lundi 5 janvier 2015

De quoi se nourrissent les colibris ?



Samedi dernier, j’entendis M. Pierre Rabhi discourir sur notre société. Selon lui, il faudrait tout changer. Quitter un système où chacun court après une croissance susceptible de lui procurer plus d’objets en détruisant au passage la planète et sa merveilleuse nature.

Il évoqua à maintes reprises la multiplication des « colibris ». Peut-être que mon oreille s’était montrée distraite quand il a expliqué ce qu’il entendait par « colibris », n’empêche que son discours m’intrigua. Je googlai donc « Pierre Rabhi » et fus éclairé par M. Wikipédia : « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Magnifique métaphore ! Peut-on rêver plus meugnon ? Ainsi, il serait utile que chacun, à son modeste niveau, participât à l’extinction de l’incendie qui ravage la planète. Un cynique se demanderait quel nombre de colibris serait nécessaire afin de l’éteindre.  Plusieurs millions ? Plusieurs milliards ?  Quelle est la puissance en équivalent-colibris d’une motopompe moderne pourtant incapable à elle seule de venir à bout d’un immense incendie de forêt ? On pourrait même se demander si les « colibris » malgré toute leur bonne volonté ne seraient pas les oiseaux-mouches du coche.

J’avais auparavant appris que M. Rabhi et sa digne épouse, écologistes de la première heure étaient allés dès 1960 s’installer en Ardèche afin d’y pratiquer un élevage non productiviste de chèvres et une agriculture biodynamique, concept plutôt filandreux où l’ésotérisme aurait sa part. Tout cela est bel et bon, seulement j’appris aussi que QUINZE ANS s’écoulèrent avant que ce couple méritant puisse vivre de sa ferme ! Ce n’est pas rien ! S’il m’avait fallu attendre tant de temps avant de pouvoir vivre d’une activité quelconque, je crains que le doute puis le découragement ne se soient emparés de moi. Sans compter que, n’ayant jamais disposé de fortune personnelle, je serais probablement mort de misère et de faim avant de voir  mes efforts récompensés. De quoi donc M. Rabhi vécut-il durant ce temps ?  Aurait-il d’une manière ou d’une autre bénéficié du soutien que la société productiviste qu’il vomit est en mesure d’apporter même à ceux qui la combattent ? Mystère !

N’empêche que si, suivant ses exhortations, une partie importante de la population suivait son exemple avec les mêmes résultats, il y a fort à parier que le problème de la surpopulation serait rapidement réglé.

Les « colibris » qui occupent des mois, voire des années les ZAD afin d’y sauvegarder le pantouflard à burnes rousses et la bouzinette caqueteuse, de quoi vivent-ils au juste ? Plus que les adversaires irréductibles d’une société productiviste qu’ils proclament être ne sont-ils pas, à l’instar des joueurs de flutiau qui les inspirent,  justement les parasites de ce qu’ils disent combattre, d’une économie suffisamment prospère pour leur permettre de subsister ?

22 commentaires:

  1. Encore des trucs que vous m'apprenez tiens, le pantouflard à burnes rousses et la bouzinette caqueteuse,
    j'ignorais jusqu'à leur existence! Comme quoi l'écologie, hein...
    Cela dit, en effet, on chercherait vainement une logique dans le comportement de tous ces ahuris qui dénoncent avec la dernière véhémence ce dont ils profitent sans honte ni scrupules. Vous avez raison, il conviendrait de les contraindre à vivre du travail de la terre, le problème serait vite réglé!
    Amitiés.

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    1. Vu que ce sont des cryptocommunistes, le retour à la terre façon Mao ou Pol Pot ne les choquerait pas...

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  2. Il paraît que Saint Augustin, méditant sur le mystère de la Sainte Trinité en se promenant sur la plage d'Hippone, vit un jeune enfant qui allait à la mer emplir un coquillage, retourner vers un trou qu'il avait fait dans le sable, vider son coquillage, retourner le remplir à la mer, revenir le vider dans le trou, et ainsi de suite. Saint Augustin, intrigué, lui demanda : " Mais que fais-tu ?" Et l'enfant lui répondit qu'il voulait vider la mer dans son trou dans le sable. L'évêque lui dit alors que c'était impossible et qu'il n'y parviendrait jamais. Et l'enfant de lui répondre : "J'aurais plus tôt vidé la mer dans ce trou que tu n'auras compris le mystère de la Sainte Trinité." Et il disparut.

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    1. la coquille mouillée est dans les armes pontificales de Benoît XVI

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    2. A-t-on retrouvé ce gamin insolent et lui a-t-on administré une correction apte à lui apprendre à s'adresser à un saint évêque avec le respect requis ?

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  3. tous ces zozos de zadistes vivent tout simplement du RSA et des allocs s'y rattachant , autrement dit, crachent dans la soupe, ce qui, vous en conviendrez, n'est guère poli ni bien élevé !

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    1. Et ce sans ce soucier de la "biotitude" ni des "allocs", RSA, et autre soupe !...

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    2. Toutes allocations qu'une société décroissante aurait bien du mal à offrir !

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  4. En d'autres lieux, j'ai sollicité Mr Rabhi pour qu'il vienne nous faire bénéficier de ses lumières.
    Ses prétentions financières étaient exorbitantes et non négociables: la décroissance oui, mais pour les autres!

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    1. Eh bien voilà comment il a vécu pendant ces quinze ans là!

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    2. Tel un vulgaire nain magyar ou son pendant d'outre-Manche ?

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  5. Le Rabhi de la crèche ?

    A quand "Les aventures de Rabhi et l'échelle de Jacob" ...

    Pierre Rabhillé pour l'hiver !

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  6. Si l'on est en droit de s'inquiéter de l'évolution de notre planète et de notre pays (et notamment de la diminution des surfaces agricoles et naturelles au profit de l'urbanisation) on peut et on doit aussi se moquer des écolos en peau de lapin qui servent bien mal la cause qu'ils défendent.
    J'ai migré chez WordPress: https://pangloshuron.wordpress.com

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    1. Ça marche pas si bien que ça :

      pangloshuron.wordpress.com doesn’t exist
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      panglosshuron.wordpress.com — Pangloss encore lui!
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      C. Monge

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    2. J'ai cliqué sur le lien qui fournit un lien vers le blog. Je l'ai ajouté à ma blogroll.

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  7. Certains de leurs messages me laissent extrêmement sceptique en ce qu'ils tentent de sauver une "nature" qui n'a absolument rien de naturel. Mais je ne vais pas revenir sur un point que j'ai maintes fois développé.

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