dimanche 25 mai 2014

Cigarettes, whisky et p’tites pépées…



…selon le grand philosophe Eddy Constantine (ou Heigegger, je confonds toujours les deux) « nous laissent groggys et nous rendent tous cinglés ». Eh bien, pour une fois je ne suis pas d’accord avec lui. On peut dire que ma journée d’hier a été placée sous le signe de ces trois éléments nocifs. En effet, profitant d’une exceptionnelle absence de précipitations, nous nous rendîmes au col d’Ibardin où nos amis  espagnols, dont on ne louera jamais assez l’obligeance, offrent dans nombre de ventas quantité de produits à notre concupiscence et cela à des tarifs TRÈS compétitifs au point que les dix cartouches de cigarettes et les neuf litres d’alcools forts  que j’en ai ramené sont en mesure d’effacer la dépense que m’occasionna le carburant nécessaire au trajet Manche-Espagne. Nous en profitâmes pour déjeuner sur place dans un restaurant  avec vue imprenable sur la chaîne des Pyrénées et cela pour un prix modique.

Et que viennent foutre les petites pépées là-dedans, s’inquiétera le lecteur attentif ? Rien. Ce n’est qu’au retour qu’une d’elles, ou plutôt elle, intervînt. Ma fidèle Nicole à qui j’avais signalé les désirs répétés de jeunes et jolies filles de devenir mes amies sur Facebook, m’avait raconté avoir vu à la télé une émission sur le sujet où était expliqué qu’il s’agissait d’arnaques venues d’Afrique. De braves garçons créaient un profil de super nana sur FB puis proposaient son amitié à des hommes souvent d’âge mûr. Il arrivait que la sauce prît et que le brave homme tombât,  enamouré, dans les rets de la « belle ». Cette dernière, alors qu’elle disait s’apprêter à rejoindre l’amour de sa vie afin de lui prouver que le feu qui la consumait ne se bornait pas à son âme, grâce au billet de train que son fiancé venait de lui payer (la pauvre n’ayant que son cul pour toute fortune), tombait soudain malade. C’est vraiment pas de pot. Surtout qu’à la suite de scandaleuses erreurs administratives la sécu venait de la radier ou  ne trouvait plus trace d’elle. Avant que son appendicite ne se transforme péritonite, il était donc urgent d’envoyer de l’oseille sous forme d’un fort mandat Western Union. Et, au cas où l’amoureux ne reniflait toujours pas l’embrouille, les malheurs pouvaient continuer jusqu’à l’épuisement financier du gogo… Nicole me suggéra, lors d’une nouvelle demande de l’accepter, histoire de voir.

C’est ainsi qu’avant-hier soir j’acceptai la demande de la belle Sandra. Quelques secondes plus tard, je reçus  un message de la mignonne qui s’enquérait de ma forme après m’avoir informé du côté olympique de la sienne. Je la déclarai  moyenne : ma femme m’emmerdait et en plus elle se demandait ce que je pouvais bien fabriquer sur FB.  L’échange s’arrêta là. Je la crus découragée. Alors qu’hier soir je parcourais mon journal, je reçus un nouveau message s’enquérant de ce que j’avais fait de ma journée. Poli, je lui retournai la question. Elle m’annonça être restée couchée chez elle à regarder la télé, vu qu’elle était célibataire. « Célibataire, une belle fille comme vous, voilà qui m’étonne, lui déclarai-je » Mon étonnement l’intrigua. Je l’expliquai par le fait qu’habituellement les jolies filles, allez savoir pourquoi, tendaient à être recherchées… C’est alors que Sandra me dévoila le douloureux secret de son cœur : son amour l’avait abandonnée pour, je vous le donne en mille : sa meilleure amie ! Du coup, elle avait perdu toute confiance en les hommes et son cœur était brisé. Devant telle félonie comment aurait-il pu en aller autrement, franchement ?  Elle me demanda ce qu’était ma situation amoureuse. Je lui répondis, désabusé, qu’à mon âge, n’est-ce pas … C’est alors que la mutine coquine me posa une question un peu surprenante, vu le contexte général : « N’aurais-je pas envie d’une relation amoureuse avec elle ? ». Je lui rappelai son cœur brisé et la nouveauté de notre relation… Certes, répliqua-t-elle, mais son malheur datait de trois ans. Trois ans ? Tout s’expliquait ! Après une telle période de deuil  abstinent, je comprenais qu’elle se ruât sur le premier venu. Je lui fis cependant observer que la différence d’âge, la distance (elle disait habiter Nice) et une femme jalouse pouvaient constituer de menus obstacles, la fantaisie nous prendrait-elle de concrétiser cette affection naissante… Sandra, balaya d’un revers de main mes réticences. J’ajoutai à la liste de mes problèmes une santé vacillante. En vain : Sandra n’est pas de celles qu’un rien arrête. Elle se montra compatissante pour celui qu’elle appela « son ange » (on m’a traité de bien des choses dans ma chienne de vie, mais d’ange, c’est bien la première fois)…

Tout cela était bel et bon mais le temps tournait et malgré l’hilarité que provoquaient en moi ces échanges, je tombais de sommeil. Après lui avoir signalé que tout cela méritait qu’on laissât passer une nuit de réflexion, je souhaitai une nuit reposante à la belle et la rayai de ma liste d’amis, bien conscient de la déception qu’une telle action provoquerait chez un honnête africain en quête de subsides. Mais, que voulez-vous, je n’ai pas de cœur, brisé ou pas…

20 commentaires:

  1. Je trouve votre cynisme, face à l'amour de cette jeune fille, proprement révoltant.

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  2. Votre Nicole est une pousse-au-crime. Quant à vous, je vous sens tourneboulé, car sinon comment expliquer que vous écriviez: "c'est bien la première foi" ?

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    1. La faute est corrigée. Que voulez-vous, après de telles émotions...

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  3. Si Balzac avait été aussi goujat avec l'Etrangère, peut_être aurait-il terminé "Les paysans".

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  4. Vous avez une âme d'explorateur! J'espère que vous en serez définitivement débarrassé.
    Amitiés.

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  5. C'est ce qu'on appelle une rupture numérique.
    Il faut noter cet admirable début de paragraphe pour lancer l'intérêt : "Et que viennent foutre les petites pépées là-dedans... ?".
    A rapprocher du non moins efficace "Pourquoi un changement si rapide et si complet ?" du Didier Goux dominical.

    Amike

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    1. La rupture d'une absence de liaison est toujours délicate.

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  6. J'espère qu'au moins elle vous a envoyé quelques photos déshabillées, avant votre rupture. La prochaine fois, songez à en exiger : si vous mentionnez à la belle que vous êtes l'heureux propriétaire d'une Daimler je suis sûr qu'elle se fera un plaisir de s'exécuter.

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    1. Je doute qu'elle en ait : une de ses trois photos (qui était d'une personne différente) a d'ailleurs été retirée de son profil. Il faut dire que pour les Africains nous nous ressemblons tous...

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  7. Vous vous êtes arrêté trop tôt. En poursuivant la relation facebookine, vous auriez pu parler d'une prochaine solitude (votre épouse part en maison de retraite hyper-médicalisée), d'une santé de plus en plus chancelante, d'amis qui vous abandonnent (quand on n'est plus PDG, on n'est plus rien) et d'une solitude heureusement comblée par ces conversations sur internet, d'une absence totale d'héritiers, d'un testament à revoir d'urgence pour ne pas tout laisser à l'Etat, d'un passager manque de liquidités (vos stock-options ne seront négociables que dans quelques mois, votre retraite-chapeau est sur un compte-bloqué et vos œuvres d'art ne passeront chez Christie's qu'à l'automne) et d'un besoin urgent (votre dernière échographie ne vous laisse que peu d'espoir de fêter Noël) de quelques misérables milliers d'euros pour payer les droits d'enregistrement qui fera de la Niçoise africaine votre légataire universelle.

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    1. Excellent scénario ! Je comptais aller bien plus avant mais, ex-prof de français, l'orthographe de mon interlocutrice me faisait cruellement souffrir...

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  8. ah quand même ! figurez vous pour pour nous autres, pauvres femmes d'un âge avancé, certains hommes font la même démarche, des messieurs très beaux garçons qu'avec quelques années de moins, bon, passons, donc, j'ai demandé une fois " mais nous nous connaissons ? et il m'a été répondu que ce serait un grand bonheur de connaitre une aussi jolie femme , j'ai frotté mes ongles sur mon pull, soufflé dessus en regardant l'homoconjointus, il m'a répondu ce traître " laisse tomber, quand il te connaîtra, c'est lui qu'enverra du fric " la vie est un long fleuve tranquille

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    1. Vu la crise, vous auriez dû tester la suggestion du conjoint...

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  9. D'accord avec Pangloss, vous vous êtes arrêté beaucoup trop tôt! Il fallait attendre que le besoin urgent de fric se manifeste!

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    1. C'est vrai, mais me faire traiter d'"ange" était plus que je ne pouvais supporter.

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  10. Une fois comme dirait un belge ami, j'ai reçu un message dans ma boite, réponse : " Moi pas avoir pognon"; résulta des courses, disparue la belle gazelle aux yeux de biches, mais ces chasseuses en tenue léopard existent depuis longtemps certaines exerçaient ce même commerce sur " le chasseur français", un ami reçut sur sa demande une photo de sa belle, putain con la bombe, il déclina la proposition trop belle pour être vraie.

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