lundi 21 avril 2014

Gagner du terrain et des débouchés…



Le seul reproche que j’adresserais à ma maison, c’est la grandeur du terrain qui l’entoure. Je dispose de 1400 m2 alors que la moitié me suffirait largement.  Pelouse et massifs de fleurs l’occupent. Le potager, entouré de haies ainsi que le reste du terrain,  fait environ 200 m2. En retirant les bâtiments, il doit quand même me rester 1000 m2 à tondre une fois par semaine entre avril et octobre, à moins que le brûlant soleil normand ne vienne la griller mais c’est rare. Et tondre m’agace comme m’ennuie la taille d’une bonne centaine de mètres de haies. D’autre part, si j’adore voir pousser des légumes, quand vient le temps de les manger, je suis plus réticent. De plus, mon dos ne va pas en s’arrangeant et labourer ne lui réussit pas toujours  bien que j’aie revendu ma motobineuse dont l’utilisation, si elle me faisait gagner du temps, requérait, vue la nature très meuble du sol, plus d’efforts qu’un labour manuel et m’épuisait bien vite. Tout cela m’a amené à décider de gagner du terrain dans le sens où moins de pelouse à tondre et  moins de terre à retourner seront pour moi un avantage.

Ainsi, la semaine prochaine un bon artisan viendra-t-il  enfin réaliser l’allée d’accès au garage et le parking  que je lui avais commandés  au mois de novembre réduisant ce faisant ma corvée de tonte de 160 m2. Pour le potager, j’ai décidé d’y creuser des allées d’un mètre de largeur permettant d’y pousser  avec aisance ma brouette et réduisant de manière non négligeable la surface à labourer.  Ensuite, il me sera loisible d’y passer la tondeuse afin de les entretenir. Ce creusement, s’il prendra du temps et de l’énergie sera donc le garant de ma future fainéantise. Reste la corvée de la taille de haies et là je n’ai pas de solution. La situation va même s’aggraver vu que les boutures que j’avais plantées voici presque trois ans afin de dissimuler à ma vue la triste friche qu’est le terrain du voisin ont pris de l’ampleur et ne tarderont pas à nécessiter qu’on les entretienne. On ne peut pas gagner à tous les coups…

Pour ce qui est des débouchés, il se trouve que le système d’évacuation des eaux usées qui m’a naguère causé tant de soucis avait été installé par l’artisan qui doit venir pour l’allée et le parking. Le rencontrant par hasard, je lui demandai de me confirmer la date de son intervention, ce qu’il fit. Pendant que je l’avais sous la main (façon de parler, bien entendu), j’en profitai pour lui narrer mes malheurs.  Il m’indiqua posséder tout le matériel nécessaire à la solution de ce genre de problèmes car ce saint homme non seulement installe des fosses septiques mais, afin de ne pas laisser ses clients sans service après vente, a également monté une entreprise pour les vidanger. Peut-on se montrer plus obligeant ?  Ému de ma détresse et emporté par un de ces élans généreux si fréquents chez le Normand, il me proposa de profiter de mon nouveau chantier  pour s’assurer que le problème était bien résolu et si nécessaire intervenir. Et cela, tenez-vous bien, GRA-TUI-TE-MENT. Sa pudeur lui fit justifier  ce geste magnifique par la patience que j’avais montrée face à sa lenteur à réaliser les travaux. J’eus du mal à réprimer les larmes de reconnaissance qui me montèrent aux yeux !

Ainsi  mon avenir proche s’annonce-t-il radieux…

17 commentaires:

  1. Une organisation astucieuse et le concours de professionnels honnêtes sont le gage d'une vieillesse
    heureuse, il convient en effet d'y songer dès à présent, je reconnais bien là votre légendaire pragmatisme.
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
  2. "Une organisation astucieuse et le concours de professionnels honnêtes sont le gage d'une vieillesse
    heureuse" En effet. De plus votre phrase est digne d'un moderne Lao Tseu !

    RépondreSupprimer
  3. C'est vous qui allez creuser les allées? Mais c'est un travail de Titan! Vous avez pensé à votre dos?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais , Orage, il y a du Titan en moi ! je pense à mon dos et à son avenir. Il est évident que la tâche est pénible mais on n'a rien sans effort...

      Supprimer
  4. "Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute"
    De plus, l'application au premier degré de ce proverbe règle tout problème végétal en déplaçant régulièrement le piquet.
    De rien

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci quand même ! La chèvre serait une bonne solution, sauf qu'il faut la traire !

      Supprimer
  5. moi qui rêve de campagne et de potager je ne sais pas si ce rêve serait raisonnable à notre âge ! surtout avec l'homononbricolus qui ne serait pas foutu de faire tout ce que vous décrivez !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si vous avez toujours vécu à Paris, vivre à la campagne pourrait s'avérer difficile. Il y a des avantages cependant : ici, vous pouvez louer une maison avec du terrain pour moins de 500€...

      Supprimer
  6. Venant de passer 4 heures à désherber 100 m2 de gazon synthétique -activité post-moderne s'il en est- je ne puis que compatir à vos 1000 m2.

    RépondreSupprimer
  7. Désherber 100 m² de gazon synthétique !!! c'est maintenant certain, les Nantais sont fous :!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il se peut que des graines y aient germé, l'aient transpercé, que sais-je encore...

      Supprimer
    2. @ Corto, certain gna-gna-gna, Nantais gna-gna-gna, et Lulu la Nantaise, tu la connais Lulu la Nantaise ?

      @ Jacques, merci de votre assistance. Si vous avez besoin d'une paire de bras, 24 ou 36 heures, pour défricher votre haie, n'hésitez pas à me faire signe.

      Supprimer
  8. Daimler, allée en gravier notre oncle Jacques deviendrait il un lord anglais?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une pairie serait en effet bienvenue.

      Supprimer
    2. Pairie pas moins !
      C'est pas vous le bouseux en noeud pap qui descend ses bottes de radis au marché du canton dans le coffre d'une Daimler ? Rien que pour ça vous devez demander le Mérite agricole.

      Par contre, la fosse, oui, la fosse qui doute, trahit des accommodements plastiques, bien loin de l'arbousier dont la gentry faisait son petit coin. Mais c'est réversible.

      Supprimer
  9. Et planter des résineux (à croissance rapide s'il en existe), sous lesquels rien ne pousse, y avez-vous pensé ?

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.