jeudi 1 novembre 2012

Faut-il tirer sur les ambulances ?


Le récent baromètre politique du Figaro Magazine montre  que la dégringolade du tandem Hollande-Ayrault continue. Je ne feindrai pas l’étonnement, car dès son élection je m’y attendais.  J’écrivais le 9 mai dans un billet auquel je ne changerais pas un  iota : « En fin de compte, le changement historique du 6 mai, tout le monde s’en fout ou n’en attend rien. On sait bien qu’il ne va rien se passer et que dans 6 mois le nouveau gouvernement sera aussi impopulaire que celui qui l’a précédé. »

Six mois ont (presque) passé. Il fallait avoir l’aveuglement énamouré du hollandais pour ne pas prévoir l’inéluctable chute. Et celle-ci est probablement loin de se terminer.  Attendons une probable augmentation de la CSG et nous verrons ce que nous verrons…

Il reste encore des troupes au général en chef : les bobos (Cadre, profession intellectuelle) et les assistés  (Catégorie modeste) continuent de lui faire confiance à 45%. Loin de baisser, sa cote augmente parmi ces deux catégories.  Vous pouvez le vérifier pp 9 et 10 du sondage. Il faut dire que les premiers, par stupidité profonde humanisme sincère, et les seconds, par intérêt  sens de la solidarité, constituent les troupes d’élite de la gauche. Celles qui meurent mais ne se rendent pas. Surtout pas à l’évidence.

Les journaleux, sur lesquels mon avis n’a guère changé, s’en donnent à cœur-joie. Ils courent au secours de la victoire en prenant bien soin de piétiner le perdant. Ils tirent d’abord dans les pneus de l’ambulance pour l’immobiliser afin de massacrer confortablement ses occupants. C’est là toute la noblesse de leur métier. Ne leur en voulons pas.

Après tout, seule une opinion volatile est responsable de la triste situation où nous nous trouvons. On ne vote pas pour éliminer un homme mais pour réaliser  un projet. On ne change pas d’avis comme de chemise.  Du moins on ne devrait pas. J’ai beaucoup de mal à comprendre comment certains ont pu soutenir voire s’enthousiasmer pour un homme aussi falot que ses convictions sont floues. J’ai encore plus de mal à saisir comment ils peuvent lui demeurer fidèles. Ils ont cependant le mérite de la constance. Ce qui n’est pas rien.

Doit-on pour autant se réjouir de voir ce gouvernement plonger si vite ? Je ne le pense pas. Qu’on le veuille ou non, c’est NOTRE gouvernement. Celui qui gère NOTRE pays. Plus il s’affaiblit plus NOUS nous affaiblissons. Il n’y aura pas de nouvelles élections demain. Et c’est tant mieux. Car sans vouloir, comme certains socialistes aux abois,  dénier à l’opposition le droit d’attaquer le gouvernement, encore faudrait-il qu’une droite UNIE précise et ses objectifs sociétaux et sa politique économique. 

Or, à quoi assistons-nous ? Au spectacle navrant d’une UMP qui se déchire entre ceux qui souhaitent un rassemblement des déçus du socialisme, des centriste et de la droite modérée et ceux qui, tout en continuant à vitupérer le FN, font les yeux doux à ses électeurs. Tout ça en vue de gagner des élections. Ces deux stratégies mènent à la défaite. Il n’y aura de véritable victoire de la droite que si celle-ci a un programme clairement de droite. Je ne voterai pas pour un Fillon (ou tout autre de ses clones) : nous avons déjà Hollande, pourquoi changer ? Je ne voterai pas non plus pour un Copé s’il se contente de nous refaire le coup de Sarkozy 2007. 

Faute d’unité et de prises de positions claires, faute d’un travail en profondeur pour faire partager  ces positions à une majorité,  la droite ne peut que perdre ou, comme c’est le cas aujourd’hui, obtenir des victoires par rejet.  Ce qui ne sert à rien. Pour vaincre réellement, il faut du temps et pour avoir du temps il ne faut pas que les choses se gâtent trop vite. Ne tirons donc pas sur l’ambulance !

24 commentaires:

  1. Voilà qui est clairement dit.
    Mais vous oubliez peut-être une troisième possibilité : les électeurs de droite dégoutés par les manoeuvres électoralistes et les électeurs déçus de la gauche, ensemble dans la rue pour bloquer le système, comme l'ont fait les les sénateurs, mais eux, presque en pure perte.

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    1. Ce serait bel et bon mais ce genre d'alliance de circonstance ne mènerait à rien.

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  2. Mais enfin la droite n'en a rien à foutre d'être unie pour le moment. Il faut redonner du boulot à tous les petits élus qui ont perdu leurs différents mandats locaux. Pour le reste, le mandat Hollande constitue, hors quelques mesures d'apparences, une droitisation considérable par rapport au bolchévisme de Sarkozy.

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    1. Ce ne sont pas les états-majors des partis qui changeront grand chose mais l'évolution des mentalités.

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  3. L'UMP rampe devant la commission de Bruxelles. Quel projet rentable électoralement peut-elle avoir? L'anti-hollandisme.
    Jard

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    1. C'est justement ce que je constate, sans le condamner mais en en soulignant l'insuffisance.

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  4. Je ne voterai pas non plus pour un Copé s’il se contente de nous refaire le coup de Sarkozy 2007. Sauf que nous ne sommes plus en 2007, et que les bienfaits de la diversité commencent à se voir dangereusement ; il est dès lors tout à fait possible que les idées, hier si nauséabondes avec des morceaux de fn dedans, soient apparaissent (10 ans, dont 5 de normalie !) comme une nécessité, ou une évidence.

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    1. " [...] hier si nauséabondes avec des morceaux de fn dedans, apparaissent demain (dans 10 ans, dont 5 de normalie !) comme une nécessité, ou une évidence."

      Pardon pour la correction, mais une farandole de copié/collé est venue foutre le bordel dans ma phrase.

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  5. Il semblerait que certains aient d'autres solutions pour régler nos problèmes de démocratie :

    http://www.u-p-r.fr/actualite/monde/felix-baumgartner-europe-dictature-moderee

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    1. Mouais. Ce gars ne m'inspire, ne serait-ce que parce que je suis sujet au vertige et peu attiré par les "exploits" gratuits, peu de sympathie ou d'intérêt. Je ne suis pas allé jusqu'à la fin de l'article pour cause de trop grande longueur mais le parallèle que fait l'auteur entre Baumgartner et Lindbergh mérite son point Godwin. J'ai par ailleurs peu de goût pour les dictatures, si modérées fussent-elles.

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    2. Si vous avez peu de goût pour les dictatures, ce qui se comprend, il se pourrait que d'autres y aient goût pour vous.

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  6. Celles qui meurent mais ne se rendent pas. Surtout pas à l’évidence.

    Mort de PT d'lol!
    Et c'est bien la seule chose drôle dans tout ça. Avec Hollande c'est le jour des morts toute l'année.

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    1. J'avoue en toute fatuité ne pas être mécontent de cette petite trouvaille. Content que vous l'ayez appréciée.

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  7. La seule raison de se réjouire c'est qu'il vaut qu'un gouvernement sans projet soit faible, au moins, le mal qu'il fait est moindre.

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    1. On peut peut-être espérer que son manque de soutien le calmera. Ce n'est pas garanti.

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  8. François le petit pourra chanter ceci:

    http://www.youtube.com/watch?v=-GVVnI0F0MI

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  9. Vous décrivez fort bien les vicissitudes de notre belle démocratie. Sitôt élu sitôt perdu. Et on continue encore
    et encore, comme dit l'autre. Jusqu'au désastre final qui
    viendra bien un jour ou l'autre.
    Amitiés.

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    1. Je ne peux m'empêcher de penser qu'un jour ça changera...

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  10. Beau billet qui traite de la politique en général, et des différentes manières dont elle est perçue et vécue en France. On dirait un billet journalistique, dans lequel vous donneriez votre avis tout en restant objectif.
    So, Bobiyé! (© Chez Jégoun, j'aime bien l'expression)

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  11. Le problème, c'est qu'il n'y a plus, depuis bien longtemps, de parti de droite en France.

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    1. Ce qui compte c'est une évolution durable de l'opinion. Les partis suivront... Ils ont d'ailleurs commencé.

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