jeudi 3 avril 2014

Aux finances, ça sent le sapin !



On a un nouveau ministère. On sent que ça va chier ! Quand on met le père Michel (Sapin*) aux finances, la rigolade est terminée. D’ailleurs, il ira à Bruxelles expliquer à nos partenaires que la France c’est pas comme les autres pays : elle a besoin de déficit public comme la carpe d’air ou le lapin d’eau**. Parce que sans déficit elle ne peut respirer : son merveilleux système social qui fait envie au monde entier s’écroulerait avec les effets désastreux que l’on peut deviner… Il n’y ira pas à genoux, non ! La France est la deuxième économie de la zone Euro ! Il y ira avec la mâle arrogance du puissant dont les désirs sont des ordres. Et les partenaires diront oui, on comprend, vous, c’est pas pareil, vous n’êtes pas de ces gueux d’Espagnols, de Grecs, d’Italiens  ou d’Irlandais qui se voient contraints à mettre un frein, coûte que coûte, à leurs errances budgétaires, vous êtes la France, le pays citoyen des droits de l’homme républicains, celui qui depuis Neandertal montre le chemin à un monde un peu triste de ne pouvoir rêver l’égaler. Il vous faut combien au juste ? Combien de temps pour envisager l’éventuelle  possibilité d’un jour  rentrer dans les clous ? Combien de pognon pour continuer votre mission de phare de l’humanité ?  

Et si ça ne se passait pas VRAIMENT comme ça ? Si nos partenaires renâclaient à nous suivre ? Si nos créanciers commençaient à nous trouver critiquables et  pensaient qu’il est temps de mettre un peu d’ordre dans nos comptes ?  Mettez vous à leur place : l’être humain est de nature méfiante et les institutions, financières ou supranationales, sont constituées d’humains…

Supposons que vous avez une petite entreprise qui  fait un million d’Euros de chiffre d’affaire. Hélas, la conjoncture est dure, les danseuses  chères, votre train de vie dispendieux, bref depuis des décennies vous avez creusé un petit trou dans vos finances. Oh, pas grand-chose : même pas un an de CA !  900 000 € de découvert, c’est quand même pas la mer à boire. L’an prochain, vous ferez un effort : vous ne dépenserez que 4% de votre CA de plus que vos rentrées.  Une bagatelle. Il suffira de vous allonger 40 000 € pour faire la rue Michel (pas Sapin)… Vous n’aurez donc que 940 000 € de dettes au bout de l’an…  Vous allez donc voir votre banquier et bien entendu il vous dit…

En fait, il ne vous dit rien du tout, parce que, aussi curieux que ça puisse paraître, il y a longtemps qu’il vous a coupé toute facilité de caisse  et que suite à votre cessation de paiement vous vous êtes vu contraint à déposer le bilan. Votre doux sourire, votre cœur généreux, la beauté des danseuses que vous entretenez n’y ont rien fait. La vie est dure mais c’est la vie (Dura vita sed vita !).

Si nous avions des hommes d’état qui voient plus loin que le prochain scrutin, plutôt que de nous promettre un atterrissage en douceur sur les pistes de la prospérité retrouvée, ils nous promettraient du sang, de la sueur et des larmes ou, de façon moins lyrique, un sérieux serrage de ceinture pour que se redressent les comptes. Et ce à partir de dorénavant et jusqu’à nouvel ordre.  Seulement, à gauche ou à droite, nous n’avons que des politiciens au service de leur carrière et prêts à tout pour sauver ou reconquérir leur poste. On continuera donc à jouer les mendiants orgueilleux afin de ne rien changer jusqu’à la faillite finale quitte à verser, ce moment venu, bien plus de sang, de sueur et de larmes. Après nous le déluge ! Telle est notre vraie devise.

*Une nouvelle blagounette de M. Hollande ? Quand aux finances ou ailleurs, "Ça sent le sapin", ce n'est pas vraiment bon signe...

**Le vulgaire, quand il n’est pas socialiste,  dirait le contraire. Ne l’écoutons pas.

10 commentaires:

  1. Restriction odieuse, bien digne du réactionnaire que vous vous flattez d'être : "celui qui depuis Neandertal montre le chemin à un monde...".
    Il n'est pas possible de vous laisser dire cela ! Chacun sait que ceci a commencé bien avant, avec Adam, qui était socialiste (il lève un impôt sur un arbre qui ne lui appartient pas), républicain (tout ce qui est aux autres est à lui), écologiste (la pomme...), et pour la PMA (Eve...). Oculos habent, et non videbunt ; aures habent, et nons audient.
    Mais nous finirons par regretter ces premiers républicains, du point de vue de l'ouverture d'esprit au moins.

    RépondreSupprimer
  2. Désolé, j'ai oublié de signer ma dénonciation anonyme au sujet d'Adam.
    C. Monge

    RépondreSupprimer
  3. À propos de vos **, je ne connais ni carpe d'air ni lapin d'eau, mais j'ai en magasin lapin de garenne (que vous connaissez également, pour en avoir parlé récemment, si je ne m'abuse), et carpe diem.

    Si ça peut dépanner...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La carpe diem, un bien beau poisson ! Mettez m'en une de côté !

      Supprimer
    2. Carpe d'un jour, carpe toujours ! cher Jacques -ce qui nous renvoie à la demi-molle (aussi appelée mi-molette) (truffe de Corrèze ?) qui nous sert de président. Me voilà bien profond, d'un coup !

      Supprimer
  4. Excellent billet.
    "Si nous avions des hommes d’état qui voient plus loin que le prochain scrutin".
    C'est tellement vrai !
    J'adooore...

    L'avenir n'est pas serein...

    RépondreSupprimer
  5. Avec sapin on est déjà dans un cercueil, heureusement qu'il ne se nomme pas platane sinon il aurait du prendre le train comme son patron du temps de sa splendeur.

    RépondreSupprimer
  6. Nul ne saurait prédire ce que l'histoire retiendra de notre époque mais, une fois que tout cela se sera bien cassé la figure, il y a gros à parier pour qu'il soit enfin dit à quel point notre démocratie était mortifère et à quel point nos politicards étaient des irresponsables incompétents. Cette vérité future nous coûtera très cher...
    Amitiés.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.