mardi 18 octobre 2016

Argumenter...

Tous les gens intelligents, ayant suivi une excellente formation (ou un excellent formatage, pour prendre un synonyme), vous diront que sans arguments venant la soutenir toute opinion est nulle et non avenue. Une telle position permet d'interminables développements propres à faire de vous un être brillant, admiré des gogos et des gens du métier. Seulement, les logorrhées que cette position implique ne vont pas sans de menus inconvénients.

La multiplication des arguments entraîne fatalement celle des contre-arguments, tout aussi étayés et convaincants pour qui est sensible à l'une ou l'autre des positions défendues. Accessoirement, l'étai argumentatif a pour conséquence de nier les évidences en ce qu'elles n'apparaissent plus qu'étant sujet à caution.

Prenons des exemple simples : la femme est différente de l'homme ; le bouillant Achille court plus vite qu'une tortue. Tout intellectuel digne (ou pas) de ce nom vous démontrera que chaque homme a une dimension féminine comme toute femme possède certains caractères masculins et que, partant les choses ne sont pas si clairement tranchées que des esprits simplistes voudraient nous faire accroire. De même, selon un célèbre paradoxe, Achille ne rattrapera jamais la tortue. Ainsi, par raisonnement, s'évanouissent les évidences pour laisser place à des zones d'indétermination, de doute qui mènent en tout domaine à des positions tiers-chèvre, tiers-chou et tiers-loup propices à l'immobilisme, la stagnation et à la décadence d'une civilisation.

A ceux qui ne voient pas de différence marquée entre femme et homme je conseillerais de remplacer leur(s) partenaire(s) habituel(s) par quelqu'un d'un sexe différent ; à ceux qui pensent qu'Achille ne rattrapera jamais la tortue de se mettre à courir devant un TGV lancé à pleine vitesse. Si les premiers n'ont noté aucune différence et si les seconds sont toujours en état de commenter leur expérience, je m'inclinerai devant leur sagesse. Dans le cas contraire, je les rappellerai à plus de clairvoyance.



14 commentaires:

  1. Diriez-vous dire qu'il n'y a aucune chance pour qu'aucun de ceux qui accepteraient de courir devant un TGV lancé à pleine vitesse, ne s'intéresse à la journée mondiale de la ménopause qui a lieu aujourd'hui ?

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    1. On ne peut pas être à ramasser à la petite cuiller sur une voie de chemin de fer et s'intéresser à tout.

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  2. Pourquoi la ménopause et l'andropose, nous aussi les couillus avons des soucis.

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    1. Ah bon ? Je croyais que les hommes n'avaient que des solutions.

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  3. Excusez moi mais je crois que la novlangue impose d'écrire :
    leur-e(s) partenaire-e(s) habituel-le(s).

    Cela fait beaucoup de "e" mais cela correspond à la grammaire Belkassienne et à la diction présidentielle.

    Droopyx

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  4. Admirable! Ce texte devrait se voir largement diffusé auprès des enfants des écoles...en argumentant bien auprès de Mme. Najat, peut être...
    Amitiés.

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  5. Sur le premier point : je ne les ai pas rencontrées. Sur le deuxième : je parlais de TGV lancés à pleine vitesse.

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  6. Le paradoxe d' Achille et la tortue a été énoncé par les sophistes, qui s'intéressaient à des raisonnements dont ils savaient que les conclusions étaient fausses, mais cherchaient à comprendre pourquoi.
    Dans le cas particulier, les connaissances mathématiques de l'époque ne pouvaient pas permettre de comprendre la cause de l'erreur; il a fallu attendre les mathématiques dites "modernes" pour démontrer qu' une série infinie de nombres strictement positifs peut converger vers un résultat fini.

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    1. Vous apportez de l'eau à mon moulin dans la mesure où certains raisonnements erronés sont utilisés par certains pour nier les évidences.

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  7. Excellent billet !
    Nous sommes dans une époque où ce que vous dénoncez ici est devenu une spécialité !!!
    Le doute depuis plusieurs décennies est devenu petit à petit et insidieusement une vertu, tant et si bien que les évidences n'en sont plus et plus on peut tordre la réalité à dessein, plus on est applaudi.... drôle d'époque !

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  8. Réponses
    1. De rien !
      Tu (désolé pour mon réflexe du vouvoiement...) as ciblé ce qui me dégoûte le plus : le mensonge et l'argumentation mensongère !!
      Amitiés.

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