jeudi 13 mars 2014

Parlons de l’Affaire !



Je résume : depuis 9 mois, M. Sarkozy fait l’objet d’écoutes téléphoniques. Le but est de trouver des informations sur un éventuel financement de sa campagne par M. Mouamar Al-Kadhafi, dictateur déchu et lynché de son plus en état. Il semblerait qu’on n’ait rien trouvé à ce sujet qui permette de mener à une inculpation. Ce qui paraît assez naturel, vu qu’on ne voit pas pourquoi, sept ans après les faits supposés, l’ex-président passerait son temps à évoquer cette histoire. Surtout si elle n’a aucune espèce de fondement. Un esprit soupçonneux douterait même que le but recherché par ces écoutes était celui qu’on affichait. Heureusement, on trouve autre chose : M. Sarkozy serait en rapport avec un haut magistrat qui lui fournirait des informations. Bon prince, l’obligé lui aurait promis de renvoyer l’ascenseur sous forme d’un  soutien pour l’obtention d’un poste. Admettons.

Donc faute de grasse grive, on se rabat sur maigre merle, comme dirait l’allitérateur. Reste à prouver que trafic d’influence il y eut.  Mais bon, faut faire avec c’qu’on a, n’est-ce pas…

Là où la chose devient amusante, c’est quand la ministre de la justice, comme celui de l’intérieur, déclarent avoir appris l’existence d’écoutes par la presse.  Là où on commence à se bidonner grave, c’est quand, suite à la « révélation » d’un canard qui se dit enchaîné, la pauvre Christine se voit contrainte de reconnaître que, oui, peut-être, elle avait été avertie quelques jours avant. Là où on craint mourir de rire, c’est quand Mme Taubira brandit  des documents censés prouver qu’elle ne savait rien du contenu des écoutes alors qu’après agrandissement on peut y lire qu’ils prouvent qu’elle le connaissait. Ne perdant nullement son aplomb, la ministre parle de malentendu.

Le malentendu !  Hic iacet lepus !  Que de mal font les malentendus !  Supposez que votre digne épouse vous surprenne, pantalon sur les chevilles en train d’expliquer à sa copine, fesses à l’air sur la table de la cuisine, les récentes fluctuations du CAC 40. Il se peut que votre soupçonneuse compagne interprète la situation de manière erronée et qu’il faille du temps pour que se dissipe ce malentendu.

Donc, il y a malentendu. L’opposition parle de mensonge, réclame la démission. M. Ayrault trouve que la ministre a toute sa place au gouvernement. Et, pour une fois, il a parfaitement raison : une personne qui dit des choses qui ne sont pas vraies (et que seules de mauvaises langues qualifieraient de mensonges), qui ignore les technologies modernes au point de brandir théâtralement  des pièces incriminantes pour se disculper, arrogante agressive et haineuse, a TOUT A FAIT sa place dans ce gouvernement. J’irais même jusqu’à dire qu’elle y mérite une promotion.

Quand la droite réclame son départ, ne commet-elle pas le péché de bisounoursie ? Croit-elle vraiment qu’un ministère est le lieu où se pratiquent la vertu et l’honnêteté ? N’a-t-elle pas remarqué au fil de l’histoire de menus manquements ?  Ne voit-elle pas tout le profit politique qu’on peut tirer du maintien en poste d’un tel personnage ?

Car si Mme Taubira ne dit pas la vérité sur le fait qu’elle soit ou non au courant des écoutes et de leur contenu, comment la croire quand elle déclare, main sur le cœur qu’il n’existe aucun acharnement juridique contre l’ex-président et que n’importe comment elle ne saurait y être pour rien ? Il faut  être BDG* pour apporter son soutien (gratuit) à cette personne ou mamamouchi  socialiste de taille variable pour la défendre (par intérêt) et tenter de dissimuler sous une accumulation de brumeux soupçons d’ « affaires » l’inconsistance de leurs "champions". Tout cela risque à terme de se retourner contre des instigateurs aussi maladroits que sans scrupules

*Blogueur de gouvernement (un bien ingrat sacerdoce !)

12 commentaires:

  1. Réclamer la démission de Madame Taubira, c'est suggérer qu'à part elle, ce gouvernement n'est composé que d'honnêtes gens.et de parfaits démocrates.

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  2. Cet assemblage de ministres est parfaitement cohérent.
    Et remercions-les de vous fournir la vis comica de vos excellents billets.
    PS. La scène de la cuisine, "la soubrette et le CAC 40", est-elle un souvenir personnel?

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    1. Merci pour le compliment.
      Pour répondre à votre question, non et cela par éthique : ne connaissant rien aux marchés financiers, je serais bien en mal de donner des conseils ou des explications.

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  3. Vous avez tout à fait raison, il faut la garder celle-là, quitte, au besoin, à la coller dans le formol.
    Stupide et méchante à ce point là, on ne retrouvera jamais!
    Amitiés.

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    1. C'est vrai qu'on aurait du mal... De là à imposer une telle compagnie au formol...

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  4. plus haineuse , stupide et mauvaise que celle-là, c'est vrai qu'il faudrait chercher un moment, peut-être la Guigou, qui dans son genre était mauvaise comme une gale et aussi sectaire, la grosse Aubry aussi n'est pas mal dans son genre, sinon, ma bignole, connue dans le quartier pour sa langue de vipère, elle se ressemblent d'ailleurs et il faurait aller voter bientôt !

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    1. C'est curieux comme ces "gens de bien" peuvent être mauvais. Ça a beau être pour la bonne cause, ça surprend toujours !

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  5. Mais... Christine n'est-elle pas l'héroïne d'un film d'horreur (avec des zombies je crois, il faudrait demander à Didier Goux) ?

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    1. C'est une Plymouth Fury de 1957 et de plus elle rouge et non rose.

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  6. Elle ferait peur au Diable notre taubira, si Cerbère veut prendre sa retraite, nous avons une candidate toute trouvée.

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