jeudi 10 octobre 2013

Menthol : le sursis



J’annonçais  voici trois mois une menace affligeante : l’interdiction des cigarettes menthol par le parlement européen. Eh bien c’est chose faite. En catimini, la mesure fut récemment  prise comme nous l’annonce le Huffington Post. Le prétexte est bien entendu généreux : il s’agit de protéger la jeunesse.  Les cigarettes aromatisées, moins âcres mais tout aussi mortelles, encourageraient le développement du tabagisme chez nos chers petits. Admettons.

Qu’on interdise les menthols aux jeunots de moins de soixante ans, soit. Mais à des tabagiques invétérés comme moi ou mon compagnon de vice Helmut Schmidt qui ont derrière eux plusieurs décennies d’intoxication aromatisé, à quoi bon ?

Toutefois, cette décision est assortie d’un sursis de huit ans. Huit ans durant lesquels, l’odieux menthol pourra continuer de séduire d’innocents jouvenceaux.  Permettez-moi de m’interroger sur le sérieux d’une telle décision. Car soit ces cigarettes représentent une terrible menace  et continuer d’y exposer si longtemps ses éventuelles victimes est irresponsable, soit le danger est inexistant et il ne sert à rien de lutter contre maintenant ou dans le futur. Que dirait-on d’une mesure destinée à combattre quelque odieux crime et qui ne prendrait effet que des années après sa promulgation ?

Quoi qu’il en soit, le vieil Helmut qui s’était  constitué 6 ans de réserves, s’il maintient ces dernières à leur niveau actuel est assuré d’entretenir son vice jusqu’à 108 ans. Après, il lui faudra aviser.

Pour ce qui me concerne, les huit ans fatidiques devraient m’amener jusqu’après mon soixante et onzième anniversaire. Si on considère les statistiques et qu’on admet qu’existe une justice immanente, la mesure ne devrait pas trop me concerner. L’âge de survenue du cancer du poumon se situant selon les sources entre 63 et 68 ans, ce mal qui répand la terreur m’aura normalement fait débarrasser le plancher d’ici là. A moins qu’un AVC quelconque ne m’ait frappé en punition de mes péchés.

Reste la possibilité que cette fameuse justice n’existe que dans l’imagination de nos contemporains et que je me trouve épargné… Auquel cas, de nouveaux délais seront peut-être d’ici là accordés sinon il faudra bien que je m’y fasse.  Qui vivra verra.

16 commentaires:

  1. A votre dernière phrase, cher Jacques, j'ajouterai qui "[...] et mourra." (ou mourira pour faire plus moderne, si Dame R. nous lit).

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    1. Il me paraissait assez évident que qui vivrait ne mourrait pas, non ?

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    2. Dans ce cas, je ne vois qu'une solution : lorsque vous allez au bar-tab' le plus proche pour acheter un paquet de sèches, même vertes, prenez-en deux, et refaites-le dès que vous avez terminé le premier : vous doublerez ainsi votre espérance de survie, si je puis dire.

      En revanche, à votre question, la réponse est si, et sans appel. Dura lex sed lex, qui vivra verra -et encore ^^- mais mourra aussi.

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    3. Oui, mais en cas de mort prématurée, imaginez le désarroi de ma fille se trouvant avec 3000 paquets de Royales menthol longues interdites à la vente sur les bras !

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  2. Je ne pense pas que vous puissiez vous rassurer d'une certitude de claquer d'un cancer du poumon. La pratique du tabac, semble de nature à favoriser ladite maladie, certes mais manifestement moins que l'inspiration quotidienne de résidus de la combustion du gazole.
    Dans vos collines, vous ne risquez pas grand chose de ce côté là, je pense.
    Constituez donc quelques provisions, cela me semble raisonnable.
    Amitiés.

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    1. Oh, mais je ne crois aucunement à l'inéluctabilité de la chose. Je laisse ce genre de croyances à ceux qui pensent que la "prudence" les sauvera. On se demande d'ailleurs de quoi...

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    1. Pour tout dire, cher Michel, vue l'abondance des récoltes de l'année, j'en suis à me demander si une telle interdiction ne serait pas salutaire : les tomates commencent à me sortir par les yeux.

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  4. Bien fait ! ça vous apprendra à fumer des tiges de tarlouze…

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    1. De tarlouze ? Surveillez votre langage, Didier. Eussiez-vous dit de tafiole, je l'eus accepté. Mais là, vous dépassez les bornes.

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  5. Un auto-buraliste de 98 ans... J'espère pour lui qu'il est armé.

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    1. Helmut est un gaillard auquel, mieux vaut ne pas se frotter !

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  6. Huit ans de sursis pour vous ou pour le menthol?

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  7. Je me souviens des Dunhill Menthol, c' était avant.

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    1. J'ai commencé les menthol par cette marque classieuse. Le paquet était magnifique !

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