mercredi 23 août 2017

Meccano

Je rêvais d'avoir un Meccano. C'était de mon âge : j'avais dix ou onze ans. Seulement, à la maison les cadeaux n'étaient pas à la mode. Peut-être mes parents avaient-ils des poches en peau de hérisson ? N'empêche que je rêvais. Comment vins-je à apprendre que la maison Delespaul-Havez, en sa grande sagesse, proposait en échange de 1200 points DH une boîte de Trix, sorte de Meccano ? Je ne m'en souviens plus mais je l'appris. Le rêve était à portée de main ! Restait à trouver les fameux 1200 points, ce qui ne serait pas une mince affaire. Songez que le Carambar qui fit la fortune de cette honorable maison n'offrait qu'un point DH ! Au rythme où on m'offrait des bonbons, lequel était inexistant (toujours ce problème de poches!), avant de réunir les points requis, j'aurais largement quitté l'enfance...

Comme je ne pouvais me gaver de caramel, il fallait trouver autre chose. Alors commença une période assez longue où je passai ma vie, tête baissée, à regarder trottoirs et caniveaux dans l'espoir que de plus fortunés y aient, incivils, jeté les précieux emballages dont je découperais les points. Et cet espoir ne fut pas déçus. Que ce soit à Sartrouville ou en Bretagne, ma quête était variable mais rarement vaine. Je me souviens d'un jour de grand bonheur où j'aperçus, miracle ! , un emballage de tablette de chocolat produite par l'auguste maison et dotée de 20 points. Hélas, les miracles ne sauraient être quotidiens... Mais patience et longueur de rage finirent par payer : un jour j'atteins le nombre fatidique. Je plaçai mais bouts de papiers dans une enveloppe kraft, y joignis un mot stipulant l'objet de mon désir et attendis. Peu après, je reçus un colis venu de Marcq-en-Baroeul. Je l'ouvris et, sublime surprise, y découvris non pas une mais plusieurs boîtes de Trix ! Avaient-ils perdu la tête pour se montrer si généreux ? La responsable des cadeaux DH ne savait-elle pas compter ? Je me perdais en conjectures.

En repensant à cet épisode glorieux, je me dis qu'ému par tant de persévérance, le service cadeau avait souhaité m'encourager. A moins qu'une âme charitable ait souhaité, vu qu'une telle consommation de caramels entraînerait forcément un une obésité compliquée de diabète, agrémenter mes derniers jours... Toujours est-il que je me lassai vite du Trix. Je n'en avais pas assez pour réaliser des merveilles. Et la chasse au DH ne m'attirait plus.

N'empêche que j'ai fini par l'obtenir, mon Meccano ! Je viens même d'y jouer trois jours durant. 104 pièces à assembler grâce à 644 vis, boulons et écrous. Comme quoi tout vient à point à qui sait attendre. Et voilà le travail : 


17 commentaires:

  1. La cabane au fond du jardin: papier journal découpé et eau tirée au puits dans l'arrosoir dédié.
    Vous voilà revenu au temps du meccano!

    Le Page

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  2. a l'époque, les bonbons c'était du grand luxe, chez nous ma mère les fabriquait avec les fruits du jardin et les mettait dans une grande boite en métal pour les conserver, à Achères où nous habitions, pas loin de Sartrouville , il y avait une marchande qui vendait des petits caramel à 1 centime, il fallait les mériter en lavant la voiture du père où en faisant le jardin, c'était pas gagné tous les jours ! heureuse époque où tout se méritait

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    1. L'occasion de nous remémorer les aventures "bédéesques" de "Dicentim le petit franc" (pas CFA) ...

      Dominique

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    2. A Boutfil : Chez nous l'automobile ne sortait que rarement et s'il avait fallu que je la lave, je doute qu'on m'eût rémunéré.

      A Dominique : Je ne connaissais pas ce héros.

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  3. Tel Buster Keaton et Le mécano de la Générale ...

    Serait-ce un abri pour accueillir un calaisien en goguette ?

    Dominique

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    1. Excellente idée ! Pour 300 € par semaine, non seulement j'abriterai mes outils mais je ferais un geste humanitaire.

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  4. Vous ne pouvez pas parler de "vis, boulons et écrous", dans la mesure où un boulon n'est rien d'autre que l'ensemble formé par une vis et un écrou.

    Didier G., l'homme incapable de planter un clou, mais qui sait causer meilleur.

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    1. Alors là, ça me la coupe ! On s'instruit toujours en vous fréquentant ! Je laisse cependant l'erreur afin que votre commentaire ne perde rien de sa pertinance.

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    2. Mon commentaire était en effet fort pertinAnt…

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    3. Là, vous me cherchez, jeune impertinent !

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    4. Faut-il serrer la vis aux juges quant aux levées d'écrou ?...

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  5. Serais-je donc la seule à avoir été émue par cette quête au point machin, d'un jeune garçon marchant tête baissée pour traquer les précieux bouts de papier ?
    Cependant je dois avouer ma déception, quand au lieu de la photo de quelque réalisation mirobolante, je n'eus que celle de cette "cabane au fond du jardin" !

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    1. Elle n'est pas au fond du jardin, lequel est occupé par des clapiers emplis de toutes sortes de saletés qu'il me faudra bien apporter à la déchetterie un jour.

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  6. La récompense d'un certain nombre de décennies de patiente abnégation!
    Amitiés.

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    1. Nourathym toujours prompt à tresser des lauriers !

      Eh oui Cher Jacques tout arrive même droite et gauche ...

      Dominique

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