La mode est aux prises de conscience. Une question de saison peut-être… Une poignée de membres plus ou moins éminents de LR ou du RN tournent casaque et se découvrent des affinités avec MM. Zemmour ou Macron. Certaines de ces ces désertions étaient prévisibles, d’autres plus surprenantes surtout si l’on considère que leurs seules motivations sont éthiques ou idéologiques.
Prenons un premier exemple au hasard : M. Woerth. Ministre sous Sarkozy, soutien de Fillon lors du deuxième tour de la primaire LR de 2017, il accorde son soutien à Laurent Wauquiez lors de son élection à la présidence de LR. Pour ces raisons, on aurait pu penser qu’il appartenait à la tendance la moins molle de ce parti dont il il était jusqu’à ces derniers jours, président de la section de l’Oise. C’eût été se tromper ! En fait, comme Paul sur le chemin de Damas, à quelques semaines du scrutin présidentiel, il fut frappé par la grâce et réalisa qu’à l’insu de son plein gré s’était développée en son âme la fleur d’un macronisme sincère. Mettons cela sur le compte de la versatilité de la jeunesse (il n’a que 66 ans!) , sur celui d’une intervention divine ou encore d’une tardive prise de conscience du côté où sa tartine serait le mieux beurrée. Député LR de l’Oise, il ne lui resta plus qu’à changer de groupe.
Autre exemple : M. Bay. Son cas est bien différent. Contrairement au bravé Éric, ses convictions ont pu paraître variables. Militant FN dès l’âge de 15 ans, il quitte ce parti en 1998 pour suivre M. Mégret avant d’obtenir dans ce parti le poste de secrétaire général. Mais, vu qu’il se rapproche un peu trop de Marine Le Pen, il en est exclu en 2008. Pas rancunière pour un sou, Marine l’accueille de bon cœur. Le retour de l’enfant prodigue est un succès. Secrétaire général puis vice-Président du FN, il se voit élu député européen (2014 et 2019) puis au conseil régional de Haute-Normandie (2015). Il semble pourtant que le sort s’acharne sur lui (cf. supra) puisqu’il se trouve suspendu de ses postes au RN le 15 février (on l’accuse, à tort selon lui, vu qu’il portera plainte contre ce parti le lendemain, d’être un sous-marin zemmourien). A la surprise générale (vraiment?), il apporte son soutien le 16 au candidat de Reconquête sans pour autant démissionner du parlement européen.
Ainsi, on passe du RN chez Zemmour, de LR chez le même ou chez Macron tout en conservant des mandats acquis grâce au parti qu’on abandonne en rase campagne. Personne ne semble s’en offusquer. Les commentateurs, plutôt que de fustiger les transfuges, préfèrent supputer l’impact qu’auront ces défections sur les résultats électoraux des uns ou des autres. J’avoue que j’aurais du mal à soutenir un renégat de la dernière heure et je pense que ces ralliements n’apporteront que peu de changements aux scrutins.
Tout ce qu’on peut souhaiter à ces deux braves hommes ainsi qu’à leurs semblables, c’est que les trente deniers promis leur seront payés sous forme d’un maroquin pour le premier et d’une circonscription éligible pour le second (le risque étant pour ce dernier de connaître les mêmes déboires électoraux qu’il connut au MRN et que la porte du RN ne lui soit fermée à jamais).
À ce compte-là, vous auriez, en 1940 et même avant, voué Winston Churchill aux gémonies…
RépondreSupprimerExpliquez moi pourquoi ! Je ne saisis pas !
SupprimerChurchill est plusieurs fois, au cours de sa longue carrière, passé du parti tory au parti whig, se faisant à chaque fois traiter de "renégat" par ceux qu'il abandonnait. Cela ne l'a pas empêché de faire la carrière que l'on sait !
Supprimer(Évidemment, je disais cela uniquement pour vous taquiner, me mettant nullement les guignolesques baudruches que vous évoquez au même niveau que Churchill, ni même à celui de son talon.)
Je savais les errances de Churchill entre blanc bonnet et bonnet blanc mais ce qui m'intriguait, c'était la date de 1940 : je craignais que vous ne suggériiez qu'après avoir été en faveur d'Hitler il s'y serait opposé !
SupprimerJe suis étonnée que vous puissiez vous intéresser aux palinodies de ces guignols. Personnellement j'ai déserté cette campagne qui est la plus pourrie de toutes celles que j'ai connues depuis que j'ai eu le droit de voter en France pour la première fois.
RépondreSupprimerVous savez, je m'intéresse à tout. Même si dans le cas de cette campagne 'est un peu difficile.
SupprimerAu contraire, moi elle me passionne. Avec ses haines, ses trahisons, ses ridicules et ses déroutes (la gauche), ses sujets clivants (l’immigration et l’islam), les journalistes de France Inter qui ne savent plus par où et comment traiter le sujet. C’est un spectacle fascinant.
SupprimerFidélité à qui, cher Frei ? Il m'a semblé que les sirènes du Z vous attiraient bien fort !
RépondreSupprimerFreDi !
RépondreSupprimerEntendre et écouter, apprécier et adopter sont des choses bien différentes ! Il serait difficile de se montrer fidèle à des créatures si nouvelles !
RépondreSupprimerMNR
RépondreSupprimerOui, tout cela est assez dérisoire mais fait bien marcher la machine à débiter des âneries sur les ondes et dans les gazettes. Au fond, je crois que c'est bien là le plus important, c'est une garantie contre le chômage pour tout un tas de gens.
RépondreSupprimerAmitiés.
Évangile de Saint-Matthieu chapitre 8, verset 21
RépondreSupprimerSuis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.
Laisse le transfuge Eric W. enterrer la zombie Valérie P.
Il n'y a aucun réel intérêt dans de médiocres histoires de zombies/transfuges.
It is not a bug, it's a feature.
Ce n'est pas un défaut, c'est une propriété.
Votre article ouvre des perspectives intéressantes. On pourrait imaginer des candidatures de transfuges de partis "maudits" adoptant l'étiquette du parti le plus propre à recueillir les suffrages des électeurs (majorité présidentielle ou opposition, selon le sens où le vent tourne) et rejoignant leur parti d'origine au lendemain des élections tout en conservant leur mandat. Voilà qui serait rigolo.
RépondreSupprimerPangloss
Cher Pangloss,
SupprimerCertains transfuges adoptent un schéma inverse à celui que vous proposez en quittant leur parti pour y revenir avant et non pas après l'élection. C'est la cas de Mme Pécresse qui avait quitté les républicains car elle le jugeait trop à droite avant de revenir pour la campagne présidentielle et nous parler de grand remplacement.
L'art d'être transfuge offre peut-être plus de possibilités que ce que nous pouvons imaginer. Que dire par exemple du militant qui reste dans le même parti alors que les positions de celui-ci évoluent selon les circonstances? n'est il pas une sorte de transfuge à la cause qu'il défendait initialement?
en observant la carte tout en haut tout en haut . Dans une certaine logique a qui devrions nous abandonner la seine st Denis ?
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