jeudi 4 mai 2017

Qu'attendre d'un président ?

J'avoue que les réactions d'une partie de mes amis Facebook après le débat d'hier soir me laissent assez pantois. Comme je l'avais été en constatant certains revirements vis-à-vis de M. Fillon au début des « affaires ». On en voit qui, ayant placé leur foi et leur espérance en Mme Le Pen, tiennent des propos manquant de charité à son égard. Je n'en ferai pas la liste. En gros, elle n'est pas à la hauteur et ne débat pas bien, et un débat, c'est important, crucial, fondamental ! Qu'est-ce qui a plus d'importance qu'un débat ? La réponse est simple: rien. Un chef d'état, ça doit être fort en débat, vu que la culture, l'avenir, le bonheur, la prospérité et pour tout dire le salut d'une nation ne sauraient être pérennes que grâce aux qualités de débatteurs de ses dirigeants.

Le débat se doit d'être feutré, fouillé, documenté. Les adversaires doivent avoir travaillé leurs dossiers à fond. On leur pose la question du prix d'une paire de bretelles chez Lidl ? Sans un moment d'hésitation, ils doivent le donner. La conversation roule-t-elle sur le taux de remboursement des sabots orthopédiques en caoutchouc ? Le bon débatteur devra, après un exposé clair et complet des variations que ce taux a pu connaître et suite à une étude prospective menée par d'incontestables spécialistes (prix Nobel de préférence), annoncer le taux susceptible d'apporter aux Français, et par conséquent au monde entier qui a les yeux rivés sur nous et nous prend pour modèle, entière satisfaction sur ce sujet capital. En fait, un candidat à la magistrature suprême se doit d'être un omni-spécialiste auquel rien n'échappe du plus petit détail aux plus fondamentaux enjeux. Un super technocrate, un puits de culture dont le cœur n'a d'égal que la raison, en somme. S'il sait en plus planter un clou et faire bouger ses oreilles, on atteint la perfection.

Eh bien, figurez-vous, chers amis, que ce n'est pas ma vision des choses. C'est peut-être celle des journaleux et autres spécialistes en politique et de leurs féaux suiveurs mais ce n'est aucunement la mienne. Un chef d’État ou simplement un leader doit définir les grandes orientations qui selon lui (ou elle) doivent être celles de la nation ainsi que les priorités de son action. La mise en œuvre de ceux-ci, les détails techniques, il laisse ça aux larbins (également nommés hauts fonctionnaires), ils sont là pour ça. On ne devrait choisir de soutenir un candidat qu'en fonction de ses prises de position sur les sujets qui nous semblent cruciaux. Le reste, c'est du baratin : il faut une ingénuité surdimensionnée pour y attacher la moindre importance. Les chiffres « sérieux » que sort de son chapeau un énarque digne de ce nom quittent rarement le domaine du projet voire de la promesse pour celui de la réalité. Et puis si l'ENA forme 80 ou 90 élèves français par an et que ceux-ci restent actifs une quarantaine d'année, ça nous en fait quelques milliers. Y a-t-il autant de leaders susceptibles d'entraîner le pays vers un avenir meilleur ou simplement moins catastrophique ? J'en doute.

Laissons donc l'administration aux administrateurs et aux leaders le soin de définir les objectifs à atteindre ainsi les vaches seront bien gardées et les veaux s'en porteront mieux.

4 commentaires:

  1. Tout ce que vous écrivez serait bel et bon si nous étions encore en démocratie. Mais depuis 2012 nous avons quitté ce mode de gouvernement et nous en étions parfaitement avertis. Ce qui ne nous a pas empêchés, pendant cinq ans, de courir comme des poulets sans tête jusqu'à la victoire du candidat de la finance.

    https://www.youtube.com/watch?v=4jXmdF8MjNo

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    1. Quand bien même ne serions nous plus en démocratie, est-il interdit de penser possible de la restaurer ?

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  2. Après avoir souffert de trop longues et nombreuses minutes de ce pugilat, cher Jacques, j'en suis à me demander si le meilleur ne serait pas le plus apte à endormir auditoire, adversaires, contempteurs -Poutine, Trump, Bachar, nuisibles de boue, fachisses... A ce titre là, nos deux finalistes font de fort beaux candidats.

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    1. Mais non, Al, le choc a été d'une violence inouïe. Toute rediffusion devrait être interdite aux moins de 130 ans.

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