samedi 1 mars 2014

Et si on parlait de la Chine ?



La principale caractéristique des Chinois est d’être nombreux. Très nombreux. Ce qui est curieux car pris individuellement, le Chinois n’est ni plus ni moins nombreux que vous, moi ou François Hollande (lequel est vraiment  unique !) Peut-être ce paradoxe est-il à l’origine d’une autre appréciation que l’on porte fréquemment sur la Chine, celle d’être mystérieuse. Mystérieux, ce pays est également lointain. D’où l’étonnement  émerveillé que suscita en ma jeunesse banlieusarde un yogi qui était arrivé à pied par la Chine*.  Trêve de généralités, venons-en aux détails.

La Chine donc, en plus d’être très peuplée, est assez vaste. Beaucoup plus vaste en tout cas que Monaco ou le Liechtenstein. Elle s’étend du nord au sud et de l’est à l’ouest sur suffisamment de kilomètres pour qu’on puisse y fourrer des montagnes, des plaines, des fleuves (et leurs affluents) ainsi qu’un désert (ce qui n’est pas donné à tout le monde).  En sa partie côtière, elle est fort  judicieusement longée par la  mer de Chine. Caractéristique qu’elle partage avec le département de la Manche mais là s’arrêtent les similitudes vu qu’il n’existe pas, et c’est regrettable, d’encre de Manche. De nombreuses villes, habitées par des citadins, s’y sont développées, séparées les unes des autres par un espace plus ou moins grand de campagne où résident des paysans.

Du point de vue économique, la Chine serait en passe de devenir la première puissance mondiale, ce qui est un comble ! Et cela grâce à un  goût immodéré pour l’industrie qu’ils n’ont développé que relativement récemment ce qui  témoigne d’une certaine versatilité. Avions, automobiles, appareils high tech, chaussures, chaussettes, sabots, lunettes, aucun domaine n’échappe à leur désir de produire. Ils fabriqueraient même des fusée et envisageraient de se rendre sur la lune (enfin, pas tous, juste quelques uns) !

Du point de vue politique, la Chine est dirigée par un Parti Communiste avec lequel il ne faut tout de même pas trop rigoler comme on a pu le constater place Tian’anmen  il y a quelques lustres. A la tête de ce parti se trouvent de coquets vieillards qui se teignent les cheveux. La Chine n’a pas, du moins ces dernières années, mené de guerres vraiment significatives avec ses voisins, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’en a pas quelques projets dans ses cartons. Elle se contente de mater de temps à autres les Tibétains et quelques ethnies périphériques quand ceux-ci se montrent plus arrogants qu’il ne sied.

Le Chinois a su au fil des siècles se forger une solide réputation de fourberie, d’égoïsme, d’avidité et de cruauté qui, faute de respect,  a  suscité une prudente méfiance chez ses voisins. Il est volontiers rigolard, surtout lorsqu’il apprend que l’ensemble de sa famille a été exterminée dans un camp de rééducation et que son patrimoine a été confisqué par l’État. C’est là le signe d’une heureuse nature. Il se repaît d’une multitude de plats dont les ingrédients ne sont en général utilisés que pour scandaliser les sensibilités occidentales (les brochettes d’oiseaux en voie d’extinction ou de cœurs de chihuahuas atteignant ce but avec une efficacité maximale). La cuisine chinoise est donc riche et variée. Aux non-initiés je conseillerais, le 21, le 12, le 34, le 42 et le 18. Comme dessert, essayez le 47. Un repas chinois de six plats présente en outre l’avantage de vous fournir une combinaison de loto pour le prochain tirage.

La langue chinoise est comme bien d’autres absolument incompréhensible au point qu’on est en droit de se demander si quand ils prononcent leurs sons étranges ces fourbes ne livreraient pas à quelque pitrerie. Pour l’écriture, c’est encore pire.

Pour être complet, je signalerai quelques activités et monuments qui ont assuré une gloire pérenne à la Chine. La fabrication de porcelaine est la  principale. Pour en tester la solidité, les Chinois importent à grand frais des éléphants de chez leurs voisins Indiens puis les laissent divaguer dans les magasins spécialisés. La construction de murailles en est une autre. Ils en ont fait une grande qui serait visible de la Lune ! Une autre caractéristique moins connue de ce mur, est qu’en si tenant sur la pointe des pieds on aperçoit distinctement, par temps clair, le Sacré-Cœur (a condition  bien entendu de regarder dans la bonne direction). Cela a d’ailleurs donné naissance à la célèbre chanson traduite du Mandarin « Monte là-dessus ». Notons également le Palais d’été, but d’excursion  apprécié des pillards internationaux et les statues du président Mao Zedong (Mao Tse Toung, pour les passéistes) qui indiquent généralement  d’un bras que rien ne saurait fléchir, la direction à prendre pour s’assurer de meurtrières catastrophes. Les rizières y sont nombreuses ce qui explique que le Chinois cultive puis mange beaucoup de riz, vu que cultiver du blé ou des patates dans une rizière donne de piètres résultats.  Mais je deviens long. Arrêtons-là, vous en savez largement assez sur ce pays où aucune personne sensée n’est tentée de mettre les pieds.

A bientôt pour une nouvelle conférence ! 

*Un rien nous amusait en ces temps à jamais révolus.

23 commentaires:

  1. Ne jamais finir son assiette si vous êtes invité chez un chinois car celui ci se sentirait vexer car cela voudrait dire qu'il a été pingre pour l'ensemble des plats servis, il ira donc acheter d'autres, sinon très belle description de cette civilisation, vous oubliez de parler des chinoise qui sont souvent bandés donc point de Berthe aux grands pieds chez ces gens là!

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    1. Mais si vous ne finissez pas votre assiette, ils en déduisent que vous pensez que ce n'était pas bon; Et ils se vexent. Et quand la Chine se vexe, c'est encore pire que quand elle s'éveille.

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    2. Avec ces gens-là, on marche sur des œufs (et après ils vous les facturent).

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    3. Et si ce sont des œufs de poule grippée, c'est encore pire.

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  2. J'évoquais les pieds évidemment!

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  3. Ayant épousé un Vietnamien, je me permets de rajouter quelques détails.La Chine, bien que très peuplée et vaste n'a pas résisté au fil du temps à lorgner et envahir ses voisins, Dieu sait pourquoi. Ils continuent à lui en tenir rigueur.
    Par ailleurs s'ils se sont développés dans tous les domaines que vous citez, c'est grâce à leur fourberie innée et leur sens du copiage.
    En ce qui concerne les plats, je me demande si ces numéros sont valables dans tous les restaurants chinois de l'Hexagone.
    Un repas chinois présente en outre l'avantage d'être bien divisé en petits cubes sans qu'on ait besoin de couteau. Double avantage puisque les vieux édentés y trouvent leur compte.
    Ce sont les journalistes anglo-saxons qui ont imposé le terme Mao Zedong, aucune raison de s'y conformer!
    Je m'arrête là, je deviens longue.

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    1. Je pense que les numéros varient en fonction des restaurants mais comme souvent le français du serveur est approximatif et que ses explications ne vous éclairent guère, mes suggestions en valent bien d'autres...
      La nouvelle transcription (Hanyu pinyin) aurait selon mes informations, été adoptée par la Chine en 1959 puis par l'Organisation internationale de normalisation en 1979.

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  4. Ce que vous écrivez est très bien. Pas tout à fait aussi instructif toutefois que "Tintin et le lotus bleu".
    Mais à l'impossible nul n'est tenu.
    Vous serait-il possible, la prochaine fois, de nous parler de la Bretagne? C'est qu'il n'existe pas, à ma connaissance, d'album de Tintin dont l'action se situerait dans cette riante province bien arrosée.
    Merci d'avance.

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    1. Sans vouloir vous critiquer, Aristide, je crains que la Chine ait beaucoup évolué depuis le Lotus bleu.
      Pour la Bretagne, étant moi-même d'origine bretonne (mais pas pratiquant), je crains de manquer d'objectivité. Mais vu qu'aucun défi ne saurait me rebuter, je relèverai celui-là.

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    2. Aristide, consultez Astérix -)

      Le breton est voyageur, mais au début et fin de chaque album, on y est.

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    3. Vous me plongez dans des abimes de perplexité maître Jacques. Voulez-vous dire que je ne pourrais plus faire confiance à mes albums de Tintin? Que, par exemple, Tintin au congo a mal vieilli ou bien que Tintin en Amérique ne nous présente pas une peinture fidèle de la république américaine?
      J'en serais fort marri car c'est de là que je tirais toute ma science géopolitique.
      Hélas, le monde change trop vite !

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    4. A qui le dites vous ! Quand j'ai appris, l'autre jour, que René Coty n'était plus président, ça m'a fichu un rude coup ! Je me demande bien qui on pourra mettre à sa place !

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  5. Bof! Moi les chinoiseries...

    Le Page.

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  6. Elle est de vous cette chanson: "J'ai vu la Chine, je vous l'assure/ Elle est couverte de Chinois ..."?

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  7. Si le capitaine Danrit avait pu vous lire avant d'écrire son "Péril jaune", son argumentation eût été mieux fondée.

    A quand Wallis, puis Futuna ?

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    1. Ben oui, mais que voulez-vous, il est difficile de lui en vouloir, vu qu'il est mort 34 ans avant ma naissance. Il y a des impondérables.
      Wallis, je ne dis pas, mais Futuna, franchement, qui s'en soucie ?

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  8. "l’étonnement émerveillé que suscita en ma jeunesse banlieusarde un yogi qui était arrivé à pied par la Chine. Un rien nous amusait en ces temps à jamais révolus. "

    Je dois dire que je ne manque jamais de faire remarquer à mes collaborateurs que nous y sommes nous même parvenus chaque fois que nous passons la frontière à pied pour revenir de Chine à Hong Kong. Je pense d'ailleurs qu'ils commencent à trouver ça assez lourd au bout de la trentième ou quarantième fois... car leurs sourires polis du début ont fait place à une mou dans laquelle je crois percevoir maintenant un léger agacement. Mais qu'aucun ne se plaigne, car je le vire sur le champ. On doit rire à l'humour du chef, non mais !

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    1. Il est rassurant d'apprendre qu'en ces contrées lointaines vous maintenez la tradition de l'humour français le plus fin, le plus délicat, auquel chaque répétition apporte un surcroît de drôlerie. Je ne saurais trop approuver que vous traitiez ceux qui n'en riraient pas avec la plus extrême sévérité, leur manque d'humour n'étant que l'indice d'autres manques graves.

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  9. Je vois avec plaisir que vous continuez vos cours de géographie. Puis-je vous suggérer de ne pas vous fatiguer avec le Lichtenstein ? une rue unique bordée de banques reliant la Suisse à l'Autriche et sans aucun intérêt (blague à part je me suis demandée où étaient les boulangeries et ai au toutes les peines du monde à trouver un café !)

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  10. Le Liechtenstein n'était pas dans mes projets immédiats. Maintenant que vous en avez donné une description exhaustive, il ne l'est plus du tout.

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