samedi 29 juillet 2017

Du véganisme


Cette affiche m'a fait bien rire tandis que je traversais le Lot-et-Garonne l'an dernier


Le véganisme serait tendance. Et pour bien des raisons : d'abord parce que ce n'est pas bien de tuer de mignons animaux ensuite parce que l'obtention de protéines animales nuit gravement à la planète car elle épuise ses ressources. De tels arguments ne peuvent que toucher la sensiblerie des écolos amis des bêtes, c'est à dire de ce qu'une culture dégénérée produit de plus avancé (comme peut, justement, l'être une viande c'est à dire à la limite de la putréfaction). J'entendais ce matin un gentil végan narrer son évolution vers un véganisme pur et dur. D'abord, ami des animaux, il s'aperçut qu'il y avait une contradiction à en manger puis, petit à petit, la seule vue d'une boucherie lui devint insoutenable, enfin, parvenu au stade ultime de son chemin vers la sainteté, il montre à ceux qu'il voit manger de la viande des photos de petits animaux mignons. Bref un emmerdeur doublé d'un couillon.

Ce genre d'attitude me rappelle celle de certains anti-tabac du temps béni où l'on pouvait encore fumer au restaurant (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître). Au début des années quatre-vingts, mangeant en compagnie de ma chère et tendre épouse dans un restaurant chinois de la rue Saint-Jacques, un brave jeune homme occupant la table voisine me pria d'éteindre ma cigarette car sa fumée le gênait. Un brin étonné de cette curieuse requête, je lui répondis par un élégant « J't'emmerde !» et l'affaire s'arrêta là. Et puis les choses ont évolué, on a d'abord parqué les fumeurs dans des salles spéciales, avant de ne plus les tolérer que dans des lieux ouverts. Nous verrons-nous un jour réduits à ne pouvoir consommer de la viande qu'à l'extérieur ?

Tout cela, comme les chemins qui mènent à l'Enfer part de bonnes intentions : quoi de plus touchant en vérité qu'un jeune agneau gambadant dans un pré ? Ne retrouve-t-on pas dans l’œil du veau les mêmes lueurs d'intelligence qui illuminent le visage d'un végan ? Quant au porcelet, une fois bien lavé, n'incarne-t-il pas de tout son être une pureté et une innocence rare chez l'humain ? Seulement, ces braves bêtes que leurs amis défendent avec la juste hargne du zélote, ont un défaut majeur, celui d'être les produits d'une domestication n'ayant pour but que de transformer des mammifères sauvages en producteurs de viande. Sans l'élevage en vue de satisfaire les tendances carnassières de l'homme pas plus de porcelets mignons que de tendres agneaux ou d'espiègles veaux. Ce qui, reconnaissons-le contraindrait les irréductibles carnassiers à chasser avec pour conséquence, vue la prolifération des humains, une rapide et totale extinction de leurs équivalents sauvages. Privés de leurs animaux chéris, les végans n'auraient-il pas, en ce cas, l'impression de s'être tiré une balle dans le pied ?

Ces âneries végétariennes ont pour origine un anthropomorphisme qui amène les âmes délicates à voir tant de points communs entre eux et l'animal que les manger reviendrait à une forme insupportable d'anthropophagie. On peut les comprendre : n'ont-elles pas l'intelligence du veau, l'imagination de l'agneau et l'élévation morale du porcelet ? Toutefois le végan s'alimente de végétaux. Oublieraient-il que le poireau, le chou, la patate, le soja sont des êtres vivants que l'on arrache, coupe, ou moissonne de manière brutale ? Au nom de quoi mettraient-ils fin à des vies qui, tout bien réfléchi, sont plus sereines que celle d'Aymeric Caron ? Quoi de plus aimable qu'un jeune poivron ? Quoi de plus émouvant qu'un petit cornichon ? Quoi de plus subtil qu'une betterave naissante ? On respecte TOUTES les vies ou AUCUNE.

Je conseillerais donc aux végans et autres âmes d'élite d'abandonner les légumes et céréales pour se nourrir uniquement de cailloux. En évitant bien entendu les roches calcaires, vu que celles-ci sont le produit de la sédimentation des coquillages et squelettes des micro-algues et animaux marins et reviendrait donc à manger du cadavre.

jeudi 27 juillet 2017

Vive le loup !

Depuis quelque temps, le loup se voit défendu bec et ongles par de braves gens qui lui trouvent toutes les excuses : l'animal serait craintif, doux, humble et discret. S'il lui arrive, exceptionnellement, de s'attaquer à des brebis, c'est simplement que les bergers français font mal leur boulot, s'équipent de chiens inadaptés, en gros sont des grosses feignasses imbéciles contrairement à leurs homologues italiens qui non seulement cohabitent avec ce canidé mais apprécient ses nombreuses qualités, lesquelles sont si nombreuses qu'en dresser la liste est une gageure que nous nous empresserons de ne pas relever.

On se demande bien pourquoi au fil des siècles l'homme s'est ingénié à l'éradiquer. Il faut dire que ladite éradication fut le fait de gens frustes et superstitieux plus enclins à croire aux légendes calomnieuses qu'à la douce vérité. Curieusement, ces êtres sans lumières se sont laissé persuader que le loup représentait un danger pour l'activité pastorale ! Il était temps que notre vingt-et-unième siècle naissant rétablisse la réalité comme il a su le faire dans bien des domaines sociétaux : le loup est l'ami de l'éleveur au même titre que les racailles de banlieue sont ceux de la police. S'il lui arrive de se montrer taquin envers les brebis, c'est par jeu. Certains verront dans les rares égorgements d'ovins qu'on lui attribue (souvent à tort) la vengeance d'un herbivore contrarié par des concurrents déloyaux. C'est faux. En fait, en supprimant les éléments les moins rapides ou les plus stupides d'un troupeau ce canidé participe à une sélection naturelle et, partant, à l'amélioration de la qualité des races ovines.

Et puis c'est bien connu, le loup ne hante que les montagnes où ils réguleraient la prolifération des cervidés dans les forêts ombreuses si d'inconscients pastoureaux ne venaient les y provoquer. Certains esprits chagrins vous diront que ces canidés ne sont pas plus montagnards de nature que ne le sont les Druzes ou les Kurdes et que s'ils se sont trouvés réduits à choisir cet habitat c'est que, comme les peuples du Proche-Orient susmentionnés, les gens des plaines les y ont contraints. Ce qui expliquerait pourquoi le terme occitan « loup » a supplanté en pays d'Oil celui de « leu » vu qu'il fut plus facile d'éradiquer cette pauvre bête dans les plaines du Nord que dans les montagnes du Sud. Admettons que ce ne soit pas entièrement faux. Ce serait une bonne nouvelle ! Ainsi on pourrait réintroduire le loup partout.

S'il y a un endroit où le loup serait le bienvenu, c'est en notre belle capitale : en effet, il y compte de nombreux amis, lesquels, a la différence des paysans abrutis des siècles passés, ont une conscience pleine et entière des douces mœurs de la bête et lui réserveraient l'accueil chaleureux qu'il mérite. Cette réintroduction ouvrirait la voie à celle du vibrion cholérique et du Yersinia pestis auxquels les siècles ténébreux qui ont précédé nos temps de clarté ont calomnieusement attribué des ravages imaginaires.

jeudi 20 juillet 2017

Pour le JMU (Jacques Martin Universel)

Le bac est mort. Il ne sert plus à rien. Ce qui était le premier grade universitaire n'assure plus, vu le niveau de certains lauréats, que l'on ait un niveau permettant de suivre un quelconque enseignement supérieur. Du fait du tirage au sort, une brêle totale et non motivée a autant de chances de voir ses vœux réalisés qu'un élément brillant qui rêve d'être accepté dans une filière où il aura la capacité de réussir. Dans ces conditions, à quoi bon avoir un bac avec mention très bien ? A quoi bon avoir un bac tout court ?

Puisque le temps est aux économies, la suppression pure et simple de cet examen où il faut vraiment mettre du sien pour ne pas être reçu (87,8% de réussite cette année!), me semble s'imposer. De plus, ce faisant, on épargnerait aux correcteurs la souffrance que provoque en eux la correction de copies ineptes auxquelles ils se voient contraints de donner des notes « acceptables ». La nature ayant horreur du vide, il faudrait cependant le remplacer par un diplôme, un certificat ou quelque chose. C'est pourquoi je proposerais qu'on décerne à tout élève ayant plus ou moins suivi un cycle d'études secondaires relativement complet le JMU.

L'idée m'est venue en me souvenant de l'émission qu'animait il y a quelques lustres déjà le regretté Jacques Martin. Elle s'appelait l'École des fans et permettait à à des enfants de venir faire étalage de leur talent (et plus souvent de son absence) en chantant les chansons de la vedette invitée. C'était aussi l'occasion pour eux de sortir quelques âneries du genre « mot d'enfant »en réponses aux questions du Grand Jacques, ce qui provoquait l'hilarité du populo. A la fin de la compétition et quelle qu'ait été la valeur de leur prestation l'animateur déclarait que tout le monde avait gagné. Les similitudes entre les résultats de cette « École des fans » et du bac 2017 sont, vous en conviendrez, frappantes.

L'unique épreuve du « Jacques Martin Universel » (ou JMU) consisterait donc, après un entretien d'une ou deux minutes donnant au candidat l'occasion de proférer quelques conneries, à chanter une petite chanson dont la connaissance des paroles comme de la musique pourrait n'être qu'approximative. Et à la fin, tout le monde aurait gagné. Ainsi, une classe de trente élèves pourrait obtenir son JMU en 150 minutes (soit 2 heures et demie). Bien entendu, le jury serai composé des enseignants des impétrants. Économie de temps et de moyens, le JMU ne présente que des avantages !

Ensuite l'entrée dans le supérieur,en cas de demandes trop importantes dans certaines filières se ferait par tirage au sort comme maintenant. Simple et efficace, non ?

Certains m'objecteront que les étudiants ainsi recrutés risqueraient de connaître les affres de l'échec dans le supérieur. Ce serait cruel et pour tout dire insupportable. Une réforme audacieuse pourrait éviter ce risque. Plutôt que des examens sélectifs, l'Université pourrait décerner des JMU+3, +5 et +8. Il suffirait pour les obtenir de chanter 4, 6 ou 9 chansons...

mercredi 12 juillet 2017

Le paquet à 10 €

Dans sa grande sagesse, le gouvernement envisage de porter le prix du paquet de cigarettes à 10 Euros. Il faudrait y arriver au plus tôt, afin, selon la ministre de la santé que nous connaissions la première génération sans tabac. Ce qui fait preuve d'une profonde méconnaissance de l'histoire vu que jusqu'en 1560 cette plante était inconnue en notre beau pays. On peut donc penser qu'entre Cro-Magnon et la reine Catherine (de Médicis) un certain nombre de génération ont pu faire l'expérience d'une vie sans l'herbe à Nicot. Mais passons.

De plus, rien ne prouve que le paquet à 10 € aura pour conséquence de dissuader les fumeurs. Il se pourrait même que le principal résultat de l'opération soit une augmentation de la contrebande et du marché frontalier. Comme le montre cet intéressant article, la courbe des saisies de tabac des douanes a tendance à suivre celle du prix du paquet et même à la devancer puisque depuis 2005 les saisies ont plus que doublé tandis que le tarif des 20 cigarettes n'augmentait que de 40 %. Certains optimistes se diront que les douaniers sont de plus en plus futés, les réalistes penseront que c'est plutôt à cause de l'augmentation de ce trafic.

Sans tomber dans l'illégalité, le paquet à 10 € favorisera le tourisme. Je me prendrai comme exemple. Si le Normand d'adoption que je suis se trouve loin de toute frontière, lorsque je me transforme en Corrézien à temps partiel je ne suis plus qu'à environ 450 km de la frontière espagnole. En ce pays d'inconscients où l'on devrait fumer comme des pompiers, on peut acheter un paquet de cigarettes menthol longues pour 4 Euros 25. Ce qui ferait une différence de 5,75 € avec notre prochain tarif. Comme en sa grande sagesse l'UE nous autorise à acheter 4 cartouches soit 40 paquets, l'économie est de 230 €. Elle peut augmenter grâce à l'achat d'alcool (10 litres autorisés) et de quelques denrées goûteuses et d'un prix avantageux. Admettons qu'on parvienne à une économie totale d'environ 300 €. Les frais de carburant ne se montant qu'à environ 100 €, je peux donc m'offrir une nuit dans un hôtel correct et un repas décent tout en restant bénéficiaire. Sans compter que je pourrais aussi faire étape chez mes connaissances du sud, mêlant ainsi l'utile à l'agréable. Le paquet à 10 € poussera donc de plus en plus de gens à aller se ravitailler à l'étranger, même quand ils en sont relativement éloignés.

Admettons que le paquet à 10 € atteigne le but visé. Plus un paquet de cigarettes ne se vend. Or, si on en croit les chiffres qu'on trouve ici ou là, en France se vendraient 45 milliards de cigarette par an soit 2,25 milliards de paquets. A raison, au prix actuel, d'un bénéfice de 5€ par paquet, l'état connaîtrait un manque à gagner de 11,25 milliards d'Euros par an. Qui paierait ? On avancera que la santé s'améliorant, on économisera en soins. C'est possible, seulement, ces effets ne seront visible qu'à moyen terme et les anti-tabac devront dans un premier temps mettre la main à la poche. Sans compter qu'à terme les 73 000 victimes annuelles du tabac vivront 7 ans de plus avec l'incidence qu'on peut deviner (et même chiffrer) sur la comptabilité des organismes de retraite.

Bien entendu, personne ne pense que cette augmentation fera renoncer les fumeurs à la cigarette. Il s'agit simplement de faire semblant d'agir, de se faire un peu de vent sous la queue, au risque de voir les rentrées fiscales diminuer tout en voyant se maintenir les frais médicaux engendrés par le tabac. En résumé, une vraie mesure socialiste.

lundi 10 juillet 2017

Une loi, vite !

Comme moi, il vous arrive de rechercher sur le Net tel ou tel objet ou appareil, que ce soit un plug anal, un inter-rossiteur ou une paire de moufles. Mes recherches portent essentiellement sur des matériaux ou des outils afin de me mieux livrer à mes passions dévorantes. Et que remarquons-nous ensuite ? Que les objets de nos recherches apparaissent immédiatement en publicité où que nous allions sur le réseau. Je ne dis pas que cela soit inutile. Il est bon de rappeler au consommateur distrait ce qu'il devrait acheter afin d'accéder à la parfaite félicité. Seulement, il y a quelque chose qui cloche là-dedans.

Récemment, mes recherches ont porté sur un chargeur de batteries lithium-ion et un broyeur de végétaux. Elles furent si fructueuses que j'en passai bien vite commande après de MM. Cdiscount et Amazon (dont on ne vantera jamais assez l'efficacité des services sauf quand ça foire complètement.). Ces précieux appareils me furent livrés avec une célérité remarquable et j'ai pu, émerveillé, en vérifier l'efficacité. Seulement, les pubs continuent de m'apparaître, comme continue d'apparaître celle d'un abri de jardin qui depuis plusieurs mois attend patiemment que je le monte dans mon garage corrézien*. Qu'attendent au juste ces fournisseurs ? Craignent-il qu'étourdi, j'ai oublié qu'il me fallait au moins deux exemplaires de chacun de ces achats ?

Quoi qu'il en soit, ces pubs sont agaçantes et malvenues. Il serait donc urgent que, lorsqu'on a fait l'emplette de l'objet désiré, le vendeur le signale à M. Internet afin que celui-ci cesse de nous importuner avec des publicités qui ont cessé d'être ciblées. Ça ne lui prendrait guère de temps. Seulement, le laisser-aller régnant n'encourage pas la courtoisie. Peut-être faudrait-il légiférer sur le sujet, offrant ainsi à notre vénéré président une nouvelle occasion de démontrer qu'on peut à la fois être jupitérien, changer de place lors d'une photo afin de se trouver auprès du plus puissant des dirigeants et se montrer à l'écoute des aspirations profondes de son peuple.

* Soyons clair : il n'est aucunement question que je le monte DANS MON GARAGE qu'il ne ferait qu'encombrer, il s'agit simplement de l'endroit où je l'ai entreposé en attente de son montage.

dimanche 9 juillet 2017

Au pied du mur...

Tandis que j'astiquais ma Kalachnikov en vue d'un repas de famille, ma pensée se mit à errer. Et, rêvassant, il serait étonnant qu'on ne rencontrât pas au hasard d'un coq à l'âne l'immense figure du président jupitérien. Vous savez, celui dont Dieu à fait le généreux don à une France qui ne le mérite pas, l'homme à la pensée si complexe que les journalistes, et encore moins le peuple ne sauraient en saisir les subtilités, M. Macron puisqu'il faut l'appeler par son nom.

Et je me disais que cet être surdivin, ben pour l'instant, à part enfiler des conneries, il n'avait pas fait grand chose. Bien sûr après son relatif triomphe aux présidentielles, ils s'était vu offert par une très relative majorité de Français un parlement godillot. Bien sûr, il ne tardera pas à édicter des ordonnances qui seront bien vite entérinées. Bien sûr, si on en croit les media, il a, entre autres, terrassé Poutine, subjugué Trump, mis au pas les chinois, étonné l'Univers. Mais tout ça, c'était plutôt facile, non ? Car pour l'instant les pilules du bon docteur Macron, personne ne les a encore avalées. Passeront-elles comme lettre à la poste ?

Sans vouloir paraître pessimiste, je crains que non. Viendra un jour où droite et gauche lui tomberont sur le paletot. La CGT avalera-t-elle sans problèmes certaines de ses mesures ou bien se lancera-t-elle dans une de ces actions propres à paralyser l'économie dont elle est si friande ? On peut en douter. Les riches retraités (1200 € par mois ! Que font-ils de tout cet argent?) se laisseront-ils tondre sans broncher ? Je crains que non. A être ni de droite ni de gauche ou, plutôt, à aller de droite à gauche, plutôt que de rassembler on risque de mécontenter tout le monde !

Vous me direz que tout président tentant de réformer ce pays se trouverait confronté aux diverses forces d'inertie qui le parcourent. C'est même pour cela qu'à part des âneries sociétales qui ne touchent pas leur porte-monnaie ses prédécesseurs se sont bien gardés de trop mécontenter les Français par de nécessaires réformes. M. Macron, volens nolens, se trouvera donc confronté, au cas où il tenterait d'appliquer son programme, à de violentes oppositions. Et c'est au pied de ce mur qu'on verra le Macron : c'est face aux conflits qu'on mesure le jupitérien. S'il veut, contre vents et marées, réformer, il lui faudra la poigne d'une Maggy Thatcher. L'aura-t-il ? Bénéficiera-t-il alors d'un soutien populaire suffisant pour faire front ? J'en doute. Le temps des enfilades d'âneries et de la domination mondiale passé, s’avérera-t-il à la hauteur ? Nous ne devrions pas tarder à le savoir.

Pour l'instant, rions avec (ou de) lui. Hier, lors de son discours au G 20, notre superdivin chef adoré a établi un lien entre le changement climatique et le terrorisme. Ça, c'est frappé au coin du bon sens ! On ne peut que l'approuver si l'on pense qu'on ne saurait résoudre les problèmes d'embouteillages à Romorantin sans s'être conjointement attaqué à celui de l'industrie du lacet dans la basse vallée de l'Adour.

samedi 8 juillet 2017

Mars


Ce matin, intrigué par un de ces tests qui rendent Facebook fascinant, je cliquai sur « Ce que les journaux disent de toi » et à mon grand dam voici ce que je découvris :


Moi qui voulais que ce ou plutôt ces voyages demeurassent secrets ! En effet, à la différence de M. Thomas Pesquet qui nous bassina récemment avec son excursion à 450 km de la terre, je suis un véritable mais modeste explorateur interplanétaire. Ce guignol qui nous a fait une pendule à treize coups sous prétexte qu'il avait passé quelques semaines dans l' « espace » me hérisse. En fait-on tout un plat quand un Parisien se rend à Brest ou à Strasbourg ? Pourtant il est plus éloigné de son point de départ que Môssieu ne l'a jamais été de la terre ! Mais passons.

Le manque de régularité des parutions d'articles sur ce blog s'explique, je peux bien l'avouer maintenant qu'un importun a vendu la mèche, par les quelques séjours que j'ai effectués sur la Planète Rouge. Un jour que je ne savais trop quoi faire, j'entrepris d'adapter mon break Focus aux voyage interplanétaire. Les quelques modifications nécessaires comprenaient, évidemment, l'installation d'un Inter-rossiteur capable d'assurer la transpérambulation de l'anti-matière pseudo-cosmique (Merci, Robert Rankin !). Je n'en dirai pas plus. Après une matinée de travail, ce fut chose faite. Je pris un repas léger et ensuite la direction de Mars vers treize heures. Le voyage devant, selon mes calculs, durer environ six heures, cela me permettait d'y arriver pour l'heure de l'apéro.

Je parvins à destination à l'heure prévue. Ma première impression fut assez défavorable, car, si le whisky était acceptable, on l'y sert sans glaçons. En effet les Martiens ont une technologie plutôt rudimentaire et sont incapables de faire geler l'eau, ce qui n'a rien d'étonnant de la part de gens qui se déplacent en soucoupes. En revanche, la cuisine et les vins y sont tout à fait remarquables et les portions généreuses. Une des choses qui me surprit le plus fut que, contrairement aux observations des ufologues, Mars n'est pas seulement peuplée de petits hommes verts. En fait, seuls les jeunes sont de cette couleur. Mûr, le Martien tourne à l'orangé puis au rouge, comme le font les tomates. Les voyages formant, comme on sait, la jeunesse, ce sont les gamins qu'on envoie faire un tour sur terre. Ce qui explique la bévue de nos scientifiques quant à la couleur et à la stature de nos voisins lesquels sont, comme vous et moi, de taille parfaitement normale. C'est pourquoi, grâce à ma couperose, j'ai pu passer sans problème pour un gars du coin. Les femmes, bien que très portée sur la bagatelle, y ont, tout comme les hommes, une haleine de chacal, ce qui me découragea d'entamer tout badinage.

Je dois dire qu'en dehors des plaisirs de la table, un séjour sur Mars présente peu d'intérêt. Les paysages sont d'une monotonie atterrante : pas plus de relief que la Beauce. Les champs de betteraves rouge, de tomates, de poivrons, de cerises, de groseilles ainsi que la prédilection du Martien pour les animaux à poil roux expliquent le surnom de la planète. L'architecture rappelle celle de Bezons. Quant à la télé, c'est la cata : les chaînes y passent pratiquement en boucle les équivalents locaux de La vache et le prisonnier, Où est passée la 7e compagnie, La Grande vadrouille ou des chefs-d’œuvre de Bergman. Pour ce qui est des infos, RAS vu qu'il ne se passe jamais rien de bien nouveau. L'ennui s'installe d'autant plus vite que le martien est totalement dépourvu d'humour et sa conversation soporifique. Comme on pouvait s'y attendre, les Martiens parlent un Français assez pur mais avec un fort accent béarnais qui rend parfois sa compréhension difficile. Ce qui n'est pas grave vu le manque d'intérêt des paroles prononcées. C'est pourquoi, j'ai décidé, après mon troisième voyage de ne plus y mettre les pieds.

Je ne saurais donc trop déconseiller une escapade vers cette planète surtout aux bricoleurs maladroits qui, ayant mal réglé leur inter-rossiteur, risquent de se retrouver sur Vénus ou Saturne où on s'emmerde encore plus. En dehors de la gastronomie, le seul véritable intérêt de ce séjour est qu'on n'y parle pas de M. Macron dont on ignore jusqu'à l'existence. Mais, bon, vu qu'avec des boules Quies on peut échapper aux discours du Président Jupitérien, est-ce que ça vaut le voyage ?

vendredi 7 juillet 2017

Un seul être vous manque etc.

Treize jours sans le moindre mot de billet. Ça ne s'arrange pas ! Mais j'ai une excuse, au moins pour ces derniers six jours : en effet, ma fille est venue passer des vacances en ma compagnie, avec pour effet de perturber ma routine mais de manière agréable.

Tout en respectant son besoin de repos, le séjour fut actif : visite des haras de Saint-Lô et du Pin, d'une abbaye, d'une ville médiévale (Domfront), du marché aux bestiaux (moutons et veaux) de Sourdeval. Poissons ou saucisses grillés au barbecue, pommes de terre nouvelles du jardin sautées au beurre, petits artichauts de la même provenance, fraises, framboises et grains de cassis grappillés au même endroit :  les papilles furent à la fête. Pour une fois, le temps consentit à mettre du sien et démontra que les collines connaissent des jours sans pluie ni neige ni grésil et que l'été n'y est qu'en partie une légende que se plaisent à évoquer les vieux à la veillée. De longues conversations vespérales ne furent pas le moindre piment de ce trop court séjour. Visiblement ravie, ma fille est partie hier, prenant le train à la gare de Vire.

Et me voilà de retour à ma routine de solitaire à temps partiel. Certes, comme elle le souligna, ça n'a pas que des inconvénients : on peut, entre autres choses, se promener de nouveau nu dans la maison, des plumes de paon fichées dans le cul,  en imitant la démarche du coq... Hélas, cet innocent passe-temps n'est pas de ceux que je pratique aussi cette aimable suggestion ne sut pas dissiper le vague à l'âme qu'occasionna son départ.

Surtout que ces vacances sont peut-être les dernières passées seul à seul en sa compagnie à cause de son prochain mariage. Ainsi va la vie.