mardi 20 mars 2012
Votez Mélenchon (et accessoirement Eva) !
M. Mélenchon est considéré par la médiaterie comme un tribun très cultivé qui selon elle ferait belle campagne. Il est également très bien vu par l’ « opinion publique » car il s’intéresse aux vrais problèmes des français. De plus il a réuni quelques dizaines de millions de supporter à la Bastille dimanche.
C’est curieux car depuis que j’ai eu la joie et l’honneur de le découvrir à la radio, il y a déjà quelques années, je l’ai trouvé nul. Plutôt qu’un tribun cultivé, j’ai entendu un olibrius alignant d’une voix de rogomme les habituelles âneries populistes du va-de-la-gueule révolutionnaire de troquet. Généralement impoli et vulgaire, ses prestations étaient par cela remarquables.
Il était alors sénateur PS. Je me demandais ce qu’il faisait dans cette honorable formation politique, la règle y étant de paraître policé. Lui aussi a fini par se poser la question et a fondé son propre mouvement.
Il n’est pas allé jusqu’à démissionner du siège au sénat que lui avaient offert ses ex-amis. Je le comprends : passée la cinquantaine, il est difficile de trouver du boulot. L’honnêteté intellectuelle, c’est beau mais ça ne se mange pas en salade. Il a donc attendu sagement sous les ors du palais du Luxembourg que des élections européennes lui procurent un siège pour se mettre en règle avec sa conscience. Comme quoi l’énergumène peut se montrer raisonnable quand la nécessité l’y contraint.
Ce qui me chagrine, c’est qu’avec toutes ces qualités il réunisse si peu d’intentions de vote. Car quoi, 10 ou 11 % pour un gars qui comprend les français, c’est faible. Un tel homme mérite mieux. J’appelle donc tous les électeurs de la véritable gôche à rejoindre Mélenchon ne laissant qu’aux opportunistes le vote utile.
La situation actuelle est la suivante : Le Candidat Normal® disposerait d’entre 26 et 28 % des intentions de vote. Celui du Front de Gauche de 10 à 11 %. Ajoutons leur 2.5 % pour la triste Eva. Soit un total de 38.5 à 41.5 %. C’est beaucoup, ce n’est pas trop. Si ce peuple de gauche, un peu minoritaire (mais il ne faut pas le dire, ça lui ferait de la peine), voulait bien voter selon son cœur (et quoi de plus important que le cœur pour un de gôche ?) ça nous permettrait peut-être de nous passer de lui au deuxième tour …
Ouais, vous oubliez qu'un gros tiers d'électeurs de François Bayrou a une sensibilité de centre-gauche ; ça me peine de vous le faire remarquer. Vous pouvez donc rajouter 5 % au bas mot à vos 41 %. C'est bien le problème de la droite quand on sait par ailleurs que pas mal d'électeurs de Marine Le Pen prévoient de s'abstenir et que 20 % d'entre eux envisagent de voter Hollande au second tour... Bref, ça va être compliqué quand même. Mais il est vrai que le français est "frondeur"... (lol)
RépondreSupprimerJe ne l'oublie pas cher Dorham, mais s'il n'y a pas de candidat de gôche au 2e tour ils vont avoir du mal à se reporter.
RépondreSupprimerArrêtez vos calculs diaboliques : vous allez désespérer Billancourt !
RépondreSupprimerTant pis. Et puis à Billancourt il n'y a plus d'usine...
SupprimerJacques,
RépondreSupprimerOui, je le conçois bien mais ce spectre me semble assez éloigné. On a beaucoup dit que personne n'avait prévu la seconde place de Jean-Marie Le Pen au 1er tour en 2002. Personnellement, moi, je l'avais prévu et certains sondages, vraiment ric-rac laissaient présager de cette possibilité. Je dirais donc surtout que certains n'ont pas voulu y croire, ce qui explique en partie l'échec de Jospin. Là, en l'occurrence, ce n'est pas vraiment ric-rac et il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas dire que Marine Le Pen foire sa campagne (c'est aussi là que Sarkozy trouve son salut). Les autres (Bayrou, Mélenchon) sont vraiment trop loin. Il faudrait un immense concours de circonstance pour que Le Pen parvienne à se hisser à hauteur. Un cataclysme. Tout est possible, bien sûr mais je n'y crois guère. Et en matière politique, je dois dire - sans prétention - que je me trompe rarement. Pour preuve, il y a 5 ans, j'étais à peu près le seul à dire que Hollande serait le prochain candidat du PS. Il est plus fin stratège qu'on ne le croit. Il est même principalement cela.
"Il est même principalement cela.
SupprimerVous eussiez pu écrire : "Il n'est même principalement que cela.""
Non,
Supprimerparce qu'il a d'autres qualités, à mon sens. Celle-ci n'étant que la principale.
Ah bon ? Je serais curieuse de connaître lesquelles ?
SupprimerParce que pour moi, sans aller dire comme Ségolène ou Martine qu'il n'a jamais rien fait, c'est surtout le premier secrétaire qui a laissé le parti socialiste - K.O. debout après 2002 - se survivre à lui-même, pendant dix ans sans faire aucune des réformes que les autres partis socialistes européens avaient opérées.
Et tout ça pour ne fâcher personne, et surtout pour que les éléphants le gardent en place, jusqu'à ce qu'une opportunité se présente d'être le candidat des socialistes à la présidentielle.
S'il gagne la présidentielle, ce qu'à Dieu ne plaise, il aura besoin de toutes ses qualités de "fin stratège" pour expliquer à Mélenchon que c'est lui le chef.
Je lui souhaite bien du plaisir.
N'empêche qu'il serait l'ôtage de Melenchon et des communistes qui parlent de faire passer à la trappe l'accord PS/EELV...
SupprimerVous avez raison, Jacques, quoi qu'il arrive, les flambistes sont foutus !
SupprimerPour preuve, il y a 5 ans, j'étais à peu près le seul à dire que Hollande serait le prochain candidat du PS. Il est plus fin stratège qu'on ne le croit.
RépondreSupprimerAh bon ?
C'est lui qui a manigancé le coup du Sofitel ?
Bien sûr. C'est lui aussi qui a mis Dodo la saumure dans les pattes de DSK, pour le cas où le coup du Sofitel ne suffirait pas.
SupprimerDiabolique fraise des bois!
Vous êtes caustique, fredi !
SupprimerQuant à Aristide, il a trouvé le qualificatif qui s'impose.
Dorham,
RépondreSupprimerAuriez vous les numéros du Loto ou de l' Euromillion pour les semaines suivantes.
Merci de me répondre.
Avec une telle clairvoyance, c'eût été la moindre des choses...
SupprimerGrandpas,
RépondreSupprimerNon. Quelle horreur !
Pour vous mais pas pour moi, si d'aventure 15 millions vous tombe du ciel et que cela vous semble horrible, je suis preneur!
SupprimerIl n'est pas revenu du jardin J-E ?
RépondreSupprimerJe n'étais pas au jardin, fredi. Je posais du papier peint et j'installais des luminaires. J'ai une vie extrêmement variée et pour tout dire fascinante.
SupprimerTrouvé sur un site pas très pro-Mélanchon,
RépondreSupprimerDimanche 18 mars, face à la foule de ses partisans assemblés, il est à craindre que Jean-Luc Mélenchon ne se soit trompé de symbole. Au pied de la colonne de bronze qui orne la Bastille, c’est le libéralisme et non le communisme que ses troupes ont en réalité involontairement honoré.
«Génie de la Bastille qui culmine (sic) sur cette place, nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France.» Cette envolée mélenchonnienne a peut-être galvanisé quelques minutes la masse de ses fidèles. Mais le Génie qu’il invoque est-il le bon ? Hélas pour lui : non !
Car la créature ailée qui les surplombait se nomme en réalité «Génie de la liberté». Elle a été installée au sommet de la colonne dite de juillet par le roi Louis-Philippe, peu suspect de sympathie socialiste, pour commémorer une révolution libérale contre le régime déliquescent de Charles X et sa tentative de coup de force au moment des «ordonnances de Saint Cloud».
Les autres oeuvres notables de l’auteur du «Génie de la Liberté», Augustin Dumont, montre bien la filiation idéologique dans laquelle ce sculpteur s’inscrivait : «Blanche de Castille», «Le commerce», «Eugène de Beauharnais», «Sainte Cécile», «Philippe Auguste», «Saint Louis», «Napoléon 1er». Pas franchement des valeurs révolutionnaires !
Du reste, les Communards, à qui Mélenchon voulait aussi rendre hommage ce 18 mars, ne s’y étaient pas trompés, eux : ils firent tout pour détruire la colonne et son Génie. Le 24 mai 1871, ils les bombardèrent d’une trentaine d’obus et tentèrent d’y mettre le feu en faisant passer une péniche enflammée remplie de pétrole sur le canal Saint Martin qui passe sous le socle !
Les approximations symboliques et historiques de Mélenchon ne font-elles que refléter les incohérences d’un révolutionnaire d’opérette ? Ses appels incantatoires à la nationalisation des banques, au blocage des loyers, à l’arrêt des expulsions, au recrutement massif de fonctionnaires, au contrôle des prix, aux hausses de salaires, etc. ont résonné aux pieds d’un mauvais Génie.
La chose est cohérente : le «Fidel Castro du 21ème siècle», comme l’expression commence à circuler, n’est pas non plus celui que ses crédules aficionados vont acclamer. L’ancien sénateur socialiste a voté tant et tant de lois qu’il conspue aujourd’hui, à commencer par celle ratifiant le traité de Maastricht !
Les socialistes le craignent, paraît-il.
Avant de lui accorder quelques circonscriptions, ils devraient pourtant lui dire merci : grâce à lui, ils peuvent revivre les vieilles extases du programme commun. Il se pourrait même que Jean-Luc Mélenchon ramène vers les urnes des électeurs qui n’auraient plus jamais voté à «gauche» et qui finiront par obéir aux consignes de deuxième tour.
De vraies méprises de la Bastille ...
"Le roi Louis-Philippe peu suspect de sympathie socialiste" peut-être, mais partisan de la Révolution française, membre du club des Jacobins et lieutenant général des armées républicaines à Valmy et à Jemappes, tout de même !
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