jeudi 30 janvier 2014

Il n’y a pas de théorie du genre mais, Dieu merci, il fait l’objet d’études



Un de mes lecteurs assidus d’Oulan-Bator (Mongolie Extérieure, ce qui, vu le climat, demande un certain courage à ceux qui en cette saison s’aventurent en dehors de la yourte au lieu d’y pédaler comme fait notre brave président), me signale par MP que le sujet du jour n’est pas la théorie du genDre mais celle du GENRE. Soit. Sans revenir sur les intéressantes considérations précédemment énoncées, rectifions notre tir.

Signalons toutefois que je ne suis pas seul à avoir confondu  gendre et genre. En quatrième de couverture du Droit à la paresse de M. Paul Lafargue, il était écrit que ce dernier était le GENRE de Karl Marx. Avant de corriger mentalement cette coquille, je me suis demandé en quoi cette information concernant les penchants du grand philosophe matérialiste avait sa place en cet endroit.

Le genre n’a pas de théorie. Heureusement, il a fait l’objet d’études. Quoi de plus sérieux que des études, je vous le demande ?  J’ai moi-même mené des études littéraires. Ce qui ne m’a logiquement mené à aucune théorie littéraire.

Le genre est une notion qu’il serait bon d’étudier dès la prime enfance.  Notre bon gouvernement s’en est avisé.  Bientôt nos chèreux têteux blondeux seront en mesure de juger en toute objectivité de ce que sont bons et mauvais genre. Ainsi, ne pourront être considérés comme BCBG que des personnes répondant à des critères précis. A condition bien entendu que l’on étudie également,  dès le primaire,  le chic.

Sera bientôt révolu le temps où pour des raisons aussi arbitraires que relatives telle ou telle personne se voyait taxée d’avoir mauvais genre. Ainsi une femme portant une tenue tout à fait acceptable rue Blondel, se voyait-elle accusée d’avoir mauvais genre quand elle assistait à la communion solennelle du rejeton d’une famille intégriste. Cela n’aura plus lieu, et c’est tant mieux. D’ailleurs, si je ne m’abuse, grâce aux actions fermes de nos gouvernants successifs, il serait logique que les dames de la rue Blondel, s’il en reste, s’habillassent de manière adaptée à une cérémonie traditionaliste.

On ne peut donc qu’applaudir des deux mains notre bon ministre M. Peillon qui encourage des études aussi fondamentales et ce dès l’école maternelle.

10 commentaires:

  1. Alors tout n'était donc qu'un vaste malentendu.
    Toutes ces déclarations plus ambiguës que la théorie elle-même ont été mal comprises par des parents incultes. Il ne s'agissait en fait que de rappeler à des machos en culottes courtes l'égalité hommes-femmes, que l'on insulte pas Sophie s'il lui prend l'envie de porter une jupe au printemps. Rappel nécessaire sans doute, qui avait toute sa place dans ce que l'on appelait autrefois un cours d'instruction civique mais qui ne méritait pas tout ce tapage médiatique.
    Que l'E-N se fixe désormais des projets plus ambitieux afin que les enfants la quittant prématurément puissent au moins mettre au bas de leur C-V, à l'image de ce grand commis d'Etat de jadis qui, en parfait autodidacte, n'avait aucun diplôme : "sait lire et écrire".

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  2. Il est quand même incroyable que ce gouvernement de menteurs réussisse à faire croire à de plus en plus de gens que la théorie du genre n'existe pas alors que tout le monde en parle depuis des dizaines d'années et que sa principale promotrice, Judith Butler, emploie l'expression comme une évidence. Elle est d'ailleurs suivie en cela par tous ceux qui l'étudient ou l'interviouvent.
    Un exemple :

    http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20131213.OBS9493/theorie-du-genre-judith-butler-repond-a-ses-detracteurs.html

    C'est dans le Nouvel Obs. Sans doute un journal d'extrême droite visant à lancer de fausses rumeurs...

    Les "gender studies" ne sont pas des "études" universitaires mais de purs produits d'une idéologie délirante et scientifiquement nulle.
    Tout cela est à pleurer.

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    1. Il est absolument évident que des pré-supposés idéologiques sous-tendent ces "études". Qu'on les appelle théorie ou études ne change rien au fait qu'elles visent à créer des hommes et des femmes nouveaux. Ça me parait aussi stupide qu'inutile et contre-productif.

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  3. On étudie, on théorise, on confronte, on expérimente, on pilote, on applique, on adapte, et on fait le bilan. Dans la transparence.
    Mais là, avec ce programme de l'égalitarisme du genre, c'est le tunnel ! Le Gouvernement nous dit qu'il n'est qu'au stade de l'expérimentation, en essayant de nous cacher l'idéologie sous jacente par escamotation de l'étape de la théorisation et de la discussion. D'autant qu'il semble plutôt dans la phase du pilote : peut-on croire que les éditeurs s'amuseraient à faire des pré-séries s'ils n'avaient pas déjà les commandes d'achat ?

    Amike

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  4. Si cela peut vous rassurer cher Jacques, on ne dit plus BCBG mais MST (mocassins, serre-tête). C'est ce que l'on appelle le progrès, ou l'évolution des mœurs.

    De rien.

    -)

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  5. MST?
    N'était-ce pas notre vieille vérole?

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  6. @ Al : J'ignorais cette nouveauté.

    @ Michel : Il n'est pas inconcevable que le choix de ces initiales soit volontaire afin d'assimiler les bourgeois conservateurs à une maladie honteuse rongeant notre société...

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    1. Je vous remercie de m'avoir compris, Jacques. Je craignais que Michel me soupçonne de penser à notre ministresse de je-ne-sais-quoi.

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