Mises au point préliminaires :
- Ne prenez pas ce titre pour une insinuation concernant les mœurs de notre cher président qui, comme il l'a prouvé, n’est pas une grande folle mais un petit hétéro.
- En tant qu’éminent géographe, je sais parfaitement que le véritable nom de cet état est Pays-Bas (probablement pour que le voyageur distrait ne le confonde pas avec les Highlands d’Écosse, ce qui est une précaution inutile vu qu’un simple coup d’œil à leurs vaches respectives rend la confusion impossible). Seulement, si à mon âge on ne peut pas se livrer au double plaisir de la synecdoque et de l’erreur commune, à quoi bon vivre ?
La Hollande, donc, est un pays bien plat sauf quand il
bordaille l’est de la Belgique. Un quart
de son territoire se trouve même sous le niveau de la mer laquelle n’est pourtant
déjà pas bien haute. Et ça ne va pas sans poser de problèmes car tout au long
de l’histoire ce pays connut de nombreuses submersions catastrophiques ce qui
explique que le costume national comporte un masque, un tuba et des palmes. Les
terres perdues furent patiemment reconquises en les asséchant à l’aide de
pompes mues par des moulins. On appelle ça des polders. On les protège par des
digues. Qui se brisent de temps à autres. Alors on recommence, car on est têtu en
Hollande. Du coup, à part le Rhin qui va se jeter dans la Mer du Nord vers Rotterdam, on évite soigneusement d’y avoir
des fleuves qui vous transformeraient les polders en lacs. Avec ses 41 000
km carrés, il est plus grand que son voisin belge mais ce n’est qu’une bien
maigre consolation. Cela n’empêche pas les Hollandais d’y vivre en nombre. Ils
sont 17 millions à s’y marcher sur les pieds où à s’y rouler dessus à vélo.
L’histoire de ce pays est longue et complexe. Nous n’en
évoquerons donc que les faits les plus marquants. Après la colonisation par
Rome, alors que Belges, Frisons, Francs, Saxons et Bataves le peuplaient, il
fallut attendre Charlemagne pour qu’il retrouve un semblant d’unité. Lors du
traité de Verdun, il fut attribué à Lothaire mais après avoir connu les invasions
normandes se retrouva rattaché au Saint Empire Romain Germanique puis tomba dans
l’escarcelle bourguignonne avant de devenir espagnol par héritage. Vu qu’ils n’avaient
qu’un goût modéré pour la corrida et que la paëlla leur donnait des aigreurs d’estomac,
les Hollandais se révoltèrent et après quatre-vingts ans de guerre obtinrent
leur indépendance. S’ensuivit une époque de grande prospérité, de conquêtes
coloniales jusqu’à ce qu’un corse vint y établir la République Batave qu’il
transforma en Royaume de Hollande sur le trône duquel il installa un sien frère
avant de se raviser et d’annexer le pays à l’Empire. En 1815, fut créé le
Royaume des Pays-Bas qui rassemblait ce qu’on nomme aujourd’hui le Bénélux. Son
souverain fut Guillaume d’Orange et ce sont ses descendants qui y règnent
encore. Hélas, dès 1830 les Belges se
révoltèrent, devinrent indépendants et furent ensuite suivis, comme nous l’avons
vu par les Luxembourgeois. Plus
récemment, la Hollande fut, comme tout pays qui se respecte envahie par les
Allemands et perdit son empire colonial. Et nous voilà ce soir…
La Hollande est un pays prospère. On y cultive la tulipe et
la tomate. On y élève de grosses vaches, nommées Holstein qui donnent d’énormes
quantités d’un lait de qualité discutable avec lequel les Hollandais, toujours
âpres au gain, plutôt que de le donner aux cochons, font des fromages insipides
qu’ils essaient de nous refiler en se faisant passer pour « l’autre pays
du fromage ». A part ça, on note une importante industrie chimique,
pétrolière et électrique. La vente de cannabis y est tolérée et cela attire de
nombreux clients venus des pays voisins*. Bref tout y est bon pour faire des
sous.
Les Hollandais parlent ce patois germanique infâme nommé
néerlandais que nous avons déjà rencontré en Belgique. Au niveau des loisirs,
sous prétexte de vacances, ils viennent créer des encombrements sur nos routes
secondaires avec leurs caravanes, ce qui les fait partir d’un rire gras qui
révèle, si nécessaire, la profonde méchanceté de leur nature. Très soigneux, le
Hollandais place ses filles dans des vitrines afin d’éviter qu’elles ne
prennent la poussière. La Hollande a donné au monde de nombreux peintres et pas
seulement en bâtiment (en fait, toujours pingres, après avoir fini de repeindre
leurs façades de couleurs vives et afin de ne pas gâcher la marchandise, ils
utilisaient les restes sur des toiles). Nous nommerons Vermeer (de Delft),
Rubens, Rembrandt, Jérôme Bosh qui en plus de porter des noms rigolos peignaient
des petits mickeys tout à fait acceptables et en couleurs. Plus près de nous,
nous signalerons M. Vincent Van Gogh qui, tout empreint de tradition tauromachique
espagnole avait, suite à une partie de jambes en l’air particulièrement
réussie, tenu à offrir à sa partenaire une oreille (pour la queue, c’était déjà
fait). En dehors de son aficion, il peignit des tableaux qui se vendent très
bien aujourd’hui. Cela mis à part, la contribution hollandaise à la culture
mondiale est absolument négligeable. Une dernière précision : amoureux de leur monarchie qui entre 1890 et 2013 eut à sa tête une souveraine, les
Hollandais ont développé une passion inconditionnelle pour la petite reine, que,
faute de mieux, ils chevauchent avec enthousiasme.
Si vous aimez fumer du cannabis, la soupe à l’oignon de
tulipe, voir dans le port d’Amsterdam des marins qui boivent et qui boivent et
reboivent et qui reboivent encore (vous parlez d’un spectacle !), le Gouda
et l’Edam, les paysages sans relief et les patois dissonants, vous pourriez à
la rigueur envisager de passer quelques heures dans ce pays dont on a vite fait
le tour. Cependant, vu que ce blog est lu par des esthètes, je doute qu’aucun d’entre
vous ne soit tenté par telle mésaventure.
*Notons à ce propos que la demande de certaines cités
sensibles du 9-3 d’être rattachées aux
Royaume des Pays-Bas n’a jusqu’ici mené à rien.