dimanche 27 juin 2021

Fraises : la solution, cochonnailles : suite et projets

 

Il y a des années à pommes, des années à fraises, des années à haricots, des années à courgettes, des années à tomates, des années à patates, des année à escargots, des années à fourmis, des années à cloportes… La vie du jardinier est variée.

L’an dernier, ce furent les pommes. Des dizaines de kilos dont je ne savais trop quoi faire. J’en donnais des cageots entiers à qui en voulait, j’en faisais de la compote. Cette année peu de pommes mais des fraises à foison. J’ai beau les apprécier, quand j’en récoltais plus d’une livre par jour, je ne parvenais pas à les consommer. Je les congelai donc mais le résultat fut, comme m’en avait prévenu Le Rabouilleur décevant : décongelée, la fraise, si elle conserve ses arômes devient molle et peu présentable. Tout juste en la mixant puis en la mélangeant avec du yaourt à la grecque et un peu de sucre en faire un entremet acceptable mais une tarte aux fraises molles ne ressemblerait à rien.

C’est alors que me vint l’idée d’en faire des crèmes glacées. Ma mère en confectionnait mais s’y formaient des cristaux. Pour les éviter, une sorbetière s’imposait. J’en trouvai une quasi neuve à un prix dérisoire sur Le Bon coin. Admirez la bête :

Je trouvai une recette, préparai ma pâte à crème, la laissai reposer 4 heures dans le frigo avant de la verser dans le récipient à glace qui sortait frigorifié après 24 heures passées dans le congélateur, laissai le moteur tourner pendant 40 minutes et obtins un bon litre de crème glacée que je mis au congélateur :

Ainsi, je vais pouvoir savourer sous une forme que j’apprécie beaucoup les plus de quatre kilos de fraises que j’ai congelés. Comme l’appétit vient en mangeant et que, sans variété, la vie devient morne, je vais prochainement me lancer dans la glace à la vanille…

Le sucré, c’est bien mais il n’y a pas que ça dans la vie. Me souvenant des paroles prophétiques du bon André Malraux selon lequel « l’année 21 sera charcutière ou ne sera pas » (je cite de mémoire), je me suis empressé de conforter son opinion en confectionnant des terrines de pâté, de rillettes, des rillons, des magrets de canard séchés des filets mignons du même métal. Avant hier et hier, j’ai employé mes loisirs à préparer la terrine de pâté de campagne de deux kilos que voici :

Des semaines de délices en perspective ! Demain, je passe à une nouvelle fournée de rillettes. Mais je n’en resterai pas là. Pour honorer la mémoire du vieil André, viendra le temps des pâtés de lapin, de sanglier et peut-être même de pangolin...

13 commentaires:

  1. Excellente citation d'André Malraux, le bouffon du Général.
    Je connaissais une autre citation d'André Malraux sur la topologie :
    Il faut qu'une secte soit ouverte ou fermée.

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    1. J'avoue ne pas en être mécontent. De plus, en changeant un seul mot on peut donner un sens comique à cette phrase qui au départ n'en avait guère.

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  2. Vous êtes un homme plein de ressources, une sorte de magicien à mes yeux, vous avez toute mon admiration! Bon appétit.
    Amitiés.

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    1. Rien de magique à cela. Il se trouve simplement qu'ayant horreur de l'oisiveté, j'essaie de diversifier mes centres d'intérêt. Merci cependant.

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  3. Veinard ! Moi, mes fraises sont rares et rachitiques, quelques fleurs commencent à peine à apparaître sur certains plants de tomates et pas tous, les poiriers ne donneront pas de poires cette année, en revanche les pommiers si (mais je n'aime guère les pommes...) Organisez-vous des stages de jardinier et de charcutier ?

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    1. Vous savez, en ce domaine comme en nombre d'autre, je ne suis qu'un modeste amateur. Comme disent les Anglais "Jack of all trades, master of none" (Touche à tout, mais maître de rien).

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  4. Dommage, Oncle Jacques, que je ne sors pratiquement plus de chez moi, sinon j'aurais été capable de faire des platitudes pour que vous m'invitiez chez vous !

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  5. Vos écrits épicuriens me font penser au film La Soupe au chou, que je regarde toujours avec grand plaisir.
    Votre univers narratif présente de nombreux points communs avec celui de René Fallet, un écrivain trop méconnu.

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    1. Honte à vous qui prenez plaisir à regarder des films faisant l'apologie de la blanchité alimentaire !

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    2. J'ai dû essayer de lire un livre de Fallet mais je n'ai été que moyennement enthousiaste. Toutefois, quand on est un ami de Brassens, il est impossible d'être totalement mauvais.

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    3. Je trouve le rebouilleur un brin pessimiste en disant que René Fallet est un auteur oublié: Prix Interallié, adaptation au ciné pour presque tous ses romans (la soupe aux choux, les vieux de la vielle, les braconniers de dieux ...), les quels romans sont édités en poche et se trouvent facilement, and last but not least comme dirait l'oncle Etienne, la distinction de chevalier du mérite agricole. Avec tout cela en guise de viatique, la postérité de René Fallet ne serait-elle assurée que chez les habitants de Villeneuve St Georges et du Bourbonnais? Ce serait un peu fort de café!

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  6. « l’année 21 sera charcutière ou ne sera pas ». Ah c'est spirituel ça ...

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