samedi 7 février 2015

Rêve lusitanien



Hier matin, j’écoutais la RSC™ tandis qu’un froid glacial retardait la fonte de la fine couche de neige recouvrant les douces pentes des collines. Les gens du poste causaient de ces retraités qui allaient passer leurs vieux jours au soleil : Maroc, Portugal, Tunisie furent évoqués. J’appris ainsi que ceux qui choisissaient d’installer leurs pénates en terre lusitanienne se voyaient exemptés d’impôt sur le revenu, à condition d’y passer au minimum 183 jours par an et cela pendant dix ans. Une brave dame exprima son indignation face à l’attitude peu citoyenne de ces sales vieux qui se refusaient à banquer et revenaient ensuite se faire soigner en France. Ce genre de personnes n’est en revanche nullement choquée du fait que d’autre bénéficient de la CMU ou de l’AME sans bourse avoir jamais déliée…

Bref, lassé que je me sentais par l’interminable automne-hiver normand (qui, les plus belles années ne s’étend que de septembre à mai) je me pris à rêver d’endroits moins frais ou passer la mauvaise saison. Peu tenté par les terres d’Islam, le Portugal me parut s’imposer.

Je me renseignai sur le climat de différents secteurs du septentrion au  l’extrême midi. Je me pris à chercher une humble demeure avec du terrain. Mes moyens étant bien réduits, ça rendait Algarve et grandes cités inenvisageables. Ce qui tombait on ne peut mieux vu que plages et villes ne sont pas à mon goût. Restaient des coins perdus du nord et de l’Alentejo. Pour quelques dizaines de milliers d’Euros on y trouve de petites maisons entourées de vergers où poussent oliviers, citronniers ou orangers toutes choses assez rares dans le Mortainais (je parle des arbres pas des maisons). Je m’imaginai transformant ma masure en nid douillet, parcourant mes hectares en 4x4 pour y cueillir des fruits, apprenant le portugais… Perspectives exaltantes…

Mais il y a la réalité :
 « Les campagnes de l’Alentejo                                                                                                                                       
 sont loin  du centre-ville de Saint-Lô »,
comme dit (ou devrait dire) le proverbe. Et ma compagne s’y morfondrait loin de ses Lares. Si un changement de cieux attire toujours mon âme vagabonde, ça ne saurait se faire au prix d’un lâche abandon. Du coup, je vis s’éloigner comme elles étaient venues exemptions fiscales, olives oranges et citrons…

22 commentaires:

  1. Et hop, sans vergogne je grille la politesse à Adamastor !

    Cher Jacques, le "gaulliste et loufoque" que je suis était un peu chafouin hier soir de découvrir que vous aivez profité (lâchement ?) d'un manque temporaire de connectivité internautique de ma part pour écrire sur le Général De Gaulle ...

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  2. Proverbe ibérique:
    "L'Alentejo est certes loin de la Manche, mais plus proche de la Mancha" ...

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  3. Proverbe grincheux :
    "Mieux vaut un rêve lusitanien qu'un cauchemar à la moutarde" !

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  4. Dans ces conditions on comprend que certains se fassent violence et aident leur compagne à passer de vie à trépas. L'ennui c'est qu'il y a tout de même un risque : celui de terminer sa vie à l'ombre.

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  5. Apprendre le portugais? Il faudrait déjà en avoir envie. C'est la pire langue de Babel avec ses chuintements sans fin qui martyrisent l'oreille et finissent par faire sortir de ses gonds le sauvage qui est en nous.

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    1. Orage, ô désespoir que vous soyez anti-lusitanien primaire !
      La gastronomie portugaise n'a d'égale que son histoire coloniale et maritime ...

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    2. Je parlais seulement de la langue.

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    3. Il est vrai que le portugais n'est guère agréable à entendre (sauf dans sa version brésilienne).

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    4. Orage. Désolé de vous contredire mais vous devez connaître cette langue comme moi le judéo-araméen!
      Jacques Etienne. La version brésilienne du portugais est pire que la version américaine de l'anglais. Parfois, souvent même, les Portugais ont du mal à comprendre les Brésiliens pourtant présents en grand nombre au Portugal.

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  6. Chaque commentateur doit-il prouver qu'il n'est pas un robot en recopiant des lettres tordues ou suis-je la seule visée? Il y a une possibilité bien moins pénible (vue sur un autre blog) qui consiste à faire une simple addition.

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    1. Ça recommence ? Seriez-vous maudite ? Je n'y suis pour rien.

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  7. Peut-être avez vous tort de renoncr si vite à de grandes vacances portugaises !
    Le pays est tout à fait charmant , bien que très petit , et surtout les Lusitaniens sont probablement
    le peuple le plus gentil d ' Europe . On y mange bien , les vins sont plus qu ' honorables , la diversité
    des paysages du nord au sud incite à la flanerie tousitique ...
    Bon les filles sont un peu velues , mais ça apporte une petite note exotique , n ' est-il pas ?
    Enfin le Portugais est très amusant à écouter et même à prononcer , même s 'il faut abandonner toute
    inhibition : )
    Mais ce n ' est que mon avis de Breton amoureux du Portugal ! et de ses fruits de mer !
    Jérôme

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    1. Voilà que ressort la légende urbaine des filles velues! Beaucoup croient que les Portugaises, comme les Espagnoles d'ailleurs, sont toutes brunes aux yeux noirs, et velues!

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  8. Je voulais dire " renoncer " et " touristique " bien sûr , désolé ...

    Jérôme

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    1. Merci pour ce commentaire qui donne envie de ne pas renoncer...

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  9. Etes vous bien sûr de faire le bon choix?
    Moi, à votre place je réfléchirais encore un peu...
    Bon, rassurez vous, je plaisante bien sûr...
    Amitiés.

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