mercredi 3 août 2016

Adieu veaux, vaches, jurons, saletés !



Je l'ai déjà dit et répété ici, un des attraits majeurs du hameau normand où je réside est la présence d'une ferme. J'ai décrit comment ses heureux propriétaires s'adonnaient avec enthousiasme, ferveur et constance à l'élevage de vaches laitières. Entendre la fermière jurer comme jamais n'eût osé le plus irritable des charretiers tout en assénant force coups de bâtons sur le dos de son cheptel ajoutait matin comme soir un plus à  une ambiance déjà bucolique. Mais ce n'était là qu'un des nombreux avantages de ce voisinage.

A chacun de leur passage, les braves ruminants avaient à cœur d'arracher quelques branches à ma haie de faux buis afin de s'en repaître, donnant à celle-ci un aspect original, déstructuré et pour tout dire moderne. De plus, s'ajoutant à la boue amenée par les roues du tracteur d'un champ voisin, leurs bouses formait sur la départementale une couche protectrice aux avantages multiples : tout d'abord son épaisseur mettait le revêtement à l'abri des dégâts du gel, ensuite elle rendait tout lavage des voitures inutile car même à 10 à l'heure elle garnissait à chaque passage les bas de caisse d'un enduit protecteur autant que difficilement éliminable, enfin, en donnant au voyageur occasionnel l'impression qu'il avait quitté la route et pénétrait dans la cour d'une ferme mal tenue, elle décourageait d'éventuels pillards de menacer les demeures en aval.

Mais ça, c'était avant. Toujours aussi observatrice, ma fidèle compagne, à notre retour de Corrèze, me fit remarquer que la route était PROPRE. Je n'y avais pas porté attention toutefois, je ne pus que constater la véracité de ses dires : pour la première fois depuis bientôt 9 ans que j'y circule, le macadam apparaissait dans toute la splendeur de son gravillon gris. Que s'était-il passé ? Nicole suggéra qu'ils avaient « cessé de traire », c'est à dire qu'ils avaient vendu le cheptel, renonçant aux profits du lait (profits fort relatifs à en croire certains Bretons et Normands de nature geignarde). J'en fus surpris, d'autant plus que j'avais vu le fermier rentrer du foin le matin même. Il me fut expliqué qu'il se pouvait qu'ils continuassent d'engraisser quelques génisses, qu'ils ne prissent qu'une retraite partielle autant que méritée...

Un grand trouble me saisit : ainsi, plus de concert de jurons bi-quotidiens, plus d'excuses pour ne pas laver le break, une haie à rendre présentable, Elphy privée de multiples occasions d'aboyer, en résumé un univers chamboulé ? M'en remettrai-je ?

16 commentaires:

  1. Si elle vous fait peur,passez lui un petit coup de fil,cette attente est intolérable

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    1. Je ne saisis pas bien la signification de votre message. Si toutefois vous vouliez dire que pour avoir le cœur net quant à ce qui s'est vraiment passé je devrais contacter la belle Arlette (tel est le nom de la cow-girl) par téléphone, ma réponse sera non. J'agirai "à la normande" en en parlant à Raymond, le voisin d'en face qui doit tout savoir.

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    2. Il est pourtant clair le message : Vous n'y êtes pas.

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  2. Ils ne les ont pas toutes mangées?
    Il vous reste la Corrèze , il doit bien y avoir quelques ruminants, Hollande ne les a pas dites toutes fuir à cause de lourds impôts.

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    1. La Corrèze est belle mais les vaches n'y sont pas les mêmes...

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  3. Ne dirait-on pas que ça trolle pour vous, depuis quelques jours !
    Peu importe, retournons à nos vaches. Et quand je pense que vous n'allez plus pouvoir jouir de leur parfum, je me demande effectivement si vous allez le supporter ?

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    1. Effectivement, j'ai aussi la même impression, quoique qu'il n'y ait en l'occurrence rien de bien méchant.
      Après le troll nous n'attendons donc plus que le bus ...

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    2. @ Mildred : Oui, je suis trollé et c'est un rien agaçant mais ça finira bien par se calmer.
      Pour ce qui est du parfum, c'était tout à fait tolérable.

      @ Dominique : (Mil) dredlocks, vous vous surpassez !

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    3. Damned ! Serais-je démasqué ?
      Quand au prochain trolleybus, nous l'attendons de pied ferme ...

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  4. Très dur de se déshabituer, à nos âges...
    Essayez la prière, il paraît que cela aide...
    Amitiés compatissantes.

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    1. Je vais tenter de suivre votre bon conseil. On n'est jamais cependant assuré que nos prières soient exaucées...

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  5. achetez vous une vache, c'est le seul remède contre cette désertion

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    1. Et donc acheter une bétaillère pour l'atteler au fameux break afin que Roussette puisse suivre Jacques, Nicole et Elphy en Corrèze ?

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    2. Je crois, Chère Boutfil, que Dominique a bien su identifier les contraintes qu'imposerait votre suggestion.

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    3. Merci Cher Jacques de me savoir gré d'un certain discernement au milieu de tant de calembours et autres contrepèteries !...

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  6. Ah ce cher sens du devoir...

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