samedi 5 décembre 2015

Petit bonheur

La politique c'est bien, mais il n'y a pas que ça dans la vie. Il y a aussi et peut-être surtout le hachis parmentier, plat simple et roboratif que je fréquente depuis bien plus longtemps. Dire que ma mère en mettait dans mes biberons, serait exagéré mais cette façon d'utiliser les restes de pot-au-feu fait remonter en moi de bien anciens souvenirs. Samedi dernier, j'avais fait mitonner plat de côte, navets, carottes et choux trois heures durant en compagnie d 'un bouquet d'aromates du jardin, rajoutant la dernière demi-heure des pommes de terre de même provenance. Après que nous nous fûmes repu par deux fois de ce plat divin (contrairement à certains, je préférerais dans un paradis digne de ce nom qu'on me le servit plutôt que de me taper 70 vierges ou réputées telles) je constatai qu'il me restait beaucoup de bœuf, je me mis donc en tête de confectionner ce mets. Seulement qui dit hachis dit hachoir et qui dit hachoir dit bon vieux hachoir à main. Hélas, du bon vieux hachoir à main de ma jeunesse ne me restait que la mélancolie. Le mixeur-broyeur que j'avais utilisé lors de ma dernière tentative m'ayant beaucoup déçu, je me mis donc en quête dudit appareil.

Je fouillai Amazon, explorai Cdiscount, arpentai Le bon coin mais en vain et m'en sentis marri car le désir de hachoir est impérieux. Soit les délais de livraison étaient trop longs, soit ceux qui en proposaient à un prix raisonnable étaient trop loin, bref je restai sur ma faim. C'est alors que me vint l'idée d'aller à « Main dans la main » une œuvre charitable installée dans le bourg voisin qui récupère toutes sortes de bidules hétéroclites qu'ils vendent avant, je suppose, de faire bénéficier je ne sais qui de plus ou moins méritant du produit de leurs transactions. Si l'objet de mon désir ne se trouvait pas dans leur fourbi, c'est qu'il n'y avait plus de Bon Dieu ! Attendant le vendredi, jour d'ouverture, je m'y rendis donc et mes craintes de cieux désertés s'y évaporèrent comme fonds publics dans une mairie de gauche. Parmi des mixeurs et des hachoirs électriques, mollement alangui sur une étagère, il m'attendait. Dix euros en était le prix. Je fis donc d'une pierre trois coup : félicité, bonne action et bonne affaire. On pourrait même dire quatre vu que j'y dénichai aussi le moulin à légumes dont rêvait Nicole. Il est des jours bénis.

Aussi, après l'avoir débarrassé de sa poussière me mis-je en devoir de l'étrenner ce matin. Il hache à merveille. J'avance, je prouve :



Le hachis fut délicieux. Le plat, qui eût pu fournir matière à deux repas n'en dura qu'un. Comme se plaisait à dire  Lao-Tseu « Si l'homme heureux n'a pas de chemise, il ne saurait se passer d' un hachoir à main. ». Je confirme.

8 commentaires:

  1. Mais c'est pas un hachoir à main, ça ! C'est un hachoir mécanique ou tout ce que vous voudrez, mais ce n'est pas un hachoir à main. Le hachoir à main a une lame courbe et deux poignées qu'on tient fermement, une dans chaque main, et qu'on passe sur la viande dans un mouvement de balancier, et de va-et-vient jusqu'à ce que la viande soit réduite à l'état désiré.

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    1. Ce hachoir mécanique est au VERITABLE hachoir à main ce que la bicyclette et à la marche pédestre. La confusion est scandaleuse.
      De plus cette machine infernale est destinée à traiter un produit cancérogène, double scandale que de le représenter en photo couleur (fort jolie ma foi).

      GDA13

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    2. @ Mildred : Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa mais je ne suis pas le seul à faire cette erreur vu que c'est sous ce nom qu'ils sont vendus !

      @ GDA13 : Je ne peux que vous approuver.

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  2. Ce hachoir me rappelle une scène de film ou un justicier pas très taubiresque fait descendre un gentil bandit dans le même style de hachoir mais en version xxxl.
    La où c'est vomitif, le méchant et ignoble redresseur de torts avait laisse le doux copain de taubira complètement habillé.

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    1. Le procédé me paraît un peu cruel mais si c'était mérité...

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  3. Foin de plat de côte, viande insipide et filandreuse! Mon pot au feu et le hachis parmentier subséquent ne contiennent que de la queue de boeuf, de la joue du même animal et du jarret. Et pas de parmentier sans crème fraîche sur l'assiette fumante. Après ça, on ne peut se retenir de dire "Autant que les Prussiens n'auront pas!".

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    1. Dans ces cas-là, ma mère disait : "On peut aller contre le vent !"

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    2. Moi, ce que j'aime dans le plat de côte c'est qu'il est entrelardé. Je ne dénie cependant pas toute qualité à vos viandes préférées.

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