vendredi 26 février 2016

Nouvelles de Mongolie

Je reçois à l'instant un e-mail que m'a adressé Damdin Enkhbayar, le président du club des lecteurs de « Vu des collines » de Dalanzagad.

Dalanzadgad, le 25 février 2016

Salut à toi, Ô phare de la pensée universelle !*
Puisse les dieux t'accorder la beauté du chameau de Bactriane , la force du mazaalai, les attributs virils de l'hémione et l'agilité du saïga !**

Comme tu le sais, j'éprouve une admiration sans bornes pour ton président, l''honorable M. Hollande. Je collectionne ses photos en cachette de mon épouse car je crains que sa beauté ne fasse naître en elle une passion torride qui viendrait troubler un bonheur conjugal jusqu'ici sans plus de nuages que le ciel du Gobi. Toutefois une chose m'intrigue : il semblerait que où qu'il aille, il provoque les trombes d'eau. Est-ce bien vrai ou est-il constamment accompagné d'un Arroseur Présidentiel chargé de répandre sur lui une bienfaisante ondée?

Cette particularité m'intéresse car au cas où cet homme magique attirerait naturellement les précipitations, j'aimerais l'inviter à venir passer l'été dans une yourte installée sur les quelques milliers de kilomètres carrés que je viens d'acheter dans le désert de Gobi pour une poignée de tugrigs. Ces terrains sont trop arides pour être cultivées mais copieusement arrosés, vu la chaleur estivale, on pourrait y obtenir de riches moissons. Au passage, ça me permettrait, pour reprendre la formule de Bernanos, de me faire des couilles en or !

Tu vois à quel point une réponse confirmant ce don exceptionnel conforterait mes espoirs. Si M. Hollande acceptait ma requête, il n'obligerait pas un ingrat : à lui les flots de lait de jument fermenté et les petites mongoles !

Reçois, Ô etc., l'expression de mon inconditionnelle admiration.

* Le Mongol juge les hommes avec une sévère objectivité
** respectivement : chameau sauvage, ours de Gobi, âne sauvage et antilope des steppes.

Je lui adresse ce jour la réponse suivante :

Salut Mon Brave !

Eh bien sois rassuré, M. Hollande attire bien la pluie. Seulement, la mise en œuvre de ton projet devra attendre un peu car cet été il aura fort à faire : continuer sa lutte victorieuse contre le chômage, passer trois fois par jour à la télé et encourager les actrices méritantes prendront tout son temps. Toutefois si tu sais te montrer patient, il devrait dès le printemps 2017 se trouver bien moins occupé. Nul doute qu'il se rendra avec plaisir à ton invitation. Il se pourrait même qu'il reste passer l'hiver au désert car ce serait pour lui une occasion rêvée de revêtir son costume favori et de retrouver ces hommes des steppes qu'il aime tant et qui ne le huent pas :



Je te laisse le soin de lui adresser ta requête qui devrait séduire son côté soiffard comme son tempérament de feu.

Bien le bonjour,

Jacques Étienne

PS : Il me semble que la formule que tu attribues à Bernanos serait plutôt de Paul Claudel.

jeudi 25 février 2016

Rééducation

Depuis quelque temps, on constate autant en Russie que dans certains pays de l'ex- bloc de l'Est de très mauvaises attitudes. N'entend-on pas l'infâme Poutine défendre les racines culturelles de son pays, ne voit-on pas le répugnant Orban empiler des réformes inadmissibles à coups de révisions constitutionnelles et renforcer indûment la protection des frontières de son pays avec la complicité de ses voisins polonais, slovaques et tchèques, ne voit-on pas des Allemands de l'Est se mobiliser par dizaines de milliers pour protester contre l'arrivée d'un petit million de migrants dans leur patrie réunifiée, un ministre polonais n'ose-t-il pas déclarer (horresco referens !) son scepticisme par rapport à certaines évolutions pourtant évidentes « Comme si le monde ne devait automatiquement aller que dans un seul sens, selon un modèle marxiste – un nouveau mélange de cultures et de races, un monde de cyclistes et de végétariens, qui ne mise que sur les énergies renouvelables et combat toute forme de religion. Tout cela n’a rien à voir avec les racines polonaises traditionnelles » ?

Comme vous et tous les vrais démocrates progressistes, de tels constats ont, dans un premier temps provoqué mon indignation comme ils ont provoqué les foudres de Bruxelles. Le plus inexplicable est que ces gouvernants semblent bénéficier d'un soutien populaire largement supérieur à celui que recueille, par exemple, un homme d'exception comme le président Hollande ! Ma colère se mue alors en stupéfaction ! Comment expliquer que des êtres que l'on peut supposer humains osent apporter le moindre soutien à de si nauséabonds régimes ?

Seulement, passées les premières réactions effarées, vient le temps de la réflexion. Il doit bien exister une explication rationnelle à ces phénomènes apparemment incompréhensibles ! Qu'ont en commun,ces brebis égarées ? Curieusement, ces Allemands, Polonais, Russes, Hongrois, Tchèques et Slovaques ont vécu des décennies durant sous la bienveillante férule du communisme dur. Peut-être en ont-ils conçu une certaine méfiance vis-à-vis de la variante rampante de cette merveilleuse idéologie qui s'est progressivement installée ces dernières décennies en Occident ?

Il ne faudrait pas oublier que le merveilleux système idéologique qui nous gouverne est le fruit d'un long travail. Ce n'est pas du jour au lendemain que l'on prend conscience que le loup est l'ami de l'agneau ou que le roi n'est pas nu, comme le croit cet imbécile d'enfant du conte, mais qu'il porte un magnifique habit de douche dont on ne peut qu'admirer la magnificence du papayou. L'esprit frustre se tient à de trompeuses apparences, confond invasion et enrichissement, prend des progrès incontestables pour des signes de déliquescence. Il faut l'éduquer ou plutôt le rééduquer.

Accepter l'adhésion à l'UE de certains pays sans qu'ait été préalablement observée une longue période de rectification des esprits fut probablement une erreur. Est-il encore temps d'y remédier ? On peut se le demander tant on peut constater, jusqu'au sein des plus avancées des nations occidentales, d'inquiétantes désaffections vis-à-vis de la bonne parole. Gardons cependant espoir : si nul n'est prophète en son pays, peut-être qu'en envoyant nos chantres du bien-penser dans les Pays de l'Est ils y remporteront l'adhésion des foules et sauront remettre ces âmes errantes sur le droit chemin...

La situation est grave mais pas désespérée.

mercredi 24 février 2016

Laos

Voilà un pays dont on parle rarement pour ne pas dire jamais. Et à juste titre. A la différence de son voisin chinois, le Laos est de taille bien réduite. Comparé à celle du Vietnam, sa population d'à peine 6,5 millions est ridiculement faible alors que leurs superficies sont voisines et que 1000 km de frontières communes permettraient sans problème aux Laotiens d'observer la manière dont les Vietnamiens s'y prennent pour être si nombreux. Du coup, ce pays connaît une densité ridicule, surtout pour un pays d'Asie. Coincé entre, au Nord, la Chine et le Myanmar (plus connu sous le nom de Birmanie), à l'Est le Vietnam, au Sud, le Cambodge et à l'Ouest la Thaïlande, le pays est totalement enclavé avec pour conséquence une totale absence de plages de sable blanc bordées de cocotiers. Ce qui n'est pas le moindre de ses nombreux handicaps.

Du point de vue géographique, on ne peut pas dire que la nature l'ait gâté. Un climat tropical alternant saison des pluies, grosso-modo en été et saison sèche le reste du temps. Bordé par le Mékong, fleuve inutile parce que difficilement navigable, on y trouve quand même quelques montagnes mais rien de vraiment significatif, vu qu'elles culminent à 2820 m.40% de son territoire est couvert de forêts sans que pour autant le pays soit un exportateur majeur de champignons.

L'histoire de ce pays commencerait, selon Wikipédia, au XIIIe siècle. Curieux, non ? A croire qu'avant ce pays n'était peuplé que d'éléphants, animaux dont l'inutilité est particulièrement marquée. En effet, en 1353 le royaume prit le nom de Lan Xan, ce qui en charabia local signifie « Pays du million d'éléphants ». De deux choses l'une soit le Laotien était vantard, soit ce pays en était littéralement infesté. Mais passons. Après avoir avoir été progressivement dominé par ses voisins, à la fin du XIXe siècle la France fit l'erreur de l'intégrer à l'Union Indochinoise avant de prendre la sage décision de lui accorder l'indépendance en 1954. S'ensuivit une guerre civile et pas mal de chaos jusqu'à ce que les Étasuniens jettent à leur tour l'éponge après avoir copieusement bombardé le pays comme ils aiment à le faire un peu partout. Une de leurs cibles favorites fut la Plaine des Jarres ainsi logiquement nommée à cause de la multitude de grandes jarres taillées dans la pierre qui la parsèment. D'une efficacité stratégique inexistante, ces bombardements ne sont cependant pas parvenu à les détruire toutes :


Depuis 1975, le pays est passé sous la bienveillante férule d'un régime communiste avec toutes les heureuses conséquences que l'on peut deviner.

Une des caractéristique de la population laotienne est son extrême diversité. Recenser l'ensemble des ethnies et de leur divers dialectes découragerait le plus zélé des Bénédictins. Malgré cela, et aussi étonnant que ça paraisse, le pays n'est pas vraiment riche. 163e pays du monde en terme de Parité de Pouvoir d'Achat, 73% de la population s'adonne avec plus ou moins d'enthousiasme à la culture du riz. Pour mettre un peu de beurre dans leur riz, les laotiens produisent également de l'opium. Ils en seraient le 3e producteur mondial. Sinon, ils exportent leur production minière.

Résumons nous : si vous aimez la misère, les étés pourris, le communisme, les éléphants, les langues incompréhensibles, la forêt et les grosses jarres de pierre, c'est la destination idéale. Si aucun de ces éléments ne vous attire, tout autre pays et même certaines régions françaises seront préférables.

lundi 22 février 2016

Lecture...

J'envie les lecteurs avides ! Je l'ai été. Ma soif de lecture me poussait, avant même l'école, à supplier mon frère aîné de lire pour moi. Ce qui, évidemment, l'ennuyait bien qu'il accédât parfois à mes demandes. Grand lecteur devant (et peut-être même derrière?) l'Éternel, je crois qu'à l'adolescence ce fut lui qui, achetant des livres tandis que mon père n'en lisait jamais et que ma mère se complaisait dans d'ennuyeuses bondieuseries, stimula cette passion.

L'été, à notre maison du bord de mer, je préférais rester à lire sous ma tente plutôt qu'aller à la plage. J'achetais une pile de livres de poche et passais la journée à lire, parfois plusieurs ouvrages par jour. Mes lectures furent désordonnées. Après une période Simenon vers onze douze ans, je me pris de passion pour les romans d'aventures. Dire que je comprenais tout serait exagéré. Je me souviens même, lisant Germinal en mon âge tendre, avoir pensé que la maîtresse d'un des fils était son institutrice ! Mais qu'importe ? Le livre était pour moi comme une porte de secours battant sur les étoiles, pour citer Ferré. Une échappatoire vers un monde moins terne que celui où je m'ennuyais. Cette passion fut plus qu'un feu de paille. Mais, comme bien des choses, le temps l'a affaiblie à mesure que d'autres occupations s'y substituaient.

Le temps est loin où j'attendais presque tout du livre. Sagesse, connaissance de l'âme humaine, savoir, dépaysement. Peut-être me suis-je si bien réconcilié avec la vie que le besoin se fait moindre d'en sortir ? Peut-être suis-je devenu exigeant ou blasé au point que peu d'auteurs trouvent grâce à mes yeux ? Peut-être aussi que, mon sens de la dérision s'exacerbant, je ne supporte plus que les livres légers ? Toujours est-il que, ces dernières années, seuls quelques auteurs m'ont vraiment rendu le goût de lire. Avec gloutonnerie, allant jusqu'à la quasi-indigestion, je me suis tour à tour empiffré de Terry Pratchett, de Robert Rankin ou de P G Wodehouse. Tous trois Anglais et humoristes à leur manière originale. Je lis bien de ci de là d'autres livres mais je transgresse de plus en plus la loi que je m'étais fixée de terminer tout livre commencé. S'il faillit à me donner une fringale de connaître la suite, j'abandonne l'ouvrage.

Le temps où je n'aurais su concevoir un jour sans lecture est révolu. Cuisine, bricolage, jardinage sont, entre autres, venus s'ajouter à mes intérêts. Maintenant, c'est une journée sans une quelconque activité manuelle qui me paraît perdue... Je continue cependant de ressentir une certaine envie quand j'entends ou lis quelqu'un décrire ses enthousiasmes vis-à-vis de livres qui me sont tombés des mains ou que je n'ai aucune envie de découvrir. Regret d'un paradis perdu ? Peut-être mais qu'importe si j'en ai découvert de nouveaux ?

Tiens, en prime, une chanson de Jean-Roger Caussimont à qui, ne l'oublions jamais, l'on doit les meilleures de Ferré. Je n'ai su trouver de version par l'auteur mais il n'en demeure pas moins que le texte reflète bien la légèreté venant de l'âge même si la mienne prend d'autres aspects.


dimanche 21 février 2016

Troll et buse ! (jeu de mots)

Depuis quelque temps déjà une personne (qui s'est revendiquée féminine) s'amuse, du moins je l'espère, à déposer force commentaires sur mon blog. Il semblerait que je ne sois pas le seul bénéficiaire de ses délicates attentions. Vu le côté totalement inepte de ses interventions, j'en retire une certaine perplexité.

Au temps béni des multiples et divers Léon, l'intention était maligne. Quels qu'ils soient, les Léon se montraient agressifs, critiquaient le manque d'intérêt de ma prose. Mais là, c'est tout autre chose. Ça va du néant à l'incompréhensible en passant par l'intempestif. Au point qu'on est amené à se poser des questions. La personne serait-elle démente ? Cherche-t-elle à nuire ? Ou au contraire, émue par la relative oisiveté qu'impose une météo défavorable, cherche-t-elle, en toute charité à me procurer un peu d'activité ? Supprimer ses interventions m'occupe, c'est vrai...

Pourtant, à la longue, ces suppressions s'avèrent un rien fastidieuses et quelque nobles que soient les motivations de la dame, s'installe une certaine lassitude. Seulement, comment s'en débarrasser ? Modérer les commentaires ne fait pas partie des habitudes du lieu et ne me dispenserait aucunement de la corvée d'effacement. Mettre des captchas ne ferait que compliquer l'accès à tous et n'empêcherait aucunement l' « Anonyme » d'intervenir.

La seule solution me paraît donc de prendre mon mal en patience. Tout finit par lasser... S'il faut pour cela des mois, eh bien on attendra. Le proverbe ne dit-il pas que « Si tu t'assois au bord d'une rivière et que tu attends assez longtemps, tu verras passez les corps de tes trolls » ?

PS : Il se peut qu'emporté par ma fougue épurative  je supprime des commentaires qui n'émaneraient pas de la personne en question. Je prie les éventuelles victimes  de ces inadmissibles censures de m'en excuser. Tant il est vrai que, comme disait mon professeur d'histoire-géo en Terminale, "on ne fait pas d'omelettes sans casser d’œufs" (il parlait en l’occurrence des menues erreurs du stalinisme).

vendredi 19 février 2016

Grave décision !

Il est des moments dans la vie d'un homme où de graves décisions s'imposent. Ils ne sont pas nombreux mais marquent des étapes. Il font qu'existe un avant et un après. Ainsi, moi qui vous parle, me suis-je récemment trouvé contraint à prendre position. Il y a un peu plus de huit ans, j'ai acquis cette modeste demeure qui me permet de profiter pleinement des agréments du bocage normand et de son climat vivifiant. Après plusieurs années de travaux, j'en ai fait un logement confortable. Seulement le temps passe et il me fallut bien reconnaître qu'avec lui la fraîcheur de la décoration s'étiolait. Soumis aux assauts des fumées de cigarette, tout commençait à perdre de son éclat. Que faire ? Se résigner à une lente déchéance ? Refaire à neuf les premiers aménagements ?

L'une comme l'autre solution me parurent inacceptables. Accepter que peu à peu tout se détériore est peut-être le fait du sage mais je lui en laisse le plaisir. Me lancer dans de nouveaux et coûteux travaux n'est pas très raisonnable à l'heure où je m'apprête à partir pour la Corrèze retaper ma nouvelle maison. C'est alors que me vint l'idée d'un compromis : l'opération GMH ou Grand Ménage d'Hiver. Elle consisterait à tout nettoyer du sol au plafond. Murs, meubles, tout serait récuré afin de retrouver un peu du pimpant originel. Depuis deux semaines, à raison de quelques heures par jour, armé d'éponges, de chiffons, de seaux, d'une serpillière, d'un escabeau, je déplace les meubles, récure jusqu'au moindre coin et peu à peu, pièce après pièce, tout s'améliore.

Dire qu'il s'agit d'une partie de plaisir serait exagéré. En fait, ménage et entretien m'ennuient profondément. Je préfère probablement créer mon environnement à y vivre. D'où l'idée de ma rénovation corrézienne. Et puis ça occupe plus utilement que les mots-croisés et la belote sur Internet qui m'aident à tuer l'ennui de cette interminable mauvaise saison.

jeudi 18 février 2016

De la neige, encore !

La Normandie est connue pour son climat doux mais quelque peu humide. Humide, c'est indiscutable mais doux... Enfin si on se base sur Cherbourg, ça se tient : souvent ville la plus chaude en hiver et la plus fraîche en été (du moins pour le Nord de la France). Seulement, au sud de la Manche, nous sommes a une centaine de kilomètres de ce port. Et puis, il y a l'altitude. 360 m, ça fait sourire mais ça se sent : les collines normandes sont souvent enneigées quand les vallées restent vertes. En  8 ans, je n'ai pas vu d'hiver sans neige. Que ce soit une mince pellicule ou que plusieurs dizaines de centimètres viennent bloquer les routes, elle est toujours là. Rien que cette année, réputée sans hiver, elle a du tomber quatre à cinq fois. Celle d'hier laissa le plus épais manteau.

22 h 40, ça tombe dru ! (ça continuera jusqu'à 4 h passées)



Dur lever du soleil pour les oiseaux !


Comme pour le camélia en fleurs,

les artichauts,

les bruyères,


ou les choux.

Les pas s'y enfoncent.

J'ai déneigé les bruyères car la neige ne leur réussit pas .


Certains m'envieront, mais j'ai la neige en horreur !

DERNIÈRE MINUTE :

Un de nos aimables commentateurs ayant exprimé son scepticisme quant au fleurissement du camélia, nous nous sommes empressés, dès la neige fondue sous les ardents rayons du soleil des collines de prendre une photo propre à dissiper ses doutes : 


mercredi 17 février 2016

Surgissements inattendus

Dans un excellent roman  dont j'ai déjà parlé (ici et ), à la page 180 d'icelui, Evremont aperçoit  la maigre bibliothèque de sa défunte mère. Parmi les auteurs dits « oubliés » qui la composent, un nom retient mon attention : Jean Hougron. Au début des années soixante-dix, j'avais apprécié l'exotisme de ses romans indochinois. Des années plus tard, je découvris, par le truchement de mon épouse, son Histoire de Georges Guersant qui me parut de loin supérieur au reste. Ma mémoire n'en conserve que le très vague souvenir d'un jeune homme qui s'échine à débrouiller l'inextricable contentieux qui existe entre la maison de commerce qui l'emploie et un client. Y consacre-t-il des mois ou des années avant qu'on ne lui fasse connaître la totale vanité de ses efforts ? Je ne saurais dire.  Mais ce côté absurde du travail m'avait séduit...

Toujours est-il que ma curiosité en fut piquée et que j'allai regarder si, par bonheur, ce roman ne se trouverait pas parmi mes livres. Ce n'était pas le cas. Des deux ouvrages, achetés en janvier 73, je décidai de relire Tu récolteras la tempête

En l'ouvrant, j'y trouvai une carte postale qui devait m'avoir servi de marque-page lors d'une précédente tentative de relecture. Elle se trouvait dans les premières pages, illustrant l'échec de cette entreprise. Datée d'octobre 79, la carte, une vue de la mosquée bleue d'Istambul, sous le message « Bon baisers de Russie » portait la signature de Béa et Babou. Tout d'un coup resurgit une époque. Celle qui me vit rencontrer ma première épouse dans un troquet de Tours dont le nom a déserté ma mémoire. Inséparables amies, les deux filles y tenaient leur QG.

 Quelques années plus tard j'épousai la plus vive et l'autre se maria avec le surnommé Babou, un gars qui fréquentait assidument ce même bar, vague étudiant en je-ne-sais-plus-quoi à qui le père de Béa finit par procurer un emploi dans l'entreprise qu'il dirigeait. La vie nous éloigna (c'est une des choses qu'elle fait le mieux) sans que les liens ne disparaissent. 

Bien avant le nôtre, leur couple battit de l'aile, l'un plongeant dans l'alcool, l'autre dans la mouise. Pour l'aider un peu nous embauchâmes un temps Béa au magasin. Expérience peu concluante. Babou, lui, vint un jour nous démarcher. Dire qu'il représentait bien sa société serait abusif. Portant des vêtements d'une propreté plus que douteuse, il nous narra ses errances hospitalières suite à ses menus excès et nous remercia d'avoir tendu la main à son ex. Nous n'entendîmes plus parler ni de l'un ni de l'autre. Que sont-ils devenus ?

Il arrive qu'au hasard d'une phrase, un mot ou un nom provoque une chaîne de retours inopinés, cependant le passé ne provoque en moi aucune nostalgie.

mercredi 10 février 2016

Un excellent livre ! (2)

M. Blogspot ayant jugé bon de remplacer mes tirets de dialogues par des puces, je prie mes éventuels lecteurs d'excuser ce désagrément qu'un manque de patience m'a prévenu de corriger.



Le quadragénaire entra dans la librairie J'aime l'ire *. Il avait ce regard un rien désabusé de qui a essuyé bien des typhons et fréquenté les bordels de Ouagadougou.

Ne voyant personne, de la prothèse métallique qui remplaçait un bras perdu lors d'un adultère un peu compliqué avec une naine malgache, il frappa le comptoir afin d'attirer l'attention.

Une jeune personne apparut de derrière les rayonnages et, l'ayant salué lui demanda si elle pouvait l'aider.

  • Eh bien mademoiselle, j'aimerais que vous me conseillassiez un bon roman. Quelque chose de couillu, si vous avez...
  • Qu'entendez-vous au juste par là, s'enquit la brunette potelée qu'une coquetterie dans l’œil n'empêchait aucunement d'être appétissante comme un brugnon de Touraine (ou comme un plat de tripes à la mode de Caen, suivant les goûts) ?
  • Disons pas un de ces livres qui ne visent qu'à déclencher les rires gras à coups de plaisanteries de garçon de bains comme la Recherche ou La Guerre et la paix, quelque chose de sérieux sans être austère...
  • Mais encore ?
  • Ben, un roman avec des personnages bien campés, dont les destins s'entrecroisent sans qu'une vache soit en mal d'y retrouver son veau comme chez Dos Passos. Où l'on moquerait à l'occasion les travers de notre époque sans tomber dans le prêchi-prêcha. Où seraient évoquées les difficultés de communication inter-générationnelles. Où l'amour adolescent croiserait la solitude de l'âge mûr et la pholie** pathétique d'un jeune homme en recherche floue...
  • Certes, certes, mais dites m'en un peu plus : voudriez-vous de l'aventure, du sexe débridé ?
  • Pourquoi pas, mais pour l'instant je recherche surtout un bon roman...

S'apercevant de l'ambiguïté de sa question, Brigitte, car tel était son nom, précisa :

  • Je voulais dire dans le livre...
  • Ah oui, excusez ma bévue. Du sexe, il en faut bien un peu mais sans excès, on oscille entre la bête et l'ange, pas vrai ? Comme il faut quelques cuites héroïques, un service municipal de la clownerie et du bord de Loire. Très important, le bord de Loire, voyez Balzac. Si en plus pouvait venir se mêler aux personnages de fiction un écrivain célèbre bien déglingué dont serait peint un portrait croquignolesque, ce serait bien...
  • Je crois que j'ai quelque chose susceptible de satisfaire vos attentes , dit l'avenante Brigitte.
  • Je n'en doute pas, déclara l'homme en plongeant un regard ravivé dans son généreux décolleté.

S'étant dirigée vers le rayon des romans français, Brigitte en revint avec à la main un volume couvert de rouge qu'elle posa sur le comptoir :

  • Je viens d'en terminer la lecture : vous y trouverez ce que vous souhaitez et tout ça dans un style léger, élégant, sans être précieux.
  • Le Chef-d'oeuvre de Michel Houllebecq ? J'en ai déjà lu, sur un excellent blog une magistrale critique mais elle ne concernait que l'objet-livre. Le ramage se rapporte-t-il au plumage ?
  • Il le surpasse, il le surpasse ! Et de loin !
  • Je le prends, tant votre votre jugement littéraire me paraît sûr, dit l'homme tout en découvrant les rondeurs fessières de Brigitte qui s'était un instant retournée pour décrocher un sac plastique de la liasse fixée au mur, avant de rajouter :
  • Tant que j'y pense : Appréciez-vous le troc ?
  • Le troc ?
  • Oui. Si vous le vouliez, je vous montrerai comme on danse en Afrique en échange de vos impressions de lecture...
  • Je termine à dix-neuf heures répondit une Brigitte toujours avide de parfaire ses connaissances exotiques et de parler bouquins.

    *Jeu de mot dû à Algide Dubreuil, fondateur dans les années trente du siècle dernier de la librairie, qui voulut ainsi combiner les allusion à son caractère irascible, et à sa passion du livre et des mots croisés.
    ** Moi aussi je réforme !


lundi 8 février 2016

Jusqu'où descendront-ils ?


Je me suis rendu sur le site facebook de soutien au général Piquemal. J'ai voulu inviter mes amis à m'y rejoindre. Ce ne fut pas possible. Voici le message que j'ai obtenu :



A croire que les ordis de facebok sont trop faibles pour satisfaire la demande !Curieusement, il y a quelques minutes, le message était différent, il ne parlait que de blocage sans justification. Qui bloque ? Peu importe : Apportez votre soutien, partagez ce billet, diffusez ce lien :https://www.facebook.com/soutiengeneralpiquemal/?fref=ts

dimanche 7 février 2016

Combien de temps tiendra la digue ?

La gauche est aux abois. J'en veux pour preuve la manière musclée dont elle a fait disperser par la police une manifestation pacifique et interpeller un général de corps d'armée de 75 ans dont le comportement au moment de son arrestation n'avait rien de commun avec celui des hooligans des soi-disant ZAD. Car si un rassemblement d'un petit millier de braves gens se mobilisant de manière festive (défilé-carnaval, bris de vitrines, jet de projectiles sur les forces de l'ordre) est tout à fait tolérable, une centaine de protestataires pacifiques contre la présence de migrants à Calais mettent en danger la paix civile. Si vous en doutez, les chiffres parlent d'eux-mêmes : 20 interpellations à Calais, 5 à Rennes.

Un autre signe en est que nos chers journaleux d'État ou du privé, ayant de plus en plus de mal à dissimuler que leur doxa est remise en question et pas seulement par des abrutis dégénérés au discours inarticulé, prennent une posture victimaire : la « pensée unique », ce n'est pas eux, ce sont ces intellectuels dévoyés qui éructent leur parole nauséabonde devant des micros qu'une coupable indulgence laisse leur tendre. Leur superbe méprisante passée se mue en héroïsme résistant. Ils mènent désormais un combat inégal contre la horde montante des putrides. Ils continuent d'utiliser la même rhétorique qui leur a valu de multiples défaites mais laissent ouvertement poindre leur crainte d'être vaincus et de voir le FN prendre le pouvoir avec les conséquence apocalyptiques que tout esprit sain ne peut manquer d'imaginer.

Tant bien que mal, la digue idéologique tient. Car des décennies d'efforts conjugués du système politico-médiatique ont su inspirer une sainte trouille d'un « fascisme » entièrement fantasmé au point que bien des gens dont l'esprit s'est, comme on dit, « lepenisé » continuent de porter leurs suffrages sur des candidats qui prônent des politiques contraires à leurs aspirations. Seulement, une telle attitude qui frise la schizophrénie peut-elle réellement perdurer ? Combien de temps pourra-t-on nier certains problèmes qui mettent de manière évidente en cause la cohésion de notre nation ? Pourra-t-on longtemps continuer de criminaliser certaines opinions ?

En faisant passer le général Piquemal qui n'a fait que braver les diktats d'un état d'urgence à géométrie variable en comparution immédiate, ne risque-t-on pas de favoriser la prise de conscience qu'il existe deux poids et deux mesures ? Ne risque-t-on pas ainsi de faire sourdre dans certaines esprits l'inouïe conscience que les sectaires, les intolérants, les autoritaires, les haineux ne sont pas ceux que l'on croit ?

vendredi 5 février 2016

De quelques innovations linguistiques

Ayant largement exprimé mon opinion sur l'inutile et négligeable réformette de l'orthographe prônée par Mme Vallaud-Belkacem dans des commentaires chez Suzanne, ceux qui seraient intéressés de la connaître peuvent s'y rendre.

Tel n'est pas l'objet de ce billet. Je voudrais plutôt évoquer certaines tendances qui pour des raisons obscures se répandent dans les media.

Une d'elle est celle de placer l'accent sur la mauvaise syllabe. M. de Closets me semble avoir été l'initiateur de cette innovation. Une des caractéristiques principales de la langue française est d'avoir , suite au renforcement de l'accentuation de l'antépénultième latine par nos envahisseurs germaniques, vu la chute des syllabes finales créant ainsi de nombreux homonymes et accessoirement faisant porter l'accent sur celle qui était devenue finale d'un groupe d'articulation. En résumé, en français, on accentue uniquement la dernière syllabe d'un groupe de mots. Eh bien, afin de donner à leurs énoncés un peu de relief, journalistes et commentateurs divers se sont affranchis de cette règle et accentuent volontiers la première syllabe des mots. Exemple : alors qu'un locuteur normal dirait « Envisageons le délicat problème de la raréfaction du topinambOUR » un chroniqueur digne de ce nom prononcera, s'il est en grande forme « ENvisageons la RAréfaction du TOpinambour ». Un peu dopé, il ira jusqu'à « TOpiNAMbour » mais une telle prouesse requiert un entraînement rigoureux et n'est donc pas à la portée de tous.

Une autre curieuse tendance est la modification du degré d'aperture des voyelles. Ainsi, la dame de la météo annoncera-t-elle qu'il devrait pleuvoir sur les [kɔt] de la Manche ( tu parles d'un scoop!) et non comme il conviendrait sur les [kot] laissant ainsi supposer que ceux qui ne portent pas de cottes de travail pourront sortir sans parapluie. Il n'y a pas que la prononciation du o qui se trouve modifiée sur les ondes. Ainsi ai-je noté de curieuses réalisation des phonèmes [e] et [a] qu'on a tendance à ouvrir de bien curieuse manière donnant des sons jusqu'ici inouïs en français standard.

Je ne sais si vous avez remarqué ces phénomènes mais personnellement leur fréquence grandissante me choque autant que mes considérations phonétiques vous endorment. A ceux qui ont eu le courage de me suivre jusqu'ici, un grand merci !

jeudi 4 février 2016

Rions avec la CGT !

Depuis le départ de Mme Taubira du ministère de la justice, la scène comico-politique connaissait une crise grave. Bien sûr, il nous restait Mmes Royal et Vallaud-Belkacem ainsi que M. Cazeneuve. Mais, soyons lucides, si leurs efforts pour nous distraire sont méritoires leurs résultats sont mitigés. Les éternelles tergiversations et autres promesses de « remises à plat » de l'une, la réforme du collège et les études de genre de l'autre, l'interdiction de manifester à Calais sous prétexte de risque de trouble à l'ordre public du dernier (comme si un calme olympien régnait dans la cité!) sont des tentatives louables, certes, mais tout au plus font-elles s'esquisser de pâles sourires. Il nous fallait quelque chose de plus fort.

Vous en aviez rêvé, la CGT vous l'offre ! En ce mardi 4 février de l'an quatre de la moi-présidence, ce syndicat, par solidarité avec les « Goodyear » condamnés, organise une grève du métro. Bafouant le droit imprescriptible que toute personne ou tout groupe a de séquestrer son prochain, une justice de classe a en effet osé infliger des peines de prison à des gens qui ont agi, avec le succès qu'on a pu constater, pour le bien commun. Il était urgent que l'on marquât le coup. Seulement, à part à la SNCF ou à la RATP, malgré une lente érosion, les bastions du syndicat cryptocommuniste se font rares et son pouvoir de nuisance se réduit, ce qui nuit à sa capacité de destruction de l'emploi. C'est donc la RATP qui s'est dévouée.

L'idée est excellente et gagnerait à se généraliser. En effet, ce ne sont pas les occasions de se solidariser avec les malheurs d'autrui qui manquent. On pourrait donc envisager que plutôt que d'organiser, avec un succès parfois mitigé, des grèves là où se posent les problèmes, ces dernières se trouvent centralisées soit à la RATP, soit à la SNCF où elles connaissent d'autant plus de succès qu'il est aisé de bloquer le système en mobilisant une partie des conducteurs tandis que les autres personnels pointent consciencieusement. Des licenciements dans les conserveries de sardines ? Grève à la RATP ! Une remarque désagréable adressé par un cadre à un employé du gaz ? Grève à la SNCF ! On pourrait multiplier les exemples.

Et puis à l'heure de la mondialisation, ne pourrait-on pas envisager que la CGT centralise dans ses bastions toutes les revendications de la planète ? Les « Durex » de Qingdao souhaiteraient une petite augmentation ? On bloque le RER B ! Des licenciements à Detroit chez General Motors ? Plus de TGV 15 jours durant ! L'heure est à la spécialisation, se concentrer sur son cœur de métier est d'actualité, or dans quel domaine ces entreprises excellent-elles sinon dans celui de l'arrêt de travail ? La grève d'aujourd'hui n'est qu'un premier pas dans la bonne direction.

Et puis ne boudons pas notre plaisir : voir de braves Parisiens de gauche contraints de marcher des heures sous la pluie sans que leur conscience politique leur permette d'oser critiquer la cause de leurs déboires est d'un comique irrésistible.

mercredi 3 février 2016

Chroniqueur politique : un bien dur métier

J'aimerais bien être blogueur politique mais la difficulté de la tâche me rebute. Trouver quotidiennement voire pluri-quotidiennement un nouveau sujet présentant un minimum d'intérêt me paraît au-dessus de mes forces. Je plains autant les chroniqueurs politiques professionnels que je ressens d'empathie pour les journalistes de BFM. Ces derniers sont d'un stoïcisme parfait. Un cargo menace de s'échouer ? On les envoie sur la plage de Mimizan. Une réunion importantissime (mouarf!) a lieu à l'Élysée ? Ils font le pied de grue devant la grille. Une prise d’otages ? On te les envoie à Vazy-en-Berrouette. Les migrants s'agitent à Calais ? Les voilà dans la Jungle (et sans même de casque colonial). Non contents de les faire poireauter dans les frimas, leurs bourreaux les torturent à coup de questions oiseuses tous les quarts d'heure. « Ginette, vous êtes devant le Ministère du Commerce et de la Magouille, que pouvez-vous nous dire de l'avancée des pourparlers franco-guatémaltèques dans le cadre du traité « Bananes contre Topinambours » ? » Et la pauvre Ginette, mettant à contribution toutes les ressources de sa langue de bois, de déclarer que l'accord est en bonne voie et devrait être conclu rapidement à condition que des difficultés de dernière minute ne vienne le retarder voire mènent à son ajournement. Personnellement, j'admire et compatis. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner sa vie ! Comment Ginette fait-elle pour ne pas craquer ? Pour ne pas dire qu'elle à froid aux pieds depuis le temps qu'elle fait le con devant ce putain de ministère, qu'elle ne sait pas grand chose de ce qui se passe à l'intérieur et que n'importe comment elle n'en a rien à foutre de ce traité de merde ?

Le chroniqueur politique, c'est un peu la même chose, sauf qu'il n'est pas toujours contraint de se rendre sur les lieux, ce qui lui évite bien des rhumes. Seulement, pour ce qui est de l'intérêt de ses interventions, c'est pareil. A moins qu'on ne les lui impose, il lui faut trouver des sujets même quand il ne se passe rien de bien saillant, ce qui est généralement le cas. Alors il commente les bisbilles internes du Parti Progressiste Rétrograde (PPR), les luttes de pouvoir au sein d'Écologie et Gaspillage (EG), les chances respectives de MM. Leblanc-Bonnet et Lebonnet-Blanc de l'emporter lors de la primaire de l'extrême centre, l'incroyable chute de popularité du président suite à son inespérée remontée après les attentats anti-pedzouilles du Bas-Brabant, il hasarde de timides pronostics, tente de donner un peu de cohérence au n'importe quoi, explique comment en augmentant leur salaire les ouvriers auraient plus d'argent, etc. Toutes choses dont personne, en dehors d'eux, de leurs confrères et de quelques pervers amateurs de ratiocination, n'a rien à cirer. De temps à autre, ils évoquent de vrais problèmes pour lesquels ils préconisent de fausses solutions ou enfoncent des portes ouvertes avant de vilipender quelque adversaire fantasmé. Ils tirent alors une certaine fierté de leur fonction et se prennent pour de vagues oracles.

Tout cela est bien triste. Comment tiennent-ils ? On peut penser que l'accès qu'ils ont ou croient avoir aux couloirs du pouvoir récompense leurs efforts en faisant d'eux les membres d'un « Happy few ». C'est quand même un peu maigre.

lundi 1 février 2016

Un excellent livre !



Comme prévu m'est arrivé ce midi, par l'entremise de la préposée à la distribution du courrier, Le Chef-d'oeuvre de Michel Houellebecq, œuvre de M. Goux. Sans plus attendre, j'ai ouvert son carton et depuis je vais d'émerveillement en émerveillement ! La première surprise fut de constater que la couverture, plutôt que tirant sur l'orange comme le laisserait penser la photo ci-dessus* est d'un agréable rouge un peu moins sombre que ne l'était celle d'En Territoire ennemi, le précédent opus de l'auteur. Le format, de 20 sur 13,5cm est bien plus adapté à une lecture dans les transports en commun que ne l'aurait été un grand in-folio. Bien que n'ayant pas l'occasion d'utiliser ces transports, je trouve cependant l'attention délicate. D'un poids d'environ 300g (soit un peu moins d'1 g par page) toute personne de santé raisonnable pourra sans trop d'effort l'emporter dans ses déplacements. On m'objectera que son prix au kilo (un peu plus de 71 €) peut paraître excessif comparé à celui, par exemple, des nouilles ou des patates. Comparons, ce qui est comparable, s'il vous plaît ! Il y a bien moins à lire sur un paquet de coquillettes.

Imprimé en noir sur papier blanc, le texte est d'autant plus lisible qu'est astucieusement utilisé l'alphabet latin et que ses pages se suivent selon un strict ordre numéral. Aucune tache ou trace de doigts à noter, ce qui prouve le soin qu'on a pris de confier son impression à un professionnel de qualité. Bien que broché, j'ai pu constater en le feuilletant que les pages ne montraient aucune propension à se détacher. La lecture de la quatrième de couverture ne m'a pas permis de déceler de fautes d'orthographe.

Tout cela concourt a créer une première impression très favorable. Reste à le lire, ce à quoi je vais m’atteler sans délai.

* Je l'ai empruntée à M. Amazon, marchand d'articles en tous genres