dimanche 31 mai 2015

Qu’un ami véritable est une douce chose !



Ce vieux paillard de La Fontaine ne disait pas que des conneries nous l’allons montrer tout à l’heure.

Elphy est une chienne amicale. Peut-être même l’est-elle trop. Le sort a voulu qu’elle croisât hier matin un oisillon tombé du nid ou encore maladroit au vol. Elle décida d’en faire le compagnon de ses jeux (et de ses ris, probablement). Seulement, l’oisillon manque de constance. Jouer le lasse vite et tous les prétextes lui sont bons pour mettre un terme à une relation prometteuse autant que récente. C’est donc une Elphy accablée de tristesse qui ramena à sa maîtresse le cadavre encore chaud de son défunt nouvel ami (il y a du chat dans ce chien).


samedi 30 mai 2015

Mise en garde à nos amis venus de loin



Vous venez de loin, parfois même de très loin. Pour arriver chez nous vous avez souvent enduré l’aridité des déserts, connu la faim, la soif, défié la colère des mers, subi l’avidité des passeurs et tout ça pour quoi, je vous le demande ?  Irrésistiblement poussés par l’amour de notre pays, par le désir aussi de lui faire don des inouïes richesses de vos cultures, vous avez mille fois mis votre existence en danger, gagé le patrimoine de vos familles, quitté vos parents, vos proches, vos connaissances. C’est beau, c’est grand c’est magnifique mais c’est une erreur.

Car ce pays qui tant vous fit rêver est loin de vous mériter. Regardez un peu son histoire. Qu’y trouve-t-on sinon une interminable suite d’impardonnables crimes ? Croisades, traite négrière, colonisation, racisme pour ne citer que les plus pardonnables !

Vous vous dites que les temps ont changé, que les Français ont évolué, qu’ils regrettent leurs erreurs passées, qu’à tout péché miséricorde… Votre nature profondément bonne vous égare. Toute cette repentance n’est qu’affectée.  A la différence du criminel endurci ordinaire qui ne demande qu’à s’amender si on lui dit les mots qu’il faut, le Français est irrécupérable : sa nature profonde est criminelle comme celle du tigre est carnassière.

Madame Taubira, elle-même venue de loin et donc pourvue d’une âme d’exception, malgré sa tendance naturelle au pardon et à l’indulgence n’est pas dupe de ces simagrées. Elle connait et fustige avec la vigueur qui sied les mauvais penchants de ceux dont la traite a fait, pour son malheur, ses compatriotes. Et elle n’est pas seule ! Regardez comme l’on a traité vos devanciers : ghettoïsation, apartheid, mépris, misère, insultes, déni des mérites, emprisonnements arbitraires tel est leur lot.

Croyez moi, retournez chez vous, mettez votre incroyable énergie et vos infinies richesses au service de nations qui les méritent : les vôtres. Laissez ce pays aller à la dérive vers le naufrage final qui l’attend sans vous.

mercredi 27 mai 2015

Retour de Corrèze





Eh oui, me voici de nouveau dans les collines après un mini-séjour en belle Corrèze. Partis lundi nous revînmes mardi. Cette absence ne peut donc justifier mon long silence : il est sans excuse. Il semblerait que, peut-être provisoirement, le goût d’écrire un billet quotidien m’est passé comme d’ailleurs celui de passer tant de  temps à lire les blogs amis. Ça reviendra, ou pas.

Or donc, samedi matin, je menai la Daimler chez le bon garagiste afin qu’il en vérifiât les niveaux et la pression des pneus : on n’est jamais trop prudent. Ce que fit l’employé. Quand je proposai de régler mon dû, le patron déclina mon offre. N’ayant pas de monnaie sur moi, je décidai d’aller en faire chez quelque commerçant afin de donner la pièce à l’ouvrier. Lorsque, sortant du commerce pièces en poche, je tournai la clé de mon beau véhicule, rien ne se produisit. Plusieurs tentatives infructueuses plus tard et midi approchant, je me dépêchai de me rendre au garage et expliquai au garagiste l’objet de mon tourment. Il m’emmena dans son beau camion sur les lieux du drame et, muni de l’appareil idoine, il tenta de pallier ce qui aurait pu être une défaillance de la batterie. Il n’en était rien. Le démarreur, dans un silence dédaigneux, se refusa à tourner et je fus reconduit à mes pénates en camion. C’est donc au volant d’un break dont je dus remédier à la défaillance des niveaux d’huile et de liquide de refroidissement sans pouvoir en contrôler les pneus que je pris la route de la Corrèze lundi. L’étape hôtelière fut parfaite : réception chaleureuse, cuisine impeccable, chambre coquette et super confortable, petit déjeuner parfait. Tout ça dans un village agréable niché au cœur d’un paysage verdoyant que dominaient, dans le lointain,  la haute stature de monts flirtant avec les mille mètres. Lieu de rêve. La visite de la première maison fut très encourageante. Nous nous rendîmes à la seconde par acquit de conscience. Elle fut décevante comme je l’espérais, mon choix étant fixé.

L’heure du retour approchant, nous nous rendîmes à une station pour y faire le plein. Cela fait, comme je m’apprêtais à reprendre le volant je m’aperçus qu’un ruisselet coulait de sous le break. Une vérification rapide me permit de constater que le liquide de refroidissement s’écoulait en abondance, venu d’on ne voyait d’où. Qu’à cela ne tienne : je remplis le réservoir d’eau et, après un rapide sandwich, nous nous mîmes en quête d’un garage. Les premières personnes à qui nous demandâmes s’ils en connaissaient un se trouvèrent, chance insigne, être des mécanos qui attendaient l’ouverture imminente de celui où ils travaillaient. Hélas, le pont se trouvant occupé par un véhicule partiellement démonté, ils n’étaient en mesure de me dépanner qu’en fin d’après midi ce qui n’arrangeait pas nos affaires. Nous nous vîmes donc dirigés vers un autre qui accepta d’examiner le break une fois qu’il aurait terminé sa réparation en cours. Nous attendîmes, la panne fut identifiée, il y trouva un remède provisoire et cinq cent quarante kilomètres plus tard nous arrivâmes sans plus d’ennuis à bon port.

La morale de cette histoire est que la Corrèze est magnifique, que je m’apprête à y acheter une maison et qu’avoir deux voitures est bien pratique mais peut s’avérer ruineux quand les deux tombent en panne.

lundi 18 mai 2015

Réformer le collège



Réformer l’école est une manie chez les politiques. Tout ministre de l’ « Éducation » qui se respecte, si on lui en laisse le temps (car le poste est hautement instable), met un point d’honneur à accoucher d’une réformette que son successeur remettra en question. Malgré tous ces louables efforts, il semblerait qu’objectivement le niveau moyen soit en baisse et que cette formidable machine de guerre contre l’ « obscurantisme » qu’est l’E N, qu’on lui adjoigne ou qu’on lui retire quelques milliers de hussards chamarrés, produise un contingent de plus en plus nombreux d’illettrés ayant recours à une calculette pour connaître approximativement le nombre de doigts que compte leur main.  

Pour ne pas être en reste, Mme Vallaud-Belkacem s’est attelée à réformer le collège, soi-disant maillon faible de la chaîne éducative (ce qui laisse supposer à tort que les autres seraient forts). Mal lui en a pris, vu qu’on assiste à une levée de boucliers de diverses origines. Curieusement, ses adversaires semblent défendre le collège d’aujourd’hui contre celui de demain et apparaissent de facto partisans du statu quo ante. On parle de nivellement par le bas comme si jusqu’ici il s’était fait par le haut. On défend l’excellence comme si, en dehors de quelques îlots de résistance, cette notion prévalait en tous lieux. Que la réforme Vallaud-Belkacemienne s’inscrive dans le droit fil de celles qui l’ont précédée avec les résultats que l’on sait ne fait aucun doute mais plutôt que de pinailler sur tel ou tel point de détail, il faudrait avant tout s’interroger sur les finalités que l’on assigne à l’école.

Doit-elle « éduquer » ou instruire ? S’agit-il du lieu où chacun peut réaliser son potentiel ou d’une fabrique de clones ? A-t-elle pour mission de pallier les inévitables inégalités culturelles ou d’offrir à un maximum de ses élèves les clés leur permettront d’accéder, si tel est leur bon plaisir, à la connaissance ?  Doit-elle sacrifier les savoirs fondamentaux au profit d’un gloubi-boulga à prétentions humanistes ?  Chaque enfant est-il doté des mêmes capacités à apprendre ou en a-t-il seulement la même envie ?

Selon les réponses qu’on apportera à ces questions, se  dessinera ce que pourrait être une institution scolaire efficace. Il n’est pas certain qu’un consensus se dégage sur ce sujet. Et puis, après tout, une société n'a-t-elle pas l'école qu'elle mérite ?