samedi 7 mai 2016

Adieu, veau, vache cochon, isolation !

Décidément, avril aura été le mois des accidents. Enfin pour moi. Doigt, œil et maintenant côte. Figurez vous qu'au dernier jour de ce mois, ayant lavé le sol, j'ai malencontreusement glissé et me suis lamentablement vautré. Je pensais qu'un hématome au coude et une douleur supportable dans la poitrine en auraient été les seules conséquences. Je partis donc confiant pour la Corrèze. Je profitai du beau temps pour lutter contre l'ensauvagement du terrain. Dans un premier temps, débroussailleuse et tondeuse firent leur office. Le jour suivant, je décidai d'abattre le vieux poirier envahi de lierre dont la présence au fond du jardin m'ennuyait. Non seulement son triste aspect blessait l’œil mais les maigres fruits qu'il produisait faute d'être agréables au goût, n'en attiraient pas moins une multitude de guêpes et autres frelons, animaux dont la piqûre pourrait m'être fatale pour cause d'allergie.

La manœuvre fut couronnée de succès à part qu'en tentant de précipiter la chute de sa cime après l'avoir entamée à la tronçonneuse, tirant sur une corde à icelle attachée, je commençai à ressentir une douleur de plus en plus vive dans la poitrine. Ça n'alla pas en s'arrangeant et hier matin au réveil je pus constater qu'elle avait cru, rendant la toux matinale à peine supportable comme le moindre mouvement et jusqu'à la respiration pénibles. M'étant renseigné sur les possibles symptômes d'une fêlure de côte, j'appris que la douleur était parfois comparée à un coup de poignard. N'ayant pas connu ce genre d'expérience, il m'eût été difficile de confirmer cette impression. Néanmoins, je ne conseillerais à personne de se fêler une côte juste pour voir. Hier matin, je me rendis chez le médecin de garde qui confirma ladite fêlure et m'indiqua qu'à condition de ne pas fournir d'efforts inconsidérés les choses s'arrangeraient d'ici trois semaines.

Le but avoué autant qu'avouable de ce nouveau séjour en Limousin étant d'isoler les murs de la maison, ce projet est remis. Comme le débitage du défunt arbre. Me voici condamné à ne me livrer qu'à des activités demandant peu d'efforts comme la peinture des volets, portes et fenêtres. J'ai tout de même de la chance dans mon malheur : étant tombé du côté gauche, je conserve l'usage du bras droit. Paracétamol et modération sont les deux mamelles de ma félicité.

Reste l'espoir que mai s'avère moins accidentogène qu'avril...

35 commentaires:

  1. Décidément mon cher oncle Jacques,en ce mois d'avril vous dansiez sur le grill, en mai , ferez vous ce qu'il vous plait.
    *dansez sur le grill, celui où chauffes les ennuis.
    Courage, nous sommes avec vous.

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    1. Merci Grandpas même si j'aurai en mai bien du mal à faire ce qui me plaît...

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  2. A se demander ce que vous nous raconteriez si vous n'étiez pas devenu ce véritable collectionneur de petits et grands malheurs domestiques ?

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    1. Je pourrais commenter les derniers propos de M. Hollande mais vu que je ne l'écoute plus, ce serait délicat voire malhonnête.

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  3. Voilà ce qu'il en coûte de laver le sol ! Néanmoins, étant un multi-récidiviste de la côte fêlée, je compatis.

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    1. Merci pour votre compassion et désolé pour vos récidives car ce n'est pas une partie de plaisir.

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  4. Au paracétamol, vous pouvez ajouter deux ou trois whiskys chaque soir, dosés comme pour un homme : ça aide bien à s'endormir…

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    1. Certes mais pourquoi pas une bonne boutanche de Côte-Rôtie ?

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    2. Il se trouve, cher Didier, que j'applique avec une régularité parfaite et à titre préventif le traitement que vous préconisez. Devrais_je augmenter les doses ?

      @ Dominique : l'un n'exclut pas l'autre.

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    3. On ne boit JAMAIS trop de whisky (proverbe écossais).

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  5. Peinture des volets, portes et fenêtres : avec une côte fêlée ???
    Courage ! Vous économisez 6000 €, facture du peintre arnaqueur (comme ils sont tous maintenant), surtout quand ils ont à faire à une blonde avec sur le front marqué pigeon en fluo et que ça clignote.

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    1. J'ai horreur de rester à ne rien faire surtout quand j'ai une maison à rénover. Pour le reste, le jeune couvreur que j'ai trouvé ici m'amène à penser que TOUS les artisans ne sont pas des escrocs. Il est vrai qu'il se lance et tente donc de mériter la confiance des gens du coin. Cela durera-t-il ?

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    2. Depuis que je les pratique, j'entends les artisans se lamenter sur les charges. Les mêmes qui se victimisent n'hésitent pas maintenant à voler dès qu'ils le peuvent. Par exemple dans les 6000 €, ce peintre m'a facturé une intervention sur les rives de toit. Sauf que je n'ai pas de rives de toit, vu que dans notre secteur historique sauvegardé, ces rives sont interdites.
      Le peintre le sait fort bien. C'est donc de l'escroquerie. Moi j'appelle ça la mentalité bougnoule : "pas vu pas pris".

      Pour leur défense, je dois dire que l'ancienne génération savait que l'élégance était payante, j'ai eu un couvreur qui a déployé l'échelle, est monté sur le toit, a remplacé quelques tuiles, puis a REFUSE d'être payé "pour si peu". Il aurait eu honte que ça se sache qu'il avait fait payer le remplacement de 5-6 tuiles. On tenait à sa réputation. Puis ces artisans sont partis à la retraite, leurs successeurs se montent la tête avec l'image du chef d'entreprise "moderne" dynamique et mégalo. Ils font faillite les uns après les autres en accusant les charges.

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    3. Les services imaginaires sont les plus chers comme les liens du même tonneau sont les plus solides !

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  6. Essayez donc la broderie, à condition d'être installé confortablement, vous pourrez éviter les douleurs dans les cervicales, toutefois, attention à ne pas vous piquer avec l'aiguille sous prétexte de sommeil de 100 ans, Nicole devant vous sortir du sommeil....

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    1. La broderie demande patience et minutie. Je ne suis pas certain d'être suffisamment pourvu de ces qualités.

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    2. Cher Jacques !

      Plus qu'à la broderie, vous intéresseriez-donc à la personnalité du Capitaine Crochet ?

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  7. Décidément, quand Saint Casto ne veille pas, c'est la cata!
    Je rajouterai au paracétamol un antiinflammatoire type profenid: ça aide. Le tout à faire passer avec le whisky de Didier, mais seulement le soir!
    Bon rétablissement.

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  8. Finalement la lecture et l écriture sont moins dangereux que le bricolage. Tous les professionnels ne sont pas des voleurs. Il faut penser que l on vieillie. Faites attention à vous car vos billets sont chouettes. J-J S

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    1. Je vais tenter de faire attention mais ce n'est pas mon point le plus fort. Merci pour le compliment.

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  9. de la peinture avec une côte fêlée ? Quel courage ! Vous ne voulez pas vous faire livrer quelques bouquins plutôt ?

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  10. Ce qui est vraiment réussi, chez vous, c'est le contraste entre l'événement minuscule (sans vouloir minimiser vos douleurs) et la belle langue, satinée, ironique, décalée, avec laquelle vous le racontez. C'est un vrai talent.

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    1. N'avez-vous pas peur de nous le gâcher à force de compliments ?

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    2. Merci, Marco. C'est en effet l'esprit du blog (s'il en a un).

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  11. Ah les côtes !!! Cela me rappelles un épisode hilarant (apparemment pas pour tout le monde...) que je ne résiste pas à vous conter.

    Il y a pas loin de cinquante ans, j'ai accompli à Marseille mon cursus universitaire avec trois amis : pendant sept ans, tous les soirs sauf le dimanche, nous avons travaillé ensemble.

    Un de nous était originaire de Chamonix et, en saison hivernale, il montait (si le groupe le libérait) avec sa superbe Ami 6 à son nid natal le vendredi soir pour skier, sa passion. Autant qu'il me souvienne, cela arrivait deux ou trois fois dans l'année.

    Or, je vous parle d'un temps (que les moins de 20 ans...) où (oui j'ai connu cette époque et oui je suis toujours vivant) il n'y avait pas de limitation de vitesse et encore moins de ceinture de sécurité.

    Il n'y avait pas, non plus..., d'autoroute entre Valence et Chamonix (ni de télévision couleur, ni de PC, ni de portable, mais je m'égare...) et, pour ceux qui connaissent l'endroit, on devait emprunter la nationale entre Valence et Romans : une trèèèèèès longue (plus de 10 kilomètres) ligne droite bordée de platanes des deux côtés.

    Parti à 22h00 de Marseille, notre ami s'est sans doute endormi (plus aucun souvenir) et a fait une très belle sortie de route vers 1h00 du matin (la vitesse max de l'Ami 6 étant ce qu'elle était). Il a eu pas mal de chance puisqu’il est manifestement passé entre deux platanes. C’est ensuite que ça s’est gâté : partir en tonneaux, dans les champs durcis par le gel, dans une Ami 6 sans ceinture de sécurité, n‘est pas une bonne option.

    Il s’est retrouvé à l’hôpital de Grenoble, vivant et c’est déjà pas mal, mais avec sept ou huit (je ne sais plus) fractures de côtes.

    Une semaine plus tard, nous (ses trois fidèles copains) sommes partis pour Grenoble. A l’hôpital nous nous sommes installés autour de son lit de douleur et, durant quelques minutes brèves mais intenses, nous lui avons racontés les meilleures blagues que nous avions pu recueillir durant la semaine. Des blagues vraiment excellentes qui nous faisaient rire nous mêmes.

    Il paraît que tousser ou éternuer avec une fracture de côte récente est très douloureux. Mais rire…

    Et bien, ce garçon qui a tant ri (certes de façon toute personnelle) ce jour là n’a en fait aucun sens de l’humour : presque cinquante ans après il nous le reproche encore.

    PS : j’espère que ce récit ne provoquera pas chez vous un rire douloureux...

    GDA13

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    1. GDA 13, vous avez atteint le but que vous assignait votre sadisme. J'ai ri mais, bénéficiant d'un léger mieux, votre succès n'a été que partiel car la douleur fut négligeable. Merci pour cette anecdote même si elle donne de vous (comme de moi, d'ailleurs)une image peu charitable.

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  12. Si ce tombeau ne s'ouvrait qu'une fois la rénovation terminée, je partirais content.

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  13. Voilà ce que c'est que de vivre dangereusement!
    Quoi qu'il en soit je vous souhaite un prompt rétablissement et un paisible mois de mai.
    Amitiés.

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  14. Peut-être pourriez-vous, aujourd'hui passer à un nouveau billet, que vous intituleriez : "Bonjour veaux, vaches, cochons !"
    Qu'en pensez-vous ?

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  15. Si j'en crois ma vieille expérience, on a mal une semaine et après ça va nettement mieux. Le pire peut-être, se lever du lit...

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    1. C'est ma toux chronique qui pose problème mais ça s'arrange un peu...

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