dimanche 2 décembre 2012

Connexions



Un des rares problèmes, si c’en est un, que l’on trouve à habiter des solitudes est celui des connexions.Ici, on ne reçoit pas grand-chose.

Le téléphone portable ne passe pas. Ou alors de temps en temps. Avec un peu de chance, en grimpant sur le plan de travail de la cuisine, et en tenant l’appareil à bout de bras, il arrive qu’on y obtienne une fugace barrette. Je me demande d’ailleurs pourquoi j’ai un portable. Il reste des semaines dans une poche de veste sans que j’y touche et quand, par curiosité (quelqu’un m’aurait-il, ignorant ma détresse, laissé un message ?), je l’allume,  il est déchargé. Le modèle que je possède est si ancien et minable d’aspect que si d’aventure je le laissais sur la banquette de ma voiture, portières ouvertes, je cois que j’aurais plus de chance de trouver près de lui quelques piécettes qu’une bonne âme émue par tant de misère y aurait déposé que de me le faire voler.  Du coup, la « révolution » des Smartphones m’est passée sous le nez.

Pour ce qui est de l’Internet, ce n’est guère plus brillant. On le reçoit par wifi. Quand on le reçoit. La connexion est très variable allant de très mauvaise à rien du tout. Il arrive parfois cependant, sans qu’aucune circonstance objective vienne le justifier que je puisse visionner une courte vidéo. Sinon c’est plutôt erratique. On fait avec. J’ai depuis longtemps réalisé que la patience était une vertu majeure : ne passe-t-on pas sa vie à attendre ? Et tout finit par arriver. J’en veux pour preuve que vous pouvez lire ce billet.

La télévision nous parvient. Pas parfaitement mais de manière relativement satisfaisante. Jusqu’à récemment, je ne recevais, et de manière médiocre, que quelques chaines de la TNT. J’envisageais de faire l’achat d’une nouvelle antenne. Pour m’éviter cette dépense, Nicole arriva l’autre week-end avec un produit miracle : une antenne que lui avait donnée son fils. Je me mis à l’ouvrage : il fallut percer, passer le câble par le trou, récupérer ledit câble derrière l’isolation des combles. Pas une sinécure !  Après des heures de travail et d’efforts, je parvins à tout brancher. Et, ô miracle, ça ne marcha pas du tout. Il fallut rétablir l’ancien système et lancer de nouvelles recherches de chaines. Et c’est là que nous attendait la bonne surprise : suite à ladite recherche, à l’exception du téléviseur le plus éloigné de l’amplificateur d’antenne, nous fûmes en mesure de capter, tenez-vous bien, TOUTES les chaines de la TNT et cela de manière acceptable. Si j’étais enclin à la spiritualité, de tels prodiges me feraient croire en Dieu.

Ces légers inconvénients ne sont rien comparés aux avantages que procure la vie aux champs. Ils ont même leurs bons côtés : quand la chaîne qui diffuse le film que je souhaitais regarder ne passe pas, je peux lire tranquillement, quand Internet est trop lent, j’ai du temps pour écrire, ne pas être joignable à tout moment  préserve la liberté…   Que du bonheur !

Après tout, la nécessité d’être connecté en permanence n’est basée que sur l’illusion que notre vie fourmille d’événements importants nécessitant une réaction rapide. Alors qu’en fait, hein…

15 commentaires:

  1. Le principal c'est que puissiez nous concocter des billets pleins d'humour.

    RépondreSupprimer
  2. Ah combien je vous envie !
    A ma grand honte, j'ai succombé à la mode du "smartphone", mais je ne m'en sers guère. Auparavant, j'avais un modèle ressemblant au vôtre et qui me servait uniquement de cabine téléphonique.

    Je disais plus haut, que je vous enviais. C'est vrai. Une part de moi aspire à l'érémitisme, propice à l'inspiration. Et puis il faut dire qu'à la vue de ce qu'est devenue notre pauvre humanité, on a des envies de se couper de tout...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La solitude est pleine d'avantages, en effet. Il semblerait de plus qu'avec le temps elle sera plus grande : d'ici quelques années, 95 % des gens vivront en ville, dit-on...

      Supprimer
  3. "Que du bonheur !" Tu quoque

    RépondreSupprimer
  4. Mon fils a mis son téléphone à charger chez moi, dimanche dernier.
    Il est parti en l'oubliant.
    Je n'ai pas pu lui téléphoner puisque son téléphone était chez moi.
    Il a finalement appelé pour dire qu'il était en panne de voiture et que Ford lui avait fait un devis de 3800 euros.
    Aujourd'hui il devait revenir, malgré la neige et le froid.
    Mais après 10km de route, la voiture réparée est retombée en panne.
    Il a fallu manger à deux, la cuisine faite pour cinq.
    Et le téléphone et le chargeur sont toujours là !
    Comme vous voyez, tout le monde a ses emmerdes !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas gai votre histoire !

      Supprimer
    2. Cela devrait d'ailleurs être interdit. Si ce n'est déjà fait, il faut vite interpeller le gouvernement (ment... men..) afin qu'il crée une commission !

      Supprimer
  5. En effet, c'est le paradis, là où vous habitez. J'ignorais pour ma part que cela existait encore. Votre sort est le plus enviable.
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une zone verte que nos énarques s'efforcent de nous faire croire qu'elle est blanche.

      Supprimer
  6. Le nord du département est à la même enseigne que le sud,cela évite la jalousie entre manchois... ^^

    RépondreSupprimer
  7. @ Nouratin : Il y en a quand même encore pas mal de ces zones dites blanches. Mais ça concerne peu de gens. Ce qui rend étonnant le peu de cas qu'on en fait vu l'intérêt qu'on prête aux minorités.

    @ Nachu : Pas de jaloux, en effet ! Je suis prêt à parier que pour la pluie on n'a rien à s'envier non plus.

    RépondreSupprimer
  8. Quelle sagesse ! Vous cultivez la patience, le détachement des choses matérielles, je me demande encore ce qui vous retient d'entrer dans un monastère

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.