vendredi 4 juillet 2014

Je souhaite la victoire de l’Allemagne !



La phrase qui me sert de titre, fut prononcé en l’an de (dis)grâce 1942, le 22 juin pour être exact,  par Pierre Laval. Certains lui en tinrent grief. J’espère qu’en la reprenant je ne connaîtrai pas son triste sort.

A l’inverse de l’ancien président du conseil, je n’ai aucune sympathie particulière pour nos voisins teutons. Il se trouve simplement que le match d’aujourd’hui oppose la France à ce pays. L’eût-il opposé à celle de Donogoo-Tonka ou de l’Absurdistan c’est de ces équipes que je souhaiterais la victoire. L’important étant que la France soit éliminée.

Pourquoi tant de haine dans un monde déjà si cruel, me demanderez-vous ? Eh bien, parce que le jeu de baballe me sort par les yeux alors que tout est fait pour qu’il entre en moi par ces mêmes organes comme par les oreilles. Impossible de regarder ou d’écouter les déformations sans que le bulletin ne commence par des sujets sur la question fondamentale du dernier ou du prochain match. Interviews, reportages, pronostics, compte à rebours, retours sur les derniers buts, rien ne nous est épargné. Rien ne semble plus important que ce jeu. On nous présente l’ « événement » comme s’il entraînait une adhésion unanime du pays. En fait, il n’en est rien.

Pour moi et pour bien d’autres, ce « spectacle » ne présente aucun intérêt. J’irai même jusqu’à dire qu’il me désole, tant il est triste de penser que ces abrutis qui se peinturlurent le visage, se coiffent de perruques multicolores ou de chapeaux ridicules, compriment leur bedaine dans le maillot de leur joueur favori, passent d’une félicité vociférante à un complet abattement  en fonction de la cage où la baballe entre (ou n’entre pas), bref de penser que tous ces ahuris au comportement d’enfants arriérés sont mes compatriotes, qu’il ont le droit de vote, qu’ils donnent leur avis sur la marche du monde… Et me désole aussi le spectacle de ces dirigeants politiques (à commencer par le premier d’entre eux) qui soit feignent de partager l’ « engouement populaire » afin de ne pas s’aliéner les suffrages des fanas de la baballe, soit, et c’est plus grave, ressentent vraiment les joies et peines  des footeux.

Une défaite de la France ne mettrait pas fin à la coupe, certes, mais au moins elle réduirait, après quelques jours d’un deuil insigne, la place qu’on lui allouerait. Adieu interviews de joueurs au regard aussi pétillant que celui d’un bovin au réveil après une nuit de bringue en boite, adieu doctes exposés sur la valeur comparée de l’équipe des Faucons hilares ou des Hyènes paillardes, adieu interminables sujets sur l’état des chevilles de N’Bidule ou du dos de Trucmuche. Ça nous ferait de relatives vacances… L’enthousiasme, bien entendu, se reporterait bien vite sur une autre équipe mais le cœur y serait moins. On supporterait (ne pourrait-on pas les soutenir ?) Les Botswanais ou les Iroquois, juste histoire de supporter (avec plus d’entrain que je ne supportais mon ex-belle-mère, certes)…

Seulement, si le pire n’est jamais garanti, il n’en demeure pas moins envisageable. Une victoire de la France est possible. Commencerait alors une nouvelle session d’hystérie plus ou moins collective, plus désolante que la précédente, les superlatifs pleuvraient comme grêlons sur vignoble, le chauvinisme bas du front battrait de nouveaux records, les désolantes scènes de liesse passeraient en boucle sur nos écrans, on nous referait le coup du black-blanc-beur, on dit même que la cote de M. Hollande remonterait… Puisse le ciel m’épargner telle épreuve !

47 commentaires:

  1. Pouvez-vous nous en dire plus sur le Donogoo-Tonka?

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    1. J'hésiterais à mettre mes pas dans ceux de M. Le Trouhadec car je craindrais d'être, comme il le fut, saisi par la débauche !

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  2. +1 !
    Imaginez une victoire de la France, juste pour voir sur le fronton de l Arc de Triomphe, comme ce fut le cas pour Zidane en son temps, projetée en lettres de lumière l'inscription: " Benzema Président ! "
    Vous avez peut etre bien raison: que l Allemagne gagne ! :)

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    1. Benzama président, ce serait un petit pas pour lui mais un grand pas pour l'Islam !

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  3. Après votre sémillant "il siérait" de l'autre jour, voici un navrant "exit les interviews". Je vous ai à l'oeil vous savez... Je sais, je sais : c'est passé dans l'usage. Il n'empêche, "exeunt les interviews", ça vous a une autre gueule, non ? A nul autre blogueur, je n'en eus fait la remarque ( sauf peut-être Desgranges). Mais à vous, si, qui vous piquez (à juste titre) de ne pas manier le français à la fourche. Objection, votre honneur ?

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    1. Et moi ? Je n'aurais pas eu droit à la remarque de Môssieur Francis, moi ? Voilà une discrimination dont je vais illico informer les tribunaux compétents !

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    2. Mais si, mon Didier d'amour, bien sur que je vous aurais épinglé, si l'occasion s'en était présentée. Mais je ne me souviens pas de vous avoir vu écrire "exit les Rosaelle et autres névrosées du bulbe". Et cessez de m'appeler Môssieur...

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    3. Votre "exeunt" ne me plaît qu'à moitié. Toutefois, "exit" ne me plaisant guère plus, pour tenir compte de votre observation, je corrigerai par "adieu" (comme on dit aux veaux, vaches, cochons et autres couvées...)

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    4. Quant à moi, je vais me limiter à rappeler que si on supporte sa belle-mère, ses voisins, la racaille cosmopolite des quartiers interlopes, en revanche, on soutiendra l'équipe de son choix.

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    5. On remplacera avantageusement le mot exit par l'expression "aux chiottes", typiquement française-de-souche. Par exemple, essayez donc de vociférer « exit l'arbitre ! » : un intense sentiment de ridicule vous étreindra aussitôt ; c'est bien la preuve que j'ai raison.

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    6. Robert Marchenoir4 juillet 2014 à 15:53

      Il fut une époque où l'on envoyait l'arbitre aux chiottes, mais ça, c'était le bon temps. Aujourd'hui, on l'envoie au cimetière.

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  4. Quant à moi je suis pour le départ du Tour de France.

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    1. Le tour de France permet de voir de belles images de notre pays, ne serait-ce que pour ça, il m'arrive de le suivre...

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    2. Rien ne vaut une bonne sieste, l'écran en bout de chambre allumé presque en sourdine sur fond de Tour de France, le bruit des hélicos dominant cols, vallées vertes et petits hommes bariolés, la description sommaire de telle Abbaye ou autre vieille pierre, quand soudain JP Ollivier s'écrie: "chute!, chute à l'arrière du peloton!!".
      Enfin rien ne vaut... une sieste crapuleuse à se faire manger le kiki c'est pas mal aussi.

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    3. Rien ne vous empêche, cher Anton de combiner ces deux éléments lors d'une même sieste...

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  5. Zavez raison : "exeunt" fleure le muguet de cour. J'ai un un accès de pédanterie (pédantisme ?). En même temps, je suis pris d'un accès d'hilarité : j'imagine Benzema prenant part à cette conversation...

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    1. Benzema
      Benzema
      Benzemam
      Benzemae
      Benzemae
      Benzema.


      Félicitations, vous m'avez remis le nez dans les déclinaisons que je n'ai jamais apprises

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    2. @ Francis : l'un et l'autre se dit ou se disent.

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    3. « l'un et l'autre se dit ou se disent. »

      Êtes-vous sûr de votre coup, là ? « L'un OU l'autre se dit ou se disent », entièrement d'accord. Mais il me semble que l'un ET l'autre ne peut réclamer que le pluriel.

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    4. "Je m'en vais, ou je m'en vas, car l'un et l'autre se dit, ou se disent" et SOUS cette forme sont supposés être les derniers mots de Messire Claude Favre de Vaugelas (que railla Molière dans "Les Femmes savantes"). Auriez-vous l'outrecuidance de contester les formules d'un arbiter elegantiarum linguae du Grand Siècle ?

      Quoi qu'il en soit, sur ce genre d'accords, on peut discuter à perte de vue. Pour avoir un avis définitif sur la question, je suggèrerais que vous contactassiez Mme R., qui excelle en ces matières comme en toutes.

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    5. Bonne idée : faisons appel à l'oracle !

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  6. Le foot c'est un spot pour nos élites esbaudies du black blanc beur.
    La grande boucle c'est vraiment le dernier truc "popu".

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  7. cette année nous aurons donc le grand bonheur d'avoir le foot ET le tour de France avec les mêmes supporteurs mais aux bords des route , tout aussi cinglés , qui cavalent après les coureurs comme des frappés , pendant ce temps-là, on peut s'activer dans les ministères et les cabinets noirs pour le bonheur de ce peuple si ingrat

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    1. Les supporters (en fait, on devrait les nommer souteneurs mais c'était déjà pris) de quelque sport que ce soit sont souvent de beaux abrutis. Je ne comprends pas qu'un service d'ordre muni de fouets (comme c'était le cas au Sénégal en cas de visite présidentielle) ne soit charger de les remettre à leur place...

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  8. Oui vite que le foot s'arrête et qu'on ne nous parle plus que de hollande, de la courbe qui monte, du retour de sarkozy, du sauveur Juppé...

    C'est vrai il y'en a marre du foot, alors que les sujets de société et de politique française c'est bien plus passionnant !

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    1. Par rapport au foot, bien des choses deviennent intéressantes...

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  9. Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, le foot, ce n'est pas le pied.

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  10. Ceci dit ce n'est pas sur les routes du tour de France que l'on verrait ça.

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  11. Lorsqu'on voit tous ces souteneurs de sporteux, maquillés et grimés pour l'occasion, se presser aux portes des enceintes sportives, on ne peut qu'approuver le regretté rheneral ,qui disait, en substance, ceci. "Enfin des gens qui s'entassent dans les stades sans qu'on doive les y contraindre"

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  12. Rassurez vous, les Allemands sont gens qui œuvrent toujours avec le plus grand sérieux,
    même dans leurs activités les plus futiles, ils sont donc là pour gagner et ne se laisseront pas
    barrer la route par une bande de rigolos de banlieue. Cette partie de fouteballe ne peut que
    se terminer par une victoire des Teutons. Nous nous consolerons en contemplant les tronches
    dépitées des supporteurs abrutis et des politicards opportunistes.
    Allez les Bleus (allez au vestiaire, bien sûr)!
    Amitiés.

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  13. Le foot sont avec les allocations diverses et variées, la version moderne "du pain et des jeux" de l'antique Rome.
    Comme vous, je souhaite la victoire de l'Allemagne, afin que l'on ne parle plus ou moins de ce sport de dégénérés.
    Amitiés normandes.

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  14. A voir comment les choses évoluent au niveau de l'empire, l'agent d'influence de Berlin prend la Commission, le président allemand du Parlement est réinvesti, les partis "pas-de-l'oie" prospèrent ; on peut avancer le pronostic d'une exhumation prochaine de Pierre Laval en direction du Panthéon, sauf bien sûr, si nous gagnions le match de ce soir.
    Ce qu'à Dieu ne plaise, puisque Il a gravé sur leurs ceinturons : Gott Mit Uns !

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  15. Voilaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
    C'est fini !

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  16. Je ne voudrais pas être un rabat-joie mais hier dans les transports en commun franciliens, j'étions bien seul, à l'aise Blaise, relax Max, tranquille Mimile, mais avec cette victoire des teutons, les bœufs vont de nouveau s'entasser dans les bétaillères.

    Mais je dois avouer que de voir la tête déconfite de mes collègues de travail dès lundi, vaudra son pesant de cacahuètes, YES!

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  17. Je me demande combien les dérogations pour permettre aux employés de suivre le match auront coûté au péybé, tiens !

    Allez hop, au boulot ! Il y a une courbe à inverser, maintenant -triste perspective.

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  18. Dieu vous a entendu.

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  19. "Impossible de regarder ou d’écouter les déformations...": heureusement, on est encore libre de NE PAS les écouter!

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