samedi 12 mars 2016

Examen réussi !

Or donc, hier, je fus à Vire. Eh bien, je dois vous dire que les mœurs du Virois sont pour le moins surprenantes. J'allais y subir un examen. Rien de bien nouveau pour qui a passé 6 ans à l'Université. Pourtant je dois à la vérité de dire que je fus surpris.

L'examinateur vint me chercher dans la salle d'attente et m'amena dans une petite pièce dont il me demanda de fermer la porte au verrou, ce qui éveilla ma méfiance. Ensuite il me pria de me déshabiller. Je lui demandai de préciser de quels vêtements je devrais me défaire. De tous, répliqua-t-il. Je lui fis remarquer que nous ne nous connaissions qu'à peine. Pour toute réponse, je n'eus droit qu'à un rire, même pas sardonique. Il faut croire que de telles pratiques lui étaient familières. Docile, je m'exécutai. Et passai une sorte de chemise en sorte d'intissé que je déconseillerais aux Inuits d'adopter comme costume national.

L'être maléfique revint et, après un bref passage au toilettes m'invita à m'allonger sur une espèce de table, qui par la suite s'avéra coulissante et mener son prisonnier faire des aller-retours sous un anneau parlant. Mais avant que ne se déclenche ce système infernal, mon tourmenteur se livra sur ma personne à des manœuvres dont la décence m'interdit de préciser les détails mais dont le but avoué était de dilater mon côlon en y introduisant force gaz carbonique. Je ne fus cependant pas pris en traître vu que le bougre (le mot dans son acception littérale lui convient parfaitement) me prévint que l'expérience serait douloureuse.

Ensuite commença un curieux manège où, après m'être tour à tour placé sur le dos, le ventre, le côté droit puis le gauche, la table coulissa tandis qu'une voix m'intimait l'ordre d'inspirer, de retenir ma respiration et en fin d'aller-retour de respirer à nouveau. La séance ne dura qu'un quart d'heure mais serait à classer dans la catégorie qualifiée de « sale » parmi ces fractions d'heures. J'eus l'heureuse surprise de retrouver l'intégralité de mes vêtement et les remis avant de sortir (on a sa dignité, que diable!). Mon bourreau me demanda de me rendre dans la salle d'attente de l'entrée afin que le bon docteur me communiquât les résultats. J'espérais être reçu.

Quelques minutes après que je me fus assis, une personne sortit du bureau du médecin. Je crus alors innocemment que j'étais sur le point d'être invité à lui succéder. Mais en fait l'attente se prolongea plus d'une heure durant. A mesure que le temps passait, augmenta mon inquiétude. Quelles insignes anomalies le praticien avait-il décelées ? Avait-il contacté ses collègues pour qu'ils s'éberluassent sur icelles ? Le retard qu'il mettait à me convoquer était-il dû à la difficulté de totaliser les diverses lésions et autres métastases qui peuplaient mon côlon ?

La porte s'ouvrit et l'homme de l'art prononça mon nom avant de m'inviter à entrer. A la différence de mon organe artificiellement dilaté, je n'en menais pas large. Le brave homme commença par m'avouer qu'un anormal développement musculaire et de nombreux spasmes avaient rendu l'exploration de la partie basse de l'organe impossible mais que, vu que son collègue en gastro-entérologie était, lors de sa tentative malheureuse d'examen, parvenu à l'inspecter, je pouvais être rassuré : aucun cancer, pas le moindre polype à signaler. La prise d'un rendez-vous avec le prescripteur de l'examen était donc inutile. OUF !

Cependant, avant de le quitter je lui signifiai que tout cela était bel et bon mais que je ressentais tout de même au quotidien et depuis des lustres certaines douleurs qui sans faire que je me roulasse par terre n'en étaient pas moins dérangeantes. Il convint que celles-ci du fait de la dysmorphie des lieux et de la sensibilité de ses parois n'avaient rien d'étonnant mais qu'en l’occurrence à part prendre son mal en patience on ne pouvait rien y faire. Le syndrome du côlon irritable est un compagnon fidèle dont on ignore l'origine comme le remède. Me voilà rassuré.

Je vais donc bientôt pouvoir rejoindre la Corrèze pour m'y livrer aux plaisirs ineffables de la réfection de plancher. Elle est pas belle, la vie ?

22 commentaires:

  1. Quand vous dites que vous avez repassé vos vêtements, doit-on en déduire que vous aviez pris la précaution de vous munir d'un fer, d'une planche articulée et d'une pattemouille ? Vous êtes décidément un homme qu'on ne prend pas au dépourvu !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'eus la même pensée, mais pensais plus à Jeannette qu'à la pattemouille ...

      Supprimer
    2. Mais la Jeannette n'exclut en rien la pattemouille, et je dirai même qu'elles vont très bien ensemble pour obtenir un bon résultat !

      Supprimer
    3. Il y aurait encore des gens pour utiliser une pattemouille ?

      Supprimer
    4. Est-ce que Maria Sharapova mate Pouille ?...

      Supprimer
    5. Je trouvais repasser plus élégant que remettre. Face aux moqueries, j'ai corrigé. J'exprimerai cependant ma déception de voir que tout ce que la lecture d'une tranche de vie aussi bouleversante suscite chez certains sont des commentaires narquois et déplacés.

      Supprimer
  2. Trop polype pour être honnête ?

    RépondreSupprimer
  3. Heureusement que vous aviez pu valider les acquis du 1er examen.
    Maintenant vous voilà reçu.
    Finalement ces réformes du bac. ont du bon.
    Tous mes voeux de bonne santé.
    Droopyx

    RépondreSupprimer
  4. Le second enseignement de ce billet, c'est que tous les colons ne sont pas mauvais. Et ça, c'est une vraie bonne nouvelle (et vraiment nouvelle.)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Seuls peuvent être vraiment mauvais ceux qui se parent d'un accent circonflexe.

      Supprimer
    2. Ah oui mais non : c'était avant la réfôrme de l'orthogrâphe. Depuîs, îls me dônnent fûrieusement l'envîe d'étêrnuer. Pas voûs ?

      :-D

      Supprimer
  5. Lorsque j'ai subi, il y a quelques mois, cet examen qui effrayait tant le maître de céans, et auquel il a heureusement échappé, j'avais in petto rebaptisé le gastro-entérologue qui officiait : le moniteur de la colo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Votre lâche anesthésie vous a privé de la connaissance profonde de votre être que vous auraient fournie les images sur l'écran.

      Supprimer
    2. Point du tout : je me suis réveillé avant la fin de l'inventaire de mes petits intérieurs, et j'ai donc pu assister à la dernière partie d'icelle.

      Supprimer
  6. Comme je l'écrivais dans un article précédent, je vais rencontrer un nouvel ami urologue de son état.
    Plus on avance dans l'âge et plus de gens aux mains baladeuses s'intéressent à votre séant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On se demande en effet où s'arrête le toucher rectal et où commence le fist fucking !

      Supprimer
    2. Un toucher rectal par un urologue ??? Là, c'est du vice pur !

      Supprimer
  7. C'est pas bientôt fini de nous étaler vos boyaux sur la table (de repassage) ?

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.