mercredi 9 mai 2012

L’histoire ne se répète pas. Elle ne bégaie même pas…




« Ceux qui pensent que le 6 mai 2011 est un nouveau 10 mai 1981, doivent penser que si les lycéens de Vazy-en-Berrouette se mettent en grève pour plus de frites à la cantine c'est un nouveau mai 68. » Tel est le statut que j’écrivis avant-hier sur Facebook.

J’écoutais, dans le cadre de mon programme de mithridatisation, ce qu’il est convenu d’appeler une émission sur la RSC™, celle de M. Mermet. J’y entendis des jeunes dire qu’il avaient vécu un nouveau 10 mai 1981. C’est beau la jeunesse. Surtout quand elle est de gôche.  Ça a besoin de vivre des choses fortes. Quand elles ne le sont pas, on fait comme si. Et on n’a pas beaucoup à se forcer : tout étant nouveau, tout est inouï.

Et puis il y a des plus vieux qui font semblant de revivre les émotions de leur jeunesse.  Avec plus ou moins de sincérité selon leur degré d’aveuglement ou de gâtisme.

J’avais passé trente ans en mai 81. J’étais déjà de droite. Dire que mon monde s’est écroulé ce jour-là serait exagéré. C’était l’époque où je m’apprêtais à quitter l’Éducation Nationale, avec ma femme on avait commencé à faire les marchés : j’avais autre chose à faire que pleurer. J’espérais bien un peu, tant le passage de l’ombre à la lumière m’enthousiasmait, que les législatives viendraient bientôt l’éteindre cette putain de  lumière. Espérance déçue !

Faire un parallèle entre ces deux jours de mai est abusif. L’arrivée de la gôche au pouvoir, en 81, c’était un bouleversement. On n’avait pas vu ça depuis un paquet de lustres. Et puis elle avait un sacré programme, la gôche : nationalisations, abolition de la peine de mort, tout un tas de mesures ‘achement bien. Un programme qui aujourd’hui effraierait tous les Mélenchons de notre beau pays.

Tandis que maintenant : des mesurettes. Le droit de vote aux élections locales pour les étrangers ? Il ne sera pas voté comme l’explique M. Goux. La retraite à soixante ans pour quelques rares bénéficiaires. Le blocage des prix du carburant. Des prix qui baissent depuis 3 semaines ! Les bloquera-t-on également quand ils remonteront ? L’augmentation de la prime de rentrée, histoire de permettre aux chinois de vendre plus d’écrans plats et de consoles de jeu. La promesse d’une croissance fabuleuse créatrice d’emploi (la mettra-t-on en place par décret ou faudra-t-il faire voter une loi ?). Que de la bricole ou du vent !

Même pas peur des législatives ! Même pas l’espoir d’un retournement salutaire! En fin de compte, le changement historique du 6 mai, tout le monde s’en fout ou n’en attend rien. On sait bien qu’il ne va rien se passer et que dans 6 mois le nouveau gouvernement sera aussi impopulaire que celui qui l’a précédé.  Plus question de foutre la cabane sur le chien. On va juste lui donner un petit nonosse au chienchien. Enduit de somnifère. En espérant que la pauvre bête dormira quand on viendra le lui reprendre.

Il y a bien un point commun entre les deux présidents socialistes : le prénom. Mais à part ça…

8 commentaires:

  1. 6 mai 2012 !
    Je continue à lire.

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  2. En 19981, c'est au bout de deux ans qu'il avait fallu que nos apprentis sorciers socialistes renversent la vapeur.
    Là, on n'a pas encore vu la couleur de la vapeur, qu'elle s'est déjà évaporée.

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  3. Cher Jacques Etienne, vous m'avez paru virer votre cuti sur un précédent billet, dans l'enthousiasme quasi-sexuel que vous mettiez à encenser le Président Normal™. Ronan a même parlé, je crois, de déviance, plus tard. Je crois cependant, au fond de moi-même, qu'il n'en est rien et que ce n'est qu'un jeu de rôles.

    Ce que je crois savoir, en revanche, est que le choix qui s'offre à nous est véritablement le suivant : avec, ou à sec ?

    Maintenant, moi, ce que j'en pense, hein...

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  4. Je me demande si je ne vais pas investir dans des actions de fabricant de vaseline.

    Le "Fit Fucking" , c'est maintenant.

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  5. Mais où c'est qu'ils sont tous passés ?
    Et vous, Jacques, où êtes- vous donc ?
    Je commence à sérieusement m'inquiéter.

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  6. Les événements historiques se répètent toujours deux fois : la première fois comme tragédie, la deuxième fois comme farce. C'est le fils du rabbin de Trèves qui nous le dit, le grand Karl Marx en personne. Assistons donc à la farce. Nous serons aux premières loges.

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  7. Rassurez-vous, Mildred, je suis encore là. Je crains que le refus de voir en Hollande un des quatre cavaliers de l'Apocalypse (voire les 4 à la fois) enthousiasme peu. Pour moi, le personnage demeure sans intérêt, aura les mains liées et ne réformera pas grand chose tant sa marge de manœuvre sera faible.

    Sébastien, il est arrivé que le grand Karl se trompe. Quoique là, la farce soit garantie.

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  8. Là où je ne suis pas d'accord avec vous, c'est quand vous dîtes "on sait bien qu'il ne se passera rien...". Vous, vous le savez, mais ceux qui ont voté pour lui, non. Ils en attendent au contraire des tas de choses qui ne seront pas possibles.
    Mais peut être que votre "on" ne représente que les gens lucides et qui n'ont pas voté pour lui ?...

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