé que d'avenir. Il n'empêche que, bon an mal an, il continue de produire. Aussi, et malgré ses quatre-vingt ans sonnés, j'adresse au grand Lelouch cette humble requête : « Continuez de nous enchanter ! »

9 commentaires:

  1. Il faut dire : les films français, copies de films américains, mais avec le budget en moins ...

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    1. Je n'étais pas au courant qu'aux USA on produisait des films. Je croyais innocemment qu'on s'y contentait d'images qui bougent.

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  2. Le cinéma français actuel, et bien plus encore, les films, notament les séries, destinés à la télévision, m'insupporte avec tous ces acteurs qui ne savent pas articuler et se contentent de mâchouiller à toute allure le dialogue qu'ils viennent d'apprendre. Ils s'imaginent peut être que cela fait plus nature ? Cela les rend surtout inaudibles 50% du temps ! Qu'il est loin le temps des grands acteurs (et actrices !) du passé.

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    1. Ne regardant, en dehors d'Hercule Poirot et des Maigret (avec Bruno Cremer), aucune série à la télévision je ne saurais dire si je vous approuve.

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  3. Vous avez décidément des goûts bien étranges. Que l'on aime le cinéma français, je le conçois d'autant mieux que c'est mon cas… à condition d'admettre qu'il est mort depuis environ 40 ans. Mais alors Lelouch, là, ça me dépasse. C'est comme si vous me disiez que vous possédez tous les disques de Claude François, tiens.

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    1. Ainsi le cinéma français serait mort depuis quarante ans et on me l'aurait caché ? Que faites vous des Blier, Lelouch (j'insiste!), Chabrol, Leconte, Chatillez et bien d'autres ?

      Je vous sens déstabilisé par mon aveu. Je suis cependant au regret de vous apprendre que je ne possède aucun disque de Claude François. Si ça peut vous consoler, je confesserai mon goût prononcé pour M. Johnny Hallyday...

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    2. Blier à la rigueur, bien qu'il ne réussisse vraiment que ses premières moitiés de films, lesquels ont ensuite une fâcheuse tendance à barrer en couille. Chabrol me semble sans grand intérêt, Leconte aussi. Quant à Chatilliez, je le déteste cordialement. Les deux seuls que je sauverais sont Pialat et Sautet. (Et puis, tout de même, je dois avouer une faiblesse coupable envers Arnaud Desplechin.)

      Quant à M. Hallyday, je me souviens d'être allé l'entendre au Zénith, au début des années quatre-vingt : c'était très bien.

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    3. je vous trouve bien dur avec mes poulains ! D'un autre côté, les vôtres ne m'enthousiasment guère ce qui est compréhensible vues nos différences de goût.

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  4. Ben oui, comme ça, après avoir regardé deux de ses films.

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