mercredi 5 décembre 2018

Voyage en Macronie insurrectionnelle.

Hier j'ai passé 8 h sur la route reliant le Limousin à la Normandie. On en voit des choses sur plus de 500 km : des « barrages », des radars et un chevreuil. Des « barrages », j'en ai passé quatre. Mes guillemets s'expliquent par le fait que sur les quatre seul un barrait quelque chose. Les trois autres consistaient en un campement tenu principalement par de dangereux retraités assoiffés de sang qui se contentaient d'adresser des signes amicaux à ceux qui comme moi klaxonnaient en signe de soutien. Ce fut le cas à deux ronds points à la sortie de Limoges et à celui de Bellac.

Le quatrième, un peu avant Loudun était d'une autre nature. Quelques kilomètres en amont un panneau de signalisation routière indiquait que la route était interdite aux poids lourds. A un carrefour, un homme d'un certain âge portant gilet orange faisait des signes du bras. Il semblait conseiller aux véhicules de se déporter vers la gauche. La voiture qui me précédait s'engagea sur la petite route à gauche. Pensant que ça devait être un gars du coin qui rentrait chez lui et que l'homme au gilet orange était là pour mettre en garde contre l'approche de travaux routiers justifiant la déviation des poids lourds , je me déportai sur la gauche et continuai tout droit, un peu étonné de ne pas voir le moindre engin des travaux publics. Je compris tout quand j'aperçus au loin une très longue file de camions à l'arrêt. Je fis donc demi tour afin de ne pas me trouver bloqué et ensuite empruntai la voie qu'indiquait le vieil homme. Celle-ci était dans un état lamentable : couverte de boue avec des accotements bien creux et fangeux à souhait qui rendaient le croisement avec les véhicules venant dans l'autre sens un peu inquiétants. Ce voyage me permit de voir l'ampleur de la file de camions qui dans les deux sens étaient bloqués.

A quelque chose malheur est bon : ça me permit de traverser Loudun, petite ville de la Vienne. et de bénéficier de son système de signalisation approximatif et de constater que, comme bien d'autres de sa catégorie, cette bourgade avait connu de meilleurs jours. Connaissant les villes et villages avoisinants qui seuls étaient indiqués, je parvins finalement à retrouver la route d'Angers. Passé Loudun, pas plus de Gilets Jaunes que de beurre au tribunal. A croire qu'à Laval, à Mayenne ou à Domfront l'espèce est inconnue.

Ce qui m'a le plus frappé c'est que sur des centaines de kilomètre plus un seul radar ne faisait son office. Certains avaient visiblement été incendiés, d'autres peints et beaucoup occultés que ce soit avec du scotch et du plastique ou par un gilet jaune. Ce qui ne changeait rien au comportement des conducteurs qui ralentissaient à leur approche juste au cas où par hasard ils auraient été laissés en état de marche. Ce qui m'étonna c'est que visiblement personne ne semblait se soucier de remettre en services ceux qui auraient pu l'être...

Venons-en au plus agaçant des « événements » de ce parcours « héroïque ». Presque parvenu chez moi, j'aperçus au bord gauche de la route la forme d'un animal de belle taille qui aurait pu être un gros chien ou un chevreuil. Approchant, je vis qu'il s'agissait d'un jeune de la deuxième catégorie. Comme le veut la tradition, cette bête idiote courut se mettre au milieu de la toute. Je parvins cependant à l'éviter en freinant comme un malade, car même petits ces sales bêtes sont susceptibles de causer bien des dommages à une voiture. Je serais assez d'avis qu'on les déportât tous à Paris, ville où on doit les aimer et où des loups (qu'on y aime également et qu'on devrait y importer) se chargeraient d'en limiter la prolifération.

Voilà. Au contraire de ce que prévoyaient certains amis sur Facebook, ce voyage ne m'a pas pris cinq jours. Tout au plus ai-je, pour traverser en partie un pays « à feu et à sang », perdu un quart d'heure...

15 commentaires:

  1. « Tout au plus ai-je, pour traverser en partie un pays « à feu et à sang », perdu un quart d'heure... »

    C'est que j'avais donné, de façon occulte évidemment, des consignes très strictes vous concernant.

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    1. Merci Didier ! Il semblerait cependant que vous dussiez infliger aux gars de Loudun de lourdes sanctions.

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    2. Le pis est que j'ai des attaches dans ce coin-là : mon père, enfant, a passé toute la durée de la guerre à quelques kilomètres de Loudun, dans un village nommé Beuxes (et que cite Rabelais quelque part dans son œuvre), où j'ai eu moi-même, plus tard, quelques souvenirs d'enfance.

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    3. "boire. comme invitant tout le monde a boire. Si bien qu'il fut ouy de tout le pays de Beusse et de Bibaroys. Je me doubte que ne croyez asseurement ceste estrange nativité" (Gargantua) … merci Google...

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  2. Et quant aux "jours meilleurs" de Loudun, comment oublier l'abbé Urbain Gandier qui faisait se pâmer les dames, et qui finit sur le bûcher le 18 août 1634 !

    https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/3987-laffaire-des-possedees-de-loudun.html

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    1. Sans compter Mme Marie Besnard, surnommée "la bonne dame (ou l'empoisonneuse) de Loudun" qui agita les prétoires et défraya la chronique une décennie durant ! Je me souviens très bien de son avocat déclarant que "de l'arsenic, on en trouverait dans le siège du président". Contrairement à Urbain Grandier elle finit par être acquittée et mourut à Loudun à l'âge de 83 ans.

      Il semblerait que, comme Gandier elle ait fait l'objet de bien des rumeurs. Les Loudunois sont de bien méchantes gens et je ne serais pas étonnés qu'ils accusent leurs Gilets Jaunes de sorcellerie, d'empoisonnement voire des deux.

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  3. Entre sauver l'enfant ou préserver la tôle...

    Je voulais vous féliciter d'un geste chevaleresque qui avait pour but d'épargner la vie d'un chevreuil,mais c'est à votre voiture que vous avez pensé en priorité.
    Tous vos soutiens klaxonnants n'y changeront rien: vous êtes un gilet jaune sans coeur!

    Vendémiaire.

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    1. Ayant déjà eu une voiture abimés par un de ces animaux idiots dans les mêmes circonstances, je n'ai aucune pitié pour eux.

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    2. Ne vous plaignez pas des chevreuils, j'ai vu un sanglier exploser en direct une Mercédes c'est trés impressionnant, il manquait juste le quart avant gauche...

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  4. N'en déplaise à Mildred, Loudun me fait plus penser à René Monory, alias "le garagiste de Loudun" !...

    Dominique

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    1. Cette pauvre Marie Besnard est donc oubliée de tous !

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    2. Monory, dont je me souviens qu'il était nettement moins sexy que ne devait l'être le bel abbé Gandier !

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  5. Détaillez le cuissot de chevreuil en cubes.
    Epluchez et hachez l'oignon et l'ail. ...
    Dans un saladier, versez le vin rouge, le cognac, 1 filet d'huile, l'oignon, l'ail, les clous de girofle et les rondelles de carottes. ...
    Passé ce temps, égouttez la viande

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    1. Et ensuite, comment je le cuis votre foutu civet ? On dit tout ou on ne dit rien !

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