mercredi 11 décembre 2019

Cascade


Hier matin, je fus à Vire pour des courses. Il se trouve que ma rue fait, depuis quelques jours déjà l’objet de travaux de terrassement qui la mettent en circulation alternée et qui y prohibent le stationnement. Il s’agirait, selon le chef de chantier auprès duquel je fus m’enquérir, de raccorder les maisons d’en face à la nouvelle conduite qui se trouve de notre côté. Ça ne m’a pas tout à fait convaincu. Pour moi, ces travaux n’ont pour but que de nuire à ma qualité de vie tout en faisant croire au contribuable que son argent est utilisé utilement. Le fait que très rapidement ils entreprennent de reboucher les trous prouve leur totale inutilité.

Je m’arrangeai donc pour revenir de chez M. Leclerc passé midi de manière à pouvoir décharger mes emplettes sans risquer de me trouver coincé devant chez moi, comme hier, par un des ces gros engins dont ils se servent pour nous casser les oreilles. Mes courses rentrées, je pris la sage décision d’aller garer ma voiture sur la place voisine. Sortant dudit véhicule une chose incroyable se produisit. Un homme d’un certain âge s’approcha de moi, me salua en me tendant une main, que, ne voyant quoi faire d’autre, je serrai. Un autre s’approcha et en fit autant avant de dire: « Bon, faut qu’on y aille !». J’en restai comme deux ronds de flan. Il s’agissait probablement d’une méprise sur la personne mais voir deux Normands non seulement me saluer mais me serrer la main avait quelque chose d’inédit.

Troublé par cette étrange aventure, je pris néanmoins d’une démarche alerte la direction de ma maison à quelques pas de là. Ayant traversé la route, et atteignant le trottoir, je ne vis pas un de ces boudins remplis de sable à l’aide desquels les gredins fouisseurs du BTP empêchent que leurs panneaux d’interdiction de stationner ne soient emportés par les bourrasques automnales. S’ensuivit, vu mon pas décidé, un vol plané qui se termina par un atterrissage un peu rugueux sur le macadam du trottoir. Je me relevai sans problème tandis qu’un automobiliste ayant vu la scène se précipita vers moi pour s’enquérir de mon état à plusieurs reprises. Je le rassurai. Tout allait bien.

Je venais de faire une intéressante découverte : sans m’en douter, j’étais doué pour les cascades ! A part une douleur costale tout à fait supportable* et un léger saignement à la main droite, j’étais indemne. Tout ça sans entraînement ! Rentré chez moi, je me pris à rêver que j’étais peut-être passé à côté de ma vocation : celle de roi de la cascade, j’aurais pu devenir l’Inspecteur Derrick, le Horst Tappert français ! Mais il est un peu tard pour m’y mettre sérieusement, hélas...

* Je dois admettre que cette douleur costale, une fois couché, s'aggrava et que j'eus bien du mal à trouver une position qui la fît disparaître, d'où mauvaise nuit. Mais qu'importe, en trois semaines, une côte fêlée, ça s'arrange...

11 commentaires:

  1. Cher Oncle Jacques, je crois que vous avez fait le bon diagnostic, non pas que vous seriez peut-être doué pour les cascades, mais que vous avez plus que probablement une côte fêlée. Aussi vous conseillerais-je de vous procurer un leucoplast d'une bonne largeur et de le coller en l'étirant sur l'endroit de votre côte douloureuse, le temps qu'elle se consolide.

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  2. Des boudins sur le trottoir... Vous habitez un quartier chaud !

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    1. Vu le temps qu'on a, je serais heureux que ce soit le cas !

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  3. Je ne m'explique toujours pas pourquoi deux individus vous ont tendu leurs mains sans raison. Je vais finir par être jaloux, il vous arrive tant de choses extraordinaires...!

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    1. Cf. supra ma réponse à Fredi. Pas de quoi être jaloux !

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  4. Et puis il y a cascade et cascade…

    https://www.youtube.com/watch?v=2fHsObw13XI

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    1. En effet, mais celles que je pratique sont plus de mon âge !

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  5. Je ne trouve aucunement ces personnes louches, je pense qu'ils m'ont pris pour quelqu'un d'autre, confusion excusable vu le nombre de vieux shnoques à cheveux blancs qu'on rencontre ici.

    Pour ce qui est de Dominique : totalement disparu des écrans ! Même chez le Grincheux Grave (blog qui, comme beaucoup d'autres paraît en catalepsie) où il intervenait beaucoup. Il lui est déjà arrivé de disparaître. M'inquiétant de ne plus le voir, je lui envoyai alors un mail m’enquérant de comment il allait il me répondit laconiquement "Comme quelqu'un qui va mal". Je n'ai pas renouvelé l'expérience.

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