mardi 21 janvier 2014

Considérations hivernales



« Je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage » comme disait l’autre. Et pourtant, il vient de s’installer chez moi. Enfin, pas tout à fait : il se contente d’assiéger ma demeure sans pour autant y pénétrer. Sa présence m’incline cependant  à refuser toute sortie.

Il s’agit de ce que les gens appellent le « bon petit froid sec » et qu’ils semblent chérir alors qu’il provoque ma haine. Je n’irai pas jusqu’à dire que je regrette les ondées incessantes qui ont transformé mon terrain en bourbier où pataugent les voitures. Seulement, à tout prendre, je préférerais une petite pluie fine assortie de douceur à ce froid qu’est venu accompagner au fil de la matinée un brouillard dense.

En fait, je n’aime ni la froidure ni la chaleur. Je rêverais d’un climat où les températures oscilleraient entre un maximum de vingt degrés (allez, soyons large :vingt-deux) et un minimum de quinze. Un climat VRAIMENT tempéré. Hélas, il ne se trouve nulle part. La Normandie ou la Bretagne étaient donc pour moi la solution : douces en été, pas trop froides en hiver. Hélas, j’ai choisi de m’installer dans un des endroits les plus froids (parce que point culminant) de la Manche, paradoxalement baptisé Chaulieu.

Les étymologistes hésitent  entre deux étymons : « calidus locus» et « calvus locus». Le premier évoquant la chaleur et le second la calvitie. Je pencherais plutôt pour un lieu chauve, c'est-à-dire dont la terre aride ne favorise pas une végétation abondante même si prés et talus boisés rendent l’endroit bien vert.  Car lorsqu’on dit l’habiter, les gens du bourg  voisin vous parlent immédiatement de vent, de froidure et de neige abondante.  Exceptionnellement, la neige, objet de ma détestation, a été jusqu’ici absente. En six ans, c’est bien la première fois qu’à cette époque de l’année un épais manteau n’est pas venu à plusieurs reprises recouvrir le bocage et accessoirement  isoler  ses habitants pour cause de routes impraticables. Et ceci alors qu’en descendant de quelques kilomètres vers les vallées de la Vire ou de la Sée celle ci fond bien vite quand elle daigne y tomber. Notons au passage que les deux fleuves côtiers que je viens de mentionner prennent, ainsi que l'Égrenne (sous affluent de la Loire) leur source en notre belle commune, véritable château d'eau régional (cela serait-il lié à l'intensité des précipitations ?).

Tout ça y rend l’hiver bien morose. Mais les années où il y en a un, le printemps y est magnifique de verdure et de fleurs, à vous en faire oublier cette longue parenthèse de la nature. Tout n’est qu’une question de patience…

26 commentaires:

  1. Il faut avoir vécu sur un des versants nord des collines du Perche pour relativiser la douceur du climat normand.
    Comme le disait une de mes voisines "L'hiver, je suis contre".

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  2. C'est chouette l'hiver, je suis plus à l'aise car la chaleur, c'est mauvais pour les gros! Quant à l'humidité, mes douleurs de vieux ne l'aiment pas de trop alors vive le froid sec.

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    1. Étant plutôt corpulent, je n'aime pas non plus la chaleur mais le froid est pire que tout...

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  3. Je crois que votre idéal climatique existe, c'est l'île de Madère

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  4. Vous voyez juste, ces hivers rigoureux ne sont là que pour vous faire encore mieux apprécier le Printemps.
    La nature est judicieusement faite!
    Amitiés.

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    1. Ben, s'il pouvait arriver plus vite et durer plus longtemps, ce serait encore plus judicieux.

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  5. je préfère un bon froid sec à la pluie ! d'ailleurs j'aime le froid, je déteste la chaleur qui me rends mal à l'aise et toute mollassonne tandis que le froid revigore et puis c'est bon pour la santé , bon il faut pour tous les goûts, en plus quand il fait froid quel délice de se couler sous la couette avec un vrai feux de bois à côté ! enfin, ça, pour moi c'est un rêve parce qu'à Paris !!

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    1. Le feu de bois, j'ai mais je ne l'allume que quand ma compagne est là car vider les cendres et transporter le bois salit tout (même si ça ne retire rien à sa beauté).

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  6. "Je rêverais d’un climat où les températures oscilleraient entre un maximum de vingt degrés (allez, soyons large :vingt-deux) et un minimum de quinze."
    J'ai une piste mais vous n'allez pas l'aimer, accroché que vous êtes à votre maison: c'est au Maroc et croyez-moi c'est ce qu'il vous faut: j'y ai vécu trente ans!

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    1. Ben oui, mais les collines me manqueraient, comme le jardin et la maison. Et puis vivre ailleurs qu'en France ne me dit plus rien.

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  7. Aucun climat n'est plus tempéré que celui de Bach. Et en plus, il se déplace à domicile !

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  8. Contrairement à vous, j'aime le climat sec, qu'il soit froid ou chaud. Mais alors l'humidité, mes vieux os, ne la supportent pas.

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    1. Et, si je ne me trompe, vous vivez en Pays d'Auge ! Ne vous seriez-vous pas trompé de climat ?

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    2. J'en ai bien peur mon cher Jacques-Etienne.

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  9. "Douleurs de vieux", "vieux os", il y a ici une récurrence de mots qui me donne à penser que ce blog s'il n'est pas moisi est piqué par les vers...

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    1. Mais pour être juste, je fréquente moi aussi le boulevard du temps qui passe.
      Sans les douleurs et os qui craquent. Pour le moment...

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    2. Les statistiques m'indiquent qu'il serait surtout fréquenté par des (plus ou moins) jeunes. Mais les vers s'attaquent à tout...

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    3. Ils vous laissent leur extrait de naissance ?

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    4. Non, c'est Google analytics qui me l'indique. Never forget :Big Brother's watching you !

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  10. Non mais c'est dingue.
    Regardez Didier Goux : depuis quelques temps son blog est une revue nécrologique.
    Pas plus tard qu'aujourd'hui il nous pond un reportage en direct du couloir de la mort.
    Même BFM aurait refusé de passer un tel sujet, c'est vous dire.

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  11. J'ai googlé Chaulieu. 290 habitants seulement. Tudieu, quelle chance!

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    1. En plus, ils sont dispersés en de nombreux hameaux : pas de bourg digne de ce nom, juste une église, la mairie et 3 ou 4 maisons... On n'y est peu ennuyé par les voisins... De plus, pour atteindre ce nombre, il a fallu regrouper deux communes en 1972 : Saint-Sauveur et Saint-Martin (de Chaulieu toutes deux). Existe un Saint-Christophe de Chaulieu qui les jouxte mais que le découpage départemental a placé dans l'Orne.

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