mardi 5 mai 2015

Le Japon (2)

Du point de vue économique, le Japon se classe au troisième rang mondial. Ce qui est très bien pour un archipel. Il a été longtemps deuxième et s’ennuyait un peu à cette place vu qu’il était le seul asiatique parmi les leaders de ce classement. Ça s’est arrangé : récemment, les Chinois l’ont devancé et l’Inde le talonne. Et cela parce qu’après des décennies de forte croissance son économie s’est mise à stagner. Il n’empêche que dans bien des domaines comme l’automobile, l’électronique, les constructions navales, la téléphonie, la robotique, les estampes et tout plein d’autres il conserve une place prépondérante. Sa puissante industrie exporte à tour de bras vers le monde entier.

L’agriculture est le point faible de ce pays. Bien que très subventionnée et malgré la frugalité des locaux  elle n’assure pas l’indépendance alimentaire. Seule la production de riz est suffisante. Une des curiosités de l’agriculture nippone est le célèbre bœuf de Kobe dont la viande serait aussi tendre que le beurre. Si c’est vrai, autant manger directement une plaquette de beurre : c’est bien moins cher. Sur la bête courent moult légendes : on lui ferait, selon certains,  boire de la bière ou du saké, selon d’autres on se contenterait de la masser avec ces boissons. On colporte même qu’on lui ferait écouter de la musique douce et qu’on lui enseignerait des danses langoureuses et des poésies sentimentales afin de le rendre plus tendre. Mais on raconte tellement de choses…

Le poisson tient dans l’alimentation nippone une place de choix. D’où l’importance de la pêche. Friand de thon rouge, prêt à payer des sommes pharamineuses pour de beaux et gras spécimens, on l’accuse de participer grandement à la raréfaction de l’espèce. Il y a deux autres reproches qui sont adressés aux japonais par les défenseurs de créatures marines : ils massacreraient des dauphins et, sous l’hypocrite prétexte de se livrer à des expériences scientifiques (comme voir combien de viande de ce cétacé peut contenir l’estomac d’un nippon moyen), il continue de chasser la baleine. Cela attriste les gens de Greenpeace et tout terrien doté d’un cœur.

Mais trêve de considérations économiques, venons-en à ce qui fait la singularité du pays : sa culture. Nous ne saurions nous montrer exhaustif, vu le nombre de bizarreries facétieuses qu’elle présente. Je n’en citerai donc que quelques unes. Pour commencer, les Japonais nomment leur pays Nippon-Koku  (ou Nihon-Koku après libations) afin de prouver d’emblée leur côté farceur à leurs amis Français. Et ça ne s’arrête pas là ! Ils sont capables, les bougres, de pratiquer plusieurs religions, avec énormément de modération ce qui fait que pour 127millions d’habitants, on compte 107 millions de shintoïstes, 91 millions de bouddhistes, 3 millions de chrétiens et dix millions qui pratiquent une autre religion soit un total de 211 millions de plus ou moins croyants. Histoire de se singulariser, ils pratiquent également quatre systèmes d’écriture ! De gros hommes en petite tenue s’y amusent à se bousculer sur un tapis, d’autres, en pyjamas et pas forcément obèses y  pratiquent une sorte de lutte ou se collent des ramponneaux  toujours sur un tapis. Des geishas (ou geikos), jeunes filles outrageusement maquillées et vêtues de jolis kimonos tiennent compagnie à leurs fortunés clients qu’elles distraient grâce à leur connaissance des arts et en pratiquant la cérémonie du thé, correspondant grosso-modo à notre cérémonie du Nescafé mais en plus ritualisé.  Le grand apport des japonais à la gastronomie mondiale sont les sushis, sortes de bouchées à base de poisson cru avec des trucs dedans. Bof. Le samedi soir (mais pas que) après l’turbin, l’ouvrier tokyoïte se soûle consciencieusement la gueule au saké. J’ai failli écrire « honteusement » mais, le Nippon n’étant pas accessible aux sentiments élevés, je m’en suis abstenu.

Lorsqu’un japonais est fortement contrarié (défaite militaire, rencontre avec sa belle-mère, perte de ses clés de voiture), il arrive qu’il ait recours au seppuku ou hara-kiri afin de chasser ses soucis. Cette méthode consiste à s’ouvrir la bedaine à l’aide d’un couteau ou d’un sabre court. C’est très efficace.

Du point de vue artistique, pas grand-chose à signaler : leur littérature est incompréhensible, leurs films ennuyeux, leur architecture répétitive. On aura beau me répéter que « La Vague » d’Hokusai est un chef d’œuvre de l’art mondial, je continuerai à lui préférer les clairs-obscurs de Le Nain.

Je n’ai fait qu’effleurer le sujet mais n’en conçois aucun remord : à quoi bon tout connaître d’un pays où on ne mettra jamais les pieds vu qu’il est beaucoup trop loin ?

4 commentaires:

  1. Même moi je n'irai pas, alors que je suis invité permanent, logé et tout le toutim.

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  2. Entièrement d'accord pour ce qui est des sushis! Le reste m'a bien amusée, merci cher Jacques!

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