mercredi 10 avril 2019

Discipline et autorité

Selon un sondage, les Français seraient nombreux à désirer voir s'installer un pouvoir autoritaire ! Il y a longtemps que je n'avais rien entendu d'aussi paradoxal. Les bisounours décadents rêveraient d'un pouvoir fort ? Il y a là de quoi rire !

Ce désir d'un régime autoritaire me rappelle celui du rétablissement de la discipline dans l' « éducation ». Tous les parents d'élèves sont pour que règne le calme dans les établissements scolaires et que les perturbateurs soient sévèrement sanctionnés. Sauf que... ...cela concerne uniquement les autres. Leur enfant, lui, même s'il est un emmerdeur de première classe ne saurait être considéré que comme un angelot et toute sanction prise à son égard ne saurait être qu'injuste. Tous ceux qui ont travaillé dans l'enseignement vous le confirmeront. De la discipline, certes mais à condition qu'elle ne s'applique qu'à autrui.

Dans ces conditions, restaurer l'autorité de l'État est totalement illusoire vu que les parents d'élèves se trouvent être également des citoyens. Se montrer inflexible mais seulement avec les autres revient à ne l'être avec personne vu qu'on est toujours l'autre de quelqu'un et que tout un chacun s'estime innocent ou excusable et par conséquent ne saurait être l'objet d'une quelconque sévérité sans qu'il s'agisse d'iniquité.

D'ailleurs on ne voit pas pourquoi les Français désireraient un pouvoir fort vu que nombre d'entre eux s'estiment déjà vivre dans une dictature sanguinaire. La pantalonnade Giletjaunesque que nous vivotons depuis quelques mois est la preuve évidente du refus de l'autorité. Certes, tous, enfin pas tout à fait, s'accordent à blâmer les exactions constatées lors des promenades du samedi mais beaucoup comprennent, soutiennent ou excusent le mouvement qui les provoque. Et un grand nombre parle des violences policières. On veut empêcher la casse mais sans dégâts collatéraux. Il faudrait réprimer mais aussi gentiment qu'efficacement. Circulent des vidéos où l'on voit des policiers tabasser, asperger de gaz ou simplement bousculer de braves citoyens forcément innocents. Elles ne montrent pas le contexte dans lequel se produisent lesdites violences. Pire, beaucoup pensent que le gouvernement actuel encourage sa police à crever systématiquement les yeux des passants et à leur arracher une main de temps en temps, histoire de passer le temps, je suppose.

Si la violence policière se mettait à réprimer les taquineries des petits gars des cités, nul doute qu'en cas de blessures graves, voire de morts, on assisterait également à une levée de boucliers, venant d'un autre bord certes mais l'action de l'état se trouverait tout de même fortement condamnée.

Quoi qu'il arrive, d'un bord ou de l'autre voire de tous les côtés, toute action musclée d'un quelconque gouvernement se verra fustigée. L'État fort ne peut qu'être un doux rêve dans un pays profondément divisé où on peut dire le souhaiter mais où son existence révolterait les belles et ultra-sensibles âmes de nos contemporains.

12 commentaires:

  1. Et même pas dit que sans cela, elle ne se lève pas quand même, la guerre civile ?

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  2. Depuis que Alexandre Benalla n'est plus aux commandes, tout part à veau l'eau (à vau-l'eau ? bon, d'accord... encore une expression populaire qu'on ne trouve pas sous le sabot d'un dromadaire)

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    1. Un garçon méritant, cet Alexandre ! Au lieu de rester à tenir les murs dans une cité en se plaignant de ce pays qui n'a rien fait pour lui, il s'est démerdé, a étudié, ne parle pas ouech-ouech. De là à lui donner plus d'importance qu'il n'a...

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  3. Le Gilet Jaune c'est ce jeune, qui taf, qui gagne à peine 1100€/mois et qui veut louer un studio à 500€ SAUF qu’on lui demande d’en gagner 3 fois le montant, soit 1500€. Donc il ne peut pas et il n’a pas de garant.
    C’est ce parent qui aimerait aller travailler après son congé maternité ou parental mais qui n’a pas de crèche à proximité … et qui n’a pas les moyens de payer une nounou car ça serait travailler « à perte », alors il reste à la maison alors qu’il n’a pas non plus les moyens de rester à la maison.
    C’est cette Assistante Maternelle qui travaille POUR que les gens puisse aller travailler, et qui à la retraite va toucher 800€/mois car selon les années, selon son index (qu’elle n’a pas choisi !), elle n’a pas assez gagné car pas assez cotisé.
    C’est cette personne qui se lève tous les jours, qui part à 8h voire moins et rentre à 18h, voire plus, mais qui, le 10 du mois, compte ce qu’il a le droit de dépenser/jour pour ne pas être encore à découvert.
    C’est ce petit auto-entrepreneur qui doit d’abord payer ses charges pour se dégager un salaire. C’est ce petit patron qui travaille trop mais qui n’a pas les moyens d’embaucher un salarié, à cause des charges trop lourdes à payer.
    C’est cet agriculteur ou éleveur qui n’a aucun jour de congés mais qui pour autant peine à survivre.
    C’est la personne allocataire de l’Allocation Adulte Handicapé, qui ne peut pas aller travailler du fait de son handicap, qui dépasse de peu le plafond du RSA, sauf que comme l’AAH est un minima social, alors il n’est pas cumulable avec le RSA…
    C’est la personne au RSA qui aimerait bien trouver un travail mais à qui on ne propose rien, car pas assez qualifié ou… que sais-je encore.
    C’est ce chômeur de 50 ans, qui s’est fait dégager car « coûte trop cher » et qui ne peut pas retrouver un emploi car justement « il coûterait trop cher ».
    C’est ce « chômeur de longue durée » qui ne fait même plus partie des chiffres car en fin de droit et qui se retrouve au RSA.
    C’est le retraité qui a tafé/cotisé toute sa put*** de vie en se disant qu’après il pourrait se reposer, faire plaisir à ses enfants et petits-enfants, mais qui devra demander à ses enfants un petit coup de main car la retraite est trop maigre.
    Ce sont tous ces gens qui, pour les PLUS CHANCEUX, réussissent à se payer « toît » « nourriture » « eau » « chauffage » mais passé cela n’ont PLUS RIEN.
    Tous ces gens je les vois, je m’en occupe, en tant qu’Intervenante SOCIALE.
    Et cette misère est effrayante … sachant que les gens que je reçois, pour la plupart, TRAVAILLENT.

    Ce sont TOUS CES GENS qui payent, entre autres, LES SALAIRES des Politiques, qui eux, nous regardent d’en haut et de haut, et qui ne comprennent pas POURQUOI on se plaint.

    By : Ju Lie ( intervenante sociale)

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    1. Chère Ju Lie, je commencerai par vous souhaiter la bienvenue et vous remercier de votre intervention. J'espère cependant qu'il s'agit du réemploi d'un texte déjà écrit car autrement je me trouverais un peu gêné d'avoir accaparé autant de votre temps. Quoi qu'il en soit, vous ne m'apprenez pas grand chose. Que des tas de gens, pour des raisons diverses, connaissent de grandes difficultés financières, je le savais. Ça a toujours été le cas et je crains que ça ne le reste. Quoi qu'on en pense, la misère actuelle n'est pas pire que celle des décennies ou des siècles passés.

      Mais la question n'est pas là. Croyez-vous que c'est en se promenant dans les villes le samedi, revêtu d'un gilet fluo que l'on éradiquera la misère ? Pensez-vous que c'est en réclamant le départ d'un président et d'un parlement régulièrement élus (pas par moi, je suis bien plus à droite !) qu'on y parviendra ? Selon vous, l'adoption du RIC facilitera-t-il vraiment les fins de mois ? Moi pas. Et c'est pour ça qu'après un accueil favorable j'ai fini par considérer ce mouvement comme une ridicule pantalonnade.

      Les GJ s'adressent au gouvernement, pensant qu'il a le pouvoir de tout résoudre. C'est une erreur. Macron ou Tartempion (ce dernier et son parlement eussent-ils obtenu 100% des suffrages à la proportionnelle dans une nième république) ont des marges de manœuvre très réduites et leur action ne peut, quelle que soit leur bonne volonté, qu'être marginale à court terme (et les fins de mois sont un terme très court).

      A mon sens attendre que le salut vienne d'"en haut" relève de la pensée magique. Dans ma conception des choses, l'individu se doit de prendre son destin en main et, si son sort ne lui convient pas faire tout ce qui lui est possible, pour en changer. Mais me direz-vous peut-être, tout le monde n'a pas la capacité de le faire. Accepter cela revient à mépriser les gens, à ne les considérer capables que de subir et à devoir attendre de la seule action collective une amélioration de leur condition.

      Enfin, pour ce qui est des politiques, je n'envie pas leur sort. Que mon impôt serve à payer leur salaire ne me gêne pas plus que de le voir participer à payer bien d'autres choses qui me dérangent bien plus. De même, que ces gens-là me regardent de haut, de bas ou de côté m'est indifférent vu que je n'ai pas plus besoin de leur respect que de leur amitié.

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    2. Vous avez raison c'est du copié collé, je ne connais pas l auteur mais je trouvais le texte approprié. Je ne pense pas que des gens qui crient "Macron démission" attendent quelque chose de l'état si ce n'est qu'il leur rende leur liberté d'action. Ces gens sont tout sauf immatures, je les trouve foutrement courageux

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    3. Mais l'État la leur laisse, leur liberté d'action ! Je ne partage pas votre avis sur leur maturité.

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    4. Je m'étais retenu de l'écrire de peur de vous blesser si vous étiez l'auteur de ce texte mais franchement, une intervenante sociale qui souhaite l'éradication de la misère, c'est comme un charcutier qui voudrait celle des cochons, c'est scier la branche sur laquelle on est assis !

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  4. La guerre civile, tout de suite ! En avons-nous encore l'énergie ?

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  5. En utilisant ce "nous" je veux parler des sociétés occidentales décadentes dans lesquelles nous vivons. Je ne pense pas que les générations qui nous suivent soient très prometteuses. Tout ce que je peux espérer c'est qu'un jour se lève une minorité active qui remette les bœufs devant la charrette. Et je ne pense pas à des populistes qui ne sont que des gauchos s'imaginant de droite. Faute de quoi notre civilisation disparaîtra, comme elle le mérite.

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  6. Cette réponse me semble très juste. Il ne s'agit pas de ne pas voir les difficultés d'un nombre croissant de français mais demander à l'état de tout résoudre relève d'une certaine forme d'immaturité.

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