mercredi 3 février 2016

Chroniqueur politique : un bien dur métier

J'aimerais bien être blogueur politique mais la difficulté de la tâche me rebute. Trouver quotidiennement voire pluri-quotidiennement un nouveau sujet présentant un minimum d'intérêt me paraît au-dessus de mes forces. Je plains autant les chroniqueurs politiques professionnels que je ressens d'empathie pour les journalistes de BFM. Ces derniers sont d'un stoïcisme parfait. Un cargo menace de s'échouer ? On les envoie sur la plage de Mimizan. Une réunion importantissime (mouarf!) a lieu à l'Élysée ? Ils font le pied de grue devant la grille. Une prise d’otages ? On te les envoie à Vazy-en-Berrouette. Les migrants s'agitent à Calais ? Les voilà dans la Jungle (et sans même de casque colonial). Non contents de les faire poireauter dans les frimas, leurs bourreaux les torturent à coup de questions oiseuses tous les quarts d'heure. « Ginette, vous êtes devant le Ministère du Commerce et de la Magouille, que pouvez-vous nous dire de l'avancée des pourparlers franco-guatémaltèques dans le cadre du traité « Bananes contre Topinambours » ? » Et la pauvre Ginette, mettant à contribution toutes les ressources de sa langue de bois, de déclarer que l'accord est en bonne voie et devrait être conclu rapidement à condition que des difficultés de dernière minute ne vienne le retarder voire mènent à son ajournement. Personnellement, j'admire et compatis. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner sa vie ! Comment Ginette fait-elle pour ne pas craquer ? Pour ne pas dire qu'elle à froid aux pieds depuis le temps qu'elle fait le con devant ce putain de ministère, qu'elle ne sait pas grand chose de ce qui se passe à l'intérieur et que n'importe comment elle n'en a rien à foutre de ce traité de merde ?

Le chroniqueur politique, c'est un peu la même chose, sauf qu'il n'est pas toujours contraint de se rendre sur les lieux, ce qui lui évite bien des rhumes. Seulement, pour ce qui est de l'intérêt de ses interventions, c'est pareil. A moins qu'on ne les lui impose, il lui faut trouver des sujets même quand il ne se passe rien de bien saillant, ce qui est généralement le cas. Alors il commente les bisbilles internes du Parti Progressiste Rétrograde (PPR), les luttes de pouvoir au sein d'Écologie et Gaspillage (EG), les chances respectives de MM. Leblanc-Bonnet et Lebonnet-Blanc de l'emporter lors de la primaire de l'extrême centre, l'incroyable chute de popularité du président suite à son inespérée remontée après les attentats anti-pedzouilles du Bas-Brabant, il hasarde de timides pronostics, tente de donner un peu de cohérence au n'importe quoi, explique comment en augmentant leur salaire les ouvriers auraient plus d'argent, etc. Toutes choses dont personne, en dehors d'eux, de leurs confrères et de quelques pervers amateurs de ratiocination, n'a rien à cirer. De temps à autre, ils évoquent de vrais problèmes pour lesquels ils préconisent de fausses solutions ou enfoncent des portes ouvertes avant de vilipender quelque adversaire fantasmé. Ils tirent alors une certaine fierté de leur fonction et se prennent pour de vagues oracles.

Tout cela est bien triste. Comment tiennent-ils ? On peut penser que l'accès qu'ils ont ou croient avoir aux couloirs du pouvoir récompense leurs efforts en faisant d'eux les membres d'un « Happy few ». C'est quand même un peu maigre.

15 commentaires:

  1. Dans le même ordre d'idées, il fallait voir, hier soir sur BFM, comment madame Ruth Elkrief voulant à tout prix sauver ce vote du Congrès que Hollande a inconsidérément convoqué - et qui a du plomb dans l'aile - s'escrimant à persuader Brice Hortefeux que puisqu'ils s'étaient déclarés en faveur de la déchéance de la nationalité, lui et ses amis, ils ne pouvaient pas, ne pas voter pour, à Versailles !
    C'était pathétique ! Je me demande qui lui en saur gré ?

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  2. il parait que cela s'appelle la démocratie.

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  3. Ah, mais c'est un métier de parler pour ne rien dire.
    Nous remarquerons que les journalistes sur place secouent toujours la tête quand celui derrière le bureau lui pose une question.

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  4. vous croyez qu'ils comptent?

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  5. Comment ils tiennent? La plupart parce qu'ils sont payés pour ça et qu'ils espèrent qu'un jour ils pourront être au chaud, (à l'ombre, au sec,à l'abri de la neige, enfin assis) à la place qu'occupe actuellement celui qui leur pose des questions idiotes. Et certains pour que leur maman les voie à la télé ou pour draguer en sortant une carte de presse.

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    1. Ces nobles motivations n'ôtent rien à la pénibilité du métier.

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  6. j'en ai bien l'impression.

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  7. Personne pour la ponctuation?

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  8. ya plus qu'à prier alors.

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