jeudi 4 septembre 2014

Erreurs de casting



Il semble que paraîtrait en ce jour un livre d’importance où l’ex-« première dame de France* » exprimerait sa façon de penser, urbi, orbi, populo franciaeque et accessoirement à celui qui fut un temps son compagnon. Les révélations y seront probablement fracassantes. Le verre d’eau médiatique en connaît déjà une de ces tempêtes aussi inouïes que quotidiennes qui l’agitent.

Franchement, je n’achèterai ni ne lirai l’ouvrage. D’abord parce que ces gens-là ne m’intéressent pas ensuite parce que je lis très peu ces derniers temps. Son contenu m’indiffère : qu’ai-je à faire de nouvelles « révélations » concernant un personnage pour lequel je n’ai jamais eu la moindre trace d’estime ? Comment une image déjà lamentable pourrait-elle s’en trouver dégradée ?

L’intérêt, si intérêt il y a,  de l’ « événement » n’est pas à chercher dans le contenu du livre mais  dans le fait qu’il ait été écrit et publié. Qu’une personne soit profondément blessée de s’être vue répudiée avec si peu d’élégance comme le fut Mme T. (rien à voir avec Mr T., alias Barracuda dans la série « Agence tous risques ») n’a rien d’étonnant. Qu’elle en retire une certaine amertume est compréhensible. C’est le lot de toute femme et tout homme trompés puis quittés (sauf quand tromperie et abandon arrangent leur lâcheté et leur évitent d’assumer la responsabilité d’une rupture). Que fait une personne « normale » en pareil cas ? Elle bassine un temps ses proches en leur narrant ses peines et griefs et puis, sauf dans le cas des infatigables ressasseurs et des vindicatifs invétérés, elle passe à autre chose, refait sa vie ou découvre les joies du bilboquet et ça se tasse. A part les écrivains pratiquant l’autofiction, personne n’en fait un livre. Qui  publierait, qui lirait un écrit ou Mme Chombier, conterait ses déboires suite au départ de son cochon de mari (charcutier de son état**) avec cette salope de petite vendeuse (et en emportant la caisse noire) si une fantaisie mêlée d’amère rancune  l’en prenait?

S’il y a écriture c’est que l’auteur appartient à la race des vindicatifs mesquins et  hargneux. S’il y a publication, c’est que l’éditeur estime que dans la population la proportion de voyeurs la justifie. Pour la deuxième hypothèse, il va sans dire que l’éditeur n’a pas tort, il suffit pour s’en assurer de considérer les tirages de la presse « people ». Pour la première elle pose la question de savoir si une personne dotée de ce genre de caractère est apte à jouer un rôle quelconque dans l’entourage du chef de l’État et pour corollaire de savoir si celui qui a pris la responsabilité de la placer à ses côtés a agi en homme sensé. La réponse à ces deux interrogations me paraît s’imposer : bien sur que non.  Quand il se présenta à la primaire présidentielle socialiste en 2011, M. Hollande, on peut le supposer, comptait l’emporter. On peut même penser que l’idée de présider  aux destinées de la France avait auparavant traversé son esprit. On peut donc estimer qu’il voyait sa compagne être à ses côtés en cas de succès. En ce cas, il est envisageable qu’il l’y avait jugée apte. Il s’agirait donc d’une erreur de casting.

Que le président actuel manque de jugement en toute matière ne nécessite pas de nouvelles preuves. Toutefois, en choisissant d’amener à une situation très en vue une personne que son caractère rendait inapte à l’occuper, en lui offrant ensuite, par son comportement pour le moins désinvolte,  l’occasion d’exposer l’entière étendue de cette inaptitude, il est parvenu, mieux que tout autre avant lui, à abaisser la fonction présidentielle.

Le choix de M. Hollande par les socialistes, son élection par les  Français furent des erreurs de casting. Celles qu’il commet sans cesse depuis ne sont que les conséquences logiques des premières.

**Statut inexistant dont on se demande à quel titre elle a pu l’occuper n’étant ni épouse, ni concubine et peut-être même pas partenaire du président..
 *Notons au passage qu’un charcutier se trouvant être un cochon quand il se suicide commet un geste professionnel plus que désespéré.

27 commentaires:

  1. Je crois que les anti-Hollande vont le parcourir dans l'espoir d'y trouver des anecdotes anti-hollande. C'est tout. Cette dame a d'abord suscité de l'antipathie, puis de la pitié, et maintenant du mépris.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En tant qu'anti-Hollande, je n'ai pas besoin d'anecdotes supplémentaires. Ses déclarations (multi-) quotidiennes me suffisent.

      Supprimer
    2. Anti-Hollande, c'est tout ? Soit 87% de la population française auquel on peut ajouter les "french bashing" étrangers qui vont pouvoir s'en donner à coeur joie à travers sa fonction présidentielle.
      Pour un "c'est tout", c'est beaucoup...

      Amike

      Supprimer
  2. Léon (dont Marchenoir commente les commentaires)4 septembre 2014 à 12:29

    Allons, allons ! Cristalliser toutes les antipathies sur Hollande, le traitre, le scélérat, l'infidèle, le goujat, le renégat, etc... c'est, pour les socialistes, s'ouvrir à bon compte la voie d'une alternative interne au PS de Mitterrand. La vraie gauche de rupture, ça vous rappelle rien ? Quand Montebourg déclare que Hollande n'est plus un problème, il faut comprendre qu'il est désormais une partie de la solution : mule expiatoire qu'il sera facile de bâter jusqu'au licol.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Valent-ils mieux ? N'était-il pas le meilleur d'entre-eux ?

      Supprimer
  3. Selon certaines personnes bien informées, les rotatives n'ont pas fini de tourner de l'autre côté du Rhin mais question simple: " Y aurait il des mauvaises nouvelles qui vont nous tomber sur le coin du visage , pour que nos jounalistes en fassent la série de l'automne?"

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Elles tombent avec une régularité quotidienne. Qu'est-ce qui pourrait les masquer ?

      Supprimer
  4. Ce Président ressemble de plus en plus à Louis XVI je trouve. Tout ça va se finir à la Concorde un de ces quatre.
    Sinon JE, ne pas vous intéresser aux malheurs de la cour...vous n'êtes pas un sans-dents mais un sans-cœur !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On peut certes reprocher à Louis XVI une répugnance certaine à faire couler le sang. Si c'est la marque d'un bon chrétien, ce qui est fort honorable, c'est, en revanche, une marque de faiblesse pour un roi.

      Mais pour ce qui est de la ressemblance, j'avoue ne pas voir du tout. Louis XVI était un colosse de plus d'1,90m et non pas le petit bedonnant qu'on affecte de présenter dans les films, ce qu'est en revanche notre actuel président. Le défunt monarque était soucieux du bien de ses peuples alors que Flanby s'en fiche manifestement comme d'une guigne. Louis XVI était fidèle et ne se serait jamais amusé à courir la prétentaine assis sur un cheval derrière un de ses gardes suisses.

      Supprimer
    2. @ fredi : Il est vrai que je n'ai pas de coeur...

      @ Koltchak : Louis XVI était probablement un gentil monarque mais son indécision n'a pas été favorable à la France.

      Supprimer
  5. Le livre de Trierweiller apprend aux Pauvres que la gauche caviar ne compatit même plus : elle ironise...

    Note: La réimplantation totale de dents n'est plus réservée aux artistes du showbiz ; c'est une activité florissante même dans les villes de province. Le prix d'une voiture de luxe pour un couple...

    Amike

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est ce qui me fait hésiter à me faire confectionner un appareil dentaire (en dehors du côté humiliant de la chose) : je crains qu'il n'y en ait plus cher de dentier que de bonhomme.

      Supprimer
  6. Hélas, le charcutier cochon-suicidaire ne peut accomplir sa tâche jusqu'au bout, à savoir se débiter en saucissons, fromages de têtes et autres boudins. Ni fait ni à faire, en somme.
    Quant au pignouf qu'on nous a imposé comme roi de substitution, vous avez tout à fait raison : aucun intérêt.
    Le seul point positif sera vraisemblablement sa prochaine cote de popularité, nous approcherons du record imbattable.
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et les arpètes, c'est là pour quoi ?
      Avez-vous commenté avant la publication du dernier baromètre du Figaro ? N'importe comment, ce n'est qu'un début...

      Supprimer
  7. En écho, dans Le Figaro du lundi 1er septembre, Monique Lévi-Strauss, veuve de Claude Lévi-Strauss, parlant de l'éventualité d'un livre sur ses soixante ans de vie commune avec son illustre époux dit pour en écarter l'idée: "Ca, c'est des histoires conjugales, ce n'est pas que je ne sois pas fière, mais il n'y a pas de quoi d'en vanter" ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben oui... Certaines personnes ont plus de classe que d'autres...

      Supprimer
  8. " le lot de toute femme et tout homme trompés puis quittés". Pas mal de vos commentateurs sont dans ce cas, et ils n'ont font pas un fromage; mais ils ne vivaient pas avec le gouda. Tout est là!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Qui se ressemble s'assemble. C'est le fond de leur problème...

      Supprimer
  9. "Je ne llrai ni n'achèterai le livre". On en a assez entendu ce matin à la radio pour s"en passer, effectivement!

    RépondreSupprimer
  10. As et cœur de string ?

    RépondreSupprimer
  11. Robert Marchenoir5 septembre 2014 à 00:44

    Cette cochonophobie est vraiment navrante. Je regrette la stigmatisation du noble métier de charcutier. Hier, lorsque j'achetais mes saucisses et que je mentionnai le nom de Jacques Etienne, je vis le praticien gigoter nerveusement en faisant des mouvements imprudents avec son grand couteau. Un accident est si vite arrivé...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci de me prévenir. Je ferai un prudent détour afin d'éviter le rayon charcuterie de "mon" Leclerc...

      Supprimer
    2. Les ouvrages de René Char sont ils disponibles dans "votre" Leclerc ?

      Supprimer
    3. Il n'ont pas de rayon librairie car il y a un Espace culturel Leclerc en ville. N'importe comment, j'achète mes livre chez Amazon...

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.