lundi 29 juillet 2013

Adoptez une famille de Rroms !



Pour rivaliser avec le Rrom, je ne vois guère que le sans-papiers : même amour de la France, même ardeur au travail, même désir effréné de s’intégrer, même volonté de voir ses enfants s’élever socialement grâce à l’ascenseur que constitue  l’école républicaine.

Ces nobles aspirations que l’on aimerait voir partagées par nombre de nos concitoyens un rien fainéants, assistés, rétifs à tout savoir ne leur valent cependant pas toujours l’estime qu’ils méritent. Ainsi certains mettent-ils en doute la sincérité de ces braves gens et voient en eux des parasites seulement  attirés par les avantages matériels qu’ils pourraient éventuellement retirer de leur présence dans notre beau pays.  D’autres, j’en frémis, vont jusqu’à mettre en doute leur profonde honnêteté voire même leur goût du labeur et leur amour des choses de l’esprit. Comment peut-on être injuste à ce point ?

Ce rejet frileux va jusqu’à pousser quelques extrémistes à ne point se réjouir de leur enrichissante présence dans leur voisinage immédiat. Ainsi voit-on un ministre de l’Intérieur Socialiste poursuivre leur expulsion et des municipalités réclamer (et obtenir !) l’évacuation de leurs pimpants campements. Tout cela par basse démagogie afin de s’attirer la sympathie de nauséabonds  dépourvus de tout discernement. Dans le fond, ces derniers sont les plus à plaindre : même s’ils n’en ont pas une claire conscience c’est pourtant eux qui passeront à côté de tous les bienfaits qu’une telle présence leur aurait apportés.

Dieu merci, la France n’est pas peuplée que d’inconscients aveugles. Il existe encore des gens capables de réaliser où est  leur intérêt. C’est pourquoi, vu le peu d’entrain que mettent  le gouvernement et les collectivités locales à offrir à ces braves gens le coquet pavillon et le jardin fleuri où tous leurs talents pourraient éclore et fructifier, je pense qu’est venu le temps de l’action individuelle.

Pourquoi ceux qui pensent comme moi et disposent de quelques pièces dont ils ne se servent pas n’y recueilleraient-ils pas une famille de Rroms ?

Il ne s’agirait aucunement d’une bonne action inspirée par je ne sais quelle charité mais d’un bon calcul. Je ne dresserai pas une liste exhaustive des avantages que l’on pourrait tirer d’une telle initiative. Nul doute que voyant le rejet  faire place à l’accueil, la reconnaissance de ces braves gens serait sans borne et qu’ils mettraient cœur et talent au service de leurs amis, leur rendant de multiples quoique menus services : entretien du jardin, amélioration du logis, etc. Bien entendu,  leur fierté leur interdirait de se  voir rémunérés. Le tout serait de ne pas en abuser : un  logement gratuit est certes un avantage conséquent, mais dont la valeur pourrait  bien vite être dépassée par celle des services rendus si l’on omettait d’y mettre un frein.

C’est avec enthousiasme que je profiterais des avantages d’une telle présence. Malheureusement, je vis  dans des lieux reculés où le travail est rare. L’éloignement de toute métropole rendrait difficile l’accès des jeunes  aux universités et aux grandes écoles. De plus ma maison est petite.  Je crains que pour ces raisons accueillir une telle famille serait moralement blâmable en ce que les avantages que j’en tirerais seraient probablement disproportionnés par rapport à ceux, très faibles, dont je serais en mesure de la faire bénéficier.

Je dois donc me résigner à ce que  d’autres, vivant dans un environnement urbain mieux adapté,  puissent profiter de cette chance. La vie est souvent injuste !

15 commentaires:

  1. En lisant votre sublime, une larme s'est formée au coin de mes yeux et s'est mise à couler le long de ma joue, quelle compassion chez vous Maître Jacques, vous êtes un saint homme, n'ayons pas peu des mots: "Sancto subito".

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    1. Encore une fois, Grandpas, vous me flattez. Il s'agit se simple bon sens et non de sainteté.

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  2. Je vous pensais plus altruiste. Je m'étais imaginée que la magnifique extension que vous venez de retaper de main de maître, leur était destinée...Vous n'êtes pas mal dans le genre "j'voudrais bien, mais j'peux point", avec toutes les bonnes raisons qui vont avec évidemment ! :-)

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    1. Il ne s'agit aucunement ici d'altruisme ni d'égoïsme. Je décris avec sincérité une action gagnant-gagnant, c'est tout.

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  3. Ah, vous êtes dans un endroit reculé, mais peut-être avez-vous déjà croisé une horde de 35 bulgares qui ratissent la forêt d'à côté, de long en large, afin d'y cueillir tous les champignons que dame nature nous offre?
    Mais si Jacques, ils travaillent ces gens.

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    1. Non, en nos terres de bocage, les bois sont rares et les Bulgares absents.

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  4. Ne désespérez pas, cher ami. Il existe des tas d'associations bien-pensantes qui se chargent de tout faire pour aider ces braves gens à s'installer chez nous.
    Rapprochez vous en donc, je suis certain qu'ils trouveront une solution pour mettre à profit la bonne volonté que vous manifestez.
    Maintenant, si vous préférez rester discret, vous pouvez aussi prier pour que tous ces malheureux trouvent le bonheur le plus loin possible de chez nous.
    Bien réfléchi, je préconiserais même carrément la seconde option.
    Amitiés.

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  5. Je suis assez d'accord avec votre conclusion : si heureux soit-il, l'exil demeure l'exil. Tant pis pour nous...

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  6. Ce qu'il y a de fantastique sur votre blog c'est qu'il se trouve toujours à peu près le même quota d'imbéciles, le visage cramoisi, la serviette autour du cou, le rot à fleur de gosier, pour approuver le plus grassement possible et j'imagine en se tapant sur les cuisses de contentement, votre si fin, si délicat, si intelligent, et pas du tout déshonorant (mais devinez pour qui?) second degré de fin de banquet.

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    1. Je ne vous trouve pas très poli avec mes commentateurs ! Êtes-vous bien certain que l'image que vous vous en faites correspond à leur réalité ?

      Quant au second degré, j'aimerais que vous me donniez un exemple de son honorante variante de début de jeûne.

      Quoi qu'il en soit, après une si longue absence, vous me voyez ému de vous retrouver en ce lieu. Merci encore, cher Léon pour votre fidélité, à vous même d'abord et aussi à ce blog que vos si fines remarques finiront peut-être par améliorer.

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  7. Je ne suis pas absent, on va dire que je suis présent d'une autre manière, par exemple chez votre ami Goux, nous avons décidé (mais surtout lui) de ne plus avoir que des conversations privées.
    Il a dû craindre aussi que je veuille améliorer son blog.
    Soyez tranquilles tous les deux, il y a des archétypes, des antiquités même, auxquels on ne peut guère toucher.

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    1. "Soyez tranquilles tous les deux, il y a des archétypes, des antiquités même, auxquels on ne peut guère toucher."

      Allieriez-vous à vos nombreux atouts la jeunesse ?

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