lundi 1 juillet 2013

Et le lendemain, le canard était toujours vivant (ou des bienfaits de la prison)



Sont-ils encore nombreux à connaître le sketch de Robert Lamoureux auquel fait allusion mon titre ? Toujours est-il que, comme le canard en question, M. Mandela était encore vivant ce matin.

Koltchak ayant dit hier tout le bien que je pensais du personnage, je n’y reviendrai pas.

Une chose pourtant m’a amusé : entendre dire que les problèmes de santé actuels du vieux Nelson sont la conséquence d’une tuberculose mal soignée et contractée lors de sa longue incarcération ! C’est simple, non ? Si comme toutes les personnes de 95 ans, il ne se livre pas avec frénésie aux joies du kasatchok, du saut à l’élastique, de l’haltérophilie ou, pour ceux de santé délicate, du skateboard acrobatique , c’est à cause de son séjour en prison. Ce qui en fait une sorte de martyr à retardement.

Seulement, quand on regarde les chiffres d’espérance de vie en Afrique du Sud que donne le  World Factbook de la CIA (une mine !), on s’aperçoit que le mâle Arc-en-ciel ne vit en moyenne que 50.43 ans. Ainsi, et malgré 27 ans de prison à régime sévère, celui que les Sud-Africains aiment avec ferveur (à part peut-être quelques mauvaises têtes blanches), celui qu’ils appellent Madiba avec des larmes dans les yeux, aura quoi qu’il arrive vécu 45 ans de plus que la moyenne de ses concitoyens.

Malgré ou à cause de ? On est en effet en droit de se demander si la prison n’a pas contribué à cette longévité extraordinaire. Arrêté pour vol de sucettes et recel de bâtons (merci M. Ravalec !) en 1962 alors qu’il avait 44 ans,  ne lui aurait-on pas ainsi évité de développer les mauvaises habitudes que prennent parfois les hommes quand approche la maturité comme ces repas trop riches, trop arrosés, qui vous font bondir le cholestérol et fleurir les triglycérides  avec les risques  d’AVC que l’on sait ? De même cet encore rude gaillard n’a-t-il pas ainsi évité de contracter ces maladies vénériennes qui sont fatales à tant de ses concitoyens ?

Nos braves juges rouges qui tentent de mettre tant de personnalités de droite sous les verrous ne seraient-ils pas plutôt des sociaux-traitres tentant de favoriser leur longévité ?  Ne verra-t-on pas bientôt, convaincus par mes arguments, nos élites s’accuser de crimes imaginaires afin de vivre vieux ?

Mais bon, il faudrait avoir l’esprit dérangé pour envisager de telles âneries.

Je vais donc rejoindre le chœur des bien-pensants et  m’apprêter à pleurer celui qui, victime d’un système infâme, n’aura pas pu devenir la réponse Sud-Africaine à Jeanne Calmant.

20 commentaires:

  1. C'est vrai que c'est triste tout de même que de ne pas mourir si jeune...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il est également triste de mourir si vieux. Si on y réfléchit bien, la vie est une tragédie.

      Supprimer
  2. Il y a 3 semaines , un mois, France 2 ouvrait son journal en faisant le commentaire suivant, de mémoire: Mandela,94 ans, victime des poussières inhalées pendant ses années de détention a été à nouveau hospitalisé.

    Pas vraiment efficaces ces poussières !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Guère plus efficaces que le tabac ou le whisky dont j'abuse depuis quelques décennies sans résultats probants.

      Supprimer
  3. Je suis en train de taper mon prochain billet sur les Sarrasins surhumains. Il s'avère, d'après l'étude de nos chansons de geste, que les Sarrasins dépassent couramment les 100 ou les 140 ans. Si l'on assimile le bon Madiba à un Sarrasin, il faut reconnaître que son trépas serait affreusement prématuré.

    RépondreSupprimer
  4. Mandela est un canard, je croyais qu'il était xhosa.

    Formidable ce sketch de Robert Lamoureux

    RépondreSupprimer
  5. Robert Marchenoir1 juillet 2013 à 15:46

    Vous ne croyez pas si bien dire. Les implacables statistiques américaines montrent que l'espérance de vie des Noirs est supérieure en prison à ce qu'elle est à l'extérieur.

    Malgré tous les clichés franchouillards sur les prisons américaines et l'épouvantable violence qui y régnerait.

    La raison est simple : un Noir en liberté court un énorme risque de se faire tuer par l'un de ses frères de race. En prison, ils n'ont pas le droit d'avoir des pistolets ni des couteaux.

    Ajoutons à cela le fait qu'en prison, on les nourrit correctement et on soigne leurs maladies.

    Une preuve de plus que les Noirs ne peuvent prospérer que si quelqu'un d'autre s'occupe d'eux, raison pour laquelle ils ont été si longtemps la proie de l'esclavage, et le sont encore.

    RépondreSupprimer
  6. D'un autre côté, certains vous diront, paraphrasant Achille : à quoi bon vivre vieux si c'est sans lustre ? Qui se souviendra du vieux Cletus, mort à 85 ans, cantonnier de son état, alors que Martin-Luther Washington, mort à 28 ans en petit Tony Montana de son quartier restera dans les esprits ?
    Vivre vite, dans l'excès de luxe, de femmes, de came, etc. Ils sont victimes de deux maux : ils vivent l'immédiateté et ont intégré, au delà du raisonnable, les codes de la société de consommation.
    Ils s'imaginent libres alors qu'ils sont encore plus esclaves que leurs ancêtres car ils aiment leurs chaînes.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Aimer ses chaînes n'est-il pa l'idéal vers quoi tend tout bon républicain ?

      Supprimer
    2. C'est surtout une caractéristique de la jeunesse, bandes de vieux schnocks !

      Supprimer
    3. Bandes ou bande pas, d'ailleurs, à vos âges...

      Supprimer
  7. Mouais... Du coup, le Nicolas, là, en, isolement, il fait juste une cure ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, mais la durée de celle-ci me paraît insuffisante.

      Supprimer
    2. Et dire que des gens râlent pour l'abréger !

      Supprimer
  8. Attendez donc un peu, tout de même, ils ne l'ont pas encore débranché!
    Amitiés.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.