mercredi 31 décembre 2014

Morts de la rue



Lorsque le « bon petit froid sec » s’installait, ma mère remarquait qu’en pareil temps « mieux valait une petite maison qu’un grand champ ». Sagesse paysanne ! Tous n’ont pas le choix entre ces deux types de propriétés. Il en est qui ne possèdent rien. Pas même le moindre abri. Ils subsistent tant bien que mal dans la rue. Par choix ? Parce que c’est la crise ? Parce que la société est injuste ? Parce que la vie leur a joué de mauvais tours ? Parce qu’ils se sont laissé aller à de mauvais penchants ? Je me garderai bien de répondre… Il doit y avoir un peu de tout ça…



Quoi qu’il en soit, dès qu’arrive une période de températures nettement négatives, on s’occupe d’eux. On leur trouve vite quelque abri de nuit. Il faut croire que tant que le thermomètre se maintient au-dessus du fatidique zéro, dormir dehors est aussi confortable qu’acceptable. Il faut également croire que malgré toutes ses vertus le froid sec n’est pas bon pour tout le monde.



Malheureusement, certains, pour une raison ou pour une autre, parviennent à passer à travers les mailles du filet caritatif dans lequel on tente de capturer ces pauvres hères. Celui qui a la « chance » de mourir le premier a droit à tous les honneurs : télés, radio, presse écrite en font un sujet. Le deuxième intéresse moins quant aux suivants ils relèvent des statistiques.



On oublie que, quelque soit la saison, les sans-abris meurent en grand nombre. Leur condition et leur hygiène de vie ne favorisent pas la longévité. Seulement, quand on meurt dans la rue en été ça n’intéresse personne.  A croire que la compassion est un sentiment saisonnier et que ce froid qu’on dit tant aimer inspire bien des craintes…

11 commentaires:

  1. Le clochard qui meurt est indissociable du vacancier à ski : c'est comme ça.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il faudrait lui trouver un pendant pour les vacances d'été...

      Supprimer
  2. La misère, on s'habitue, surtout quand on n'est pas concerné et la compassion on s'en
    fatigue vite...l'homme est une sale bête, la femme aussi d'ailleurs.
    Bonne fin d'année!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh, vous savez, l'homme et la femme font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont... Meilleurs voeux à vous et aux vôtres !

      Supprimer
  3. Les mailles du filet de l'état providence laissent passer les SDF. Bilan globalement positif. Sauf pour eux.

    RépondreSupprimer
  4. Ben oui, y en a des, en France, et même paraît-il ailleurs, qui ont des vies de merde, le tout est de mettre au point la procédure pour les faire "mourir dans la dignité".

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas évident. N'importe comment, après une vie vraiment de merde, la mort peut paraître une délivrance...

      Supprimer
  5. La vie est un cauchemar dont la mort nous réveille. Cette maxime est d'un poète perse.Hodjviri pas certain de orthographe du nom.

    RépondreSupprimer
  6. Il y a aussi que les modalités ont changé.
    Avant, le ramassage des clochards était assuré par la police, à Paris, ils étaient surnommés "les bleus". Ils sillonaient les rues dans de vieux autobus, raflaient les sdf pour les conduire au foyer de la rue des rentiers (abattu pour être remplacé par le siège de la police des polices), ou à Nanterre.
    Maintenant, la social-démocratie molle étant passée par là, si ces messieurs refusent l'hébergement, nul ne peut les obliger.
    La presse déplore donc les effets d'une cause qu'elle chérit.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En attendant le retour de votre blog, certains ont eu une petite pensée pour vous,

      http://leplouc-emissaire.blogspot.fr/2014/12/cest-pas-le-jour-mais-faut-quand-meme.html

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.