lundi 30 novembre 2015

Régionales

Dimanche prochain, à l'heure ou blanchit la campagne (pour les matinaux) ou plus tard (pour les fainéants), Françaises et Français prendront la direction de leur bureau de vote et après être passés par l'isoloir, déposeront dans l'urne le bulletin de leur choix, la mine grave mais résolue. Scrutin d'une importance extrême qui permettra à notre cher Président de constater à quel point il a su unir autour de sa personne une France naguère clivée et en proie aux plus pernicieuses tentations extrémistes.

Ces élections sont d'autant plus passionnantes que rares sont ceux qui ont clairement saisi le mode de scrutin qui les régira et que, suite à une audacieuse réforme visant à en réduire le nombre et à en assurer le poids les anciennes régions se sont vues, à l'exception de l'Île-de-France, PACA (déjà assez puissantes comme ça), de La Corse (parce qu'insulaire) de la Bretagne (parce que Bretonne) et de la Région Centre (car sans centre comment se repérer?), regroupées de manière fantaisiste. La Région Centre, faute de regroupement a vu son nom modifié en Centre-Val-de-Loire, prouvant ainsi que quand on on a une profonde volonté de réformer, on y parvient. Curieusement, les noms de la Bretagne, de la PACA , de la Corse et de l'Île-de-France n'ont pas changé signe qu'on peut être novateur tout en conservant l'essentiel.

On va donc voter et le parti qui obtiendra une majorité de sièges se verra à la tête de l'exécutif d'une région dont le nom n'est pas encore déterminé et dont l'adoption n'ira pas sans poser problème ni engendrer diverses frustrations. Une solution raisonnable serait de leur donner des numéros comme pour les arrondissement parisiens : La région capitale porterait le numéro 1 puis suivant un mouvement hélicoïdal (dans le sens des aiguilles d'une montre), les autres seraient numérotées. Les nouvelles régions n'ayant aucune unité géographique, historique, ou culturelle, je ne vois pas ce qu'on pourrait reprocher à cette méthode. Une autre serait de leur donner pour nom des indications géographiques : Nord, Sud-Ouest, Sud-Central, Nord-Est, Centre-Est-Du-Dessus, Centre-Est-Du-Dessous etc... N'importe comment, on ne m'écoutera pas, je le sais bien...


Donc on va voter et le suspens est total. Certains sondages (mais que valent-ils?) annoncent de possibles victoires du FN. M. Éric Ciotti , qui n'est pas un imbécile, vu qu'il est député des Alpes-Maritimes, a balayé cette hypothèse d'un revers de manche : comme il le disait si bien à Mme Léa Salamé mardi dernier (à partir de 7:26), une telle victoire est inconcevable et donc M. Estrosi va l'emporter. Imparable, non ? Sans compter qu'il se peut qu'exceptionnellement notre vénéré président prononce un de ses discours quotidiens autant que définitifs propre à faire tomber l'ensemble des régions dans l'escarcelle socialiste. Hasarder un pronostic serait aventureux sauf pour la Région PACA comme l'a si judicieusement fait M. Ciotti, qui n'est pas un sot, vu qu'il est Président du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes.

C'est pourquoi je ne saurais trop encourager mes lecteurs à prendre part à un scrutin dont dépend l'avenir des régions, donc de la France et accessoirement du Monde.

dimanche 29 novembre 2015

Riche d'enseignements !

Riche d'enseignements, c'est ce que fut mon dernier séjour au pied des Monédières. Ce qui le motiva fut le rendez-vous pris avec le sous-traitant d'ERDF afin que, pour la modique somme de 500 € (ils sont quand même restés une heure et demie à deux pour faire le travail!), ils fissent passer mon raccordement du haissable triphasé à l'aimable monophasé,ce qui impliquait de leur part un peu de câblage et la pose d'un nouveau compteur :
Magnifique (et moderne) !





Avant l'intervention de ces mercenaires, il me fallait tirer une ligne permettant de raccorder ledit compteur au tableau situé à une dizaine de mètres de là. Ce que je fis. Il eût également fallu que je repérasse les divers circuits électriques afin de les raccorder au nouveau tableau dont j'avais fait l'emplette chez le bon Leroy (vive lui!) et son enchanteur d'associé. Et c'est là que les choses se corsèrent car sur cette installation ancienne seule les phases étaient protégées tandis que les neutres se cachaient derrière ledit tableau sans que rien ne permit d'identifier à quelle phase ils pouvaient correspondre. Les initiés me comprendront. Sans rentrer dans d'inutiles et lassants détails, disons que douze heures durant, je me bagarrai avec un embrouillamini de fils afin de rétablir le fonctionnement des éclairages et prises. J'y parvins terminant l'opération à la lumière d'une lampe à pétrole, ma baladeuse à leds ayant rendu l'âme.

Les jours suivants furent dédiés à un meilleur repérage des circuits, à l'installation des nouvelles lignes requises et au remplacement des anciennes. Ce qui eut pour conséquence l'amoncellement des déchets électriques suivants :






 

Bien que le temps fût très clément, l'installation de radiateurs électriques s'imposa :




 
La salle d'eau se contenta d'un sèche-serviettes supposé y assurer une température convenable :





 

C'était sans compter sans l'arrivée inopinée d'une bise glacée qui, comme c'est parfois l'usage me laissa fort dépourvu. De quasi-printanières, les températures se firent hivernales. En un jour on passa de mai à janvier. Ce qui fut l'occasion de vérifier que l'absence totale d'isolation et l'état lamentable du plancher rendaient ma maison quasi inchauffable. Par les nuits de gel et les journées où le mercure monta péniblement au-dessus de zéro je ne parvenais à obtenir que 14 à 16 degrés avec le chauffage à fond. De plus, tirer les lignes électriques dans le jardin entraînait de pénibles onglées. Bref, la fin de mon séjour ne fut que moyennement réjouissant. Profitant d'un redoux, je décidai d'aller revoir ma Normandie sans prendre le temps de raccorder correctement les nouvelles lignes au tableau : 



Qu'importe au fond, vu qu'ainsi il fonctionne et qu'il bénéficie des sécurités requises.

Venons-en aux enseignements : cette expérience peu cuisante m'a amené à de clairs constats :
  • Faute d'une isolation du sous-sol, des murs et des plafonds, point de confort possible
  • L'installation des isolants nécessite que soit terminée la rénovation des circuits électriques
  • Lors de ma prochaine campagne de travaux, prévue pour mars-avril, je vais de ce fait devoir à nouveau me geler sévère !

Mais cela ne devrait que renforcer ma détermination à rendre confortable mon séjour Corrézien. D'ailleurs, si on excepte le désagrément passager de la froidure, ça commence à se dessiner, non ? :







vendredi 27 novembre 2015

Un curieux sentiment d'appartenance...

Me voici rentré d'un séjour riche d'enseignements divers en Corrèze. Le temps est ce qu'on peut attendre des collines du bocage en une fin novembre : frais sans excès, brumeux et crachineux à souhait. Les sanglots longs des violons de l'automne ne se font pas entendre aussi ne suis-je en proie à aucune langueur particulière. Pour des raisons sur lesquelles je reviendrai, ce retour est plutôt heureux.

Il n'empêche que la Corrèze me semble plus que jamais l'endroit où vivre. Je ressens vis-à-vis de ce département un curieux sentiment d'appartenance. J'ai vécu ma jeunesse en Île de France, j'ai résidé en Touraine, dans le Berry, en Beauce, en Bretagne, au Sénégal, en Angleterre, en Normandie mais aucun de ces endroits ne m'a procuré l'étrange sensation d'être à ma place que je ressens en ce coin du Limousin.

Il y a vingt-cinq ans, au cœur des heures les plus sombres de mon histoire, c'est la mort dans l'âme que je quittai Brive pour Londres, poussé par les circonstances. Il aura fallu un quart de siècle pour que se réalise mon rêve d'alors : y posséder une petite maison.

Les paysages sont agréables, les gens aimables et polis mais le monde regorge d'endroits de toute beauté, grosso modo les gens sont les mêmes partout et mon bien être ne dépend pas d'eux.

Cet attachement est donc et restera probablement un total mystère...

mardi 17 novembre 2015

Seul le silence est grand

Les Français sont des héros au cœur farouche mais tendre. Rien ne saurait altérer leur indomptable courage. La preuve : ils continueront à aller au bistrot et en terrasse, s'il vous plaît ! Ils se rassemblent, font des minutes de silence, déposent fleurs et bougies, entonnent de ferventes Marseillaises, expriment leur unité, leur peine, leur résolution, sont abreuvés d'éditions spéciales, d'interprétations divergentes autant qu'indiscutables, bref : ILS FONT FACE. Leur chef de guerre, l'invincible Hollande, promet des actions formidables autant qu'aptes à écrabouiller l'hydre terroriste, envisage une modification de la constitution, décrète l'état d'urgence, largue des bombes, recrute des flics, etc. On va voir ce qu'on va voir et tout va changer.

Tout ça est beau, grand, admirable. Seulement, face à toutes ces manifestations, si j'étais terroriste, je me dirais que j'ai réussi mon coup au-delà de toute espérance. Donner un formidable retentissement à l'événement n'était-il pas le but de la manœuvre ? N'a-t-il pas été atteint ?

Quitte à passer pour un sans cœur, j'avouerai ne pas avoir été plus que ça ému par ce drame. Je conçois la peine , le deuil, des victimes survivantes, de leurs proches comme de ceux des défunts seulement je n'ai pas suffisamment d'empathie pour m'en déclarer profondément bouleversé.

Des attentats étaient prévisibles. Inévitables même, quelle qu'eût été la forme qu'ils eussent pris. Et il y en aura d'autres. On pourra être aussi Charlie qu'on voudra, être ému aux larmes ou déclarer un calme olympien, ça n'y changera rien.

Je ne sais pas comment on vient à bout du terrorisme. Je ne suis même pas certain qu'il soit possible de l'extirper car il s'agit d'une véritable hydre dont les têtes poussent et repoussent ici, là et ailleurs au gré des troubles locaux et que Paris continuera d'être à même de donner du retentissement à ses actions.

Plutôt que de déclarations tonitruantes, nous avons besoin de silence et d'actions. Lesquelles ? Contrairement à une immense majorité des Français, je n'en sais rien. J'espère que certains spécialistes en ont une idée et que s'ils se veulent efficaces il serait contre-productif qu'ils en informent tout un chacun.

Si je n'ai pas peint mon profil Facebook en bleu-blanc-rouge, si je n'ai pas assisté à la minute de silence organisée au village, si je ne me sens pas contraint d'afficher une peine infinie, c'est que je pense que la meilleure réponse aux terrorismes est de ne rien changer à sa routine. Une fois l'information communiquée, moins on lui consacrera de place, moins on relaiera les émois, plus on prendra des mesures rigoureuses et adaptées et plus les terroristes seront en échec.

Toutefois, pour que cela soit envisageable, encore faudrait-il qu'à la tête du pays se trouvent de véritables hommes d'état investis d'un minimum de confiance par un peuple adulte plutôt qu'une foule sentimentale se défiant de politiciens timorés autant qu'opportunistes.

mardi 3 novembre 2015

Entre Mad Max et Walt Disney...

S'informer pose problème : entre les media ou sites réacs, gauchistes, de gauche ou de droite « modérées », difficile de faire son choix car selon leur tendance ils donnent une idée du monde si différente qu'on se demande si c'est bien du même qu'ils traitent. Une fois ces portes ouvertes dûment enfoncées à coups de truismes, il n'en demeure pas moins que se faire une idée exacte de l'état du monde ou de la société Française est bien délicat.

Les sites ou media radicaux ont un goût prononcé pour l'apocalyptique même si les ingrédients qui y mènent, selon qu'ils sont de droite ou de gauche diffèrent totalement. On est au bord du gouffre, le monde est à feu et à sang,c'est de pire en pire, il est urgent d'agir, tous sont d'accord là-dessus. Seuls varient les coupables et les solutions proposées.

Les sources d'information « modérées » de quelque bord qu'elles soient se contentent de critiquer leurs adversaires tout en dépeignant une société dont les imperfections, criantes ou mineures, seront bien vite corrigées grâce au mesures qui ont été prises ou le seraient selon qu'ils soutiennent les gens en place ou leurs opposants. Dans tous les cas, vivre au pays des Bisounours n'est qu'une question de patience.

Tout ça me laisse un brin pantois : plus j'avance (en âge et en sagesse) plus je pense que le seul but des média est de rassurer. Aux optimistes de tout poil, on distille un apaisant espoir tandis qu'aux désespérés on offre la rassurante vision d'un monde à l'agonie où les insignes malheurs d'aujourd'hui ne sont qu'un pâle aperçu de ceux de demain. Aux premiers on parle « réformes » aux seconds, dans le meilleur des cas, on propose un bain de sang salvateur.

J'avoue avoir du mal à me reconnaître dans ce foutoir. Bien que mon progressisme pour le moins modéré m'éloigne des agités de gauche, il ne me rapproche pas pour autant des extrémistes droitiers. Avant d'accorder le moindre crédit à une quelconque info, j'en regarde la source. Si elle vient de sites notoirement biaisés, qu'elle aille dans le sens de mes opinions ou qu'elle leur soit contraire, elle ne présente pas grand intérêt.

En fait, les « faits divers » qu'on nous présente comme majeurs sont sans importance. Leur multiplication non plus. Que les islamistes décapitent une ou trois cents personnes ne saurait changer ma totale opposition à tout fanatisme. Que l' « Islam de France » soit modéré, virulent ou extrémiste ne change rien au fait que j'ai une certaine conception de l'identité française dans laquelle il ne saurait avoir qu'une place marginale tant les bienfaits du multiculturalisme me paraissent contestables.

Plutôt que de s'attacher à des détails il me paraît important de bien définir sa vision de la société que ce soit aux niveaux culturel ou économique. Le reste n'est qu'anecdotique. Aux « faits » toujours contestés je préfère les idées directrices, contestable certes, mais qui évitent qu'on parte dans tous les sens au gré du vent médiatique.

lundi 2 novembre 2015

Toussaint 2015, tirons-en les conclusions !

J'avoue que jusqu'ici j'étais un rien sceptique. Tenant à ma peau dans ce pays de grande liberté, je n'allais pas jusqu'à l'être climato- mais j'avoue que je me posais des questions : serait-il vraiment indispensable que je commande bermudas et T-shirts pour cet hiver ? Faudrait-il que, pour fuir la chaleur torride du bocage, je loue un appartement sur la côte belge ou bien passer février en Islande serait-il plus prudent ?

Et puis il y a eu ce week-end et mes yeux se sont dessillés : réchauffement il y a et pas qu'un peu. Et ce n'est probablement qu'un début. Ce temps de Toussaint, curieusement, m'a fait penser à la réintroduction du loup qui m'est apparue comme une fausse bonne idée. Le loup, malgré les calomnies de Perrault ou de La Fontaine, est, on le sait maintenant, une brave bête qui ne pense qu'à faire le bien autour d'elle. Toutes les brebis vous le diront (si vous parlez Ovin, bien entendu). Seulement, l'animal semble aimer la fraîcheur. Ne parlait-on pas d'un « froid de loup » quand le mercure descendait plus que de raison ? Vu le changement climatique, ne serait-il pas criminel d'exposer ces pauvres bêtes aux températures tropicales qui nous pendent au nez ? Il souffrirait de chaleur aux pôles mais chez nous, il rôtirait !

Seulement, toute personne raisonnable vous le dira, l'équilibre de l'écosystème requiert que soit tenu le rôle que ce canidé commençait à peine de tenir à nouveau. Si, par humanité, on envoie le loup vers des cieux adaptés, qui le remplacera ? Qui gambadera gaiement avec les brebis leur procurant l'occasion d'un sain exercice ? La réponse me paraît évidente : le lion.

Cet animal, tout aussi injustement accusé d'être carnivore voire nuisible, est, de par son origine africaine, adapté à notre nouveau climat. Je suggérerais que les premiers lâchers aient lieu à Paris, capitale mondiale de l'écologie.On pourrait, dans les parcs et jardins, introduire bovins et ovins afin que les félins y trouvent des camarades de jeux. J'imagine déjà la joie des enfants à les voir s'ébattre innocemment dans le Parc Monceau ! Les chères têtes blondes pourraient offrir les jattes de lait et les assiettées de patates dont ces gros chats sont si friands !

Mais je bavarde, je bavarde et le travail n'avance pas : si je veux manger des bananes et des dattes du jardin cet hiver, il serait urgent que j'en lance la culture. A bientôt les amis !