samedi 21 avril 2012

Mon vote est sans importance et c’est tant mieux !




Les sondages se suivent et se ressemblent. A un rien près : Tartempion est en train de dépasser Machin-Chose ! L e jour suivant, Machin-Chose repasse devant tandis que Trucmuche gagne du terrain sur Bidule et que L’Autre-Andouille est en passe de jouer les trouble-fêtes. Tout cela est d’autant plus passionnant que ces variations se font en général dans le cadre de la marge d’erreur des  deux pour cent qu’implique un sondage portant sur mille personnes.

Ça donne à penser : on peut s’imaginer fin stratège ! Mon vote doit-il  être utile dès le premier tour ? Dois-je plutôt exprimer mon mécontentement, mon scepticisme, ma défiance par un vote protestataire ? Devrais-je plutôt, au risque de faire échouer  Tartempion, voter pour l’Autre-Andouille qui s’est clairement positionné sur la question de la piéride ? Un excès de confiance en la qualification et la victoire (que je souhaite)  de Bidule ne risque-t-il pas en me faisant voter  au premier tour pour  Machin-Chose  qui parle à mon cœur de mener à l’élimination de mon favori du deuxième ?

Ces hésitations sont totalement stériles : à quoi bon se prendre pour Napoléon quand on n’a pas d’armée ? Je m’explique : je ne sais pas pour vous, mais personnellement je ne dispose que d’une voix. Il est fort peu probable que celle-ci se trouve en position d’éliminer Trucmuche ou Bidule. Même si j’allais à la pêche dimanche, il est totalement improbable que ça change quoi que ce soit.

Si j’étais un faiseur d’opinion suivi par quelques millions  de fans mettant en pratique le moindre de mes conseils, proclamer mon intention aurait un sens. Ce n’est, et c’est heureux, pas le cas. Imaginez que mon jugement soit erroné ? Que je conseille de voter Tartempion et que celui-ci soit le fossoyeur de la France, de l’Europe, voire du monde et de sa banlieue ? Tandis que bidule avait en mains les clés de la félicité universelle ! Quelle responsabilité ! Dieu merci, mon choix est sans importance. Je garderai donc le secret de mon vote.

En fait, ces sondages ne tendent  qu’à manipuler des millions de petits Napoléon en puissance. Si, comme ceux qui les commandent et les commentent l’espèrent, ces stratèges en chambre sont suffisamment nombreux à se livrer à leurs fines analyses, le sondage aura servi à quelque chose. Sinon, il sera comme nul et non avenu.

J’ai donc décidé de voter selon mon cœur, pour celui ou celle qui, en gros, se trouve le plus près ou le moins loin de mes aspirations. Au moins sur des points essentiels. En ne tenant compte d’aucun sondage. Si d’autres préfèrent voler au secours de la victoire, voter utile, protester, envoyer je ne sais quel message, qu’ils le fassent ! 

Je voterai sans aucun état d’âme, assuré que ma voix n’est qu’un pet dans la toundra.

36 commentaires:

  1. "ma voix n'est qu'un pet dans la toundra",
    mais des millions de pets dans la toundra ça devrait commencer à faire pas mal de bruit, non ?

    RépondreSupprimer
  2. Euh... vous savez, péter dans la toundra est un acte hautement subversif ! Y en a des qui ont été jetés en prison pour moins que ça, torturés, bouillis, bannis ! J'entends bien votre message : vous appelez à la révolution ! Eh bien, nous vous suivons ! Et que la piéride crève, nom d'un chou pommé !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Appeler à la révolution ? Jamais ! J'appelle simplement à voter selon son coeur et sa raison en évitant des calculs qui n'ont d'intérêt que s'ils sont partagés par des millions d'électeurs.

      Supprimer
  3. Ce qui serait marrant, ce serait qu'un des assesseurs du bureau où votera Jacques lise ce blog et s'exclame, le devoir électoral dudit Jacques accompli : « A pété dans la toundra ! »

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous m'avez bien fait rire ! Ce serait en effet cocasse !

      Et si cette formule venait à remplacer le traditionnel "A voté" ? Ça dédramatiserait cet acte si solennel !

      Supprimer
  4. Réponses
    1. Brûler les bulletins ne serait pas bien. Pas bien du tout, fredi !

      Supprimer
  5. "Je suis le Prolétaire, - le Peuple,- le Présidé,
    Le Souverain déchu au suffrage aboli,
    Ma seule France est morte ; - et je dois décider
    Qui, sur son Tertre noir, sera son Pissenlit !"

    La suite ici.

    Bon vote dimanche !

    RépondreSupprimer
  6. En tant qu' ancien président de bureau de vote, je me voyais mal avec une pince à linge sur le nez et prononcer avec un ton nasillard: " A péter dans la toundra".

    Pour demain, je me tâte, de toute façon je dois accompagner mes deux filles qui votent pour la première fois à des élection présidentielles.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Votez, Grandpas, et ne votez qu'en fonction de ce qui vous paraît correspondre à vos attentes. Même si celles-ci sont souvent déçues...

      Pour ce qui est de la pince à linge et de la voix nasillarde, je pense qu'on pourrait s'en dispenser en réalisant qu'il ne s'agit (Dieu merci !) que d'une métaphore.

      Supprimer
  7. En plus, vous n'aurez pas d'hésitation de choix, votre gourou apocalyptique, Renaud Camus, a choisi pour vous, ce sera Marine Le Pen. Le plus beau c'est que c'est au nom de la culture. On va arroser ça dans les cafés du commerce.Et les officines racistes.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Léon toujours aussi mauvais dans la caricature, le racisme que ferez vous si "Flamby" enlève le mot race de la constitution, vous allez être dans la merde.

      Supprimer
    2. Tout d'abord, je vous dirai, cher Léon, le plaisir que j'ai à vous retrouver. Je craignais que votre absence ne soit due à quelque maladie mais à vous lire je vois qu'il n'en est rien ou que vous êtes guéri.

      Ensuite, M. Camus a probablement beaucoup de mérite à en croire certains de mes amis mais je dois cependant avouer, au risque de choquer ces derniers, que je n'ai jamais lu une ligne de ses œuvres. Je sais bien que, pour beaucoup, n'avoir rien lu d'un auteur n'est aucunement un obstacle à en faire leur gourou. Ce n'est pas mon cas. Je suis totalement réfractaire à l'adoption d'un quelconque maître à penser : j'arrive facilement à formuler moi même des conneries.

      Enfin, je doute fort que les clients du café du commerce fassent de Renaud Camus ni leur tasse de thé ni leur demi de bière.

      Quant aux officines racistes, ne les fréquentant pas, je ne puis que vous confiance à l'expérience que vous semblez en avoir.

      Supprimer
  8. Oui, tout à fait.
    On pourrait même aller plus loin. En toute logique, suivre la campagne électorale ne sert à rien, pas plus que voter.
    Ceci dit, pour moi les sondages c'est un peu comme suivre un match de rugby avec des amis (j'aime beaucoup le rugby).
    Hurler devant son écran qu'un tel joue vraiment comme une chèvre - et pourquoi qu'il a pas fait la passe, hein, hein, hein?? - jouer les stratèges sur canapé, ça ne change strictement rien au résultat du match, mais ça le rend beaucoup plus amusant à suivre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben oui, Aristide, mais je ne suis pas les matchs de quelque discipline qu'ils soient...

      Pour ce qui est des sondages, je refuse simplement qu'ils influencent mon vote. On en ferait pendant le scrutin que ça ne me gênerait pas plus que ça ne me semblerait utile. Normalement, un scrutin n'est pas un jeu.

      Supprimer
  9. Réponses
    1. Bof c'est tout vu: il va aider Nicolas, il a entendu son appel de la place de la Concorde.

      Supprimer
    2. Votre affection affichée dans le passé pour la droite populaire, satellite rapproché de l'UMP.
      Dans les deux cas le P de populaire me semble usur...pé.

      Supprimer
    3. Qu'est-ce qu'elle a de mal, cette passerelle. Attendons le troisième tour. Il se peut qu'alors elle se montre utile.

      Supprimer
  10. Je ne tomberai pas dans ce piège grossier, Pascal !

    RépondreSupprimer
  11. Jacques, merci pour votre billet (et certaines réactions...) - une bonne tranche de rire !!

    Bon dimanche à vous.

    RépondreSupprimer
  12. En quoi est-ce donc un piège de dire pour qui on vote ? Moi c'est Dupont-Aignan, je n'ai pas l'impression d'être piégé en le disant ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ca y est: la dispersion des voix a commencé.
      Et bien moi c'est Cheminade et ne me demandez pas pourquoi !

      Supprimer
    2. Le piège ne consiste pas à dire pour qui l'on vote mais à se laisser aller à le dire quand on a dit qu'on ne le ferait pas.

      Supprimer
    3. Blague à part, bon vent à la Marine.
      Advienne que pourra.

      Supprimer
    4. C'est curieux mais je m'aperçois que ma blogosphère préférée est finalement très sarkoziste.
      M'en vais glisser deux bulletins pour Marine demain. Ca compensera.

      Supprimer
    5. Peut-être pas autant que vous le pensez, fredi...

      Supprimer
  13. François au premier, Nicolas au second ?

    RépondreSupprimer
  14. Fini de rire !
    Allez tous "péter sur la toundra" !
    Et si ce faisant vous réussissiez à prouver par votre vote que vous n'êtes pas prêts à subir la dictature des media, ce serait déjà ça de gagné !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quand je vous disais qu'au rythme ou c'était parti ça allait péter un de ces jours !

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.