samedi 13 avril 2019

On va voir de quel bois je me chauffe !

Je crains que la plaisanterie que constitue mon titre ne passe inaperçue bien que, loin de vouloir menacer qui que ce soit de la violence de ma colère, je ne veuille parler que du mode de chauffage que je viens d'adopter.

Ma maison corrézienne étant chauffée à l'électricité, le KW s'apprêtant allègrement à atteindre puis à dépasser le prix de 0,15 centimes et avril s'acharnant à nous déconseiller de nous découvrir ne serait-ce que d'un fil, ce mode de chauffage, à raison d'entre 40 et 50 KW par jour quand le temps est frais, tendait à devenir dispendieux.

Restait l'alternative du bois, vu que j'avais équipé la maison d'un magnifique insert réputé capable d'en chauffer l'intégralité. Seulement, le chauffage au bois ne va pas sans contraintes et inconvénients. Le bois que l'on rentre cochonne la pièce, on est soumis à la corvée salissante du nettoyage des cendres, il faut alimenter le feu en veillant à ce qu'il évite à la fois de s'éteindre ou de porter la température à des niveaux trop hauts, penser à se faire livrer du bois, le scier à la dimension du foyer,le ranger correctement et rallumer le feu au matin. Aussi fut-ce à reculons que je me dirigeai vers cette solution (bel alexandrin qui en plus rime avec le mot qui le précède). Pourtant je finis par m'y résoudre, par avarice ou par raison.

Je me rendis donc, comme me l'avait conseillé un paysan voisin, chez le fabricant de merrains et autres fournitures pour les tonneaux qui exerce son industrie dans le village et y fit pour une somme modique l'emplette de deux fagots de chutes qui me furent immédiatement livrés :


Fagot 

Restait à scier ce bois d'environ un mètre de long en deux afin qu'il pût entrer dans l'insert. Ce fut, en quelques heures , grâce à ma tronçonneuse (merci encore Nicole!) une affaire rondement menée. Et les morceaux de bois formèrent un tas sur la terrasse :


Restait à en faire un tas correct, de façon à pouvoir mettre le bois dans un endroit où il gênerait moins et aussi à pouvoir le protéger de la pluie afin qu'il continue de sécher. La tâche fut un peu longue mais j'obtins le résultat suivant :

Tas de bois en attente de bâchage
Je pouvais donc expérimenter mon nouveau chauffage afin de voir à la fois son efficacité et sa rentabilité. J'allumai mon insert et pus constater que le bois produisait une belle et réchauffante flamme :



L'expérience se poursuit depuis maintenant cinq jours et s'avère concluante et cela à deux niveaux. D'abord, selon mes calculs, cela me permettrait de diviser mes dépenses de chauffage par (au moins) deux. Ensuite, le foyer dégageant une puissance supérieure à celle des radiateurs, la température de la pièce principale atteint sans problèmes trois degrés de plus, m'évitant ainsi d'avoir froid aux pieds. Ça vaut bien les inconvénient, non ?

24 commentaires:

  1. Vous connaissant comme vous êtes connu ici, Oncle Jacques, à lire votre titre, croyez-moi, personne n'aura douté que vous alliez nous parler de bois de chauffage, et cela, croyez-le bien, pour notre plus grand plaisir.
    Une petite réflexion cependant : un alexandrin à treize ou même quatorze pieds - suivant comment on compte les pieds - cela ne fait-il pas un peu désordre, ou bien ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. que-je-me-di-ri-geai-vers-cet-te-so-lu-tion
      1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
      Sauf à faire la dièrèse (so-lu-ti-on, il n'a a que 12 pieds !

      Supprimer
    2. Ainsi vous décidez que votre vers commence en plein milieu d'une phrase là où vous décidez de le commencer ? C'est original !

      Supprimer
    3. Ben oui, il s'agit de ce qu'on appelle un enjambement ! Molière le pratiquait, ce n'est pas une nouveauté !

      Supprimer
    4. François Villon l'avait pratiqué avant lui…

      Supprimer
    5. @ Didier : Merci de votre renfort !

      @ Mildred : J'accepterai vos excuses.

      Supprimer
    6. Quand on veut jouer les professeurs, Didier, on donne un exemple pour que l'élève comprenne.
      Et puis d'abord, qu'est-ce que vous foutez là au lieu de nous écrire un autre billet, alors que votre cuistresse nous sort littéralement par les yeux ?

      Supprimer
    7. Pas que Villon avant Molière...

      Supprimer
  2. C'est surtout en prévision des Saints de glace, s'ils ne sont pas torrides comme ça arrive parfois.

    RépondreSupprimer
  3. Vous ne comprenez rien à l'intérêt du chauffage au bois.
    Il faut le débiter à la hache et/ou à la scie à main, après ça vous avez beaucoup moins besoin de chauffer.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Exact. Sans compter que si on le scie à l'intérieur de la maison, ça donne l'occasion de faire un grand ménage durant lequel on n'a pas froid non plus.

      Supprimer
  4. bonjour, mais surtout à température égale, je trouve que l'on a plus chaud quand on chauffe au bois. Je ne sais pas pourquoi..
    Anne

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est peut-être juste une impression, à moins que ce ne soit dû au rayonnement.

      Supprimer
  5. Ce bois de délignage est très répandu, oui mais… Il n’est pas bien sec et risque d’encrasser votre cheminée (goudronner) et la pousser ainsi à prendre feu… Pis c’est beaucoup d’écorce et d’aubier...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il brûle sans problème et sans faire de fumée quand le feu est bien démarré. J'ai cherché sur le Net, personne n'y signale ce problème de goudron (ou bistre). N'importe comment, je ramone assez fréquemment. Pour le feu, on verra mais il semble que beaucoup dans le village s'approvisionnent chez ce fournisseur.

      Supprimer
  6. Je vous vois enchanté de vos Merrains.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Jeu de mots Merains-Merlin/enchanté-enchanteur ? Quoi qu'il en soit,même si ce ne sont que des déchets de merrains, j'en suis enchanté et le resterai jusqu'à l'incendie.

      Supprimer
  7. "Aussi fut-ce à reculons que je me dirigeai vers cette solution (bel alexandrin qui en plus rime avec le mot qui le précède)".
    Peut-être l'effet de la canicule voltaïque associée à l'absence de bière Fischer, mais je n'arrive pas à comprendre de quel mot précedent il s'agit pour la rime ?
    Et ne pas confondre François Villon avec François F...

    RépondreSupprimer
  8. En fait, l'alexandrin en question débute à "que je me dirigeais..." et rime avec "reculons". Pour le décompte des pieds, voir dans un des commentaires précédents.

    Pour le reste, on ne saurait les confondre, vu que Villon n'a jamais été premier ministre.

    RépondreSupprimer
  9. A propos de "reculons": quand j'avance tu recules, comment veux tu que ...

    Et quant à Francois Villon (très apprécié par Georges Brassens), l'idée n'était pas de lui tailler un costard ou de l'habiller pour l'hivert (expression à ne pas confondre avec le billet vert ...) !

    RépondreSupprimer
  10. "Les sirènes du port d'Alexandrie" sont elles un alexandrin ?
    A ne pas confondre avec les six reines ...

    RépondreSupprimer
  11. Ces histoires de bois me plaisent bien : j'aime votre aptitude à parler du quotidien le plus simple et le plus modeste au milieu d'autres considérations. Cela me change du blog de Didier qui finit par me lasser avec ses piques contre les travaux universitaires (deux de suite ces derniers temps... c'est trop) et ses histoires de chien et de chat.

    RépondreSupprimer
  12. Je vous trouve bien dur avec l'ami Didier ! Merci d'apprécier mes billets.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.