mardi 8 mai 2018

De la nationalité

Il me semble que certains tendent à tout mélanger. Pour les « de gauche », il n'y a que des Français. Qu'ils le soient par accident ou par adhésion, qu'ils le soient depuis des jours ou des siècles, qu'ils aiment ou non le pays dont ils sont ressortissants, on ne saurait établir entre eux la moindre distinction. La réalité est tout autre.

Des Français, c'est peut-être dommage, mais il en existe de toutes sortes. Des qui peuvent prouver que leurs racines plongent dans des siècles éloignés, des qui arrivent juste, des qui ne se reconnaissent pas en tant que tels.

Ceux dont les origines prouvées remontent aux croisades, voire avant, ceux dont la filiation rend difficile d'imaginer, en dehors du passage d'un facteur, d'un gazier, d'un ramasseur de lait ou d'un quelconque coquin d'origine étrangère voire exotique ayant profité des bontés de leur mère ou d'une de leurs lointaines ancêtres, sont plus ou moins indubitablement d'un coin de notre cher et beau pays. Ce sont les Français dits « de souche », censés depuis toujours ou presque posséder et transmettre la culture et les valeurs de notre beau pays. Seulement, parmi eux, nombreux sont ceux qui ont renoncé à leurs racines, s'imaginent « citoyens du monde » et crachent sur tout ce qui pourrait les rattacher à ce qui, qu'ils le veuillent ou non, constitue leur communauté nationale.

Les Français « de papiers » sont des gens qui suite au hasard des pérégrinations de leurs parents sont nés sur le sol français et qui, de ce fait se sont vu offrir la possibilité d'obtenir une nationalité à laquelle ils ne tiennent pas plus que ça mais qui leur garantit certaines formes de protection.

Reste une catégorie de Français qui, à mon sens, donne un sens à ce nom : les Français « de cœur ». Ceux qui, quelle que soit leur origine, sont attachés à la France à sa langue, à sa culture, à ses terroirs, à son histoire par des lien affectifs indissolubles.

C'est pourquoi je suis contre le droit du sol. On peut devenir Français de cœur sans être né en France. Romain Gary en est un excellent exemple. On peut avoir des papiers français tout en haïssant la France, qu'on soit « de souche » ou « de papiers ».

Certains rêveraient de voir la « nationalité européenne » supplanter celle des pays membres. Ça ne me paraît pas très sérieux. Européens, les Français, les Espagnols, les Britanniques le sont par définition, comme les antilopes, les bovins ou les girafes sont ruminants. Nous appartenons naturellement à un ensemble à l'origine racialement et culturellement plutôt homogène, constat qu'on ne saurait faire pour des continents comme l'Afrique, l'Amérique ou l'Asie. Cette relative homogénéité me paraît suffisante pour que l'on évite de vouloir lutter à coups de directives et autres règlements contre les particularités nationales et partant remettre en cause la longue élaboration des spécificités qui fondent les nations européennes.

13 commentaires:

  1. « Européens, les Français, les Espagnols, les Britanniques le sont par définition, comme les antilopes, les bovins ou les girafes sont ruminants. »

    Je me demande si Français, Espagnols, Anglais (et quelques autres) ne seraient pas à leur tour en train de devenir des ruminants.

    Cela étant, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas détester la France tout en étant pleinement français.

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    1. Cela dépend comment on la déteste. La France étant une idée et une réalité, pas toujours fidèle ni égale à elle-même, on peut fort bien la détester tout en l'aimant.
      En tout cas elle ne laisse jamais indifférent.

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    2. " je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas détester la France tout en étant pleinement français."

      Il est vrai qu'on peut haïr sa mère tout en continuant d'être son fils...

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  2. Il y a déjà longtemps que je pense que si la France devait être sauvée elle le serait par les anciens étrangers, ceux que vous appelez les "Français de cœur". Eux défendront, jusqu'à la mort, tant sa langue que son histoire parce qu'ils ont pu, un jour ou l'autre, voir de près, ce qui serait une mort bien pire : celle de celui qui n'a ni langue, ni patrie.

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    1. La différence entre vous et moi, Fredi, c'est que je sais de quoi je parle. Et voilà que vous confirmez, et au-delà, ce que je disais !
      Avez-vous seulement une fois dans votre vie, regardé un défilé du 14 Juillet sur les Champs-Élysées, et vu tous ces hommes de TOUTES RACES défiler sous le même uniforme comme des frères d'armes, fiers de la France, leur patrie ?
      C'est d'eux que viendra notre salut, s'il doit advenir, et certainement pas de petits bourgeois nihilistes qui ne croient plus en rien, et même pas en eux-mêmes.

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    2. Justement non.
      La France n'a pu mourir à Verdun,qui en dépit de l'hécatombe,fut la dernière grande victoire française,remportée seule,sans l'appui de ses alliés.
      Disons que Napoléon,avait donné le branle,en laissant une France exsangue,occupée et réduite en 1815,après sa geste glorieuse;1870 et l'effondrement d'un empire en fut la confirmation avant que la débâcle de 1940 ne mette le dernier clou au cercueil de la "meilleure armée du monde",dixit Paul Reynaud ou Edouard Daladier en 1939...

      Vendémiaire.

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    3. Je ne crois pas que la France soit morte, je pense même souvent qu'elle peut guérir.

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  3. C'est la Grande Question : la France est-elle morte à Waterloo ? à Verdun ? à Dien Bien Phu ? à Oran ? Chacun choisira sa réponse. Mais il semblerait qu'il y ait un assez large consensus sur le dit décès, les plus optimistes rêvant de ruades d'agonie, le rêve faute de mieux.
    Et, pour Mildred, les "de coeur" qui voudraient défendre sa langue et son histoire auront beaucoup de pain sur une très longue planche...Comme Sisyphe, il faudra nous imaginer heureux.
    Boutros

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  4. Mais où avez-vous pris que j'étais fâchée ? Serait-ce à mettre sur le compte d'un des "imbéciles" dont vous parlez ?

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  5. Et Dieu sait que pour être "Français de cœur" il faut, par les temps qui courent, avoir le cœur bien accroché!
    Amitiés.

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    1. Malgré mes problèmes cardiaques, je co !ntinue d'être Français de coeur

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  6. Nos cousins Canadiens, forts attachés en tous les cas, plus que les Français, aux origines, l'un d'entre eux, Jean-Paul GAGNON, dans un immense travail , nous fait remonter aux environs de l'an 1000, pour ma branche, c'est attesté au minimum en 1520, donc, je suis une bonne vieille souche, j'aime la France et sa langue, sa culture et ses paysages, je n'ai jamais eu envie de la quitter, mais il est vrai que ces dernières décennies, elle se conduit tout de même comme une prostituée avec des souteneurs soit disant démocrates, qui la salissent et la saute sans payer la note, ceci dit, elle en a connu bien d'autre cette vieille nation et s'en est toujours sortie, blessée souvent à mort, mais elle relevai la tête, alors, espérons que nos enfants et nos petits enfants sauront autant résister et se battre que nos ancêtres

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