jeudi 27 octobre 2022

Halloween, mode d'emploi


C’est avec une certaine angoisse que je vois approcher cette « fête » à la con. D’abord parce que j’ai horreur d’être dérangé, ensuite parce que je ne vois aucune raison de donner des bonbons ou quoi que ce soit d’autre à qui me dérange, enfin parce que mon Anti-Américanisme Primaire me fait, à de rares exceptions près, détester tout ce qui vient d’Outre-Atlantique, surtout ces dernières décennies.

J’avais espéré que la tentative d’introduire en France une fête commerciale venue des U.S. of A ne prendrait pas. Pourtant, trente ans plus tard, elle perdure. Comme quoi, rien n’est suffisamment stupide pour ne pas être adopté par notre décadence à condition que le commerce y trouve profit. On fête maintenant le nouvel an chinois ou la Saint-Patrick pour le plus grand bonheur des marchands de nems ou de bière irlandaise. On peut même se demander pourquoi on ne fête pas le 4 juillet, Thanksgiving ou l’anniversaire du Guru Nanak !

Cela étant, la question se pose de comment éviter les désagréments d’Halloween. Fredi M. nous a proposé une méthode assez dissuasive quoique par trop violente à mon goût. Je vais en esquisser d’autres.

Une que j’ai expérimentée, fut de prétendre ne pas comprendre ce qui motivait les enfants en question : on se déplace, on ouvre sa porte et ensuite on s’enquiert, tout en les complimentant de leur tenues originales, de la raison de leur intrusion. Leur réponse vous semble d’autant plus curieuse que vous prétendez n’avoir jamais entendu parler d’Halloween et affirmez n’avoir aucun bonbon à leur offrir. Vous passez ainsi pour un vieux con et déclenchez leurs rires moqueurs et leur départ.

Une autre solution consisterait à prendre leur demande pour une offre à laquelle vous répondez, en les remerciant, que vous ne consommez jamais de confiseries et, qu’étant satisfait du vôtre, vous ne souhaitez pas changer de sort. Là encore, vous perdez du temps et, vu le faible niveau de vos interlocuteurs, vous risquez l’incompréhension.

Celle à laquelle je compte me résoudre cette année, consistera à fermer tous les volets, y compris celui de la porte d’entrée, et à couper le disjoncteur de la sonnette. Ainsi, la maison paraissant déserte, la quiétude de ma soirée sera assurée.

L’idéal, serait que d’ici quelques jours suite à une reprise ravageuse de la pandémie, le confinement soit réinstauré. Éventualité improbable mais cependant plus réaliste qu’espérer une soudaine prise de conscience de l’agacement que peut provoquer cette « fête » alliant incivilité et racket.


vendredi 21 octobre 2022

Uniforme

 


Ce marronnier réapparaît de temps à autre : il serait bon que fût imposé aux écoliers, collégiens et lycéens le port d’un uniforme. Récemment, la raison invoquée pour imposer l’uniforme est la lutte contre certains vêtements qualifiés d’« islamistes ». L’excellent ministre* Pap N’diaye a même déclaré être favorable à la création d’un groupe de travail sur la question. Un groupe de travail ! Vous vous rendez compte ? Si avec ça on n’obtient pas rapidement des réponses claires et définitives à la question, c’est à désespérer de tout !

Il me semble qu’au-delà de la lutte contre l’entrisme islamiste, communautaire ou identitaire qu’il résoudrait évidemment, l’uniforme en résoudrait d’autres. Dans ma lointaine enfance, on ne portait pas d’uniforme, certes, mais la blouse était de rigueur. Elle permettait, dans une certaine mesure de neutraliser les différences sociales représentées par l’habillement. Toutefois dans les années 50, l’enfant n’ayant pas encore accédé au trône royal qu’il occupe aujourd’hui, la prospérité étant très relative, les marques n’ayant pas encore l’influence qu’elles connaissent de nos jours, ces différences restaient assez minimes. Tout a évolué et selon les vêtements et les chaussures que l’on porte, on se retrouve « classé ». Si l’on souhaite établir une égalité entre les élèves, lutter contre un consumérisme débridé et le communautarisme, l’uniforme est la solution.

Reste à savoir ce que l’on entend par uniforme. En fait je préfère à ce terme celui de « tenue scolaire ». La tenue scolaire se devrait d’être modeste afin de ne pas pénaliser financièrement les familles. L’argument selon lequel cette tenue entraînerait un surcoût, n’est pas très sérieux. En 1993, ma fille, âgée de huit ans, est venue passer le troisième trimestre de l’année scolaire avec moi à Londres. Je l’ai inscrite à l’école du quartier qui exigeait ce genre de tenue. Il me fallut donc acheter une jupe plissée bleu-marine, un chemisier blanc et un gilet. Tous ces vêtements, du fait de leur production en grand nombre, se trouvaient à des prix très modiques dans toutes les enseignes de vêtements. Comparé aux vêtements de marque, l’économie était conséquente. Les enfants ayant pris depuis bien longtemps la fâcheuse habitude de grandir, il n’est pas nécessaire que les tissus soient d’une qualité exceptionnelle, simplement suffisante pour passe de l’aîné au puîné. Le diable se cachant dans les détails, il me paraît également souhaitable que les chaussures soient concernées par l’uniformisation.

On me rétorquera que cette tenue obligatoire irait à l’encontre des libertés individuelles. Et alors ? Toutes les réglementations (code civil, code de la route, etc.) le font. Considérer la liberté vestimentaire comme fondamentale, me paraît d’une grande futilité. Éduquer (du latin educare, faire sortir) c’est faire quitter l’enfance, mener l’enfant vers un niveau supérieur et non flatter sa vanité afin de le maintenir dans son état primitif. C’est du moins ainsi que je l’entends.

*Un ministre ne saurait être qu’ « excellent », sinon comment pourrait-il accéder à cette haute position ?

mardi 18 octobre 2022

Ça me rajeunit !

 


Je regardais M. Morandini qui interrogeait les élèves d’un lycée proche de la gare Saint-Lazare qui sont en grève. Décidément, la jeunesse n’a pas changé. Du moins celle qu’on nous montre. Elle est bien blanche et s’exprime dans un français grammaticalement correct. Celle qu’on rencontrerait dans bien d’autres endroits d’Île-de-France et d’ailleurs, serait probablement très différente. Et ça me rajeunit, ça me rappelle mon mai 68 au lycée de Rambouillet ou le peu que j’ai supporté d’en voir…

Bien biberonnés idéologiquement par leurs profs, ces jeunes bourgeois se déclarent anticapitalistes, solidaires avec les ouvriers, antifascistes et tout ce qu’il faut pour paraître dans le coup et pourvu d’une belle âme. C’est presque touchant. De ces révolutionnaires en carton, combien le resteront, une fois qu’ils auront acquis un minimum d’expérience ?Alexandre Sanguinetti, vieux baroudeur gaulliste, niait que la jeunesse pût être un problème vu qu’’on était sûr qu’elle passerait. Comme il avait raison me disais-je alors que j’étais moi-même bien jeune. Je fais également mienne la phrase de Paul Nizan « J’avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. »

Si la jeunesse des individus passe, la jeunesse, elle, se régénère de génération en génération. On découvre l’imperfection du monde et on se croit capable de le changer. De manière radicale, souvent. C’est pourquoi les totalitarismes de quel bord qu’ils soient (communisme, nazisme, fascisme) ont toujours tenté et souvent réussi à embrigader la jeunesse afin de créer « l’homme nouveau » de leurs rêves mais jamais durablement. La jeunesse est malléable, toujours prête à se rallier à des idéaux, à embrasser des causes, à se battre. C’est d’ailleurs elle que les vieux manipulateurs envoient au casse-pipe.

La jeunesse bourgeoise se rallie en masse à l’écologisme, à l’anticapitalisme, à l’« antifascisme ». Dans les classes populaires, elle penche vers l’autre bord. La jeunesse musulmane est ouverte à l’islamisme. Chacun choisit sa cause. Certains s’y tiendront plus par confort que par conviction. Un peu comme on répugne à se séparer d’une vieille paire de pantoufles très usées mais dans lesquelles on se sent à son aise. D’autres évolueront au fur et à mesure de leurs expériences heureuses ou malheureuses. Leurs jeunes suivants adopteront les slogans à la mode de leur époque et ça recommencera…

C’est pourquoi, quitte à choquer ces derniers, je pense que miser sur les jeunes pour changer le monde est illusoire. Le monde change tout seul, inéluctablement. Il faut croire au rôle prépondérant des mouches du coche pour penser que ces changements sont liés durablement aux variations idéologiques des générations plus qu’aux transformations économiques et technologiques qui l’affectent.

samedi 15 octobre 2022

Facebook, mon mode d’emploi

 


Il est de bon ton de vitupérer les rézosocios, lieux de drague, de polémiques acharnées, où, sous couvert d’anonymat, de tristes personnages laisseraient libre cours à leur bêtise fortement teintée de méchanceté . Des sortes de dépotoirs où tout un chacun viendrait déverser ses aigreurs. Ce n’est pas ainsi que je considère Facebook. En fait, comme la télévision, tout dépend de l’usage que l’on en fait.

Personnellement, j’en retire profit. Mes « amis », à part quelques personnes que j’ai connues dans la vraie vie ou au hasard de rencontre sur des forums, y sont sélectionnés en fonction de critères stricts. J’en ai une petite centaine soit incommensurablement plus que dans ma vie de solitaire. Je n’en veux guère davantage. De temps à autre, j’en supprime, j’en rajoute mais ne tiens nullement à en avoir des centaines voire, comme certains, des milliers. J’évite à tout prix les polémiques ou toute autre forme d’oiseux débats. Cela a pour conséquence que la plupart sont, comme moi, d’affreux réacs. Ils sont cultivés, peignent, dessinent, écrivent, exercent ou ont exercé toutes sortes de professions. Certains sont plus royalistes que ne saurait être le roi, catholiques ardents, ukrainosceptiques ou carrément russophiles. Je ne partage pas forcément leurs convictions. Tout ce que j’attends d’eux, c’est d’avoir une bonne dose d’humour et de ne pas être atteints de psittacisme bien pensant.

Et puis il n’y a pas que les « amis », il y a des pages où des passionnés partagent leur intérêt pour l’histoire, l’architecture religieuse, le dessin humoristique et bien d’autres sujets qui m’intéressent. Le hasard des suggestions m’amène à découvrir d’intéressants documentaires qui m’invitent à approfondir un peu le sujet qu’ils traitent. Récemment, pour n’en donner qu’un exemple, une interview de Marcel Aymé m’a donné l’envie de relire cet auteur que j’avais négligé ces trente dernières années, expérience très agréable sur laquelle je reviendrai.

Des « amis » agréables, une communauté d’idées, de l’humour comme s’il en pleuvait, une stimulation intellectuelle, voilà ce que j’y apprécie. Trouverais-je tout cela dans mon voisinage, au club du troisième âge du village ou en tapant le carton au bistrot du coin ? J’en doute.


jeudi 13 octobre 2022

Experts-comptables

 


Vous pensiez peut-être comme moi qu’un expert-comptable avait pour principale mission de vérifier la régularité des comptes de ses clients. C’est du moins ce dont se chargeait le mien lorsque j’étais commerçant. Il pouvait éventuellement me conseiller sur le développement de mon entreprise ou en matière fiscale, sur ma demande. Une profession somme toute honorable aux yeux de qui a envie d’honorer mais qui n’a rien de folichon.

Mais ça, c’était avant. Une campagne de publicité télévisuelle nous apprend que ses champs d’action vont bien au-delà. Des « clients », agriculteurs, marchands de vélos, etc. nous apprennent par exemple, qu’ils sont capables de vous « sauver les fesses ». Ainsi, si vous vivez dans la hantise de vous voir sodomisé, vous savez à qui vous adresser afin de retrouver un sommeil réparateur. « Ils mettent le feu » ! Les voilà incendiaires ! « Ils envoient du lourd » dit un autre. A qui l’envoient-il, par quel moyen ? En quoi consiste au juste ce « lourd » ?

Tout cela est ridicule. Je suppose que cette campagne publicitaire a été financée par l’Ordre des experts en question. Quelles peuvent bien être les motivations qui les ont poussés à accepter ces spots ? Un désir pour une profession qui a priori n’a rien de très glamour et peut sembler à la limite austère de donner une image plus « moderne » d’elle-même ? Admettons. Mais ces expressions pour le moins vulgaires sont-elles en mesure de le faire ? Sont-elles de nature à provoquer une ruée vers les cabinets de ces professionnels ? Je me permets d’en douter vu que c’est la nécessité qui fait qu’on a recours à leurs services.


lundi 10 octobre 2022

Unanimité

 

Les Français sont tous d’accord. Les contempteurs de l’État de droit, ceux qui dénoncent la décadence de l’Occident, ceux que le renchérissement des produits pétroliers ne comblent pas d’aise, ceux qui naguère regardaient M. Poutine avec les yeux de Chimène, les pauvres malades souffrant d’ AAP (Anti-Américanisme Primaire) et jusqu’aux privés de moutarde semblent se rallier avec enthousiasme aux divers panaches des USA, de L’UE, de l’OTAN et de la Sainte Ukraine. Nous vivons un rare moment de cohésion nationale. Il est vrai qu’il en va de notre survie, de cette merveilleuse liberté dans laquelle nous baignons comme beignets dans la friture. Il est normal, ou plutôt indispensable que nous nous serrions la ceinture, que nous agissions, réduisions, baissions, éteignons et décalions. Le choix est simple : soit nous soutenons A TOUT PRIX l’héroïque M. Zelinsky et son peuple prêt à se sacrifier jusqu’au dernier pour nous protéger, soit après avoir vaincu et asservi les Pays scandinaves et baltes, la Pologne, l’Allemagne, les pays d’Europe Centrale, nous verrons troupes et chars russes défiler sur les Champs-Élysées.

On pourrait objecter à ce scénario catastrophe qu’ayant déjà du fil à retordre avec la petite Ukraine, on voit mal comment les Russes pourraient s’attaquer directement aux pays de l’OTAN sans rencontrer une certaine résistance voire à essuyer quelques menus revers. Outre que soulever de telles objections ferait de la peine à Mme von der Leyen et à tous les vrais démocrates que compte le monde ou du moins à l’Occident et ses alliés, il ne faudrait pas oublier que la Fédération de Russie possédant l’arme atomique, ses dirigeants n’hésiteraient pas un instant à vitrifier l’Europe au risque de se voir vitrifiée à son tour (mais qu’importe ?).

Personnellement, cette unanimité me pose question. Si aucun dirigeant de quelque parti qu’il soit n’ose exprimer la moindre objection à la doxa courante, est-ce par conviction ou par lâcheté ? Les ralliements aux thèses des USA, de leur bras armé qu’est l’OTAN et de leurs caniches de l’UE et de l’UK (United Kingdom*) de gens qui naguère tiraient à boulets rouges sur l’Oncle Sam et l’Europe de Bruxelles sont-ils sincères ou dus à la crainte de voir une opinion publique conditionnée par les media se détourner d’eux ? A moins, évidemment que leurs précédentes prises de position n’aient été insincères, ce qui nuirait tout autant à leur crédibilité…

* Précision nécessaire afin d’éviter l’erreur que fit une brave dame sur les réseaux sociaux blâmant les « Ukrainiens » qui se gobergeaient sur la Côte d’Azur tandis que leur pays souffrait tant. N’étant pas bien informée, elle ignorait que récemment les Britanniques ont changé l’auto-collant GB (Great Britain) pour UK (qui englobe l’Irlande du Nord), celui de l’Ukraine étant UA.

jeudi 6 octobre 2022

Je suis un salopard

 

Ne vous fiez pas à ses yeux de cocker battu : c'est un va-t-en guerre ! 

Du moins si j’en crois les propos de M. Robert Ménard, concernant ceux qui, emportés par leur anti-américanisme primaire, oseraient montrer le moindre signe de compréhension, esquisser une ombre d’excuse à la la Russie, laisser sous-entendre que l’Ukraine ne serait pas un pays de lait et de miel, une démocratie exemplaire qui se bat pour nos immarcescibles valeurs. Il sait de quoi il parle, vu qu’il rentre de se baigner dans les fleuves de miel et de lait qui irriguent ce pays de Cocagne. Il y a vu des veuves pleurant maris et des mères pleurant enfants, ce qui laisse penser qu’au Donbass ou en Russie, les veuves des civils et soldats et les mères d’enfants tués si gentiment par les Ukrainiens, se fendent la pêche ou qu’il existe des deuils déplacés !

Il va jusqu’à déclarer que l’Otan n’’assiège aucunement la Russie, que si les Suédois et les Finlandais la rejoignent c’est pour ne pas être envahis, qu’on ne donnera jamais assez d’armes aux Ukrainiens, que les propos bellicistes de Mme von der Leyen sont frappés au coin du bon sens. On se demande même pourquoi il n’exige pas que la France entre en belligérance quand ses amis de Kiev répandent leur sang ou donnent leur vie dans le seul but de nous sauver. Ce serait la moindre des choses, non ?

M. Ménard fait preuve d’un pro-américanisme primaire. Car c’est un homme de conviction(s) ! Le problème, c’est qu’elles varient beaucoup et vite. Passons sur son trotskysme. Il était jeune et comme pour tous les jeunes, son inexpérience excusait cette errance. Son parcours de la gauche de la gauche à une forme de droite que certains qualifient d’extrême à été très progressif. En revanche, ses revirements de cette année ne peuvent s’expliquer par la jeunesse. Soixante-neuf ans, ça commence à faire beaucoup pour un gamin.On l’a vu sembler soutenir tour à tour M. Zemmour, Mme Le Pen,se mettre en retrait entre les deux tours, puis pour les législatives appeler, emporté par son anti-gauchisme primaire, à voter Macroniste avant de ne pas rejeter l’idée d’entrer au gouvernement en Juin.

Il semble qu’il y ait chez le maire de Béziers une légère tendance au girouettisme. Il accepte les votes et le soutien de « l’esstrème drouète » mais ne saurait vraiment s’y rallier. Il me fait penser à une fille qui serait un peu enceinte mais si peu que rien ne l’empêcherait de clamer bien haut sa virginité.

Dans le fond, se faire traiter de salopard par un inconstant ayant nouvellement rejoint le camp du bien avec armes et bagages n’est pas plus gênant que de se faire traiter de facho par son archénnemi Mélenchon.



lundi 3 octobre 2022

Mon désert

 


Je ne veux pas parler ici de mon blog où je prêcherais d’autant plus dans le désert du fait de la suppression des commentaires il y aura bientôt deux semaines. En fait, l’absence de réaction à mes bavardages me gêne nettement moins que les âneries de certains qui tenaient à en signaler en permanence la futilité quand j’avais d’emblée affirmé mon désir de me montrer futile.

C’est de la désertification médicale en espace rural dont je traiterai. Figurez vous que la semaine dernière j’avais rendez-vous avec le pneumologue de l’hôpital de Vire, lequel me suit depuis plus de deux ans suite à une pleurésie. Pour une raison qui m’échappe, j’étais persuadé que c’était la veille de mon anniversaire que je devais le rencontrer. Quand je me présentai au service de radiologie, j’eus la surprise de me voir indiquer que j’aurais du me présenter le jour d’avant. Je regardai la carte de rendez-vous que j’avais apportée et mon erreur fut confirmée. J’en ressentis une forte contrariété car je mets un point d’honneur à être présent aux jours et heures convenus.

Je me rendis au service de pneumologie afin de fixer une nouvelle date, en adressant à la secrétaire mes plus plates excuses. Il me fut répondu qu’il n’y avait plus de plages disponibles. J’insistai, disant qu’il ne s’agissait pas d’une urgence. On m’apprit alors que le pneumologue prenant sa retraite sans que quiconque vienne le remplacer, ce n’était plus une question de date…

La même chose m’était arrivée avec mon généraliste, mon cardiologue et mon dermatologue récemment. Si on ajoute à ça le fait qu’il n’existe plus aucun médecin pour les 3 000 et quelques Sourdevalais et que ceux de Mortain (12 km) et de Vire (15 km) ne prennent plus de nouveaux patients, on se demande où nous pourrons être soignés. La population communale, du fait du départ des jeunes étant souvent âgée et nécessitant plus de soins, cela finira par poser de très sérieux problèmes. De plus, selon une étude de 2020*, en 2018, 47 % des médecins généralistes avaient 55 ans ou plus et 30 % plus de 60 ans. Nous ne sommes donc qu’au début des réjouissances.

Les causes à ce regrettable état de choses sont diverses. La réduction depuis les années 80 du numerus clausus en est une. Les effets de sa récente augmentation ne se feront sentir que dans quelques années. Et cela seulement si les nouveaux médecins daignent venir s’installer dans les espaces ruraux ce qui est rarement le cas. Le nombre des généralistes libéraux tendant à stagner quand la demande augmente du fait du vieillissement de la population, n’arrange rien. Pour finir, il semble que les nouveaux praticiens étant plus amateurs de loisirs aient tendance à se montrer moins volontiers actifs que les anciens.

Il semble que les « partis de gouvernement » ne se soient aucunement donné les moyens de remédier à un état de faits pourtant prévisible depuis des lustres. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, ils se sont contentés d’expédier les affaires courantes plutôt que de prendre les mesures radicales qui étaient nécessaires, quitte à mécontenter l’Ordre des Médecins. Et ils ont eu bien raison vu que l’électeur continue à leur faire confiance ou du moins à les élire par défaut. Jusqu’à quand ?

* Je ne saurais trop vous en recommander la lecture !


samedi 1 octobre 2022

Ronchonneries automnales

 


« Si tu chauffes à 4° cet hiver, tu peux débrancher le frigo ». Je ne sais qui est l’auteur de cet important conseil environnemental. J’espère que c’est le Ministère des Restrictions Citoyennes car il est frappé au coin du bon sens et permettrait, tout en sauvant la planète, de réaliser de conséquentes économies.

Blague à part, j’ai décidé de ne pas allumer la chaudière avant le 15 octobre, voire plus tard si le réchauffement global le permet. Vu l’augmentation du fioul, lors de la saison de chauffage qui en doulce Normandie peut dépasser les 8 mois, remplir ma cuve devient mon principal poste de dépenses. En conséquence, je me les gèle. A peine 17° dans la maison ! Mais bon, dans ma lointaine enfance, j’ai connu pire. Sans compter que les économies ainsi réalisées me permettront d’acheter moufles fourrées, doudounes et caleçon longs en Thermolactyl (à moins que ces indispensables éléments ne nous viennent comme tout le reste d’Ukraine).


Ce matin, je me suis rendu au point de tri pour y disposer des bouteilles et emballages qui encombraient mes poubelles. Pour ajouter à l’agrément de cette promenade, ça m’a permis de me ramasser une ravigotante saucée. Depuis quelque temps, tous les emballages y sont acceptés avec pour conséquence que cela représente un volume de plus en plus conséquent tandis que la fréquence du dépôt des autres déchets s’amenuise ce qui fait que je ne fais plus appel aux service des éboueurs qu’une fois toutes les deux semaines. En conséquence, les quelques secondes que prennent ces braves gens pour mes débarrasser de mes ordures ménagères me reviennent, vu que leur taxe d’enlèvement n’a pas pour autant baissé, à 5,65 €. Même si le service de ces braves gens prenait un minute, ça ferait quand même 339 € de l’heure ! J’espère qu’ils sont bien payés !


Il me semble que le service des eaux devrait suivre l’exemple de celui des ordures et plutôt que de continuer à entretenir un coûteux réseau de distribution aux particuliers on pourrait installer ici et là quelques points de distribution collectifs ou chacun irait muni de ses propres seaux ou brocs chercher son eau. Pour ce faire, on maintiendrait les abonnements (eau et assainissement), fournirait une carte d’abonné qui permettrait de puiser et les litres consommés et leur assainissement seraient facturés sur votre carte bancaire. Si mon idée était suivie, ça me rappellerait mes vacances chez ma grand-mère en Bretagne, quand, enfants, nous étions changés d’aller remplir des brocs à la fontaine. C’était gratuit, mais il faut vivre avec son temps...