samedi 1 décembre 2012

Je n’ai plus le cœur qu’à rire !



Si j’avais le cœur à ça, je m’inquièterais. Pas de quelque chose mais au sujet de moi-même. Plus ça va, moins j’ai le cœur à haïr, aimer, m’indigner, admirer, pleurer, etc. Je n’ai envie que de rire. Je n’arrive plus à prendre quoi que ce soit au sérieux. Le spectacle du monde qu’il est de bon ton de trouver désespérant m’amuse plus qu’autre chose.

En matière de cinéma, je ne supporte plus que les comédies françaises.  Seules les pitreries de Lautner, les gars et les filles du Splendide, les galipettes Lelouchiennes et autres viandes de moins haute graisse trouvent grâce à mes yeux.

Je lis, relis et relis encore les romans de Robert Rankin en quasi-boucle en attendant que le suivant paraisse.  Je le lirai en riant seul…

J’apprécie par-dessus tout l’humour, cette « forme d’esprit qui consiste à présenter la réalité de manière à en dégager les aspects plaisants et insolites » comme dit si bien mon copain Bob.

Oh, j’ai bien deci-delà des moments de faiblesse. Il m’arrive de manière fugace de me laisser aller aux poisons de la délectation morose ou pire, de considérer un problème comme sérieux et donc désespérant, de lire un livre ou des articles « sérieux ». Mais je me ressaisis bien vite et le sourire ironique revient.

Longtemps j’ai eu le goût du drame. J’ai dû en abuser et la ressource s’en est éteinte. L’insouciance, la légèreté sont censés être des traits de jeunesse. Vient l’âge mûr où, devenu vieux con, on se doit de traîner sur les choses un regard désenchanté et par conséquent triste. Je n’y parviens pas : la vanité des choses me rend gai. Comme Caussimon!

12 commentaires:

  1. Lautner et Audiard, c'est du gâteau mais les petits gars du splendid beaucoup moins.

    Maintenant rire de tout, je n'ai pas envie car je pense à mes enfants, à leurs avenirs et le monde que nous leurs laisserons ne va pas vers le rose et le vert même si les politiques qui détiennent le pouvoir actuellement de ce pays en ont fait les couleurs de leur parti.

    Quant à pleurer, impossible je n'ai plus de larmes pour pleurer.

    Je contemple de mon balcon les ombres qui passent accompagnées de faux prophètes et là j'ai plutôt un regard chargé de cynisme que de compassion.

    Pour la lecture, je m'aperçois que je lis des ouvrages sur l’histoire, la lointaine celle que nos élites d’aujourd’hui n'ont pas encore eu le temps de réécrire.

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    1. Il ne faudrait pas oublier que le monde que "nous" leur laisserons est le leur, qu'ils y ont grandi et qu'ils y sont mieux adaptés que n'y seraient les générations précédentes. C'est du moins ce que je retire de mes conversations avec ma fille qui trouve"normales" des choses qui me choquent...

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    2. Pourriez-vous donner quelques exemples?
      Jard

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    3. Oui. Elle avait pendant ses études pris l'habitude de travailler dans le bruit ambiant. Elle n'était pas particulièrement choquée par la violence et la misère qui régnait dans Paris quand elle y habitait. La grande "diversité", qui l'y entourait lui semblait normale...

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    4. Réunion de famille hier avec toute la partie de la famille "bobo".
      Le grand souci politique de toute la jeunesse lors de la conversation à table
      semble être: la lutte contre le FN et la lutte contre le racisme et les discriminations.
      Ils ont une conscience politique affirmée et préparent la future société française où il fera bon vivre.
      Quant à moi cela m'indiffère, je serai à la retraite dans le Cantal et puis un peu après mort.

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    5. Le Cantal, voilà un beau département ! Vous avez raison, l'important c'est de trouver un endroit où finir calmement en cultivant notre jardin. Que ceux que ça amuse construisent leur société parfaite loin de nous ! Ils seront les premiers à en pâtir.

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  2. Eh bien c'est plutôt une bonne nouvelle non ?
    Je n'ai jamais lu Robert Rankin, je vais réparer cela à ma prochaine visite chez W.H. Smith. Les titres sont alléchants !

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    1. Pour commencer, je vous conseillerais Snuff fiction qui présente l'avantage de ne faire partie d'aucun ensemble. Les titres, souvent inspirés de ceux de films à succès, par leur côté déjanté, annoncent bien le contenu...

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  3. Rire c'est bien, faire rire c'est encore mieux.

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  4. En rigolant pour faire semblant de ne pas pleurer...
    Comme chantait Brassens.
    Amitiés.

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  5. Bonjour cher Jacques.
    Votre billet me fait penser à une chanson de Barbara, dans laquelle elle chante: "il nous faaauuuuut regarder ce qu'il y a de beaaauuuu". Je suis un peu comme vous, j'en ai marre de m'abîmer devant les horreurs de notre société, alors je garde mes opinions de réac, mais évite un maximum de les alimenter.
    Je vous souhaite un excellent dimanche.

    Amitiés;

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