lundi 31 août 2015

Warren m'a écrit !



On n’est jamais trop attentif à ses spams. Certains, en les détruisant sans discernement passent à côté de ce qui pourrait s’avérer une chance d’assurer le salut de leur âme. Ce n’est pas mon cas. Ainsi, pas plus tard qu’hier matin s’était égaré parmi mes spams un message de M. Warren Buffet. Eh oui ! Warren Buffet, dit l’Oracle d’Omaha, un des hommes les plus riches du Monde et probablement de ses environs.

Vous pensez bien que je me suis empressé de l’ouvrir pour savoir ce que me voulait ce bon Warren. Le titre du message étant « My donation », je me doutais déjà que ça n’avait rien à voir avec ceux que m’adressent de jolies jeunes femmes qui, irrésistiblement attirées par mon magnétisme animal, sont impatientes de me compter parmi leurs relations (voire plus si affinités, je suppose) sur Google +. Non, l’affaire devait être plus sérieuse. Peut-être que, connaissant mes nombreux talents, il souhaitait recueillir mon avis quant à la meilleure manière de distribuer son immense fortune à de charitables organisations comme il en avait exprimé voici quelques années l’intention ? 

Eh bien, pas du tout. En fait, Warren m’annonçait avoir, dans sa grande sagesse, décidé de me faire un petit présent. Un million et demi de Dollars Étasuniens, soit au cours actuel 1 332 630 Euros. Dans un anglais très approximatif prouvant que l’on peut réussir brillamment sans avoir beaucoup fréquenté les écoles, il m’expliquait avoir sélectionné dix personnes dans le monde entier à partir de leur profil de titulaire d’un e-mail Microsoft. Je ne me souviens pas avoir jamais établi un tel profil mais, quoi qu’il en soit, celui-ci devait être très incomplet vu qu’il me demandait de lui indiquer mon identité, mon adresse et mon téléphone afin de pouvoir me faire parvenir la somme. Bien entendu, il comptait bien que j’utilise cet argent à soulager la misère autour de moi. Et c’est là que le bât blesse.

Peut-être qu’en me sélectionnant, le vieux Warren et son épouse (laquelle est depuis décédée d’un cancer tandis que lui ne va pas bien fort, vu qu’il m’écrivait du lit d’hôpital où il livrait un ultime et vain combat contre le crabe) se sont montrés un peu distraits en ce qu’ils ont surestimé mon côté charitable. Si je recevais cette modeste somme, les probabilités pour que j’en fasse profiter les miséreux du coin sont inexistantes. M. et Mme Buffett n’ont donc pas fait un choix judicieux. Accepter son offre s’apparenterait à une escroquerie car, si je suis cruellement dépourvu de toute générosité, je ne manque pas pour autant de droiture. Je me trouve donc au regret de ne pas pouvoir donner suite à sa proposition.  

Si l’offre intéresse l’un ou l’une d’entre vous, j’ai recopié ci-dessous son courrier. Vu qu’il semble ignorer tout de moi, vous pourrez mettre votre nom en lieux et place du mien, le pauvre mourant n’y verra que du feu.

Greetings To You,

You have been gifted $1.5 MILLION USD donation fund.
Contact us at this email for your claim: warreneb30@aim.com

I hope this
information meet you well as I know you will be curious to know why/how I
selected you to receive a cash sum of $1.500,000,00 USD, our information below
is 100% legitimate, please see the link
below:


My
wife and I decided to donate the sum of $1.500,000,00 USD to you as part of our
charity project to improve the lot of 10 lucky individuals all over the world
from our $12 Billion Usd I and My Wife Mapped out to help people before she
died. We prayed and searched over the internet for assistance because i saw your
profile on Microsoft email owners list and picked you. Susan my wife and i have
decided to make sure this is put on the internet for the world to see. my wife
has cancer and she died at colchester regional hospital, my wife just didn't die
but she was a great person and I miss her so much and this is why I have decided
to do one thing i promised her forever. as you could see from the webpage above,
am not getting any younger and you can imagine having no much time to live.
although am a Billionaire investor and we have helped some charity organizations
from our Fund.

You see after taken care of the needs of our immediate family
members, Before she died we decided to donate the remaining of our Billions to
other individuals around the world in need, the local fire department, the red
cross, Haiti, hospitals in truro where Susan underwent her cancer treatment, and
some other organizations in Asia and Europe that fight cancer, alzheimer's and
diabetes and the bulk of the funds deposited with our payout bank of this
charity donation. we have kept just 40% of the entire sum to our self for the
remaining days because i am sick and am writing you from hospital computer
because i don't know when i will die.

To facilitate the payment process of
the funds ($1.500,000.00 USD) which have been donated solely to you, you are to
send us

your full names.................
your contact
address................
your personal telephone number...............

so
that i can forward your payment information to you immediately. I am hoping that
you will be able to use the money wisely and judiciously over there in your
country. please you have to do your part to also alleviate the level of poverty
in your region, help as many you can help once you have this money in your
personal account because that is the only objective of donating this money to
you in the first place.

I like to re-assure you of the legitimacy of this
services as we will not be involved in any fraudulent act and will never be. use
the money wisely, we only want to feel good by helping people this time of the
year, this is the only thing that makes my wife happy too even now that she is
not here with me any more, we have too much to give away as I only have few
months left on earth. I will advise as you as the prospective lucky Person to be
calm not to loose this great opportunity which millions of people are trying to
entangled but the chances just couldn't come for them because a lot of people
are out there to discourage them as they don't know how it works, and have never
seen such before.

Thank you for accepting our offer, we are indeed grateful
You Can Google my name for more information: Mr Warren Buffett.

God bless
you

Mr.Warren Edward Buffett
Billionaire investor

dimanche 30 août 2015

Compte-rendu d’excursion 2





Tout ne peut pas bien se passer. Ça rendrait la vie ennuyeuse. N’empêche qu’il y a de mauvaises surprises dont on pourrait se dispenser sans mal.

Prenons le cas de la liaison Internet. En homme prudent, je m’étais assuré que le village disposait, faute de mieux, de l’ADSL +. La borne se trouvant à une centaine de mètres à vol d’oiseau de la maison, c’est avec confiance que je me rendis à la Boutique Orange de Tulle. Comme j’avais appris par Internet qu’elle ouvrait à neuf heures et demie, j’y fus à l’heure et me trouvai le premier d’une file d’attente qui alla s’allongeant jusqu’à 10 heures, heure réelle de l’ouverture. Ça commençait bien ! C’est au moment où l’employé pianota mon numéro sur son clavier et qu’il obtint les résultats que les choses se corsèrent. Il m’annonça que je me trouvais dans une zone blanche. J’en fus abasourdi et en oubliai les autres points que je comptais aborder. J’eus le fin mot de l’histoire par deux sources concordantes : je me trouvais raccordé non pas au Lonzac mais à un autre point situé à 8 km de là ! Après bien des vicissitudes, j’ai fini, de retour en Normandie, par trouver une solution valable : le Web Trotter de chez SFR grâce auquel je bénéficierai de douze Gigas partout en France et même dans mon coin perdu des collines, ça passe !

Une pluie bienfaisante étant heureusement venue calmer les ardeurs de la canicule le jour de mon arrivée, ce fut pour moi l’occasion de constater que mes gouttières, malgré leur bel aspect, étaient complètement bouchées et répandaient leurs flots le long des murs ce qui pouvait expliquer certains problèmes d’humidité et la noirceur du crépit ça et là. Un démoussage du toit et une réparation des gouttières s’imposaient. Mon plombier, consulté, me rassura : un sien cousin avec lequel il faisait équipe résoudrait ces problèmes sans tarder et moyennant une rétribution raisonnable.

Lors de la signature du compromis, il m’avait été signifié que la maison n’était pas raccordée à l’égout et qu’un entrepreneur local se ferait une joie d’y pallier pour la modique somme de deux mille Euros. Toutefois, vu qu’un tuyau sortait du mur de la cuisine et semblait se diriger avec détermination vers la route et donc l’égout, je voulus en avoir le cœur net et demandai à la mairie qu’on vînt vérifier la chose. L’après-midi même les employés communaux étaient là et nous procédâmes à des essais. Comme attendu, l’évier de la cuisine se déversait bien dans le système d’assainissement mais, oh surprise, ce n’était le cas ni des toilettes ni de la douche et du lavabo dont les flots partaient vers d’inconnues destinations.  La détermination d’un des employés se montra payante : armée de sa poêle à frire, il se mit en quête de la plaque de métal censée recouvrir l’accès de la maison. Après bien des trous dans la chaussée nous finîmes par découvrir en lisière de mon terrain et recouverte d'un épais manteau de bitume la fameuse plaque et en dessous un collecteur inutilisé. Pour me raccorder, il me suffirait de repérer les tuyaux d’évacuation et de creuser une tranchée menant au collecteur. Deux mille Euros d’économie valent qu’on se fasse un peu terrassier, non ?

Le nettoyage du plancher me permit de constater que les dommages d’icelui dépassaient de beaucoup ceux que j’avais envisagés :


Je dus me résigner, lors du passage du cousin du plombier à une réfection totale du sol. Le brave jeune homme, décidément pourvu de tous les talents, s’en chargerait pour une somme voisine de celle que j’allais économiser sur l’assainissement…

En dépit de tous ces déboires et tant qu’on ne regarde pas trop le plancher, à mon départ, la maison était habitable, dotée d’un confort minimum et prête à nous accueillir pour le mois que nous y passerons à compter de vendredi prochain :

On pourra y dormir,










y cuisiner,



s’y restaurer au coin du feu,

s’y réchauffer dans la cuisine auprès d’un cantou revisité,



et même s’y laver



Bien sûr, il y aura bien quelques menus travaux d’électricité, de plomberie, de de décoration, la salle de bain à refaire et des radiateurs à installer  mais à cœur vaillant, n’est-ce pas…





vendredi 28 août 2015

Compte-rendu d'excursion



Eh oui, me voilà revenu de Corrèze depuis trois jours. Dire que ce furent des vacances serait abusif. En fait, la dizaine de jours que j’y ai passée fut riche en stress divers, en longues journées et en courtes nuits. Emménager dans une maison vide, inhabitée depuis vingt ans, n’est pas de tout repos.  J’avais prévu un matelas pneumatique et quelques bouteilles d’eau pour la première nuit. Le lendemain matin, j’avais rendez-vous avec les livreurs de meubles, les gars d’Orange, les gars de l’eau, et le plombier. Les employés communaux arrivèrent les premiers, me permettant de constater que certaines conduites avaient sauté. Dieu merci, le plombier ne tarda pas à arriver, à envisager la manière de remédier à ce regrettable état de fait et à prendre des notes en vue de procéder à l’installation du ballon d’eau chaude le mardi suivant. Quatre jours sans douche ne serait pas la mort… Les livreurs de meubles (et électroménager) furent à l’heure et déposèrent bien vite leurs divers colis. Les installateurs de téléphone furent plus lents. Dans un premier temps, ils me dirent que pour installer la ligne, il me faudrait équiper la maison d’un mât. Je leur fis humblement remarquer que de l’autre côté de la maison les réseaux avaient été enterrés et que ce n’était donc pas nécessaire. Après une rapide inspections ils en convinrent et me raccordèrent apparemment sans problème. L’avenir prouva que ce raccordement en posait cependant. Laissant le plombier œuvrer je me rendis à la poste pour y récupérer les sept colis qui m’y attendaient depuis quelques jours déjà. A midi, l’eau ne fuyait plus et je pouvais commencer mon travail de déballage. Deux matelas, deux sommiers, un buffet, une table et ses six chaises, une table basse, un dressing, un congélateur, un lave-vaisselle, une cuisinière, un lave-linge, un sèche linge, un radioréveil, un aspirateur, une cafetière, des téléphones, un téléviseur, rien qu’à déballer ça prend du temps et ça laisse bien des déchets, qu’ils soient en plastique ou en polystyrène expansé



ou en carton 




qui en fin de séjour m’amenèrent à découvrir les fastueuses installations de la déchetterie de Treilhac.

Ces déballages se firent dans un environnement rappelant celui de la Belle au bois dormant où, curieusement, le prince ne finit pas la tête couverte de toiles d’araignées noirâtres et avec des vêtements maculés de sombres zébrures ce  qui eût gravement nui au charme qui lui vaut son nom. Je n’eus pas sa chance. Armé de mon bel aspirateur, je me lançai, pièce après pièce, dans une Saint-Barthélémy des araignées et dans un dépoussiérage méticuleux. Le pauvre appareil voyait son réservoir se remplir bien vite et réclamait, pour recouvrer son appétit, de fréquents et complets nettoyages.  Il ne rendit pourtant pas l’âme. Grâce soit rendue à ce vaillant et robuste auxiliaire sans lequel la tâche eut été digne d’Hercule :





Après bien des jours de ménage et de mise en place des meubles et appareils, l’intérieur commença à devenir habitable et il me fut loisible de contempler, fenêtres ouvertes, la vue sur le lointain massif des Monédières qui est un des atouts de la maison :







 En dehors de ces prouesses ménagères, mon séjour fut l'occasion de surprises pas toujours heureuses...

A suivre