mercredi 9 juillet 2014

Qui sème récoltera !



Le problème avec le potager, c’est qu’à force de semer, de planter, d’observer la croissance des plantes vient inexorablement le temps des récoltes. Et là, ça se corse parce que les légumes pas plus que les fruits n’ont le bon goût de parvenir à maturité progressivement, fournissant chaque jour la ration souhaitée de délicieux produits d’une fraîcheur introuvable ailleurs. Au lieu de ça, après un départ en douceur, on se retrouve avec des quantités de pois, de haricots, de fèves, de courgettes, de fraises, de pommes de terre ou de framboises qu’on serait bien en mal de consommer.

La vie du jardinier se transforme alors en une suite de corvées : cueillette, écossage, blanchissement, conditionnement, cuisson, congélation. Ainsi chaque jour plusieurs heures doivent être consacrées à ces rébarbatives tâches. Cette année, du fait d’un début de saison si pluvieux prohibait d’imaginer le moindre labour avant la fin d’avril, il a fallu tout semer ou planter au même moment. Suite à cela, pois, fèves et même haricots verts dont les récoltes normalement se succèdent vont arriver ensemble tandis que les premières tomates rougissent et que les pommes de terre fleurissent, annonçant ainsi l’arrivée des premiers tubercules nouveaux… Vu que notre consommation n’est pas extensible à l’infini, le congélateur va s’emplir alors qu’il contient encore des restes de récoltes de l’an dernier.

Quelle misère ! On a quand même des compensations, comme cette poêlée de pommes de terre nouvelles sautées au beurre avec leur peau et persillées au dernier moment. Je ne vous dis pas le goût…

27 commentaires:

  1. Robert Marchenoir9 juillet 2014 à 12:13

    C'est là qu'on se rend compte que commerçant, c'est un métier, et que les grandes surfaces font un travail qui a un prix.

    Par opposition à ceux qui pensent que ce serait tellement mieux d'acheter en direct auprès des pitits nagriculteurs, pour niquer les méchants capitalistes. Bah oui : stocker, transporter, conditionner, offrir un choix, s'assurer que la marchandise demandée est disponible au bon moment et au bon endroit, prendre le risque financier des invendus... c'est un énorme boulot, qui justifie un paiement spécifique.

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    1. Absolument. Ce qui n'empêche pas les abus de -certains- commerçants ni le bon sens pour les produits de saison (ou bio, ou commercéquitab' ...)

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    2. Si c'est un métier ? Je ne saurais trop vous approuver !

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    3. Robert Marchenoir9 juillet 2014 à 15:01

      Je suis contre le commerce équitable. Pour moi, le commerce équitable, c'est celui où je paie le moins cher possible le meilleur produit possible.

      Pas celui où je paye plus cher pour m'entendre expliquer, sur le paquet, que je devrais avoir honte d'obliger Pablo à gratter le sol avec ses ongles pour faire pousser mon café, et qu'il a bien le droit de m'extorquer un bakchich pour que je puisse montrer à mes amis que j'achète du café socialiste.

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    4. Comment ça vous êtes contre ? Contre à titre personnel j'espère.

      C'est très libéral d'avoir la possibilité de faire entrer des critères éthiques dans son choix de consommation comme de ne pas le faire d'ailleurs.

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  2. Il paraît que dans certains coins, je sais pas trop où mais apparemment pas en Normandie, des gens qui ont trop de légumes les mettent à la disposition des passants, devant leur portail, avec un écriteau : "Servez-vous !"
    Sans doute de sacrés paresseux qui rechignent à passer des heures et des heures à traiter des légumes que, de toute façon, il n'arriveront pas à manger.
    Ce qui, du même coup, c'est vrai, les prive d'une belle occasion de se plaindre.

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    1. Je ne vois pas pourquoi on passerait des heures à récolter des produits pour les donner. De plus, vu le peu de gens qui passent autrement qu'en voiture, lesquels ont en général un jardin, je ne sais pas si ça marcherait beaucoup. Je me souviens qu'en Eure-et-Loir quand j'offrais des fraises, mes collègues n'en voulaient pas : ils ne savaient pas trop quoi faire des leurs...

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  3. L'important c'est de cultiver son jardin. Après, les retombées, il faut bien les gérer
    mais la poêlée est bien sympathique, elle fait envie!
    Amitiés

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  4. Il ne vous reste plus qu'à aller proposer votre récolte au marché voisin. Ou à Rungis, si votre potager est trop généreux et si coffre de la Daimler est-il assez grand.

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    1. N'exagérons rien : il ne s'agit que de quelques kilos par jour dans le pire des cas. Pas de quoi rembourser le carburant de la Daimler, sans compter qu'aller à Rungis ne me dit guère...

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    2. Pourtant ça aurait de la gueule, surtout si le chauffeur portait un noeud-pap !

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  5. Les courgettes, les courgettes... soupir. On se force jusqu'à l’écœurement. On trouve des courgettes bio sur les marchés bio à moins d'un euro le kilo. Les tomates, encore, on en fait des sauces, des bocaux. Mais les courgettes...
    Les petites fèves au beurre, quel délice...

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    1. Les courgettes, vous pouvez les ébouillanter, les congeler et les faire ensuite en gratin : ce n'est pas mauvais. Quant aux jeunes fèves, vous avez raison : un délice !

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    2. A conserver au congélateur aussi pour les soupes de l'hiver.

      Popeye

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  6. Robert Marchenoir9 juillet 2014 à 19:35

    Il y a donc des campagnards qui ont trop de courgettes et trop de fraises (fruits de luxe). Et après, on tente de nous faire pleurer avec la "disparition des services publics dans les zones rurales". Je me demande si on ne serait pas en train de se payer notre fiole.

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    1. C'est un choix de vie, Robert. Vu que je ne vois aucun intérêt à la vie citadine, mon choix a été vite fait. Surtout que les fraises, les courgettes, les pois, les fèves, les haricots, les pommes de terre, etc. du jardin sont d'une qualité, d'une fraîcheur et d'un goût qu'on ne saurait oser rêver d'aucun produit, fût-il équitable ou bio...

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    2. Robert Marchenoir9 juillet 2014 à 23:36

      Ah, mais c'est un choix de vie que je respecte parfaitement. Et je suis très content pour ceux de mes concitoyens qui peuvent avoir tellement de fruits et légumes pour presque pas un rond qu'ils ne savent plus quoi en faire, surtout s'ils sont savoureux...

      C'est juste que ça ne colle pas avec les chouineries lues mille fois sur la "désertification des campagnes" et "l'abandon par les services publics". C'est juste que ce genre d'avantages de la campagne, que je découvre ici étant citadin, on n'en entend jamais parler.

      Et je n'ai jamais compris quels étaient les fameux "services publics" qui seraient censés avoir abandonné les campagnes. C'est quoi, que les gens regrettent ? Le fait d'avoir moins d'agents du fisc sous leur nez ? Ca m'étonnerait... Le fait d'avoir moins de bureaux de poste ? Mais qui envoie des lettres aujourd'hui ? Le fait d'avoir moins d'hôpitaux ? Il a été démontré qu'il y avait trop d'hôpitaux, et que c'était un danger pour la santé.

      Sincèrement, je n'exclus pas qu'il puisse manquer effectivement de services publics dans les campagnes, mais on ne m'a jamais expliqué lesquels.

      Je suis aussi bien conscient que la situation des retraités et des actifs est bien différente, et que les emplois du secteur privé, eux, manquent souvent en milieu rural.

      Je voudrais simplement souligner qu'un pays où des gens pas spécialement riches (je suppose) peuvent dire : j'ai tellement de fraises que je ne sais plus quoi en faire, est un pays qui offre encore une certaine aisance à une partie au moins de sa population.

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    3. N'étant pas grand utilisateur et encore moins amateur de "services publics" leur absence ne saurait me gêner...

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    4. @ Robert : Je ne suis pas sûr que les gens qui dénoncent la disparition des services publics à la campagne y connaissent quoique ou qu'ils y aient déjà vécus.

      J'ai jamais trop compris cette histoire moi non plus, alors que je vis pourtant à la campagne. Les gens à la campagne ont tous une voiture parce qu'il est nécessaire de faire un peu de route pour aller faire ses courses ou faire des démarches évidemment. Mais en contrepartie il n'y a pas de bouchons, pas de problème de stationnement, le prix de l'immobilier est bas, il n'y a pas beaucoup d'immigrés, et l'on a beaucoup plus d'espace et de tranquillité.

      C'est normal d'être plus éloigné des services publics à la campagne, c'est même la définition de la chose.

      Après je dis pas qu'il y a pas une ou deux vieilles qui râlent parce qu'il n'y a plus de bureau de poste dans le village où elles pouvaient aller faire un virement pour leurs petits enfants une fois par mois, mais bon ça fait un peu cher vu le service rendu.

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  7. quand mes gamins étaient petits, je faisais des" hot-dog " verts, autrement dit, je creusais des petites courgettes dans lesquelles je mettais des saucisses recouvertes de fromage et gratinées au four, c'était la seule manière de leur en faire manger, ils trouvaient ça très bon et s'en vantaient auprès de leurs copains qui venaient déguster cette spécialité maison

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    1. Ma fille refusait de manger des courgettes jusqu'à ce que la femme d'un voisin, une chinoise, lui en cuisine de manière originale et qu'elle les apprécie. Aujourd'hui, quand c'est la saison, elle m'en réclame...

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  8. et moi qui rêve d'un jardin au lieu de ça j'ai la chinoise en face qui me vends les fruits et lègumes, de bonne qualité mais très chers !

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    1. Chère Boutfil, je crains que votre rêve ne soit irréalisable : un jardin est inimaginable à Paris et, à vous lire, je vous sens trop parisienne pour imaginer vivre ailleurs...

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    2. Il existe dans certains arrondissements , des jardins ouvriers mais certains ont du disparaître, quoiqu'il en soit, vous êtes un homme chanceux et courageux car ce potager demande du travail.

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    3. A quelle heure se lève-t-elle pour s'approvisionner, rapporter, mettre en place et au propre sa "commercialité" ?

      Ceci dit, les Chinois savent cuisiner les légumes, tous les légumes, courgettes comprises.

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