mercredi 27 janvier 2016

Le pou, ce mal aimé

Le pou ne saurait, comme les précédents animaux ici évoqué, être considéré comme un Nouvel Animal de Compagnie (NAC, pour les intimes). En effet, sa fréquentation de l'humain remonterait, selon des témoins dignes de foi, à deux millions d'années. Qui dit mieux ? Toutefois, et en dépit de cette exceptionnelle fidélité, ce petit insecte est mal considéré. On ne se contente pas de le haïr, on le calomnie ! Ainsi l'accuse-t-on d'être fier. Erreur qui fait sourire tout philologue sérieux, vu que le pou dont on mentionne la fierté est en fait un jeune coq que l'évolution phonétique a rendu homonyme de ce brave animalcule dont la modestie est totale. On l'accuse également de laideur. Je vous fais juge :


Regardez cet œil vif, ce charmant sourire, ces élégantes petites pattes, ce bedon rebondi de président ! Mais il est sympathique en diable ! De plus, il est de nature joviale et aime à prendre du plaisir comme en témoigne l'expression populaire « bicher comme un pou ».

C'est souvent à l'école que s'effectue la première rencontre entre humain et pou. Car ce dernier est toujours avide d'orner son esprit de nouvelles connaissances et particulièrement assidu bien qu'on fasse son possible pour éviter qu'il n'y vienne.

Le seul petit défaut qu'on puisse lui reprocher est la coquetterie. En effet, il se distingue des autres mots terminé par « ou » par un pluriel en x. Mais est-ce bien grave ? En effet, il partage cette particularité avec d'autres noms exempts d’opprobre. Vous en connaissez la liste, je suppose.

Malgré un physique avantageux et une bonhomie enviable, cet animal est devenu une personnification de la misère et de la saleté à travers l'adjectif « pouilleux ». On est allé jusqu'à qualifier de « pouilleuse » une partie de la Champagne ! Encore une calomnie, vu qu'elle n'est nullement infestée par cet hexapode. En fait, c'est au dix-neuvième siècle que le pou est devenu une marque sociale infamante au fil des progrès de l'hygiène corporelle et grâce à l'invention des insecticides. Auparavant, le pou fréquentait tout le monde jusqu'au sommet de l'état. Ainsi Louis XIV en abritait-il sous sa perruque. Pourtant, plutôt que roi-pouilleux, on l'a surnommé roi-soleil !

N'étant aucunement partisan de l'exclusion sociale, le pou n'a pas accepté de se voir contraint à ne plus fréquenter que les miséreux : il a réagi, s'est adapté et est devenu résistant aux poisons qui visaient à l'éradiquer. Quel exemple pour notre belle jeunesse ! Seulement, il continue de susciter une haine atavique. Contrairement au loup ou à l'ours, et bien que n'ayant dévoré aucune brebis, point de réhabilitation pour lui. Pourquoi ? Il est hématophage, certes, mais les vampires ne le sont-ils pas ? Cela n'empêche pas qu'on consacre à ces derniers nombre de films ! Trouvez m'en un seul dont le héros soit un pou ! L'égoïsme, voilà la vraie raison de ce rejet. L'humain ne veut pas plus partager son sang avec un petit être qui en a pourtant un besoin vital qu'il n'est prêt à offrir à tous les migrants qui le désirent une place d'honneur à sa table. C'est lamentable !

23 commentaires:

  1. j'ai même connu une personne qui affirmait d'un mets particulièrement apprécié " j'en mangerai sur la tête d'un pouilleux " c'est dire

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  2. Ne pas oublié Qu'il y a des papous à poux et des papous pas à poux.
    Qu'il y a papous papa et des papous pas papa.
    Chez le plus,il y a des poux papa et poux pas papa.
    Donc chez les papous, il y a des papous papa à poux papa.
    Des papous pas Papas à poux papa.
    Des papous pas papa à poux pas papa.
    Des papous papa pas à poux
    Des papous pas papa pas à poux.

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  3. Il n'y a peut-être pas de film mais Offenbach a rendu hommage au pou gladiateur dans la Belle Hélène : je suis le pou de l'arène, pou de l'arène....
    Droopyx

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    1. Merci de signaler la gloire que sut conquérir ce brave animal lors des corridas !

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  4. http://www.gallimard-jeunesse.fr/Catalogue/GALLIMARD-JEUNESSE/Droles-de-Petites-Betes-Giboulees/Loulou-le-Pou

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    1. Y aura-t-il une adaptation cinématographique ?

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    2. http://www.dvdfr.com/dvd/f7089-droles-de-petites-betes-loulou-le-pou.html

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  5. Voilà qui est bien dit. D'ailleurs, Marilyn (Monroe, pas Manson) n'a-t-elle pas elle même fredonné à son intention "pou, pou, pi doux" ?

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  6. je crois que j'ai du mal comprendre.

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    1. Je décerne le prix du laconisme à ce commentaire. J'avoue ne pas avoir bien saisi le sens des deux autres.

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  8. De plus la tique est le vecteur de nombreuses maladies parfois mortelles. Évitez les endroits où pousse la fougère !

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  9. Je me demande si l'antipathie que le pou inspire à certains ne vient pas de sa taille réduite. N'est-ce pas le cas pour le Yorkshire terrier pourtant légèrement plus volumineux?

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    1. On s'en prend souvent aux petits, surtout quand ils portent des lunettes (ce qui est rarement le cas du pou et du Yorkshire). A propos de ce dernier, il provoque une attirance quasi-irrépressible chez les enfants et les vieilles dames.

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  10. Le nom des Pouilles dérive d'Apulie et n'a donc rien à voir avec notre héros.

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    1. Loin de moi l'idée de chercher des poux dans la tête de nos admirables journaleux, mais tout de même, parler toute une journée de "Christiane Taubira quittant son ministère EN vélo" !

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  12. j'ai oublié les guillemets

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