jeudi 22 novembre 2018

Piétons écrasés et accidentés de la route : la nouvelle menace !

Depuis quelque temps, main dans la main comme ils le sont très souvent, gouvernement et media soulignent l’inouïe dangerosité du mouvement des « Gilets jaunes ». Déjà DEUX morts et des centaines de blessés dont quelques uns l'ont été gravement. Vous vous rendez compte ? DEUX morts en quelques jours alors que les émeutes de 1968 n'en avaient fait aucun ! L'anarchie est à nos portes ! Il est temps d'agir, de mettre fin à l'hécatombe ! La Patrie est en danger ! Entendez-vous dans nos campagnes, mugir ces féroces gilets ?

Si j'ai bien suivi, la première mort fut provoquée par une personne qui, paniquant, aurait foncé sur un barrage et la deuxième par la collision entre une moto et un camion qui manœuvrait. Dans un cas, donc, on ne saurait taxer de violente une personne qui s'est fait écraser par une automobiliste aux nerfs pour le moins fragiles et aux talents de conductrice discutables. Dans l'autre, on peut ne voir qu'un regrettable accident de la route.Pour les autres victimes, on nous laisse dans le flou artistique quant aux raisons de leurs blessures : renversés par des automobilistes paniqués ou lors d'affrontements à la barre de fer, au cocktail Molotov ou au gigot congelé avec les forces de l'ordre ? Allez savoir...

Je me souviens, il y a quelque temps déjà, avoir dû patienter dans un embouteillage causé par un barrage filtrant de nos amis de la CGT, portant gilets fluos et drapeau rouge au vent. Je me demande si, au cas où la fantaisie m'aurait pris de foncer sur un de ces braves défenseur d'une cause aussi juste qu'inconnue de moi et de l'écrabouiller, on m'eût décrit comme « paniqué » et on eût accusé de violence ces bons syndicalistes.

Je n'irai pas jusqu'à dire que j'approuve sans réserve toute action des « Gilets jaunes ». N'étant pas, à la différence du regretté (et souvent regrettable) Jean Ferrat « de ceux qui manifestent » leurs choix ne me paraissent pas nécessairement les meilleurs. Il n'empêche que la manière dont le gouvernement cherche à criminaliser et discréditer leur mouvement est pour le moins cousue de fil blanc. Au point qu'on en connaît la suite : les manifestations de samedi donneront forcément l'occasion à nos gentils casseurs de se livrer à leurs traditionnelles émeutes. A qui en attribuera-t-on la culpabilité ? A ces « Gilets jaunes » qui viendront jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes après les avoir agonis d'insultes homophobes, racistes, antisémites, etc.

Fait-on de même lorsqu'en marge d'une manif de gauche se produisent des faits similaires ? Que nenni ! Et pour une raison bien simple : les syndicats et autres organisations de gauche ne représentent aucun danger, ils font partie de la famille comme le Tonton Nestor que chanta Brassens : on se passerait volontiers d'eux mais on les sait inoffensifs et minoritaires. En revanche, un mouvement spontané dans lequel peut se reconnaître une majorité de Français représente une réelle menace pour le pouvoir en place en ce qu'il peut favoriser l'émergence d'une vague populiste susceptible de remettre en cause le jeu politique traditionnel, de donner naissance à un « nouveau monde » politique bien différent de celui prôné par Macron qui, recyclant de vieux chevaux de retour et obéissant au doigt et à l’œil aux diktats bruxellois, n'a rien de bien nouveau.

Il est donc urgent de décrédibiliser ce mouvement, de transformer l'espoir dont il peut être porteur en une salutaire peur qui fasse bien vite rentrer les moutons dans le rang. Nous saurons bientôt si ça marche ou si ça s'avère contre productif.

15 commentaires:

  1. Analyse totalement partagée. Il me semble avoir vu qu'un "gilet jaune" a été condamné à 4 mois de prison ferme pour avoir traversé une autoroute (à pied) au motif de "mise en danger de la vie d'autrui". Comme quoi quand la justice veut être ferme...(mais je n'irai pas plus loin n'en sachant pas davantage sur cette affaire).

    Le Page.

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    1. La justice est indépendante et impartiale. Suggérer qu'elle pourrait ne pas l'être devrait être puni avec une extrême rigueur.

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  2. Voilà la recommandation du Syndicat France Police-Policiers en colère :


    Les rassemblements à la Concorde ou ailleurs dans Paris ne seront pas autorisés par les pouvoirs publics.
    France Police – Policiers en colère appelle les gilets jaunes qui envisagent de manifester sur la capitale après-demain à ne pas tenter de se regrouper sur un site autre que celui de la Tour Eiffel.
    Pour faciliter l’accès des gilets jaunes au Champ-de-Mars, notre syndicat de police demande la gratuité du réseau RATP / SNCF francilien ainsi que la gratuité du stationnement dans la capitale ce samedi.

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  3. Cher Jacques, je ne commente plus guère ici -comme ailleurs du reste-, mais ne puis, par mon silence (qui est d'or) laisser croire que je souscris à vos propos lorsque vous écrivez, du monde vendu (au propre comme au malpropre, du reste, vendu) par Macron, qu'il n'a rien de bien nouveau. Il n'est en effet nouveau que depuis une quarantaine d'années (pour la tournure qu'il prend actuellement) mais que valent ces quatre décennies au regard des siècles et des siècles (amen !) qui ont façonné les nations auxquelles nous appartenons?

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    1. Peu de chose en effet mais, comme toute maladie mortelle, cette "nouveauté" peut bien vite détruire l’œuvre de bien des siècles. Et elle ne s'en prive pas.

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  4. Emmanuel Todd parlant récemment de l'élection de Macron,évoquait une "hallucination collective"...
    Vous remarquerez que l'amalgame entre citoyens-manifestants et voyous-casseurs est un classique des pouvoirs autoritaires ainsi que le moyen le plus sûr pour décrédibiliser un mouvement et donner le signal de l'usage de la matraque pour disperser les récalcitrants.

    Mais, le "en même temps" macronien remplit la même fonction que l'allongement du nez chez Pinocchio.
    Enfin,à Christophe Castaner, qui se demande encore ce que Macron a bien pu lui trouver pour le nommer Ministre de l'intérieur,on pourrait répondre qu'il l'a trouvé parce qu'il ne trouvait personne d'autre...

    Vendémiaire.

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    1. Je ne suis pas certain qu'il y ait réellement eu une "hallucination collective". Je parlerais plutôt de manipulation médiatique destinée à disqualifier tout autre candidat.

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  5. Pourquoi s'évertuer à montrer du doigt de vieilles Lunes à ce point visibles. Le roi est nu. Les commentaires (le mien compris) sont inutiles. Vive les cons qui marchent ! Mais n'oubliez pas votre gilet.

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    1. Mon gilet restera sagement posé sur le tableau de bord de mon véhicule. Je ne suis pas de ceux qui marchent. Quant à dénoncer les "vieilles Lunes", comme vous dites, on ne le fera jamais assez car elles continuent de fasciner bien des ahuris.

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  6. tout à fait juste , comme on dit chez nous " quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage "

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  7. Oui c'est bizarre, on cite des propos racistes ou homophobes proférés par ces indignés mais personne ne dit "pas d'amalgame" cette fois-ci

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    1. Comme bien des choses, le refus de l'amalgame est à géométrie variable.

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